Bago. (point N° 16 carte
itinéraire) Ville située sur la route de Mandalay, à environ 80 kms au NE de
Yangon.
Bago, ce bout de terre qui aurait servi de refuge à l’oiseau mythique Hinta, fut créé en 825 avant J.C. par deux frères commerçants möns. Parmi les habitants on comptait une importante communauté d’émigrés indiens. La ville connût bien des épisodes malheureux, occupée, dominée, mise à sac, reconstruite, elle devint capitale sous le règne de Byinnya-U en 1369 qui en conquérant les Etats Shan et le Siam, y construisit le deuxième empire de Myanmar.
Ce roi cruel captura la famille royale du Siam, des milliers de siamois devinrent ses esclaves. Bayint Naung fervent bouddhique construisit des pagodes et fit des dons généreux à des monastères. Bago sera abandonnée lorsqu’Ava deviendra la capitale, puis colonisée par les Britanniques en 1952. Elle est principalement une ville-étape sur la route du « Rocher d’Or »
Kambawaza Thadi
Palace
a été construit par le très puissant roi Bayint Naung en 1556 (dynastie
Taungoo, vaste empire qui comprenait une grande partie de la Birmanie actuelle,
la Thaïlande et certaines parties de la Chine) ce palais de 76 appartements et
salles reflétait la majestueuse splendeur de ce qu’était autrefois ce grand
empire.
Certains de ses bâtiments comme la grande salle du public étaient couverts de plaques d'or.
Le
palais fut incendié au cours d’une bataille en 1599. Lors de fouilles de 1990,
il fut retrouvé les fondations en briques, des centaines de piliers en teck
d’origine avec inscriptions en langue môn, et des anciennes statues de bouddha aujourd’hui
à l’abri dans un musée.
La
ville attachée à son passé a reconstruit à l’identique ce fabuleux palais.
Superbes dorures, salles d’audience du roi décoré de deux paons, salle du trône
du lion, carrosses…. Le bâtiment qui abritait les quartiers privés du roi est
surmonté d’un Pyatthat, toit de style birman à 7 niveaux.
La pagode Shwemawdam, l’une des plus vénérées de
Birmanie.
avec ses 114 mètres elle est encore plus haute que Shwedagon à Yangon, recouverte d’or elle doit elle aussi son existence à des cheveux offerts par Bouddha à deux marchands qui, en retour, édifièrent un petit stûpa. Plusieurs fois agrandie et élevée, si elle tient encore debout c’est grâce à l’entêtement des Birmans.
Reconstruite en 1944 par le gouvernement et les donations de la population, après le tremblement de terre de 1930 qui fut particulièrement ravageur. Deux « chinte » protecteurs gardent son entrée. Elle est aujourd’hui entourée d’un manteau de cloisons de bambous,
Toujours admirative devant ce système d’échafaudages !
La pagode Shwethalyaung, cache sous un hangar clair,
un bouddha couché souriant, l’un des plus longs bouddhas couchés de
Birmanie : 16m de haut et 55 m de long, il fut construit au Xème siècle
par le roi Mingadepa pour marquer sa conversion au bouddhisme. Il est
représenté les yeux ouverts et les doigts de pied en éventail, position du
repos et non de l’illumination.
Des Episodes de sa vie sont racontés par des bas reliefs illustrés placés dans son dos.
Restauré à la fin du XVème siècle, puis victime de pillage, il disparaît sous une jungle dense, avant d’être redécouvert par hasard par un ingénieur effectuant des sondages pour le chemin de fer à la fin du XlXème siècle. Protégé depuis 1906, il est aujourd’hui magnifiquement restauré.
Alors que nous admirons ce énième bouddha, mais magnifique j’en conviens, Myit Myit discrètement s’éloigne, elle va s’agenouiller devant la statue et faire ses prières…
Nous lui demandons de s’aventurer dans les petites ruelles adjacentes, véritables fourmilières d’artisans. Dans ce quartier, les rues sont en sable, les maisons construites sur pilotis, nous nous reposons de cette chaleur près d’un :
Atelier de couture, chaque demeure a son métier
à tisser, les femmes de la maison confectionnent les habits nécessaires à la
famille, à l’aide d’une ancienne machine Singer….. la femme vend de nombreux
coupons de tissus pour en faire des longys, Myit- Myit achète, achète……..
Le longyi est le traditionnel vêtement qui habille aussi bien hommes que femmes. Celui des hommes, porté par 90 % d’entre-eux, n’est qu’un tube qu’ils nouent devant, il est souvent vert, brun foncé ou à petits carreaux, celui des femmes est coloré, il est d’un seul morceau qu’elles entourent et nouent sur le coté avec une ceinture.
Un
peu plus loin, au cœur du village :
un atelier de fabrique de
cigares,
cinq femmes les confectionnent, dans la bonne humeur semble t il, assises en
position de lotus sur des planches de bois..
Nous regagnons Yangon. Sur le bord de la route, comme d’ailleurs partout dans le pays, des enfants agitent un récipient, ils font la quête pour l’entretien de la pagode de leur village, également des vendeurs d’essence, ces petits commerçants la vende par bouteilles de plastique d’un ou deux litres…….
Arrêt au cimetière de
Htaukkyant, dernière demeure de 27000 soldats alliés tombés contre les
japonais, pendant la 2nde guerre mondiale. Un mémorial y a été
construit, ce cimetière est admirablement bien entretenu, le nom d’un soldat
gravé en lettres dorées sur une petite plaque de marbre posée sur un socle, le
tout agrémenté d’un petit arbuste. Un jardinier l’entretient, les allées sont
nettes.
Le dernier arrêt sera
une chapelle où quatre statues de nats
prônent, c’est là que l’on bénit (hé oui, même les voitures) les véhicules
neufs ou récents. A coté une femme confectionne des corbeilles de fleurs de
lotus, offrandes, offrandes !
Voilà ! l’excursion que nous avions pris individuellement touche à sa fin, nous allons récupérer nos valises à la consigne de l’hôtel, devant être transférés dans celui prévu pour cette excursion, adieu chambre minable et petit lézard, adieu superbe vue sur Shwedagon illuminée…. Nous croisons une nouvelle fois nos amis Lillois, nous leur souhaitons un bon voyage, ils sont prêts à partir pour l’aéroport. Il est environ 16h30
Myit-Myit nous installe au Yuzana-Garden, celui-ci est sur Alan Pya Pagoda, en centre ville, presque en prolongement de la Sule Pagoda Road. Nous mettons au point, avec bien des difficultés et des coups de gueule !! le transfert à l’aéroport pour le lendemain, puis elle nous fait ses adieux. A cet instant, s’installe un grand moment de solitude, du groupe initial, nous restons seuls pour 1 journée encore au Myanmar, livrés à nous-mêmes et totalement indépendants de l’agence Exotissimo, situation pas prévue du tout…. au moment de la réservation de l’option auprès de NF Saint-Nazaire !,
Une courte sortie nocturne, histoire de repérer ou on peut espérer trouver des taxis demain matin, vaut mieux être prudents, car à ce moment nous avons un sérieux doute quant à notre transfert pour l’aéroport de demain, puis ça sera la réfection entière des valises pour tout caser (bols à aumônes, vases et plateaux laqués, livres…) vérifier qu’on ne dépasse pas le poids et que le petit sabre acheté au lac Inlé n’est pas dans une poche de pantalon. Nous n’aurons pas trop le temps demain, nous devons et c’est bien dommage quitter la chambre pour midi !.... Ils vont presque me faire regretter l’autre hôtel
The 16th century sacred Buddha images revered by King Bayint Naung are also exhibited.
Mercredi 26 Janvier
Il n’est même pas 7 heures et nous sommes déjà devant l’hôtel Parkroyal Yangon, à une cinquantaine de mètres du Yuzana, là où sont tous les taxis…
Pour 2000 kyats, l’un d’eux nous mène au Karaweik, au sud du Kandawgy Lake, anciennement Royal Lake. Lac artificiel à l’est de la pagode Shwedagon, de 8 kms de circonférence, qui a été créé pour fournir l’approvisionnement en eau potable au cours de l’administration colonial britannique.
Le Karaweik est une réplique en béton d’une barque royale birmane construite en 1972.
Aujourd’hui restaurant et salle de spectacle de danses, il est l’une des principales attractions de la ville.
L’accès au nouveau pont en teck est payant : 2000 kyats, très agréable balade en bordure de la rive sud du lac, avec divers points de vue sur cette barge, accès aux pelouses, coins pique-nique, ilot, petit temple, fontaines, paysages verts, il arrive même d’apercevoir la pagode Shwedagon. Passage à proximité du très luxueux « Kandagwy Palace hotel ».
Au terme de plus de 2 kms de promenade, nous arrivons à l’extrémité Ouest du lac, de là nous hélons un autre taxi, mais dans quel état !! vieux de vieux, plus de moquettes ni de garnitures ! pour 1000 kyats il nous amène à la porte Est de la Pagode, celle qui possède un ascenseur réservé aux étrangers, bien que je lui ai bien fait voir sur le plan et dit que nous désirions nous arrêter à la porte Sud, « No No, Sud, Sud ! » il comprend et fait demi-tour,
Nous voulons voir de près cette porte Sud qui est magistrale, avec le
groupe nous ne nous y sommes jamais arrêtés, et c’est dommage ! Deux
imposants « Chinthe » (animaux mythiques, mi-dragons mi-lions)
gardent et protègent la pagode, offerts par le roi Tharrawaddy lors de se
visite en 1841, ils symbolisent l’amour filial. Nous longeons les extérieurs de l’escalier
couvert découvrant cette étonnante structure, un peu plus haut une ouverture,
nous y pénétrons et redescendons les chaussures à la main par ce même escalier
sombre, aux carrelages luisants. Nous avons à peine remis nos chaussures qu’un
chauffeur de taxi depuis l’autre coté de la rue nous fait de grands signes.
Moyennant 1000 kyats il nous amènera au « Bogyoke Market » il
est encore tôt et nous sommes pratiquement les seuls à déambuler parmi toutes
ces échoppes. Achat d’une superbe peinture de moines, que je règlerai en kyats
et en euros, ainsi que de plusieurs colliers de jade, avec certificats et
facture, payable en euros, j’en aurais un petit supplémentaire qui fera office
de rendu de monnaie !... au terme du voyage, il ne nous reste presque plus
de kyats, puisque non échangeables. C’est à pied que du « Bogyoke Market »
nous regagnerons notre hôtel, Bogyoke aung san Road est animée, toujours
ces petits vendeurs sur les trottoirs défoncés, dans deux cages une vingtaine
de petits chiots, pauvres bêtes !. Nous passons devant la Mosquée Muslim
Dargah, d’une jolie couleur rose pastel, à proximité des bureaux d’Exotissimo,
situés à l’angle de cette route et de la Sule Pagoda Road, et pour finir aperçu
de l’immense bâtiment de la station de chemins de fer. 11h15. Le tour est bouclé, certes nous aurions
aimé avoir du temps supplémentaire pour explorer un peu plus Yangon d’autant
que nous pouvions partir pour l’aéroport qu’à 16h30, mais la chaleur commence à
nous assommer, il fait près de 38°…. Une bonne douche, un changement de tenue,
les manteaux et anoraks posés sur les valises….. nous rendons les clefs de la
chambre vers midi, puis déjeunons et attendons le taxi dans les salons
climatisés de l’hôtel. Finalement malgré le gros doute hier, c’est bien Kyaw Kyaw qui vient nous chercher à
15h30 et nous déposera 40 mlns plus tard à l’aéroport comme un paquet de linge
sale !.... quant à Myit-Myit sa mission s’était terminée la veille, nous
ne la reverrons pas. J’avoue qu’à ce moment, j’angoisse un peu, car nous allons
devoir nous débrouiller seuls dans cet aéroport, régler cette taxe obligatoire
en dollars neufs, et faire enregistrer nos bagages, Pourvu qu’il ne nous manque
pas un papier, qu’ils acceptent nos billets, qu’on n’a pas dépassé le poids…
que… que… ! (je pourrais vous en faire une liste de doutes….) Je râle contre notre Agence
(NF) et leur correspondant à Yangon qui n’auront pas (malgré les moyens
modernes) réussi à s’accorder sur ce point, nous en faisons les frais… Le
cheminement du retour : Départ de Mingaladon à 19h40 pour Bangkok. Envol
pour Paris à 23h30 après 2h30 de correspondance. Arrivée à Roissy à
6h40 après près de 12 heures de vol, dans une froidure pas possible (3°) on est
loin des 38 ° de Yangon… Nous attendons, transis, dans l’aérogare le TGV
Lille-Nantes de 10h30, puis il nous faudra prendre un TER. Ce n’est qu’à
14h30 que nous tournons enfin les clefs de notre domicile. Impressions
du voyage. Que dire qui n’a pas déjà été dit ! que ce pays est sous la
dictature la plus terrible au monde, et qu’en avons-nous vu ? a vrai dire,
rien ! aucun militaire dans les rues, ce qui ne veut pas dire qu'on
n'était pas observés !.. Ce qui frappe le plus ce
n’est peut-être pas la misère, mais plutôt le manque de liberté, la dégradation
des conditions de vie, comme la restriction de l'essence, les obligeant à
utiliser les transports en commun dans des conditions totalement inhumaines. Les femmes font des travaux
physiquement éprouvants, pénibles. Le travail obligatoire et forcé est toujours
de rigueur. Au niveau médical et sanitaire, le pays est relativement
sous-développé, avec une faible espérance de vie. Les moyens de communication
sont mauvais, lignes téléphoniques en mauvais état, internet soumis à la
censure. Difficile pour nous Européens
de comprendre les fortunes englouties à nourrir les bonzes, les multiples
offrandes, la construction de nouvelles pagodes ou l'entretien des monastères.
La religion est si influente sur ces gens, qui lorsque c’est possible, vont
jusqu’à choisir le jour de la naissance de leur bébé, puisque à leurs yeux, de
celui-ci dépendra toute sa destinée. Ce pays a un sous sol très
riche (gaz, pétrole, pierres précieuses) mais dont tout le bénéfice va au
gouvernement, des forêts de teck, une très riche production agricole avec
le riz, le Myanmar est le 6ème producteur mondial de cette céréale.
Lorsqu’il a gagné son indépendance en 1948, ce pays était un des plus riches
pays d’Asie, quelle dégringolade ! Nous sommes mêmes surpris que
le gouvernement autorise les touristes à y venir, mais ne nous leurrons
pas ! beaucoup de contrées sont interdites, nous ne voyons certainement
pas la vraie misère, les bidonvilles. Les villages visités par les agences
touristiques sont propres, bien entretenus, les guides ne font voir que le beau
coté et ne disent sans doute pas tout. Les visas sont obtenus préalablement
auprès des Ambassades. En 2010, nous avons été 13143 Français à venir découvrir
cette contrée. Ce pays qui se fait appeler
« Golden Land » est exceptionnel, authentique. Je garderais l’image
d’un peuple souriant, attachant, courageux, d’un pays sûr. Il ne faut pas
boycotter ce pays comme le demande Aung San Suu Kyi… Même si une certaine
partie de vos devises ira obligatoirement dans la poche de la junte, c’est
infime…. le gouvernement a bien d’autres sources de revenus autrement plus
importantes que nos maigres euros …. Acheter dans les échoppes artisanales,
faire travailler un conducteur de trishaw, faire une balade dans une carriole à
cheval, donner des pourboires aux porteurs de valises, à ceux du rocher d’or,
aux chauffeurs, assistants…. donnera à manger à des Toutefois, 2 mois seulement
après notre passage, le 30 Mars 2011, à la suite d'élections, le dictateur Than
Shwe cède le pouvoir à Thein Sein, la junte militaire est dissoute, une
transition politique s'effectue avec la libération de prisonniers, l'élection
au parlement de Mme Aung San Suu et d'une quarantaine de ses membres de parti.
Espérons que ce pays poursuive son effort de démocratie !.
Je
n’oublierais pas non plus nos compagnons de voyage. Un grand merci plus
particulièrement pour Gérard qui spontanément m’a fait parvenir ses photos,
j’en publierais quelques unes. Cette page en version imprimable, format PDF : Voila !
le reportage sur notre voyage au Myanmar, est terminé, j’espère que celui-ci
vous aura plu, peut-être donné envie d’y aller. Un livre d’or
Le Chinthe, animal respecté et aimé des birmans,
figurait dans la décoration des trônes de leurs rois. Aujourd'hui encore, un
chinthe figure sur les armoiries de la Birmanie, sur les billets en kyat (la
monnaie birmane) et sur le drapeau de la Région de Sagaing.
j’ai beaucoup aimé le
Myanmar, mais je n’ai pas l’intention d’y rester. Finalement, après un premier
couac qui me donnera quelques sueurs froides (l’employé me rend passeports et
billets) tout se passera bien, je finirai par comprendre en anglais, que vu
l’heure de notre avion, je devais encore attendre un peu pour régler cette
taxe, et obtenir le petit papier sésame de l’autorisation du départ.
familles
entières.
Je remercie Mi-Mi et Myit-Myit nos deux guides qui nous ont fait découvrir leur
pays, ses beautés, ses traditions, les différents chauffeurs et assistants
aimables et aux petits soins, ainsi que Kyaw-Kyaw notre chauffeur personnel
pendant notre escapade au rocher d’Or. est à votre disposition
pour vos commentaires ou questions. Merci d’avance et bonne balade !