Lundi 16 Avril 2018. Comment parler de Hong-Kong
(Port des parfums d’Epices) en seulement quelques lignes ? cela me paraît
bien difficile, tant son histoire est peu banale, mais néanmoins très
intéressante.
Jérôme nous montre une carte de ce singulier territoire et nous en raconte les caractéristiques.
Géographiquement Hong-Kong, territoire montagneux, est située tout au sud de la Chine, devant le delta de la rivière des Perles et baignée par la Mer de Chine. C’est une succession d’iles d’une superficie totale de 1108 km², reliées aujourd’hui entre-elles par de nombreux tunnels (1990, 1997 et le prochain qui sera inauguré fin 2018, avec une profondeur record de 50 mètres sous la mer)
Iles reliées également par quatre lignes souterraines de métro, des ferrys, des viaducs, liaisons parfois réalisées par Bouygues avec lequel Hong-Kong vit une véritable histoire d’amour. Le territoire de Hong-Kong se découpe en trois provinces : l’île de Hong-Kong, Kowloon et les Nouveaux territoires.
Elle bénéficie d’un climat subtropical avec deux principales saisons. « Ici les
arbres ne perdent jamais leurs feuilles » nous assure Jérôme.
Son histoire contemporaine commence encore avec une guerre ! A la fin de la 1ère guerre de l’opium, grâce au traité de Nankin de 1841, les britanniques obtinrent la concession pour un bail de 99 ans des Nouveaux-Territoires et en 1860, sous la convention de Pékin, après la 2nde guerre, toujours de l’opium…. la concession à perpétuité de Kowloon.
A ce moment là, Kowloon n’était peuplé que par 7500 paysans et pêcheurs, maigre trésor de guerre ! De par sa proximité avec Canton, seul port asiatique alors ouvert au commerce européen, l’enclave édifia un port en eau profonde capable d’accueillir de gros navires de fret et prospéra de manière significative. Dix ans plus tard l’ile comptait 33000 habitants.
Au sortir des quatre années d’occupation japonaise et à l’arrivée au pouvoir des Communistes en Chine, des millions d’immigrants affluèrent. Lors de la grande famine (1961-1962) près de 200 000 personnes seraient entrées illégalement à Hong-Kong. Cet afflux de main d’œuvre docile et bon marché, occasionna un formidable essor industriel, les gratte-ciels commencèrent à s’élever et la ville s’imposa comme le deuxième pôle financier d’Asie. Elle est aujourd’hui le 3e centre financier au monde
L’aménagement de l’ensemble urbain reliant les Nouveaux-Territoires et Kowloon (lignes de métro, nouvel aéroport) rendit l’implication d’une frontière impossible, à l’approche du terme du bail il était hors de question pour la Chine de séparer les deux provinces, ni de se priver d’un tel eldorado. Un accord signé en 1984 par Margaret Thatcher (la déclaration commune sino-britannique, confortée par l’ONU) permit cette rétrocession historique 155 ans plus tard en 1997, rendant à la Chine les Nouveaux-Territoires comme prévu, mais aussi le quartier de Kowloon.
Mais la « loi fondamentale » sorte de constitution, faisant partie de l’accord signé en 1984 entre chinois et britanniques, loi qui détermine son régime politique lui permit de conserver ainsi son système légal, sa monnaie (le dollar Hongkongais) son système politique, ses équipes sportives internationales, son domaine Internet, son indicatif téléphonique et son code de la route avec une conduite à gauche. Les rues ont gardé leur double appellation. Hong-Kong, contrairement au reste de la Chine vit ainsi démocratiquement, a un parlement, des élections, des tribunaux indépendants, le territoire est dirigé par un chef de l’exécutif placé à la tête du gouvernement pour cinq ans. La Chine a promis que Hong-Kong garderait une relative autonomie jusqu’au moins en 2047, soit 50 ans après la rétrocession, qu’en sera-t’il après ? il sembleraît toutefois que la Chine ne devrait pas tuer sa poule aux œufs d’or !
Le 1er juillet 1997, Hong Kong devint alors la première « région administrative spéciale chinoise » L'événement donna lieu à une cérémonie retransmise dans le monde entier en présence du prince Charles, héritier de la couronne britannique. Chaque année, à cette date anniversaire, des manifestations pour défendre la démocratie sont organisées.
Hong-Kong
compte environ 7 millions d’habitants, c’est un des territoires les plus densément
peuplés au monde avec une densité de 6357 habitants/km². Après la rétrocession
ce sont 1 million de Chinois qui sont venus s’y installer, la ville compte
encore 34 000 ressortissants britanniques, 20 000 français. Le tourisme y
est prospère avec la venue de 60 millions de visiteurs chaque année.
C’est ainsi quoiqu’étant toujours en Chine, je découvre un état qui a réussi à ne pas se laisser absorber par le gros pouvoir communiste.
De Kowloon où se situe l’hôtel, nous prenons le tunnel,
le « Cross Harbour » pour aller déjeuner au Fung Shing. Ce tunnel, le premier à être construit sous l’eau
fut mis en circulation le 2 aout 1972. D’une longueur de 1860m, il relie les
principaux quartiers financiers et commerciaux des deux cotés du port de
Victoria. A péage, il est emprunté quotidiennement par
120 000 véhicules.
Ici, nous dit Jérôme, vous allez pouvoir voir des voitures à double immatriculation, et en effet ! le Hongkongais n’aime pas trop que le chinois emprunte ses routes, ceux-ci n’ayant pas le même code de la route, volant à gauche… aussi certains hauts fonctionnaires, habitant la province voisine du Guangdong ont opté pour la double immatriculation.
Quant tout à coup on voit déambulant pépère sur le coté un sanglier, dans l’île où il y a 35% de forêt, il est interdit de chasser ces animaux (sanglier, écureuil, hérisson, porc-épic) même les animaux vénéneux !...
® Pic Victoria situé sur
l’île de Hong-Kong, au Sud, est un panorama à ne pas louper. Pour y parvenir, un
moyen de transport qui ne figurait pas encore…
sur notre programme !!! le
funiculaire.
Ce funiculaire, baptisé Peak Tram, fut construit en
1884 par un propriétaire d’hôtel qui souhaitait acheminer ses clients plus
rapidement et plus confortablement qu’en chaises à porteur.
En 1888, le funiculaire fut ouvert au public par décision du gouverneur, le système de transport du tramway en bois était alors alimenté par des chaudières à vapeur alimentées au charbon, puis en 1926 c’est un système d’engrenage à traction électrique qui remplaça la vapeur. En 1959, le tramway en aluminium, fermé, protégé des intempéries, pouvait transporter 72 personnes, puis en 1989 une modernisation importante a été entreprise avec une technologie de contrôle par microprocesseur et des tramways flambant neufs qui transportent aujourd’hui 120 passagers.
Peak Tram gravit une
pente à 27 ° entre St John cathédral et Victoria Gap, les gratte-ciels m’apparaissent
forcément drôlement penchés.
Heureusement que je n’avais pas vu
cette photo aérienne (récupérée sur la toile) avant… d’utiliser ce moyen de transport,
car de voir ce tramway flirtant ainsi avec le vide m’aurait peut-être donné une
petite appréhension!
Aujourd'hui, le Peak attire quelque sept millions de visiteurs par an, ce qui en fait l'une des principales destinations touristiques de Hong Kong.
Au sommet, à 552 m une petite allée piétonne et ombragée nous mène à un belvédère, le Pavillon du Lion, superbe structure à deux étages, style vieille Chine, qui offre, si le ciel est dégagé ! une vue spectaculaire sur la ville, le port et les îles au large. Aujourd’hui ces gratte-ciels semblent surgir de la brume, quoique le panorama soit nettement moins net, c’est tout de même très joli.
C’est ici qu’au 19ème
siècle, les gouverneurs et les marchands les plus fortunés construisirent leurs
demeures pour échapper à la chaleur et à l’humidité de l’été. Ils regagnaient
leurs domiciles en chaises à porteurs, et l’approvisionnement de la
maisonnée
employait de nombreux collies.
Aujourd’hui le prix du m² constructible compte parmi les
plus élevés de la planète.
De retour du belvédère nous avons un moment de
libre, et miracle ! ici il y a une imposante galerie marchande, la Peak Tower,
ce symbole du capitalisme étant bien entendu proscrit en Chine. Avec son toit
emblématique en forme de wok, elle offre un éventail éblouissant de boutiques de
souvenirs, de quoi en peu de temps, faire chauffer la carte bleue.
Il paraît qu’au sommet, il y a une terrasse avec vue
panoramique à 360 °, l'accès y est payant, ça sera pour une prochaine fois.
C’est sur la route menant à Repulse bay que les textos concernant les vols domestiques français, oui, oui ... ceux là même que nous devons prendre demain ! arrivent sur le portable de Jérôme.
Les avions en partance pour la province sont quasiment tous en grève, quelques uns de mes compagnons devront soit aller à Orly, soit patienter 10 heures supplémentaires à Roissy, et moi allant vers l’Ouest, que deviens-je ? il semblerait que le vol Paris-Nantes lui a bien lieu, quelle veine !
En ce moment c’est le bo….el en France, que ce soit air ou rail.
Depuis le 3 Avril, tout juste le jour de mon départ… les fonctionnaires SNCF et AIR-FRANCE ont ensemble décidé de mettre sur pied la grève
perlée : 3 jours de boulot suivis de 2 jours sans, et répétita
Pour le vol nous ramenant de Hong-Kong vers l'Hexagone, nous avons énormément
de chance, le mouvement est prévu pour le 18 à 0h00 ! et nous devons décoller
le 17 à 23h30… Pourvu que.... le pilote ne fasse pas grève à l'heure dite !...
Pour le moment, j'essaie d'oublier ces grèves qui pourrissent la vie des français
pour aller m'allonger sur le sable et me tremper les pieds dans la mer de Chine.