Jeudi 5 Avril 2018 (suite) Ce que je m’apprête à vous décrire, personnellement, jusqu’à aujourd’hui je n’en avais jamais entendu parler ! : le cloisonné.

     Nous voici arrivés devant l’entrée de :

     u La fabrique « Jin Dian Cloisonnés » (Point N° 1 carte itinéraire) Le cloisonné est un art ancestral complexe, les objets alors réalisés étaient utilisés uniquement pour la famille impériale chinoise en tant que symbole de l’autorité, destinés aux temples et palais, ou offerts en cadeaux aux rois, seules personnes susceptibles de pouvoir détenir des objets d’une telle richesse, tant par le travail que la  variété des couleurs.

     Apparue sous la dynastie des Yuan, (1271-1368),  cette technique devint, après une longue période de développement, un art typiquement chinois, et un essentiel de la route de la soie. Durant le règne de l’empereur Qianlong de Qing (1735-1796) il devint l'un des artisanats les plus raffinés de la culture chinoise. Cloisonné signifie "bleu de jingtai" appellation qui vient de la couleur traditionnellement utilisée pour émailler, et du nom du 7e empereur de la dynastie Ming.

   

Aujourd’hui le cloisonné  commence à prendre place au sein des foyers chinois et est également apprécié par les gens du monde entier.

A Pékin 2000 artisans s’activent pour  produire des œuvres impressionnantes.

Une jeune employée de la fabrique va nous décrire les étapes successives de cet artisanat un peu hors du commun (le base-hammerring) qui réalise ces somptueuses pièces, bijoux, vases ou autres objets de décoration. Nous avons la possibilité d’admirer de près le travail minutieux et patient de ces hommes et femmes, car tout est réalisé à la main faisant de chaque objet, une pièce unique. Ils sont environ une dizaine dans cette usine.

         

    « 1 - L’objet sur lequel l’artisan travaille est principalement du cuivre, cette étape où l’on donnera corps à l’objet demande un bon sens de la forme et de l’uniformité quant au poids et à l’épaisseur, plusieurs jours peuvent être nécessaires pour un vase de seulement quelques pouces.

    « 2 - Après avoir délicatement peint ses motifs, il incurve en les soudant de fins fils ou bandes de cuivre, sur le champ du métal, en contournant les motifs, formant ainsi des alvéoles,  l'objet est alors chauffé à 1200°C, étape qui peut demander jusqu’à 10 jours.

    « 3 - Les alvéoles sont remplies d’émail, pour fabriquer celui-ci, une pate semi-liquide, les artisans utilisent de la poudre minérale de différentes couleurs selon le schéma originel,  couleurs obtenues par un alliage d’oxydes métalliques, de pyrites, d’eau de riz. Le produit est alors chauffé à 1000°, la durée de cuisson est variable selon les dimensions de l’objet, mais cela peut prendre une douzaine de jours, la poudre minérale alors fond et s’attache.

  « 4 – C’est au tour de l’émail de cuire, le produit mis dans un four, celui-ci va se rétracter au contact de la chaleur, au besoin cette étape sera renouvelée jusqu’à remplissage complet de chaque compartiment.

  « 5 –  L’objet est alors poli à l’aide de pierres spéciales et de carbone, là encore l’opération réacquiert plusieurs jours.

          « 6 – Et pour finir : la dorure,  celle-ci est réalisée en plongeant l’objet dans une solution d’or ou d’argent où passe du courant électrique.

La visite se poursuit par une découverte de l’attenant magasin, celui-ci est l’un des immenses magasins d’Etat, propres et bien éclairés, qui veulent ainsi démontrer leur savoir. Il est vrai que les œuvres présentées sont remarquables et impressionnantes : vases de près de 2m,  oiseaux, assiettes, fleurs, horloges, tableaux, animaux mythologiques…..mais s’il nous est bien sûr conseillé d’acheter, le prix de ces merveilles freine de suite toute ardeur, prix certainement justifié quand on se rend compte du travail demandé, mais bon ! on ne peut pas ramener toutes les beautés de Chine dans nos bagages.

      Dans une salle à coté du magasin, la salle de restauration, les Chinois ont vraiment le sens de l’organisation !!!

     Après ce déjeuner, Wank va nous amener découvrir une merveille d’un autre genre : le Palais d’été de Pékin.