Circuit du 14
Juin au 14 Juillet 2008
Page „ Un petit peu d’Andalousie, visite de Séville, et retour par les villages portugais frontaliers
* Lundi 7 Juillet 2008
Comme indiqué dans la page 3, nous allons faire une petite infidélité au Portugal et passer trois jours en Andalousie, pour cela nous passons la frontière sur le pont qui enjambe le Guadiana. Notre première visite sera un peu après Huelva à * La Rabida, c’est là que côte à côte se trouvent un monastère, c’est de celui-ci que Christophe Colomb trouvera le soutien nécessaire à la réalisation de son projet et un musée qui présente les reproductions grandeur nature des trois caravelles de son premier voyage : la Niña, la Pinta et la Santa Maria. |
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Ces reproductions ont été réalisées à l’occasion du 400ème anniversaire du voyage, probablement à l’aide d’illustrations des navires qui apparaissent sur les cartes nautiques. Les « caravelles » bateaux assez forts pour supporter les perturbations de haute mer, agiles pour parcourir de grandes distances, mais de taille à pouvoir rentrer dans les ports, mesuraient 23.60 m de long pour la Sta Maria, les autres étant très légèrement plus petits, leur tonnage était compris entre 52 et 60 tonnes. 90 hommes y voyageaient, 40 sur la Sta Maria et 50 répartis dans les autres caravelles. La Sta Maria est certainement le bateau le plus célèbre au monde.
Au musée un quai a été reconstitué : le quai du 15ème siècle. Malheureusement ces deux sites sont fermés le lundi, de derrière les clôtures nous n’en apercevrons que les caravelles.
Nous
empruntons la route 494, celle qui longe la playa de Castilla, un superbe
littoral encore bien préservé, ou les dunes s’étirent sur plusieurs dizaines de
kilomètres, plusieurs coins pique-nique sont aménagés le long de cette route,
nous y déjeunerons à l’ombre de grands pins parasols. A Matalascañas, virage de
90° à gauche en direction de El Rocio. Arrivés à ce village nous prenons soin
de ne pas nous « ensabler » et nous garons sur la place centrale
presque jusque dessous un panneau « interdit aux CC » !! ça
promet l’accueil en Andalousie ! pourquoi là, me direz-vous ? mais
simplement parce que c’était le seul parking ombragé du site, et le seul
parking tout court d’ailleurs ! Nous en avons pour environ 1 heure à 1h30,
prions la Vierge qu’on nous laisse tranquille !
* El Rocio : (point N° 36 carte itinéraire) hameau de
700 personnes en temps normal, mais El Rocio est un lieu de haut pèlerinage, le
plus important d’Espagne et qui attire chaque année à la
Pentecôte des centaines de milliers de pèlerins, ceux-ci
viennent honorer Nuestra Señora del Rocio (Notre Dame de la Rosée). A l’origine
une statue de la Vierge trouvée au début du 15ème siècle par un
berger du Guadalquivir au creux d’un olivier sauvage, lorsque les habitants
voulurent récupérer cette statue, les bœufs refusèrent d’avancer, manifestation
d’ordre divine ? la Vierge resta alors dans son abri et un Ermitage fut
construit pour l’accueillir, celui-ci détruit par le tremblement de terre de
Lisbonne fut reconstruit en 1755 . Celui qu’on voit actuellement date de 1969.
Le 14 Juin 1993, le sanctuaire de Notre Dame del Rocio reçut la visite du pape
Jean-Paul ll.
Le village constitué de maisons d’un blanc étincelant, est bordé par les marais du Parc national Doñana et il est fréquent d’y observer des flamants roses. Les rues quadrillées du village sont de terre et de sable, aucune n’est pavée ou asphaltée, devant chaque maison se trouvent des poteaux pour attacher les chevaux, car c’est ce moyen de locomotion qui est le plus usité pour aller d’une rue à l’autre, quoiqu’on y voit tout de même quelques voitures. Un village hors du temps, nous faisant penser à une cité de l’Ouest Américain de la fin du 19ème siècle. On peut y voir les maisons des confréries, qui accueilleront leurs membres à l’occasion du pèlerinage.
Un des plus fous pèlerinages de la planète : venant de toute l’Espagne, pendant huit jours les pèlerins cheminent dans une ambiance de fête, au milieu des chevaux, des bœufs, de camions, de roulottes qui leur servent aussi de stock d’approvisionnement. Tout au long du chemin, ce n’est que chants et danses, la première carriole de chaque confrérie porte le Simpecado, petit sanctuaire, symbole du pèlerinage, qui représente la confrérie et sa dévotion à la Vierge. Une fois parvenue dans le village, chaque confrérie doit se présenter devant la confrérie mère d’Almonte, puis retrouve ses quartiers. Le Lundi de la Pentecôte, la Vierge sort en procession dans les rues du hameau, portée sur les épaules des pèlerins, soulevée par la ferveur des milliers de dévots. Pouvoir s’approcher de la Vierge, la toucher... est un grand honneur pour les Rocieros, mais le plus grand d’entre tous est de pouvoir la porter sur ses épaules, ne serait-ce qu’un instant ! cette célébration marque la fin du pèlerinage et le retour des confréries à leur lieu d’origine.
Le sanctuaire de Rocio est implanté sur l’immense place de sable Sainte-Madeleine, les sables du delta ! il est conçu en forme de croix latine avec un porche en forme d’une demi-coquille, à l’intérieur splendide autel doré, à côté une petite pièce où brûlent les cierges. Autour, attendant pour des promenades, sous un soleil de plomb, quelques ânes et poneys.
Nous nous
dirigeons maintenant sur Séville, il ne nous faudra pas moins que le GPS et.. un plan
bien précis pour trouver le camping, celui-ci ne sera jamais indiqué nulle
part, arrivés dans la calle Libertad, sa rue supposée ! nous roulerons au
pas avec les warnings, pour ne pas le louper , les numéros n’étant pas affichés
et pourtant il
fut bien pratique pour la visite de Séville. http://www.terra.es/personal7/camping.motel/
Camping-Motel Club de Campo
Avda de la Libertad 13
41700 DOS HERMANAS
Tel : +34 954 720 250
C’est un camping qui propose des emplacements mais aussi quelques chambres, il est ombragé dans un bel environnement de palmiers et autres essences. Douches chaudes, lavabo, prises électriques pour Camping-car. La publicité parlait d’alimentation, de bar-restaurant, de piscine .... mais ça c’est une autre histoire ! .Situé au Sud de la ville sur la commune de Dos Hermanas, nous y arrivons vers 17 heures. Très peu de monde : cinq ou six tentes, et deux CC dont notre gentil monsieur âgé rencontré 5 jours plus tôt à Lisbonne, quand je vous le disais qu’il nous a stupéfait ! à priori il se promenait seul, et allait continuer à descendre sur Grenade ! à ce moment là il fait 38° à l’ombre, quelle résistance ! On lui demande des renseignements pour la visite de Séville, marrant ça ! c’est nous qui lui avions donné des tuyaux pour Lisbonne .... mais il nous avoue qu’il n’a pas visité, qu’il n’est venu au camping que pour faire une halte... tant pis !
L’arrêt de bus est tout près, sur la calle Libertad, attention cependant au sens, pour aller dans le cœur de Séville, il faut traverser la route qui jouxte le camping (utiliser pour cela les feux, quelques dizaines de mètres plus loin sur la droite) et aller prendre le bus de l’autre coté. Coût du ticket aller : zone C : 1.30€
Bien calculer son programme, car les bus allant du camping en direction de Séville ne partent que toutes les heures, (fréquence encore plus rare dans l’après-midi) c’est ainsi que nous projetons prendre celui de 8h30 (7h30 portugaise !.....où nous étions encore la veille !) nous aurons ainsi le temps d’admirer la place d’Espagne avant l’ouverture des monuments (9h30)
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Mardi 8 Juillet : Séville (point N° 37 carte
itinéraire)
Départ du camping à 8h30, le monsieur âgé avait déjà quitté les lieux, il devait vouloir profiter de la fraîche pour rouler !... environ 20 minutes plus tard, le bus nous déposa au terminus, Avenida de Portugal, rue située approximativement entre l’Université et la Plazza de España.
î Séville : Bref historique : La ville fondée, selon la légende, par les Tartessiens (êtres mythologiques) autour du VIIIème avant J.C. possède une façade maritime ouverte sur l’Océan et est arrosée par le Guadalquivir. Sa population est actuellement de près de 700 000 habitants.
Séville l’Arabe, la Juive, la Chrétienne a un triple visage façonné par les soubresauts de l’histoire. Ses multiples influences, croyances et traditions mêlées ont reconstruit Séville au fil du temps. Le patrimoine artistique est d’une immense richesse. En 1503 lorsque la ville se vit accorder le monopole du commerce avec les Indes, son histoire s’en trouva bouleversée, les richesses se déversèrent, sa population doubla jusqu’en 1717, moment où Cadix lui vola la vedette, s’ensuivit alors une relative décadence. L’exposition de 1929 lui redonna un regain de vitalité, mais la ville tomba au cours de la guerre civile aux mains des nationalistes, durant les années du franquisme, nombre d’édifices anciens furent détruits. L’expo 92, commémorant le 500ème anniversaire de la découverte de l’Amérique, permit de doter Séville d’infrastructures modernes dont profitent les habitants et les millions de visiteurs qui chaque année investissent cette ville.
Séville la religieuse, ville de fêtes et de pèlerinages, la Semaine Sainte entraîne un flot de festivités allant jusqu’aux corridas qui correspondent au jour de la Résurrection du Christ. Séville la gitane avec sa Féria, son flamenco.
Suivez
le guide Æ î La Plaza de España, cette immense
place formant un demi-cercle de 200 m de Ø, d’une superficie totale de
50 000 m², palais et canaux compris, a été conçue pour l’exposition
latino-américaine de 1929 et inaugurée par le roi Alphonse XVlll d’Espagne. Les
travaux durèrent 14 ans, de 1914 à 1928 et nécessitèrent en permanence 1000
hommes. Son centre est traversé par des canaux d’une longueur totale de 515 m,
eux-mêmes enjambés par quatre ponts décorés de céramiques représentant les
quatre anciennes royaumes d’Espagne.
Le palais qui épouse cette place comprend un bâtiment central et deux ailes, avec à chaque extrémité deux tours stylisées, il est construit en brique et marbre et est décoré de céramique peinte, de style mélange néo-renaissance, gothique et mudéjar. Le long de ses murs se trouvent des bancs décorés d’azulejos représentant, par ordre alphabétique, les 54 provinces d’Espagne. Le blason, une carte ainsi que des symboles distinctifs de leur histoire identifient chacune des provinces. Au moment de sa construction, son destin était de devenir la nouvelle Université, d’où la présence des blasons, il servit de logement à la délégation du gouvernement central en Andalousie ainsi que de musée militaire.
La place d’Espagne a servi de décor à une scène du film Star Wars, ainsi que quelques unes du film Lawrence d'Arabie
Pour éviter les actes de vandalismes, l’accès est fermé à 22 heures.
L’Alcazar
n’est pas loin, nous y arrivons, il est 9h45. Tarif d’entrée : 7 €. Pour 3
€ supplémentaires, un audio-guide vous est prêté. Pensez à demander le plan
remis à l’entrée, car c’est un vrai labyrinthe... on ne nous l’a pas
donné ! ce n’est que plus tard voyant tous les autres touristes regarder
la même feuille de papier qu’on s’en est rendus compte, trop tard ! mais fatalement
on a eu du mal à trouver la bonne direction dans ce dédale de couloirs et de
portes..
î Le Real Alcazar, extraordinaire condensé de l’histoire architecturale de Séville, est un palais fortifié construit par les émirs-califats à partir de 844. Ce monument fut modifié à plusieurs reprises durant la période musulmane, notamment sous les Almohades. Au 13ème siècle Alphonse X entreprit la construction d’un premier palais de style gothique. Au siècle suivant, Pierre 1er, suite au tremblement de terre de 1356 qui détruisit une grande partie de Séville y ajouta un splendide palais de style mudéjar. L’ensemble fut modifié une nouvelle fois par Charles Quint au 16ème siècle. Tous ces extensions successives au fil des siècles ont donné le nom de « real alcazar » qui veut dire « plusieurs alcazar » L’Alcazar est depuis plus de sept siècles une résidence royale, la famille royale utilise aujourd’hui l’étage. (source wikipédia) L'Alcazar de Séville, comme d’ailleurs la Cathédrale est inscrit au patrimoine mondial de l'humanité par l'UNESCO depuis 1987.
Suivez le guide Æ On y entre par la « puerta del Leõn (porte du lion) encastrée dans un pan de muraille du 11ème siècle, cette porte s’ouvre sur une première cour qui était la place d’armes du château musulman. Sur la gauche se trouve la :
î Salle de la Justice, c’est dans cette salle ornée de stucs mudéjars et surmontée d’une belle coupole que le roi Don Pedro assassina l’un de ses demi-frères : Don Fadrique. On peut y admirer le plus ancien plafond en bois de l’Alcazar. Cette salle donne sur le Patio del Yeso, fontaine au centre, accès interdit, on admire derrière une chaîne..
î Patio de la Monteria, ce patio était l’ancien méchouar, espace qui servait d’antichambre et séparait la ville du palais proprement dit. En face on peut voir :
î Le palais mujédar de Pierre 1er, (fin 14ème) Tous les palais de cette place sont en rénovation, recouverts de bâches, les photos sont donc impossibles...on va donc faire preuve d’imagination en lisant le petit guide Michelin : « ce palais est une splendide expression de style mujédar construite au 14ème siècle par Don Pedro 1er dit « le cruel » qui utilisa les talents des artisans de Grenade, de Cordoue, la façade est surmontée d’un auvent de bois qui protège un décor d’inscriptions coufiques (Styles calligraphiques arabes) et gothiques, reflet du mélange des cultures de l’époque » A droite du patio se trouve :
î Cuarto del Amirante (appartement de l’Amiral) c’est ici que la reine Isabelle la catholique fonda en 1503 la Casa de la Contratación de las Indias qui donnait à Séville le quasi-monopole du commerce avec les colonies américaines. C’est ici également que s’organisaient les voyages d’exploration, notamment celui de Magellan. Le vestibule est recouvert d’azulejos, un escalier recouvert de boiseries mène à un balcon, de celui-ci belle vue sur le patio de la Monteria, et la cathédrale dentelée en arrière plan.
Sitôt
franchie cette porte, nous empruntons un vestibule coudé et là arrivons au must
des must :
î Le patio de las Doncellas (patio des Demoiselles) (14ème) d’une grande ampleur et luminosité. L’étage supérieur fut ajouté au 16ème siècle, on y voit la profonde influence de la Renaissance italienne. Les fines colonnes jumelles présentent une profusion de panneaux en stuc, sans oublier les plafonds en bois d’influences mauresques. Les murs sont couverts d’une dentelle d’azulejos aux magnifiques couleurs irisées. Les ouvertures de la galerie sont fermées par des portes réalisées par des artisans de Tolède. Des fouilles récentes ont mis à jour un patio avec un bassin central, rectangulaire, ainsi que deux jardins. Les pièces autour de ce patio étaient les différentes pièces privées et officielles du palais, tels que à l’Ouest :
- le Dormitorio de los Reyes Moros (chambre à coucher des rois maures) longue salle composées de deux parties avec alcôve, à l’Est :
- le salón del Techo de Carlos V (salon du plafond de Charles Quint) est l’ancienne chapelle du palais, au Sud :
- le Salón de Embajadores (salon des Ambassadeurs) avait déjà une fonction officielle sous les rois maures. La pièce fut profondément modifiée au 14ème siècle, on l’ouvrit sur le Patio des Demoiselles, mais on conserva les arcades califales ramenées de Medina Azahara. Sur les magnifiques portes de ce salon sont inscrites des louanges à Allah et au sultan, à coté de citations latines de la Bible. Dans cette pièce, la splendeur des décors atteint des sommets de raffinement. Les couleurs or et bleu renforcent cette richesse ornementale. Le plafond des Abbadides fut remplacé par une extraordinaire coupole composée d’un entrelacs de charpente en bois de cèdre figurant un ciel étoilé.
î Le Patio de las Muñecas (patio des Poupées) est un petit bijou de délicatesse, réalisé sans doute par des artisans venus de Grenade. On accède au jardin de :
î L’étang de Mercure, le bassin actuel servait à l’irrigation des potagers que les Arabes entretenaient là. Le long de ce bassin s’amorce la galerie du Grotesque, une curieuse construction du début du 17ème qui forme un déambulatoire penché au-dessus des jardins de las Damas (jardin des Dames) La visite se termine en longeant le palais gothique sur la gauche et le jardin de la Alcobilla sur la droite, en passant par une splendide porte :
î La puerta de Marchena. Nous nous retrouvons à l’ancienne entrée du palais celle-ci débouche sur l’ancienne place d’Armes (Plaza de las Banderas) encombrée de voitures en stationnement. De dessous le porche de cette entrée, belle vue sur la cathédrale que nous allons visiter de ce pas.
Avant d’entamer la visite de celle-ci, cherchant la bonne entrée, nos pas nous ont mené sur la Place de la Virgen de Los Reyes. Place qui, avec sa place contiguë : la place del Triunfo, constituent le centre de la Séville monumentale puisque c’est là que se trouvent ses trois principaux bâtiments historiques, déclarés Patrimoine de l’Humanité par l’Unesco en 1987 : la Cathédrale et sa caractéristique tour de la Giralda, l’Alcazar royal et les Archives des Indes. Au milieu de cette place : un spectaculaire réverbère du début du 20ème siècle avec une fontaine à ses pieds, et le Palais Archiépiscopal construit entre les 16ème et 18ème qui, de par sa grâce et les couleurs intenses, violet et ocre, est l’un des meilleurs exemple du baroque sévillan.
Logiquement nous avons pensé que l’entrée de la Cathédrale serait à la tour Giralda, mais celle-ci est réservée aux groupes, l’entrée des individuels est de l’autre coté, sur la façade principale de l’Avenue de la constituçión : la Puerta de la Natividad. Faisant le tour de la cathédrale, nous remarquons que les colonnes (157 d’après les guides) sont reliées avec de grosses chaînes, des marches ont été construites entre ces chaînes et les murs de la cathédrale, afin de rattraper les inégalités du terrain, au passage nous admirons successivement les puertas de « Los Palos » « las Campanilas » à l’est, et « San Christobal » au Sud.
î La Cathédrale :Construite
au début du 15ème siècle sur l’ancienne Grande Mosquée almohade, c’est
la plus grande gothique d’Espagne, et la troisième au monde en terme chrétien. C’était
un projet très ambitieux, les chanoines en avaient fait cette définition :
« Nous
ferons une église si grande que ceux qui la verront achevée nous prendront pour
des fous » Bâtie sur plus d’un siècle, (1401 à 1506)
l’immense vaisseau de pierre s’ouvre sur huit portes d’époques différentes
réparties sur un périmètre de près de 120 m. De la grande mosquée seuls furent
conservés le minaret (la Giralda) et la Patio des Orangers, qui correspond à
l’ancien patio des ablutions.
Droit d’entrée : 7.50 €
L’entrée dans cette cathédrale est impressionnante, l’intérieur est d’une telle ampleur ! ampleur accentuée encore par la finesse des colonnes qui s’élèvent à 55 m de haut.
Nous nous dirigeons vers l’autel, et voyons successivement sur la droite plusieurs petites chapelles, le * tombeau de Christophe Colomb, datant de 1900 avec quatre pages portant les blasons de Castille, Navarre, Léon et Aragon qui soutiennent le cercueil, d’autres petites chapelles, des sacristies, des trésors, des vitraux ...
Au centre se trouve le * Coro qui contient de belles stalles du 16ème siècle, sur deux de ses cotés, on peut voir accolées deux chapelles de bois. Face à ce choeur la grande chapelle ;
* La capilla mayor, dont l’accès est protégé par des grilles plateresques, abrite un immense retable flamand doré achevé en 1525, œuvre maîtresse du gothique flamboyant et le plus beau bijou de l’église. Pratiquement tous les artistes de la ville participèrent à ce colossal retable de 20 m de haut et de 13 m de large conçu entre 1482 et 1533, il possède un total de 45 panneaux avec plus de mille figures représentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament.
Close par une grille en fer forgé, * la Capilla Real (ouverte seulement pendant le culte) occupe le chevet de l’édifice. Elle possède une belle coupole à caissons, y sont conservées les sépultures royales d’Alfonso X et de sa mère, ainsi que dans une riche urne d’argent, la dépouille mortelle du roi San Fernando.
Nous arrivons à l’Est de la Cathédrale, c’est là que se trouve l’accès à la tour Giralda,
* La Giralda, ancien minaret de la grande mosquée à l’emplacement de laquelle fut construite au 15ème siècle la Cathédrale : le monument le plus emblématique de Séville et l’une des tours les plus admirées du monde. Sa construction fut ordonnée en 1171 par l'émir almohade. La tour mesurait 82 m de haut, la base s’appuyait sur des pierres de taille et des marbres romains, son élévation est faite de briques, l’ensemble rappelant la Koutoubia de Marrakech. C’est depuis celle-ci que le muezzin appelait les fidèles à la prière, mais elle fut également sans doute utilisée comme observatoire astrologique. Suite au tremblement de terre de 1355 et divers changements dus aux monarques successifs, la tour gagna en hauteur, les ouvertures sont alors dotées de balustrade, on lui adjoint en 1588 un clocher à 5 étages, (avec 24 cloches dont la Santa Maria) et au sommet : une petite girouette, la statue en bronze du Triomphe de la Foi (4m de haut, 1288 kgs) actuellement la tour fait 103 mètres.
L’accès est gratuit, un compteur électronique au-dessus de la porte enregistre la totalité des passages journaliers. La montée à cet ancien minaret est longue, mais faisable, au lieu d’escaliers on y réalisa 38 rampes en pente douce pour semble-t-il faciliter l’accès à cheval du premier muezzin du minaret, qui était déjà très âgé... mais régulièrement des ouvertures permettent de souffler et d’admirer le décor fantastique des coupoles, flèches, pinacles et gargouilles de la cathédrale, ainsi que la vue magnifique sur la ville.
Nous finirons la visite de cette cathédrale par * le Patio de los Naranjos (patio des orangers) latéral au flanc N. de la cathédrale, c’est l’ancienne cour aux ablutions de la mosquée. Toujours ombragé par les orangers, il est agrémenté d’une fontaine à vasque romaine et constitue une halte agréable après l’ascension de la Giralda. La sortie s’effectue par la * Puerta del Perdón (porte du pardon) sur le mur Nord, la plus ancienne de la cathédrale. Son arc alhomade décoré de versets du coran est surmonté d’un fronton orné d’un bas relief représentant Jésus chassant les marchands du Temple, et de sculptures du 16ème.
Un petit tour sur notre gauche et quelques dizaines de mètres plus loin nous sommes dans la grande Avenida de la constitución, qui nous mène en très peu de temps à la Plaza de San Francisco. Sur celle-ci un bâtiment immense, magnifique un vrai chef d’œuvre, je parle de l’Ayutamiento (l’hôtel de ville)
La place de San Francisco fut au Moyen Àge un centre d’affaires, la scène de tournois, de courses de taureaux et le lieu d’exécution publiques à l’époque de l’Inquisition, ainsi qu’un espace privilégié pendant la Semaine Sainte, puisque c’est là qu’étaient installées les loges pour observer le défilé de toutes les confréries, le jour du Corpus Christi.
î L’Ayuntamiento, bâtiment néo-classique, fut construit entre 1527 et 1534, il s’agit de l’un des ensembles architecturaux de la Renaissance les plus remarquables d’Espagne. (décor de figures héraldiques et de représentation de personnages mythiques et historiques) A l’extrémité Sud, une courte galerie qui permettait l’accès au monastère rejoint la plazza Nueva.
Notre prochain objectif est de rejoindre vers l’Est la Casa de Pilatos construite sur la place du même nom. Depuis l’hôtel de ville, ce ne sont que petites ruelles tortueuses, on a du mal à s’y retrouver, faudra demander à plusieurs reprises pour éviter de tourner en rond et ainsi de faire trop de pas inutiles. Nous nous octroierons une halte déjeuner rapide mais réparatrice, cela fait maintenant plus de 4 heures que nous marchons non-stop, il est tout juste 13 heures.
Après le bain de foule rencontré lors des visites de l’Alcazar et de la Cathédrale, nous profitons du calme de ces ruelles. Voici la place de Pilatos, située au bord de la rue Àguilas San Esteban. Le Palais nous apparaît sur la gauche, à priori insignifiant, l’austérité des hauts murs d’enceinte ne laisse pas présager de l’extrême raffinement des lieux. C’est un palais aristocratique qui occupe un vaste espace d’environ 10 000 m² en plein coeur de l'ancien quartier juif de Séville, à quelques pas de l'église médiévale de San Esteban. Cette demeure marie autour de plusieurs patios et jardins les styles mudéjar, gothique et renaissance, sa surface fait de celle-ci le second ensemble résidentiel de la cité, après l'Alcázar. Le bâtiment fut classé Monument national en 1931
On y pénètre à travers un grand portail de marbre ouvragé, réalisé à Gênes en 1529 et placé en 1533 comme en témoigne l’inscription figurant au-dessus de l’arc. La Casa de Pilatos est ouverte de 9h à 19 heures. Vous avez le choix entre la visite de la totalité de la maison pour 8 € ou le RDC seul pour 5 €, cerise sur le gâteau, une brochure très bien illustrée en français vous est remise, la visite du 1er étage s’effectue seulement en été et en groupes accompagnés à des horaires précis (heure et demi-heure)
Petit historique : Ce sont les époux doña Catalina de Ribera, descendante d'une des grandes lignées aristocratiques de la Castille médiévale, et Pedro Enriquez, fonctionnaire de la Couronne de Castille, couple riche et puissant, qui firent bâtir une demeure noble, fin du 15ème siècle, acquerrant successivement des parcelles environnantes pour son agrandissement. Avec la mort de Catalina en 1505, s’achève la première phase de la construction, témoignage d’une forte empreinte gothico-mudéjare. En 1514 Don Fadrique le fils aîné, fait marquis de Tarifa y installa la fontaine et les premières colonnes du patio, puis quelques années plus tard le portail, les azulejos. Le palais s’appelait à cette époque Palacio de la collación de San Esteban. A sa mort en 1539, n’ayant pas d’héritier, ça sera son neveu Afán de Ribera qui entreprendra la troisième phase de transformations et d’aménagements. L’édifice entre ensuite dans un long déclin, lorsque la famille ducale se déplacera avec toute son administration à Madrid, le palais ne correspond pas aux nouveaux goûts du 18ème. Avec la réhabilitation du mudéjar, le palais redevient une résidence temporaire des Ducs de Medinaceli, lesquels y introduisent des nouveautés au goût du Romantisme. Au 20ème siècle une étape de restaurations et de rénovations est entreprise. La Casa est aujourd'hui la propriété de Victoria Eugenia Fernández de Córdoba y Fernández de Henestrosa, XVIIIe duchesse de Medinaceli. En 1978, le palais fait son entrée dans le patrimoine de la Fondation Casa Ducal de Medinaceli, qui se charge de la protection du patrimoine historico-culturel de l'ensemble palatin.
http://fr.fundacionmedinaceli.org/monumentos/pilatos/index.aspx
Ce nom de Pilate sonne bizarrement à nos oreilles, comment se fait-il qu’un personnage aussi négatif donne son nom au palais des Grands Gouverneurs d’Andalousie. Cette appellation tire son origine du parcours réalisé par le 1er marquis de Tarifa lors du pèlerinage qu’il effectua à Jérusalem. Certaines légendes populaires affirment que Don Fadrique aurait reproduit à Séville le palais de Pilate à Jérusalem, d’autres que ce nom vient du fait que la première station du Chemin de Croix était placée à coté de la porte du palais, et selon les rites catholiques la première étape du Chemin de croix étant la demeure de Pilate, ou Jésus fut condamné, la population sévillane aurait baptisé le palais du nom du préfet romain.
Suivez le guide Æ Après avoir passé par un vestibule, là ou sont délivrés les billets, (ce vestibule avait pour fonction de permettre de descendre de sa monture ou de son attelage) et traversé une grande place plantée de quelques arbres (N°4) nous arrivons au :
î Patio principal. (N°1) Il est de style renaissance avec de remarquables éléments mudéjars et gothiques, c’est Don Fadrique à son retour de Jérusalem qui lui donna son aspect actuel, avec l’ouverture des galeries sur les quatre faces et la pose de colonnes génoises. En son centre, une fontaine en marbre à double vasque, acquise à Gênes. (la vasque supérieure est couronnée d’une statue de Janus et soutenue par un groupe de dauphins sculptés adossés au pied central). En 1539 son neveu Per Afán enrichit les angles des quatre pièces principales de sculptures, et disposa tout autour du patio, une galerie de bustes antiques.
Une balustrade ajourée de style gothique court tout le long du deuxième niveau. Deux statues d'Athéna grandeur nature ornent les angles de la cour. Au 19ème siècle on introduisit des nouveautés au goût du Romantisme, on remplaça le sol en terre battue par du marbre et installa de nouvelles fenêtres à jalousies.
Les murs des galeries de la cour sont ornés de remarquables azulejos aux couleurs profondes à dominante bleue, qui furent exécutés au 16ème siècle. Des portes ainsi que des baies géminées ajourées permettent la communication avec les pièces qui l’entourent, elles aussi richement décorées. Les plus remarquables d'entre elles sont le Salon du Prétoire et La chapelle de la Flagellation.
î Le Salon du Prétoire. (N°3) construit dans les années 1530, il est orné d'un admirable plafond artesonado à caissons, incrusté de blasons de maisons nobiliaires, exécutés en 1536. Les parois sont revêtues de panneaux d’azulejos et de stucs de facture mudéjar.
î La Chapelle de la Flagellation (N°2) la pièce la plus ancienne du palais, mélange des langages chrétien et musulman dans l’art mudéjar. Comme dans les autres pièces, stucs et azulejos complètent la décoration. Au-dessus de l’hôtel, se trouve une œuvre du IIIème siècle provenant de Rome, la représentation du bon Pasteur, modèle païen de l’Hermès portant l’agneau du sacrifice. Au centre, une colonne que la tradition identifie à celle de la flagellation du Christ donne le nom à cet oratoire.
La visite de l’étage aurait inclus l’escalier, monumental, faisant office dans le cérémonial courtisan de ligne de partage entre l’espace public du patio et celui des salons de représentation, de lieux privés de l’étage noble. La cage est pourvue d’un riche décor d’azulejos et surmontée d’un plafond de marqueterie ainsi que d’une impressionnante coupole. L’étage supérieur comporte des peintures murales, des portraits d’hommes illustres, des pièces de la collection Medinacelli tels que mobilier et tapisseries d’époque et peintures de Goya et autres peintres célèbres (toiles des 16ème au 19ème siècle)
Le goût de la famille pour les antiquités romaines se dévoile à travers une impressionnante collection de statues antiques, dont les plus beaux exemplaires sont exposés dans le patio principal et dans les jardins. C’est Pedro Afán de Ribera, neveu et héritier de Fadrique, qui, avec l’aide d’un l’antiquaire, rapportera toutes ces pièces de Rome et de Pompéi, la collection sera complétée par des pièces extraites des ruines romaines de la ville voisine d’Itálica.
Nous finirons la visite de ce lieu enchanteur par le :
î Grand Jardin, toute grande demeure se doit d’avoir de beaux jardins, la Casa de Pilatos n’échappe pas à la règle, celui-ci, organisé autour d’une fontaine sert d’écrin à des espèces végétales variées : arbres fruitiers, palmiers, orangers, bougainvillées, magnolias, jasmin .... Nous retrouvons le superbe patio et ses sculptures de marbres, une dernière photo sur cette maison si singulière et voila ....
Et voila,notre visite de Séville est terminée,
il y aurait certainement beaucoup d’autres belles choses à voir, ça sera pour
une autre fois, par des températures plus clémentes, nous pensons avoir vu ce qu’il
y avait de plus important dont le « cœur historique ». Il est 14h30
ce qui nous donne tout juste le temps de retourner au terminal bus, Avenida de
Portugal avant 15h15, départ pour le camping, empruntant pour cela la grande
rue Menendez Pelayo. Nous essaierons d’attraper celui-ci, car la fréquence
ensuite n’est plus que d’un toutes les deux heures. Finalement, arrivant à la
station une vingtaine de minutes en avance, nous nous approcherons très
légèrement... du théâtre Lope de Vega, édifice de style néo-baroque.
Nous partirons ainsi du camping vers 16h30, nous savions que c’était
possible de partir à condition d’avoir réglé la nuit passée, le matin avant
midi, (hé oui Monsieur l’Ordinateur..) système arrangeant et pratique nous
permettant de continuer à remonter sur le Portugal. Notre arrêt suivant sera la
vue panoramique sur les mines de Riotinto, à l’Ouest de Nerva, un grand
terrain vague en surplomb nous le permet.
î Mines de Riotinto. Bref historique : Elles sont réputées pour être les plus anciennes au monde, existant peut être déjà aux temps antiques. Un mythe les attribuerait même au roi Salomon. On sait qu’elles ont été exploitées par les celtibères, les tartesses et les anglais. Au 19ème siècle, les Britanniques ont construit Bella Vista, village bâti en style victorien, village sur mesure pour les employés de la mine qui les ont exploité pendant un siècle. Récemment, entre 1873 et 1954 ce fut une compagnie britannique qui les exploitèrent. En 1927 il y a été bâti un hôpital, ce bâtiment abrite aujourd’hui un musée de 1800 m². Ce musée qui héberge toute l’histoire du monde des mines et de la métallurgie, avec une section ethnographique, porte depuis le 3 Mai 2001, le nom Ernest Lluch, président de la fondation de 1988 à 1991 qui fut assassiné par la bande terroriste ETA en Novembre 2000.
La fondation qui est à l’origine de ce musée a pour but la conservation et la restauration du Patrimoine historique-Minier du Secteur Minier de Riotinto, elle a reçu divers prix dont en 2003 celui du Patrimoine Culturel de l’Union Européenne l’Europe Nostra.
Ces mines à ciel couvert créent un paysage surréaliste et presque lunaire avec des terrasses de différentes couleurs provenant des divers métaux. Des visites sont organisées avec un petit train touristique pour 9 euros. Mais au moment où nous sommes passés, nous étions seuls, aucune activité visible, aucune publicité, de notre promontoire l’accès au site ne nous paraît pas facile, chemin de terre cahoteux, étroit...aussi continuons nous notre chemin sur 100 kms vers Rosal de la Frontera, ville frontière avec le Portugal.
Sur la route menant à Serpa, nous voyons à plusieurs reprises des garçons paraissant garder des moutons, Sur les 35 kms qui séparent Serpa de la frontière nous ne trouverons pas à dormir, et c’est ainsi que nous « pousserons » jusqu’à cette petite ville, visitée par d’autres camping-caristes, donc à priori où on devrait trouver à se stationner, dès l’entrée en ville on trouvera un endroit sommaire, auprès du mur de l’immense complexe sportif, un jeune homme nous accostera, discutera un moment et nous conseillera pour visiter, d’aller sur le parking de l’Intermarché., il était environ 20 heures, grand temps de faire la halte nocturne.
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Mercredi 9 Juillet 2008
î Serpa (point N° 39 carte
itinéraire)
Bref historique : cette petite ville fortifiée a été fondée 400 ans avant J.C. par les Turdelos, un des peuples originaux de l’Ibérie, mais des traces préhistoriques laissent présager de la présence d’un peuple du Paléolithique, ainsi que des communautés de l’âge du Fer. Puis les Romains y développèrent l’agriculture et construisirent des maisons. La période mauresque fut très importante dans l’histoire de Serpa et laissa un héritage unique. Au 13ème siècle, le roi Dinis construisit les murailles. Sa localisation proche de la frontière espagnole a déterminé les événements les plus marquants de son histoire, en 1383 pendant la Révolution, plus tard au 17ème siècle avec la guerre de la Restauration, et encore en 1708 pendant la guerre de la Succession en Espagne, le peuple a été victime des attaques de l’armée Espagnole et la ville fut presque complètement détruite, notamment sa forteresse.
Serpa, décidément ville martyre subira au début du 19ème siècle les invasions Napoléoniennes, avec son lot de misère et de destructions. Le 19ème et le 20ème siècle apportent de grandes transformations avec le développement des grandes propriétés (latifundia) sous la protection des derniers monarques, cette politique qui donne le pouvoir aux grands propriétaires apporte la répression et le désespoir au peuple. Les hommes sont forcés à partir, et aller chercher ailleurs une vie digne et différente.
La Révolution du 25 Avril 1974 a modifié la situation à la campagne, en améliorant nettement le niveau de vie économique et social de la région.
Ville d’environ 17000 habitants, Serpa est connu pour sa spécialité : un fromage à lait de brebis à pâte molle à croûte lavée, régulièrement badigeonnée pendant l’affinage d’huile d’olive teintée de paprika doux, ce qui lui donne une couleur caractéristique, ce fromage a un goût fort et piquant ce qui en fait un des plus étonnants fromages portugais. Il est produit seulement de Févier à Juin et donne l’occasion d’une foire chaque année à la fin du mois de Février.
Il est très tôt, aussi nous trouvons facilement à nous garer sur la petite place du Largo 25 de Abril, pas très loin du centre historique, classifié d’Intérêt Public. Nous traversons les murailles... et nous retrouvons à battre le pavé de ces ruelles bordées de petites maisons blanchies à la chaux. A gauche :
î la superbe porte monumentale de Beja, entourée de deux très hautes tours qui gardent l’entrée de la ville, à cet endroit des murs énormes soutiennent un aqueduc, sur la place une petite fontaine. En 2004 fut entrepris une campagne de consolidation de la muraille, certains pans étant tombés suite à des tempêtes. Laissant les remparts sur notre droite, nous remontons en direction de
î l’ancien palais des comtes de Ficalho, construit à la fin du 16ème siècle, aujourd’hui classé comme monument national.
Nous sommes maintenant dans le quartier haut de Serpa. Sur une grande place : le Largo dos Santos Próculo e Hilariäo, deux tours jumelles se font face :
î celle de l’église Santa Maria, et celle de :
î la tour do Relógio (horloge) construite en 1166, probablement la plus ancienne du pays. Cette dernière ainsi que quelques morceaux de muraille conservent encore aujourd’hui des signes de leur passé islamique. Par un escalier, l’escalier de Sta Maria, à larges marches, en quart de cercle, nous arrivons au quartier bas, où se trouve l’office de tourisme.
La place de la République, grande place longue qui présente quelques superbes maisons bourgeoises, avec au fond la fermant l’hôtel de ville.
Au Nord de la cité, auprès du couvent de S.Paulo (17ème) transformé aujourd’hui en hôpital, l’église de S.Paulo qui naturellement nous mène à l’autre porte de la ville :
î la porte de Moura. Il ne nous reste maintenant qu’à retourner sur nos pas, longeant ainsi le musée ethnographique, grande bâtisse aux immenses cheminées recouvertes de dessins d’azulejos. Nous repassons dans le lacis des petites ruelles, et plus particulièrement dans les plus populaires : les rues Do Assento, Joáo Valente, et Dos Quarteis, typiques avec leurs petites maisons d’ouvriers, basses et elles aussi blanchies à la chaux. Tiens, là sur le bord de la route, des petites arènes, à quoi donc pouvaient-elles servir ? nous supposons à des combats de coqs ???
Lors de notre promenade, à plusieurs reprises nous passerons devant ces « rouparias » mais celles-ci sont fermées, trop tard dans la saison sans doute ! les rouparias sont les fromageries où l’on aurait pu trouver de ce succulent fromage, la spécialité de Serpa.
En dehors des murs, près du parking î l’église do Salvador.
A Pâques a lieu un important pèlerinage à l’église de N.Sra de Guadalupe, sainte patronne de la ville, église située à l’extérieur de la ville, à environ 1 km au sud
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* Mina de Sáo Domingos. (point N° 40 carte itinéraire) Une trentaine de kilomètres séparent ces deux sites, la route n’est pas en très bon état, très dansante, les bords sont effrités réclamant une grande vigilance, nous y voyons beaucoup de nids de cigogne, des champs d’oliviers à perte de vue.
Un premier arrêt sur le bord de la
route nous permettra de photographier l’église du village, de là une pancarte
indique le centre minier, le paysage est sensiblement le même que celui des
homologues espagnols, un chemin de planches permet de s’en approcher, de
l’autre coté du parking on peut y voir les installations, hangars, maisons
abandonnées.
î Bref historique : La mine de São Domingos est une mine à ciel ouvert de pyrite, un des plus importants gisements de la ceinture ibérienne, exploitée depuis 4000 ans. Les Romains, pendant environ 400 ans, en avaient extraient l’or et l’argent, à leur départ la mine fut abandonnée. Le minerai de cuivre était le produit principal de la mine. En 1855, la révolution industrielle entraîna une forte demande de cuivre et l’exploitation fut reprise. Au milieu du 19ème siècle,le site fut racheté par une compagnie britannique, celle-ci construisit à proximité en 1875 un village réservé pour les Anglais, dans un modèle victorien influencé par l’architecture de l’Alentejo, un des bâtiments servait de siège social de la compagnie d’exploitation. Depuis 2005 il est reconverti en hôtel, insufflant une nouvelle vie à Minas de Sao Domingo, la mine étant abandonnée depuis 1966, manque de matières premières. Après extraction, le minerai était transporté par le chemin de fer reliant la mine de São Domingos et le port de Pomarão, d’où de grands bateaux le transportaient vers l’Angleterre et d’autres pays étrangers.
Impressionnant cette retenue d’eau ourlée de rouge ! pendant l’exploitation de la mine, des lagunes ont été crées pour permettre la décantation des déchets retirés de la mine, ce sont les restes de minéraux de cuivre présents dans la roche qui se sont ainsi dilués dans l’eau. Des études scientifiques récentes ont prouvé que maintenant il y a pollution de la végétation et surtout de l’eau, menace pour les hommes et les animaux de la région, des travaux de nettoyage sont prévus pour dépolluer la région et protéger son environnement.
Après cette petite balade dans cette ville fantôme nous regagnons le village actuel qui s’est développé un peu à l’écart du site minier, il est composé d’environ 770 maisons blanchies à la chaux, 1500 mineurs et leur famille vivaient de l’exploitation des pyrites de cuivre, apportant un épanouissement et une animation à la région.
Il est l’heure de déjeuner. Quelques
kilomètres plus loin, nous devrions trouver une aire de stationnement la
« praïa fluvial » un coin superbe, la localité a aménagé une plage
artificielle au bord du lac, avec parking, la pancarte était si petite que nous
la loupons nous
envisageons de faire demi-tour lorsque nous voyons à a peine une dizaine de
mètres plus loin, un petit bosquet au bord de l’eau, nous nous y engouffrons et
déjeunerons à l’ombre. D’où nous sommes, nous apercevons de l’autre coté du lac
le coin pique-nique, il paraît être en plein soleil ! néanmoins à
recommander fortement pour une halte nocturne, ou par températures plus
clémentes !
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Nous arrivons à Mertola vers 14 heures,
le pire moment du voyage ! (point N° 41 carte
itinéraire) Après un essai plutôt risqué de stationnement
à l’intérieur de la ville, nous retournons nous garer sur le parking de l’autre
coté d’un immense rond-point, sur l’Avenida Aureliano Mira Fernandes, à
quelques 800 m des murailles, rond-point par lequel nous étions arrivés, venant
de Serpa. Un bon calfeutrement du véhicule, et nous montons Þ à l’assaut
du village, il fait certainement plus de 50° au
la vieille en pleine rue mon
thermomètre avait indiqué 53°, le village est certes charmant, mais le soleil
est très haut, les maisons basses n’offrent pas d’ombre, et le château, point
culminant du site est si haut ! La rue principale, celle qui mène aux remparts
est en totale réfection, un petit chemin piétonnier a été aménagé avec des
planches, de part et d’autre.
L’Office de tourisme situé : Rua da Igreja, juste avant d’arriver à l’église, est climatisé, les quelques minutes que nous utiliserons à demander plan et conseils nous donneront un peu de fraîcheur, de quoi nous insuffler de l’énergie pour continuer la grimpette..
î Bref historique : Appelée Myrtilis par les Romains, Mértola petite ville d’aujourd’hui 8000 habitants, fut prise par les Arabes en 439, puis reprise aux Maures par D.Sacho ll en 1238. Edifiée sur un promontoire, sur la rive droite du fleuve frontalier Guadiana, la cité est surplombée d’un château construit par les Maures et ceinturée par une muraille longue d’un kilomètre. La ville conserve aujourd’hui encore les vestiges d’innombrables civilisations qui l’ont occupée pendant des millénaires (Phéniciens, Grecs, Carthaginois, Romains, Arabes). Célèbre pendant l’antiquité, Mértola était alors un important entrepôt commercial et le port intérieur de la grande voie fluviale du Guadiana, c’est de là que transitaient les produits venant des lieux les plus divers du monde méditerranéen, ainsi que le pain et l’huile d’olive de Beja, les minerais de Aljustrel et de S.Domingos. Après la conquête chrétienne, la ville fut le siège de l’Ordre de Santiago, période à laquelle le fleuve Guadiana perdit de son importance, contribuant ainsi à la décadence de la bourgade.
Suivez le guide Æ Une courte, mais importante grimpette depuis l’office de
tourisme et nous voici arrivés sur la place de :
î l’église de
Notre Mme de l'Anunciação, église paroissiale
déclarée monument national. Elle occupe le site de l’ancienne mosquée construite
dans la seconde moitié du 12ème siècle. Après la conquête chrétienne
de la ville, la mosquée a été transformée en église, mais sa structure
architectonique est restée inchangée. Au 16ème siècle elle a été
partiellement transformée avec un nouveau toit et un portail modèle
Renaissance, néanmoins l’arrangement intérieur ressemble fortement à la mosquée
originale, et l’intérieur de l’église a toujours le mihrab, place décorée qui
indique la direction de la Mecque. Sa façade est de style mudéjar avec des
éléments manuélins. Un gardien en surveille l’intérieur en y faisant les cent
pas, bizarre cet homme ! il a suivi en permanence, restant à 4-5 pas
derrière elles, les mouvements de deux allemandes intéressées par les tableaux,
peintures et autres statues, craignait-il qu’elles n’en dérobent
Le château avec son donjon construit en 1292, est encore plus haut, mais une pancarte indique qu’il est fermé ainsi que la route d’accès, nous le laissons et prenons la route en prolongement de la Rue da Igreja, longeons ainsi les remparts sur leur pourtour. Marcher à travers le tracé irrégulier des rues, demeuré intact depuis l’époque médiévale se révèlera assez difficile, car maintenant on redescend aussi rapidement à qu’on est monté, sur des pavés usés par le temps, prudence !
Du chemin de ronde, de belles vues
sur le Riberia de Oeriras et le rio Guadiana. Nous passerons devant le musée islamique
et le musée d’art sacré, le point le plus bas de Mertola, ce qui signifie qu’il
faut tout remonter Þ ce qu’on a descendu... Monsieur en
a marre ! la chaleur étouffante a eu raison de sa vaillance, et de sa
bonne humeur.... la sueur lui coule sur le visage ... Un peu plus loin voici
l’hôtel de ville, sur la place le blason de la ville a été dessiné avec des
pavés blancs, et enfin la tour de l’Horloge, un refuge pour les cigognes, construite
sur un angle de rempart, vue singulière. Plus qu’un petit effort et nous voilà
revenus à la hauteur de l’Office de Tourisme, la boucle est bouclée ! nous
avons ainsi effectué, non sans mal le tour complet des remparts et vu ce
qu’il y avait de plus intéressant.
Mértola est également connu pour son important festival islamique, celui-ci a lieu tous les deux ans, avec musique, expositions, marché en plein air. La prochaine édition aura lieu du 21 au 24 Mai 2009.
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Quelques minutes de repos, un petit rafraîchissement bien mérité, et nous reprenons la route en direction de Serpa, hé oui nous amorçons le retour. Après Moura, la route du Barrage de Alqueva est agréable, longeant parfois le lac, c’est le plus grand lac artificiel d’Europe : 250 km². Le barrage haut de 96 m, fut commencé en 1998 et inauguré en 2002, il nécessita le déplacement et la reconstruction du village de Luz. De son parking- belvèdère, vue sur cette vaste étendue d’eau avec au milieu quelques petits îlots arides. Nous reprenons la route pour Monsaraz, mais avant de rejoindre cette ville, poussons jusqu’à Mourão, histoire d’en avoir un aperçu, sans spécialement vouloir le visiter. L’accès est interdit aux plus de 2T, donc pas de regrets....
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î Monsaraz, nous y
arrivons un peu avant que le soleil ne se couche. Le site se vide doucement de
ses derniers touristes, d’ici peu de temps nous l’aurons pour nous tout seuls,
enfin presque ! puisque nous dormirons
avec un CC français et un CC allemand, pas la foule, et c’est très bien ! Plusieurs
parkings, en terrasses, mais le plus agréable, celui qui offre un beau
panorama est celui indiqué « caravanes » le premier à gauche en
arrivant. Belles photos assurées, que ce soit des remparts illuminés, ou
sur le lac et ses îlots le lendemain au lever du soleil. Avant que les
remparts ne prennent leurs beaux atours de nuit, nous aurons le temps de
griller des sardines, de dîner et de finir les cartes postales.
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Jeudi 10 Juillet 2008. Les visites sont tellement plus agréables à des températures avoisinantes les 20°, que nous partons dès 8h30 à la découverte de ce bijou de l'Alentejo, un village blanc d’à peine une centaine d’habitants, sentant l’atmosphère médièvale. A cet instant il est vierge de tout touriste, ce qui n’aurait pas été le cas la veille lorsque nous sommes arrivés.
î Bref historique : Monsaraz, cité fortifiée. (page 43 point itinéraire) Cette ville était déjà occupée aux périodes préhistoriques, comme peut en témoigner quelques monuments dans la campagne environnante. Son nom provient du mot Xarez ou Xerez qui étaient les équivalents ibériens des mots arabes : Saris ou Sharish, un dérivé de « Mont Xaraz » Sa position sur la plus haute colline de la région, et à proximité de la vallée du Guadiana, fait de cette cité un endroit d’une importance stratégique, le château surveillant la frontière avec la Castille, jouera au long des siècles le rôle de sentinelle, comme c’est d’ailleurs le cas pour tous les villages frontaliers avec l’Espagne.
Conquise par les Maures au 8ème siècle, reprise par les Chrétiens en 1167, Monsaraz sera ensuite offerte aux Templiers par le roi Sancho ll, en récompense de leur bravoure. La forteresse, à la tête d’une municipalité avec de grands privilèges, deviendra alors très importante. L’économie locale était basée sur l’agriculture et le bétail, avec quelques industries de cuivre martelé et de terre cuite. C’est pendant la souveraineté du roi Dinis (1279-1325) que le chateau fut doté d’un donjon, et que le village fut élargi lui donnant son aspect actuel.
Suivez le guide Æ L’accès à l’intérieur des murailles se fait à travers quatre portes de granit, la première que nous utilisons est :
î la Porta da Vila, (1) la plus caractéristique, elle présente un arc ogival et deux tours semi-cylindriques, dont une est couronnée du campagnile de la tour de l’horloge, horloge qui abrite une cloche de bronze de 1692. Au-dessus de l’arc une plaque commémorative de la consécration du royaume à l’immaculée Conception, par D. João IV, en 1646, à droite une plaque de marbre rappelle la visite d’un président de la république : Jorge Sampaio lors de son mandat (1996-2006)
î En
prolongement de la porta da Vila, une petite
ruelle étroite et bordée de petites maisons de schiste
blanchi à la chaux. Dès le début de cette rue nous entrons dans une
épicerie, nous demandons « pão » ? le propriétaire ne
parle pas français et se lance dans une explication interminable ! nous
n’avons pas fait 10 mètres que le boulanger arrive en voiture, une vieille dame
vêtue de noir qui avait compris notre requête nous fait remarquer comme le pain
sent bon !
î A l’autre extrémité des murailles, se trouve le chateau (9) dominant le village, chateau constuit au 13ème siècle par le roi Denis. Dans son intérieur, des arènes peu communes où des corridas “portugaises” sont tenues plusieurs fois par an.
î Sur
la place principale, beaucoup de jolis monuments, tout d’abord * l’église
paroissiale Sta Maria da Lagoa (6) qui
renferme le tombeau de Gomes Martins Anes, le premier
seigneur de la ville, celle-ci est closed.. * un pilori (11) du 18ème
ou la justice était rendue et les punitions exécutées, surmonté d’une sphère de
l’univers, * l’église da Misericórdia(7) * l’église S.João(5) ainsi
que * l’ancien palais de justice.(4) Nous y
trouvons également la poste, c’est de celle-ci (dilemme, boîte bleue Azul
ou boîte Rouge ? une dame vient à notre secours) que nous posterons toutes
les cartes postales, elles mettront moins d’une semaine pour arriver à
destination.
Nous arrivons à la * porte de Alcova (14), que nous n’emprunterons pas, de celle-ci un grand escalier en pierre rejoint le parking, î la rue Direita, rue principale bordée de maisons seigneuriales du 16ème siècle, aux façades écussonnées et aux balcons en fer forgé.
î la Porta do Buraco,(15) celle ci protégeait la citerne publique de la ville,(3) elle paraîtrait etre la plus ancienne porte.
Depuis
les murets des parkings, la vue panoramique est sublîme sur les plaines de
l’Alentejo, les eaux du nouveau barrage d’Alqueva, et au loin le territoire
espagnol.
Les
fortifications et tout l'ensemble intramuros du village de Monsaraz ont été
classés Monument National le 2 janvier 1946.
ƒîƒî„
Evora (point N° 44 carte
itinéraire) capitale de l’Alentejo, est une ville de près de 50 000
habitants, son cœur historique fut classé en 1986 au patrimoine mondial de
l’Unesco. Nous trouvons à nous stationner très facilement dès en arrivant sur
le grand parking en terre battue du Rossio
î Bref historique : Evora, place forte romaine existait déjà depuis 59 av. J.C. le temple romain qui subsiste aujourd’hui est un témoignage de l’importance de la ville à cette époque. Au 5ème siècle les Wisigoths les en chassèrent, mais cédèrent à leur tour au 8ème siècle, la ville aux arabes. Les portugais en feront la reconquête en 1165 en la baptisant Evora, nom portugais provenant du latin Eburobrittium, nom probablement lié à la divinité celte Eburianus. Du 14 au 16ème siècle suivra une période d’apogée et de rayonnement, les rois s’établissant au Paço dos Duques de Cadaval, palais offert par le roi João Ier à son conseiller, le comte Martim Afonso de Melo, premier maire de la ville d'Évora, cette période fut une période de grandes œuvres architecturales, tels que l’archevêché, l’université, l’aqueduc datant de 1537 et les nombreuses fontaines qui rafraîchissent la ville.
Plus tard, Evora devra faire face à l’occupation espagnole, puis en 1808 ce fut l’occupation sanglante des troupes françaises.
Evora, appelée à juste titre une ville-musée n’a conservé aucun monument de l’époque musulmane qui a duré 4 siècles, car lors de la Reconquista, les chrétiens détruisirent toutes les mosquées de la ville.
Les fortifications ont une double enceinte et font 5 kms de long, elles ont été bâties successivement par les romains, (dont il restent quelques vestiges) les wisigothes, les maures et les portugais.
Suivez
le guide Æ Nous n’avons pas de plan, aille ! on ne sait pas quelle rue
prendre à partir du parking, va falloir demander ! Un car de touriste
arrive, il n’y a plus qu’à regarder quelle direction ils prennent et c’est
ainsi que nous nous trouvons dans la Rue de la République. Une centaine de mètres
plus loin à droite, une église, celle du Couvent da Graça, les commentaires
sont données dans une langue qui sonne à nos oreilles, nous approchons
discrètement, chance ce sont des français, nous profiterons de l’explication
puis demanderons au guide où se trouve la « Capella dos Ossos »
« Nous y allons » nous dit-il, « Suivez-nous »
î Eglise du Couvent da Graça : église de style Renaissance Italienne, c’est une construction avec façade et portail massifs, se terminant en fronton triangulaire décoré d’angelots. De chaque coté, sur le haut des pilastres, quatre atlantes géants, les jambes dans le vide, soutiennent d’énormes sphères, représentant la Terre, avec des torches.
î Eglise de Sáo Francisco : elle fut construite sur ordre de D. João II vers 1480, style gothique influencé mauresque, la façade est prolongée par des flèches coniques et des créneaux, sur le devant, il y a une galerie couverte. Le portail présente des colonnes et des arcs manuélins. Cette église est connue pour sa « Capella dos Ossos » L’entrée de la chapelle ne se fait pas par l’intérieur de l’église, mais par une petite porte discrète située sur la façade de cette même église, nous longeons le cloître de l’église de Sáo Francisco et arrivons à la :
î Capela dos Ossos : Chapelle dont les murs et les huit piliers sont décorés avec os et crânes, œuvre d’un franciscain du 16ème siècle pour inciter les moines à la méditation. Une inscription est visible au-dessus de l’entrée, pour leur rappeler leur propre mortalité « Nous, les os qui sommes ici, attendons les vôtres » Cette « chapelle de méditation » fait 18.70 m de long pour 11m de large, trois petites fenêtres sur le coté gauche permettent de laisser passer la lumière. L’origine des os est inconnue, ils proviennent sans doute des cimetières des environs. On peut aussi voir un cadavre d’un enfant, se balançant au bout d’une chaîne. Avant de repartir nous admirons les panneaux d’azulejos recouvrant la salle adjacente à la chapelle. Entrée payante : 3 €, plus 0.50€ pour avoir l’autorisation de filmer et de photographier.
Le parvis de la Cathédrale se trouve sur la « praça 1er de Maio » à notre gauche un jardin public, sur cette place une pancarte indique « Praça de Giraldo » et le « Tourist Information » celui-ci nous donne une brochure en anglais..... mais avec plan.
î la Praça do Giraldo : la place principale de la ville,classée Monument National, agrémentée de jolies arcades d’inspiration mauresque et d’une fontaine en marbre blanc construite en 1751, à son sommet : une couronne de bronze. De cette place débouchent huit rues, munis de notre plan, nous allons pouvoir nous perdre dans ce labyrinthe de ruelles médiévales, et empruntons sans doute la plus typique :
î La rue du 5 Octobre : rue bordée de belles demeures au balcons en fer forgé, celle-ci nous mène à :
î La Sé : monument impressionnant, érigé sur 50 ans (entre le 12 et le 13ème siècle) elle est encadrée de deux tours que l’on distingue de loin, coiffées de flèches du 16ème siècle. La couleur sévère de sa façade monumentale avec son granit d’aspect massif marque un contraste saisissant avec l’éclatante blancheur des édifices l’entourant. Nous arrivons au « must » de la ville, son symbole :
î Le Temple de Diane. Ruine romaine, bien qu’associée à la déesse Diane, aurait plutôt été construit en hommage à l’empereur Auguste au 1er siècle. Il est construit sur un plan similaire à celui de la Maison carrée de Nîmes. Un podium rectangulaire (15mx25m) de granit supporte des colonnes corinthiennes dont la base et le chapiteau sont en marbre d’Estremoz. Le temple d’une hauteur totale de 3,5m est encore à nos jours dans un bon état de conservation, sans doute parce qu’au Moyen-âge, les colonnes furent emmurées pour former une petite forteresse, elles furent seulement redécouvertes qu’à la fin du 19ème siècle.... actuellement l’accès y est protégé par des fils. Juste derrière le temple, légèrement enterrée, se trouve :
î L’Igreja de São João Evangelista, fondée au 15ème siècle, elle faisait partie du « Convento dos Lóios » Sa façade, reconstruite après un tremblement de terre, est toute blanche, seul son porche est d’époque, il affiche un style gothique flamboyant. Curieuse impression en revoyant cette église ! lors d’une précédente visite, il y a de cela quelques décennies... un moine nous avait ouvert une trappe sous ses pieds et fait voir des ossements ! maintenant ce couvent est transformé en partie en pousada, ainsi qu’en bibliothèque publique, quant à l’église elle est devenue un musée avec peintures, tableaux et autres objets de culte. Nous repassons derrière la cathédrale, descendons avec prudence les rues pavées pour arriver au :
î Largo das Portas de Moura : élégante place avec une jolie fontaine Renaissance en marbre blanc, et entourées de maisons du 16ème siècle avec loggia et terrasse à arcades.
Après avoir quelque peu déambulé
bien malgré nous ! dans ce dédale de ruelles, une vraie toile
d’araignée ! rues dont les noms ne sont indiquées ni sur notre plan, ni
sur la rue elle-même, nous finissons par trouver une
porte de sortie des remparts, et retrouvons le parking, admirant au passage
quelques belles demeures et églises, il est 13 h. C’est alors que vient vers
nous un CC immatriculé en 44, encore ! ceux-ci nous demandent des
renseignements sur Evora, nous échangeons quelques infos quoiqu’ils n’ont pas
grand-chose, ils viennent d’arriver au Portugal, et surtout leur
conseillerons de visiter Monsaraz, qui n’est même pas marqué sur leur carte à
trop grande échelle !!! La chaleur est tombée d’au moins 5°, quelques
nuages nous offrent un peu de répit, nous déjeunerons ainsi plus
confortablement sur ce parking.
Celui-ci avalé, nous prenons la route de Vila Vicosa, pour cela nous longeons les murailles d’Evora, et stationnons, le temps d’une photo, à proximité de l’aqueduc dont il subsiste encore aujourd’hui un important tronçon au N.O. de la ville.
î l’aqueduc, celui-ci fut construit entre 1531 et 1537 par le roi João III pour fournir la ville en eau, ses voûtes énormes s’étendent sur 8 kms.
ƒîƒî„
î Vila Viçosa, (point N° 45 carte
itinéraire) ville-musée d’à peine 6 000 habitants, surnommée la
« princesse de l’Ajentejo » se situe à une cinquantaine
de Kms d’Evora vers l’Est, nous y arrivons en début d’après-midi, il y a une
possibilité de se stationner à la droite du Palais Ducal, petit parking.
î Bref historique : Comme beaucoup de villes portugaises, cette cité existait durant l’antiquité, puis fut occupée par les Wisigoth et les Maures jusqu’en 1217, date à laquelle les portugais reprirent leur ville. Au 14ème siècle, le roi Dinis y construisit un château, pour se protéger des éventuelles invasions castillanes.
* 1461 : Vila Viçosa devient la propriété de la « Maison de Bragance », une des maisons les plus importantes de la noblesse du Portugal, avec leur énorme richesse, les ducs ont considérablement favorisé le développement économique, urbain et artistique du village.
* 1502 : Jaime, le 4ème duc de Bragance fit construire le bâtiment du palais ducal. En 1537, profitant de noces fastueuses, le 5ème duc ordonna de construire l’imposante façade de marbre, telle que nous pouvons l’admirer aujourd’hui. Le palais connut ensuite plusieurs agrandissements et améliorations jusqu’en 1640, date où le 8ème duc, suite à un complot, devint roi du Portugal sous le nom de D.João IV. Certaines richesses du palais ducal furent alors transférées au palais de Ribeira à Lisbonne, et Vila Viçoca ne devint plus qu’un un lieu de villégiature et de chasse pour les membres de la famille de Bragance, entraînant le début d’une période de décadence pour la petite cité. Celle ci était considérée à cette époque comme un bijou, et était souvent inclus dans les dots et dotations royales
* 1910 : Proclamation de la République, le palais, vidé d’une partie de son mobilier se délabra, en raison du souhait républicain d’effacer tous vestiges de monarchie.
En 1755, Vila Viçosa subit considérablement le séisme de 1755.
Début du 19ème siècle, la ville fut pillée lors des Invasions Françaises.
Aujourd’hui, le palais a intégré la Fondation de la Maison de Bragance, qui a ouvert ses portes au public.
L’économie de la commune est basée essentiellement dans l’industrie d’extraction de transformation du marbre, le marbre de Vila Viçosa est reconnu au niveau mondial, aux alentours de la ville, ce ne sont que carrières, carrières et encore carrières, il en a été exploité plus de 160. Cette richesse naturelle a contribué à faire la fortune de la cité, et lui a permis de ne pas rester dans l’oubli malgré son abandon il y a un siècle. Le second secteur économique de la commune est le tourisme, la cité recevant annuellement environ 100 000 visiteurs.
Suivez le
guide Æ La place du palais ducal j est
impressionnante : 16000 m² dallée de marbre, avec en son centre, une gigantesque
statue équestre en bronze du Roi João
IV. Le Palais possède une façade imposante de 100 m, avec trois étages
correspondant à chacun des ordres classiques : Dorique, Ionique et
Corinthien, à chaque étage : 23 fenêtres. A coté, installé dans les
anciennes écuries :
î Le musée des voitures et carrosses, véhicules ayant appartenu à la famille royale ou de cérémonies k On prend conscience de la richesse de la ville qui utilisait le marbre en abondance, lorsque l’on voit que même les plaques d’écoulement des eaux de pluie, percées de trous réguliers, sont fabriquées dans ce riche matériau. Un peu plus loin :
î La porte des Nœuds l porte manuéline, édifice de pierre et de bois noué par des cordes et qui marquait l’ancien territoire royal. Face à ce palais, de l’autre coté de la place :
î Le couvent Augustin m servant à partir de 1677 de lieu de sépulture aux ducs de Bragance, le bâtiment est en rénovation, complètement recouvert de bâches. A droite du palais :
î Le couvent de Chagas n porte Renaissance, il sera plus tard utilisé pour la sépulture des duchesses.
La ville est pratiquement plate, la marche à l’ombre des grandes bâtisses sera agréable après les coups de chaud rencontrés quelques jours auparavant. Nous traversons un petit square ou les fontaines et les bancs sont, vous l’avez deviné, en marbre, l’or blanc local... puis longeons l’Avenida dos Duques de Bragança, superbe avenue bordée d’orangers et de lauriers roses, et arrivons au :
î Château o monument imposant, une des cinq portes : la Porta de Evora, domine et semble protéger la large avenue de Vila Viçoca. Le château a été reconstruit au 17ème siècle. Devant lui :
î Le pilori décoratif p l’un des plus beaux du Portugal, modèle gothique et manuélin de 8 m de haut, sur le socle on y voit sculptées des grenouilles, il est terminé par une quenouille sphérique ouverte, véritable dentelle de pierre. En raison de sa beauté, de sa valeur historique et culturelle, on le considère comme un monument national et un véritable symbole de la ville.
Du château, un longue et large esplanade de forme concave : l’artère principale de la cité, mène à l’église de St Bartholomew. A la jonction de deux importantes places, se trouve :
î L’église de la Miséricorde (10) construite au 16ème siècle présentant une porte Renaissance. Sur cette esplanade animée : des statues modernes, des espaces verts et de repos, des petites fontaines.
î L’église St Bartholomew (11) jugée sur une petite colline, surveillant le château qui est face à elle sur une autre butte. Beau bâtiment, façade baroque et recouverte de marbre, trois niveaux de fenêtres, trois portes avec colonnes doriques, deux tours avec cloches, mais ces dernières furent endommagées par les guerres de la restauration et de l’indépendance.
De la praça da Républica, nous
prenons la direction du Palais ducal, marchant sur des trottoirs en ? ..et
regagnons le véhicule. Entre Vila Viçosa et Borba, effectivement ce n’est que
profusion de carrières. A l’entrée de Borba, au milieu d’un rond point, une
grande statue de marbre représentant un tailleur de pierre a été réalisée, avec
une plaque en m .... rendant hommage à ces travailleurs au
labeur pénible.
ƒîƒî„
La remontée vers le Nord
s’effectuera avec la visite de Campo Maior (point N° 46 carte
itinéraire) ville frontière et ancienne forteresse musulmane, d’environ 9000
habitants. Voici Elvas et son aqueduc, mais s’arrêter dans cette ville n’est
pas dans nos projets, ça sera pour une autre fois ! Nous arrivons à Campo
Maior il est près de 17 heures, pas de parking, nous trouvons à stationner
Avenida da Libertade, le long d’un petit square.
î Bref historique : Ville romaine, maure, puis reconquise par les chevaliers chrétiens en 1219.
Son château qui s’érige à l’est du village a été reconstruit par le roi Dinis en 1310.
Depuis la fin du 15ème siècle, beaucoup de Castillans, poursuivis par l’Inquisition se sont réfugiés au Portugal, augmentant considérablement la population de Campo Maior. A partir de 1640, la guerre avec la Castille nécessitera de fortifier le village, les contingents militaires y sont nombreux, le village devient un très important centre militaire. Ici eurent lieu des conflits interminables par le langage des canons.
* Drame historique : Le 16 Septembre 1732, à 3 heures du matin, un violent orange éclate, la foudre frappe une réserve d’armement placée dans le donjon du château, contenant 6000 arrobes (soit environ 90 Tonnes) de poudre et 5000 munitions, provoquant immédiatement une violente explosion et un incendie, véritable hécatombe parmi la population puisque 1500 habitants y laisseront la vie, 823 maisons furent détruites.
Les premières années du 19ème siècle sont très agitées, invasion des espagnols, révolution locale, invasion des troupes napoléoniennes.
En 1865, le choléra fera d’énormes ravages, tuant en moyenne deux personnes par jour.
Suivez le guide Æ Le square que nous traversons pour rejoindre le cœur historique est agréable, lieu de repos pour les habitants, une fontaine offre ses jets d’eau, il y a plusieurs statues de personnages connus. De la rue principale : Rua Major Talaya, nous trouvons sur notre gauche :
î La Praça da Republica, l’accès à cette grande place se fait après être passés sous un porche qui soutient l’Hôtel de Ville. Au milieu de celle-ci, un superbe pilori de 1740, en marbre travaillé, d’une hauteur totale de 6.50 m, qui se termine par un globe surmonté d’une statue représentant Thémis, la déesse de la justice, un glaive et une balance à la main. Revenant sur nos pas, nous arrivons à l’église-mère de Nossa Senhora da Expectação (1570-1646) et tout à coté, sur sa façade latérale gauche, une annexe :
î La macabre « Chapelle des Os » chapelle construite en 1766, après la catastrophe de 1732, d’architecture baroque, dévouée aux « Ames du Purgatoire » Elle contient les ossements et squelettes d’environ 800 personnes, parmi celles tuées lors de l’explosion. Un grand mur blanc, une fenêtre cachée derrière une sculpture de fer, au-dessus un fronton présentant des fleurs de lys avec l’inscription « capela dos ossos »
Il n’est pourtant pas très tard,
17h30 précisément, mais la chapelle est fermée, aucune précision sur la porte
quant aux horaires.... nous n’en verrons, en collant le nez à la fenêtre, que
les trois rangées de crânes bien installés sur le rebord.
Nous continuons notre progression en direction du château, les ruelles bordées d’immeubles élégants des 16ème, 17ème et 19ème dans un cadre blanc qui réfléchit le soleil, sont en forte pente. De cette rue nous apercevons, au loin, très haut perché ! (299 m d’altitude tout de même) les restes des murs du château. Courage ... ça descend è... puis ça remonte æ.... enfin nous voici arrivés à proximité du château :
î La Praça Velha, jolie petite placette avec fontaine et lauriers roses. Nous ferons quelques tentatives dans le but de pouvoir surplomber plus encore la jolie ville de Campo Major, de s’imprégner de cette ville si blanche, voir les tours de l’église matrice dépasser les toits, mais cela paraît mission impossible, il faudrait sans doute pour cela monter æ encore monter æ mais surtout trouver la bonne ruelle qui nous mènera au plus beau point de vue ! nous changeons alors de cap et redescendons vers :
î Le palais du Vicomte de Olivä, tranformé aujourd’hui en Bibiliothèque Municipale et :
î L’église de São João Baptista. (1734-1747)
Campo Maior est aussi connu pour ses fantastiques « Fête des fleurs » les rues du village sont alors décorées entièrement de fleurs de papier fabriquées par les habitants, ces fêtes ont normalement lieu en septembre, mais depuis peu, celles-ci ont lieu « quand le peuple décide » !
Toujours plus au Nord :
Portalègre puis enfin Marvão, perdu au cœur de la forêt de la Serra de S.Mamede
où nous posons nos pénates, il est temps, le soleil ne va pas tarder à sa coucher.
Au détour d’un virage, entre deux arbres nous apercevons, encore assez éloigné,
le couvent de Nossa Senhora da Estrela, d’où nous sommes il paraît être
construit sur un rocher au ras du précipice, en réalité ce n’est pas tout à
fait ainsi, illusion d’optique...stationnement impossible, route trop étroite
et très sinueuse, donc pas de photos !.. Encore quelques lacets et nous
arrivons au parking situé au pied des remparts, à 900 m d’altitude ! Nous
nous installons pour la nuit sur cet emplacement en forte pente, vive
les cales ! y retrouvons deux CC français. Je me suis régalée lorsque le
soleil colora de son auréole rouge les rochers autour du monastère et lorsqu’un
peu plus tard, les lampadaires illuminèrent les remparts !
îƒîƒî„î
Vendredi 11 Juillet 2008 :
(point N° 47 carte itinéraire) Le frais (hé oui !) nous a réveillé
durant la nuit (16° dans le véhicule....) après plusieurs journées
avoisinantes les 35°, ce matin nous devons mettre une petite laine, il ne fait
que 12° à l’extérieur, mais bien vite les rayons du soleil vont se
charger de faire monter le mercure.
Depuis la route d’accès à ce véritable nid d’aigle, jolie vue panoramique sur le couvent Nossa Senhora da Estrela et à ses pieds la Serra Mamede, à moins de s’y approcher pour le visiter, il sera difficile de l’immortaliser sur la pellicule...., celui-ci étant caché derrière un bosquet d’arbres.
Ce couvent a été établi en 1448 où, selon une légende la Vierge aurait libéré le village de l’emprise musulmane, il est construit en dehors des murailles.
î Marvão. Bref historique : Ammaia, ancienne cité romaine, située à proximité de Marvão, servit de refuge à Ibn Marúan, un guerrier maure, durant le IXème siècle, la domination arabe dura plusieurs siècles jusqu’à la Reconquête Chrétienne obtenue par D.Alfonso Henriques, 1er roi du Portugal. Le village existait donc déjà à l’époque romaine, il fut agrandi sous l’occupation maure, remanié, renforcé avec la construction au 13èmesiècle d’un château. De par sa position il fut « le plus sûr de tout le royaume » Après avoir été le théâtre de nombreuses guerres, conflit entre le roi Dinis et son frère Alfonso, Crise Dynastique, Guerres de la Restauration et de l’Indépendance, Guerre de Succession d’Espagne, ou Guerres Péninsulaires, il est aujourd’hui un lieu de paix et de beauté.
î Bref descriptif : Marvão se situe à seulement quelques kilomètres de l’Espagne, sur le point le plus haut de la Montagne de São Mamede. Situé à 900 m d’altitude, cette citadelle construite sur une plateforme rocheuse, est candidate au patrimoine mondial de l’humanité. La cité est un des plus beaux villages médiévaux fortifiés du pays. Au milieu du 16ème siècle on y a dénombré jusqu’à 1452 habitants, aujourd’hui moins de 200 personnes y vivent à l’année.
Suivez le guide Æ Après avoir admiré un superbe écusson dans la verdure, nous pénétrons dans cette enceinte fortifiée par la porte principale :
î la Porte de Ródãó, deux
portes fortifiées se suivent, l’intérieur des murailles recèle un bel ensemble
d’architecture populaire de l’Alentejo, le village présente un dédale de ruelles
raides et étroites bordées de maisons blanchies, avec passages voûtés comme
dans la travesa de Santa Maria, de portails Renaissance, de fenêtres
manuélines. La Rua du Espirita Santo, celle de l’ancienne maison du gouverneur,
montre de beaux balcons de fer forgé du 17ème siècle.
î La Capela Renaissance do
Espirito Santo
î L’igreja de Santa Maria,
transformée en Musée Municipal.
î Sur la minuscule place Fonte
da Vila, un couple d’anciens est, déjà à cette heure si matinale, à se raconter
les dernières nouvelles. Nous empruntons des escaliers et nous voila près de :
î L’église de Santiago,
celle-ci a été construite au milieu des rochers, ce qui donne depuis les
remparts un panorama spectaculaire à 360 °
î Le château, construit à même
la roche, tel qu’on peut l’admirer aujourd’hui il date du 17ème
siècle, mais son origine remonte au 13ème siècle.
Au pied de l’église, il y a un petit parc pour
enfants. Nous grimpons sur le chemin de ronde encore intact et en faisons le
tour jusqu’à :
î La Porta da Vila, ce chemin
de ronde épouse tous les caprices de la roche, de celui-ci superbe panorama
sur le Pico de Saó Mamede culminant à 1027 m. La prudence est
recommandée pour en redescendre, une bonne vingtaine de marches étroites
sans protection ni possibilité de se tenir. Après avoir traversé une nouvelle
fois une succession de portes nous regagnons le véhicule.
Superbe souvenir que la promenade dans ce village, il restera comme l’un des plus beaux moments. Nous ne regrettons pas non plus d’y avoir passé la nuit et toujours fidèles à nous-même, d’avoir été à la découverte de ses ruelles de très bonne heure,à la fraîche.. nous l’avions pour nous tout seuls.....
Le second week-end de Novembre, Marvão fête les châtaignes, la « Fête du Castanheiro » le village vit à l’époque médiévale avec musique et chants traditionnels, interprètes de rues, des châtaignes sont rôties, le nouveau cru du vin de pays est servi.
î Castelo de
Vide n’est à qu’une dizaine de kms, mais là encore l’approche fut
périlleuse. Le cœur de la cité, d’un dénivelé important, avec ses ruelles
pavées, étroites et sinueuses, ses voitures stationnées à la va-vite, nous ont
donné quelques sueurs froides, et toujours pas de parking accessible ! C’est très
déçus que nous repartons sur Covilha et le massif de la Serra da Estrela,
chaîne montagneuse s’étendant sur plus de 60 kms de long.
ƒîƒî„
î La Serra da Estrela. (point N° 48 carte itinéraire) Bref descriptif : La Serra est une chaîne de montagne granitique. Le point le plus haut avec 1993 m d’altitude, est le point culminant du Portugal, marqué par le monument « Torre » c’est le seul endroit du pays ou l’on peut pratiquer des sports d’hiver. La Serra constitue un immense parc naturel de 101 060 ha où la faune et la flore sont protégées par la loi. Le massif est traversé par plusieurs rivières dont le Zezère, en son cœur nombreux petits villages de schiste, la végétation est dominée par l’eucalyptus, le chêne, le pin et le châtaigner.
La population n’est pas très dense. On y fabrique un fromage, le « fromage de la Serra Estrela » considéré comme l’un des meilleurs du Portugal.
La région
possède aussi, une race de chiens.
Superbe
promenade qui, telle que nous l’avons faite demandera entre 120 et 130 kms,
voici l’itinéraire choisi : Belmonte – Manteigas – Vallée du Zezère – la
Torre – Sabugeiro – Manteigas – Belmonte. Le massif est immensément grand,
beaucoup d’autres routes permettent de le découvrir, avec notamment les petits
villages de schistes.
î De Belmonte
à Manteigas, route secondaire très correcte. Nous prenons ensuite à gauche
la 338 pour découvrir la Vallée du Zézère, le paysage devient un ravissement
pour les yeux. Tout au début de ce parcours : les chutes de Manteigas, que
nous ne verrons qu’une fois celles-ci passées, sans possibilité de
stationnement. Sur les premiers kilomètres la route
n’est pas très large, d’un coté les rochers, de l’autre en contre-bas la vallée
avec en bord de route, comme « garde-fou » des pierres comme on en
trouve en montagne, vaudrait mieux ne pas rencontrer trop de CC !
quoiqu’il y ait des espaces de croisement régulièrement, les photos sont prises
tout en roulant, mieux que rien ! A cette heure (il est environ 14 heures,
il n’y pas encore trop de circulation) cependant nous nous en apercevrons plus
tard qu’il y avait beaucoup de monde sur cet itinéraire et que nous avons eu de
la chance de ne pas faire trop de (mauvaises !) rencontres sur ce
petit tronçon !
î La Vallée glaciaire du Zézère : Comment s’est-elle formée ? Il y a de cela 20 000 ans, au sommet de la Torre s’était formée une coupole de glace d’environ 80 m de haut. De celle-ci des langues de glace se sont détachées, ont glissé jusqu’à des altitudes plus basses formant lagunes et prairies humides, entraînant dans leur dévalement d’énormes blocs granitiques, c’est ainsi qu’est née la Vallée Glaciaire du Zézére, la plus grande d’Europe avec 13 kms de long, la beauté des paysages est étonnante. Dans le fond de la vallée coule paisiblement la rivière Zézére qui descend de la Serra Estrela dans un cadre quasi-désert, celle-ci prend sa source à environ 1900m d’altitude, suit la vallée d’origine glaciaire et se jette dans le Tage après un cours de 242 kms.
Plus loin lorsque la route s’est élargie, le ciel éclairci .... une possibilité de parking, il y a plusieurs voitures, un CC et un bus de tourisme ! .... nous osons espérer que ce dernier fera demi-tour et ne prendra pas la petite route que nous venons d’emprunter. De ce parking possibilité de promenade pour les chutes de Poço do Inferno, elles se situent à environ 5 kms de la route principale, l’itinéraire traverse une foret de chênes et arrive dans les gorges de la rivière Leandros ou l’on peut admirer une cascade de 30 m de haut.
Au bout
de cette 338, nous tournerons sur notre droite en direction de la
Torre, maintenant ça grimpe ! le relief est tourmenté avec la présence d’
énormes blocs de granit, en bas vue panoramique sur les vallées glaciaires. Quelques
voitures de stationnées attirent notre attention, il doit y avoir quelque chose
à voir, en effet : au détour d’un virage, sur notre droite, une statue monumentale
de la vierge sculptée dans la roche si noire à cet endroit, et accessible par
des escaliers de pierre, superbe ! dommage qu’il y a toujours quelques
touristes qui ne savent pas que.... regarder les choses , et grimpent sur la statue et même
plus haut sur les rochers, sans se soucier de la dangerosité de l’opération,
peut-être veulent-ils toucher la croix là haut tout là haut..... faudra faire
preuve de patience pour appuyer sur le déclic !
î La Torre, (1193m) point culminant du Portugal, station de sports d’hiver, est à l’écart de la route principale, sur ce plateau a été édifiée une petite tour de 7 mètres, de façon à atteindre symboliquement la hauteur de 2000 m, on y trouve aussi un centre commercial avec boutiques et spécialités régionales ainsi qu’ un restaurant. Certains guides disent que des marchands ambulants de souvenirs proposent leurs marchandises, nous n’en verront pas, peut-être ne viennent ils que le week-end ? Le soleil est présent, la vue est dégagée, il y fait environ 15°, mais par hiver très froid, les températures peuvent atteindre les -20 °.
Après quelques kilomètres de plat où la circulation est aisée avec des bas coté qui permettent le stationnement, nous entamons la descente et suivons maintenant la 339 jusqu’à Sabugeiro, sur ce versant le relief est découpé de lacs et cirques glaciaires.
î Sabugeiro est le plus haut village du Portugal, si sa route principale a succombé à l’éruption de boutiques de souvenirs, l’arrière du village est resté authentique, on peut probablement y voir les agriculteurs qui fabriquent les produits locaux, mais nous ne ferons que passer.
Seja est un peu plus loin, nous n’allons pas jusque là, mais prenons à Sabugeiro la direction de Manteigas, le paysage s’est adouci, les massifs sont recouverts de genêts. La dizaine de kilomètres avant la ville restera dans les souvenirs, attention aux estomacs ! nombre hallucinant de lacets, puis Belmonte, la boucle est ainsi bouclée.
Je retiendrais un très bon souvenir de cette promenade, d’autant que la température y était des plus agréables, paysages majestueux, immenses rochers gris, noirs, lacs glaciaires, le massif mérite à lui tout seul qu’on lui consacre au moins trois jours, sans oublier les innombrables randonnées possibles. C’’est certain, nous reviendrons pour une découverte plus approfondie.
Cette balade tranquille, sur une route sécurisée, où nous avons fait autant d’arrêt photos qu’il nous a été possible, nous aura pris pratiquement toute l’après-midi.
De Belmonte à Guarda, la N18 qui longe la Serra de Vale Mourão est bordée de chênes-lièges, étrange paysage que ces énormes cailloux granitiques dans les champs, nous apercevons de nouveau beaucoup de nids de cigognes.
La prochaine destination est un sympathique village frontière souvent cité comme typique « Castelo Mendo » distant de 60 kms, où nous avons l’intention d’y passer la nuit. Ce village historique et pittoresque n’est pas indiqué à partir de la voie principale, pour y parvenir nous prenons une route parallèle à celle-ci. L’accès se fait en surplombant le village, permettant déjà d’en avoir une jolie vue, en bas de celui-ci sur notre droite, une famille de belges y est installée, ils doivent s’y sentir bien.... car tout est sorti : auvent, deux tables, une demi-douzaine de chaises, le jeu de boules.. Nous nous stationnons près d’eux et partons pour une promenade dans le village, mais il est déjà tard, les gens sont rentrés chez eux et nous ne verrons personne si ce n’est trois à quatre voitures stationnées par ci par là.
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î Castelo Mendo (point N° 49 carte
itinéraire) Bref historique
Æ Village
historique et de patrimoine, construit sur une colline à 800m d’altitude qui
domine la vallée de S.Miguel, en face de la rivière Côa. Probablement occupé
depuis l’Age du Bronze, c’est un petit village très pittoresque, entouré de
remparts. En 1229 D.Sancho ll construisit le château, en 1281 D.Dinis le
renforça en lui ajoutant une deuxième enceinte, devenant ainsi un point de
défense très efficace pour les luttes avec la Castille. C’est également à cette
date que le roi Dinis donna à la ville une « Carta de Feira » (droit
de Foire) en ordonnant que celle-ci, d’une durée de huit jours, se réalise
trois fois l’an, (Pâques, Saint Jean et Saint-Michel) ainsi naissait la
première foire périodique du royaume du Portugal. En 1297 le traité d’
Alcañices en délimitant les limites du pays, éloignera le village de la
frontière. En 1855, avec la réforme libérale, Castelo Mendo cessera d’être le
siège du Conseil, le comté va alors connaître un processus d’abandon et de
dégradation progressive, en 1801 on y dénombrait 4419 habitants, alors
qu’aujourd’hui seulement une poignée de gens y vivent. Le nom de ce bourg vient
du nom du 1er Gouverneur (14ème siècle) : Don Mendo
Mendes nommé à ce poste par le roi.
Suivez le guide Æ La cité fortifiée avait à l’origine six portes, aujourd’hui il n’en reste plus que trois. L’entrée principale :
î la porte da Vila, de style gothique, est entourée de deux tours quadrangulaires. Ces tours sont gardées par deux sculptures granitiques du lVème avant J.C. représentant un porc ou un sanglier avec le museau découpé pour ne pas effrayer les animaux du village qui passaient par ces portes, car à l’époque médiévale, les animaux dormaient intra-muros pour éviter d’être capturés ou tués durant la nuit, aujourd’hui ces blocs de granit servent principalement de banc aux anciens.
Des plaques commémorent la visite de Màrio Soares et de Cavaco Silva, dans les années 90, alors respectivement Président de la République et Premier ministre.
Passés ce porche nous entrons dans ce village désert où on entendrait une mouche voler, on a du mal à imaginer qu’autrefois le château et le village étaient des lieux de guerre. Le matériau de construction, comme pour tous les villages frontaliers est le granit, le village a conservé ses maisons simples en pierre, alignées le long de ruelles étroites. Nous verrons ainsi de superbes fontaines, des calvaires, des chapelles. A cette heure déjà tardive, il est 19h30, un peu trop sombre pour les photos des monuments à l’ombre, mais quel régal lorsque nous arriverons au rendez-vous avec le soleil couchant sur la crête du village :
î l’église Santa Maria, église romane qui date probablement de 1229, est tout simplement envoûtante.
Nous retrouvons le C.C. sans avoir croisé âme qui vive « intra-muros ». Après avoir rapproché le véhicule plus près de l’entrée à coté de la fontaine, nous dînons. C’est alors que les anciens viennent faire boire leurs bêtes avant de les rentrer, principalement des chèvres, celles-ci n’ont pas l’air d’être effrayées par notre présence. Au soleil couchant, je me régale avec tous ces calvaires, la nuit arrive très vite, une fois celle-ci, tombée les lampadaires éclairent suffisamment l’entrée pour qu’une photo de la porte de Vila soit possible.
La nuit dans
ce village, contrairement à ce qu’on aurait pu penser ne sera pas spécialement
silencieuse : le carillon de l’église, toutes
les demi-heures, auquel se sera relayé un chien qui n’aura eu cesse d’aboyer,
allez savoir, peut-être que ce sont les belges qui jouent aux boules et qui le
font aboyer ! je plaisante, bien sûr ..... ah les nuits
à la campagne !!!
îƒîƒî„î
Samedi 12 Juillet 2008
A peine
ai-je ouvert un œil que je me précipite avec mon appareil photo, immortaliser
les tons chauds que donnent les premiers rayons de soleil sur la pierre des
calvaires, le petit déjeuner et la toilette vont bien attendre quelques
minutes... De bonne heure, il est 8h15 exactement ! nous retournons
faire notre petite visite, espérant cette fois un peu plus d’animation.
Le village fait de maisons simples en pierre alignées le long de ruelles
étroites, possède un bar, un ancien
tribunal reconvertit aujourd’hui en « maison rurale » et petit musée
local, une église en activité : Saint Pedro, celle qui
a dû nous accompagner toute la nuit.. une autre : celle de Saint-Vincent qui était
utilisée par les nobles.
Sans déranger un petit chien qui se prélassait sur les vieilles marches, nous retrouvons notre église préférée (Santa-Maria) dont il restent les ruines superbement restaurées : murs, autel, fond baptismaux et une petite chapelle avec des restes de peintures, l’accès y est libre, suffit simplement de pousser la porte en fer. Un peu plus loin dans le fond de la vallée, une tombe ? et une autre porte dont il ne subsiste plus que l’arche :
î la porte de Antigo Castelinho, connue aussi sous le nom de Porte de la Trahison, elle aurait servi de fuite aux fraudeurs en cas de besoin.
Si les villageois étaient renfermés tôt hier soir, ils sont par contre très matinaux, nous rencontrons une femme qui nous propose quelque chose que nous ne comprendrons pas, un peu plus loin une autre qui après avoir accepté de se faire photographier propose des « fromages » probablement un des rares mots français qu’elle doit connaître, une autre nous demande si c’est nous qui avons dormi dans le véhicule.
Ce qui m’aura frappé dans ce village, hormi que les habitants y vivent à l’ancienne, c’est la profusion de fontaines, de croix et de calvaires.
8h55... nous sommes devant l’église sur la place du pilori, à attendre la jolie ritournelle des cloches, enfin façon de parler ! car ne sont pas les cloches mais un carillon enregistré, le même pour toutes les églises du Portugal je crois ! mais combien mélodieux.
î Le pilori est du 16ème siècle, c’est un symbole juridique et administratif, il fait 7 m de haut, et est terminé par une sorte de cage de style manuélin qui renfermerait une petit animal, coq, oiseau ?
A notre retour au véhicule, peu après 9 heures, le village se réveille, deux troupeaux de viennent s’abreuver à la fontaine, n’est-elle pas adorable cette maman allaitant son petit, curieux son marquage rose fluo entre les deux yeux ! nous apercevons au loin une vache qui tranquillement traverse la route. Un bruit de trot et de ferraille ? c’est une charrette attelée, puis c’est une femme qui amène son âne à la fontaine, elle accepte avec un grand sourire que je la photographie.
A l’extérieur des murs, plusieurs mûriers centenaires, leur plantation pourrait remonter à l’année 1472 lorsque le roi Alphonse V avait demandé à tous les districts de planter 20 pieds de mûrier. Les habitants de Castelo Mendo ont ainsi élevé des vers à soie, devenant un des principaux centres producteurs de soie du Portugal. En raison de sa position géographique, sa proximité avec la Castille, la production artisanale a été l’une des industries qui ont contribué à la croissance économique de la ville.
î l’Alpendre da Feira (Porche de la Foire) c’était le bâtiment sur notre droite en arrivant près duquel les belges s’étaient installés, il a une simple structure de forme rectangulaire couverte par un toit, restauré aujourd’hui, il devait servir d’appui à la foire médiévale, tout à coté une fontaine construite à la demande du roi Manuel 1er au 16ème siècle permettant l’approvisionnement en eau de tous ces visiteurs.
Aujourd’hui, avec l’aide de la communauté européenne, a été mis en place un programme de restauration de 12 « villages historiques » dont Castelo Mendo, à cet effet un carnet de timbres avait d’ailleurs été édité en 2005, les fils électriques et téléphoniques ont été enterrés, les façades ont été arrangées, les monuments restaurés et préservés, il fut créé un Musée. Le tourisme commence à pointer le bout de son nez, le village est aussi connu pour son importante foire médiévale qui a lieu aux alentours de Pâques, foire où les habitants font revivre l’époque ancestrale avec chevaliers en armures, moines, nobles dames, sorcières, mendiants, conteurs ...et où ils présentent aux visiteurs un nombre de produits médiévaux ou régionaux.
Encore quelques photos de « mes » calvaires du 19ème siècle et c’est avec une grande nostalgie que nous quitterons cet authentique et paisible village, où nous nous sommes sentis si bien et si bien acceptés, d’autant qu’il sera le dernier que nous ferons au Portugal.
J’avais eu l’occasion de lire que ce village n’était plus habité que par des anciens et qu’il était sans doute voué à une prochaine disparition, nous avons eu l’agréable surprise de constater que quelques jeunes y vivent, travaillant sans doute à l’extérieur ce qui justifierait la présence des voitures.
Mais, tout a une fin ! et c’est sur les images de Castelo Mendo que nous quittons ce pays attachant, accueillant. Nous passerons la frontière quelques kilomètres plus loin à Vilar Formoso, étrange frontière que celle-ci, sont encore en place une bonne quinzaine de petites guérites jaunes, bien évidemment inoccupées... et vides de tout mobilier.
Nous continuerons sur le village médiéval espagnol de LA ALBERCA, que nous avions déjà visité il y a bien longtemps, nous rencontrerons sur cette route plusieurs fermes où sont élevés des centaines de cochons gris. Ce village est situé dans la région de Salamanque, dans la Sierra de la Peña de Françia, 80 kms environ à l’Est de Castelo Mendo, nous y arriverons vers 10h30, et trouvons un grand parking goudronné en haut du village sur la droite.
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î La Alberca . (point N° 50 carte
historique) Bref historique : La cité
existait déjà à l’époque de la préhistoire si l’on en juge par les peintures
rupestres (néolithiques) vues dans les grottes environnantes. Au 12ème
et 13ème siècle, sur ordre d’Alfonso IX, (alos roi du Léon) la zone
a été repeuplée de français par le noble Raymond de Bourgogne, ce qui justifie
la nombreuse présence de toponymes français dans la ville. En 1434 fut trouvée
une image de la Vierge, ce qui changea significativement l’importance du
village, on a alors créé un sanctuaire qui se convertira en lieu de pèlerinage.
Aux alentours on peut observer plusieurs ermitages. Le 15 Août, fête de la
Vierge Marie, a lieu des festivités très importantes attirant de nombreux
touristes, qui sont déclarées d’Intérêt Touristique National. Les habitants
déguisés en ange ou démons jouent un rôle à travers les ruelles de leur cité.
Du parking, nous descendons légèrement l’Avenida las Batuecas, passons devant les restes de l’Arche archéologique de Las Batuecas, et prenons à droite pour accéder au cœur du village historique. Celui-ci, situé à 1048 m d’altitude, est classé tout entier « Monument Historique National ». La route que nous prenons nous fait découvrir des maisons superbes, de beaux jardins avec fontaines. Plus nous nous enfonçons dans le village, plus les ruelles se resserrent, les maisons sont si hautes qu’en levant la tête au ciel, on a l’impression qu’elles vont se toucher, la lumière et l’ombre jouent avec nous, nous arrivons alors à une fontaine d’époque.
Toutes les maisons traditionnelles de La Alberca sont faites de granit et de pierre ainsi que de bois à colombages, sur certaines on y remarque des inscriptions, la date de la fondation, ou autres anagrammes religieux montrant l’attachement de la cité à la Foi.
Elles sont construites sur 3 étages, chacun avait une utilisation spécifique, le rez-de-chaussée servait de hall pour les animaux, le premier étage pour la cuisine, le second étage pour les chambres, les plafonds ont un trou pour que la fumée de la cuisine puisse monter et sortir, car les villageois traitaient et faisaient sécher la viande, le fromage, les jambons, etc..
Continuant notre chemin, nous arrivons sur une autre place assez importante, encadrée par l’église paroissiale de la Asunción du 18ème siècle. Jolie église avec un porche devant, nous y pénétrons, mais elle est déjà noire de monde, une messe y est célébrée à cet instant, il nous sera impossible d’y pénétrer plus avant, tout juste prendre une photo au zoom par-dessus les épaules !
Quelques ruelles pavées, étroites, sombres, et bordées de ces si hautes maisons avec poutres de bois et nous arrivons à une espace clair, dégagé, c’est :
î la « plazza de la
Mayor » qu’elle est belle cette place ! centre de la vie
sociale et point emblématique de la cité, grande, de structure montagnarde,
entourée de partout de maisons à deux étages avec balcons fleuris. D’un coté de
belles arcades soutenues par de lourds piliers de granit ou de bois, en son
centre un magnifique calvaire monté sur un socle de plusieurs marches, calvaire
en granit décoré avec les symboles de la Passion, celui-ci serait bâti sur une
source d’eau naturelle. La place, spectacle non seulement visuel mais aussi
olfactif, est bordée de boulangeries, de magasins où pendent par dizaines des
jambons entiers fumés au bois de chêne, de restaurants .... Au milieu, des marchands
ambulants proposent à la dégustation un échantillon de la gastronomie
locale : nougat sous toutes ses formes, citron de montagne, nous ne
résisterons pas à la tentation.
Image insolite lorsqu’une femme âgée, vêtue de noir jusqu’aux pieds, fichu sur la tête, traverse la place et se retrouve au milieu des nombreux touristes en shorts, sans plus se préoccuper d’eux, d’un coup on se projette en arrière..... On se souvient alors avec nostalgie qu’à notre dernière visite remontant il est vrai à plus de 20 ans, les ruelles et la place étaient le territoire attitré des vaches et des cochons, les temps changent !
La population de La Alberca diminue d’année en année, surtout au cours des années 60 à 90. Il y a 50 ans, 1700 habitants y vivaient pour aujourd’hui seulement 1000, il semblerait qu’une légère inversion surviendrait depuis peu, due fondentalement à la croissance du tourisme, car malgré la forte chaleur de l’été et les rigueurs de l’hiver, les touristes forment une partie très importante de son économie.
La rue qui nous ramène au parking est une des principales, toujours aussi belle, mais le coté tourisme a pris le dessus : boutiques d’artisanat, magasins de souvenirs, petits supermarchés, nombreuses charcuteries où jambons pendent aux crochets, les meilleurs jambons ibériens paraît-il ! saucissons accrochés entre les traverses de bois qui soutiennent les vieilles poutres, sans oublier le chorizo et le fromage.
Courant 17ème siècle, Cervantès dans son roman Don Quichotte parlait de La Alberca et de la vallée de Las Batuecas, il y racontait l’histoire de deux amants qui fuyant la cour s’y seraient réfugiés, depuis le village s’est construit une légende.
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La Alberca n’était pas très grand, 90 mns
nous aura amplement suffi pour découvrir ce petit bijou. Nous déjeunons
rapidement sur place, et entreprenons le retour, il est 14 heures, environ 600
kms nous séparent de la frontière, ce qui paraît impossible à faire dans
l’après-midi, et pourtant.... ce n’est que de la quatre voies gratuite jusqu’à
Pampelune, à part un petit tronçon de nationale après Logrono, mais où la
circulation était très fluide, si bien que nous avons roulé en permanence à la
vitesse correcte de 100 km heure, nous avons le soleil dans le dos, ne
souffrons donc pas de la chaleur. Après quelques arrêts-pause, c’est un peu plus
de 8 heures plus tard que nous arrivons à Saint-Jean-Pied-de-Port, dormir en
pays basque espagnol n’étant absolument pas dans nos priorités .....
Le GPS nous amène direct à l’aire de CC, mais dès la première travée, il paraît plein, les véhicules sont à tout touche, courage, fuyons !!!! nous ne chercherons même pas si dans les fonds du parking il y avait de la place (faut dire aussi qu’il n’est pas spécialement de bonne heure, et qu’il fait grand nuit).... nous nous installons au milieu d’une petite place tout près, et c’est en sortant faire la promenade des chiens que je vois, planqué derrière une haie, un CC, nous repérons par où passer, c’est le fond du parking du supermarché Champion, il a une large platebande d’herbe et une haie, il fera très bien l’affaire. Nous nous apprêtons à dîner, il est 22h30. Le lendemain, 13 Juillet, retour à notre domicile en Pays de Loire, non sans être passés à Noirmoutier faire un petit coucou à des amis.... Admirez le superbe coucher de soleil sur le gois ....
Pour ce circuit, nous avons effectué
Nantes-Nantes : 7000 kms, brûlé 780 litres de gas oil pour un montant total
de 1020 € (nous avons eu la chance de faire notre voyage à l’époque ou le gas
oil était pratiquement à son top niveau )
Voila, le reportage sur notre voyage au Portugal est terminé, j’espère que celui-ci vous aura plu, peut être donné quelques indications pour votre prochain séjour. Je vous rappelle qu'à partir de la page d'accueil, ou du menu déroulant, vous pouvez voir ce même récit illustré ville par ville, ainsi qu'un album comprenant beaucoup de photos.
Carnet du
voyage en sa totalité, version imprimable, sans photos :
Mon site
s’il est besoin de le rappeler
Un livre d'or
Nous vous donnons rendez-vous sur ce même site à partir de Février 2009 pour découvrir le récit de notre prochain voyage :
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