(point N° 10 carte itinéraire)

 

          Ce village, dont la construction date de 1976 est la concrétisation du rêve de Charles Bludhrorn. C’est la réplique parfaite d’une petite ville italienne du XVIème siècle. Avec le souci d’honorer l’esprit de l’époque, les édifices et les maisons ont été construits en respectant scrupuleusement le style et les matériaux d’origine. Des artisans dominicains ont taillé manuellement les pierres des rues, exécutés les travaux décoratifs de fer forgé, façonné le mobilier de bois, reproduisant ainsi les gestes des artisans du XVIème siècle. Construit sur les contreforts du fleuve Chavon, le village en surplombe la majestueuse vallée.

 




L'église San Estanislao

           * San Estanislao : Consacrée en 1979, l’église abrite une statue de bois taillée à Cracovie et représentant Stanislas, patron de "la Pologne.">

 

           * Ateliers d’artisanat : divers ateliers (sérigraphie, céramique, tissage) permettent à des artisans dominicains de créer et de produire dans une absolue sérénité.

 

           * Musée archéologique régional : il abrite une belle collection d’art précolombien et donne une description détaillée de la culture du peuple taïno. L’accent est particulièrement mis sur les rites et la vie quotidienne des Indiens.

 

          * Fleuve Chavon : à son embouchure, on aperçoit de nombreuses grottes naturelles. Des excursions en bateau sont organisées sur le fleuve, soit en petite barque à moteur, soit sur un superbe bateau à aubes comme le « Mississipi »

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le fleuve Chavon

 

         * L’amphithéâtre : reproduction parfaite d’un théâtre romain antique. Les gradins en arc de cercle peuvent contenir jusqu’à 5000 spectateurs. Il a été inauguré en 1982 par Franck Sinatra et Carlos Santana.

 

         Maintenant nous faisons du « tout-terrain » et allons au milieu des champs de canne à sucre à la rencontre des coupeurs haïtiens, mais sur la route nous sommes arrêtés par un barrage de police : plusieurs wagons contenant des tonnes de canne récemment ramassées sont en feu. Spectacle désolant quand on sait que les pertes dues à cet accident seront imputables à ces coupeurs.

 

 

le cas des coupeurs haïtiens en République Dominicaine  

       La culture de la canne à sucre est intensivement répandue mais malheureusement, son histoire est directement reliée à l'utilisation massive d’esclaves C’est au cours des 50 dernières années que l’immigration est la plus importante. En Haïti, l’état de famine permanent entraîne plus de 150 000 Haïtiens à recourir à des postes saisonniers de coupeurs de canne dans le pays voisin, où l’industrie du sucre est la principale source de revenus après le tourisme...Ils arrivent sans le sou et travaillent souvent dans des conditions extrêmement difficiles, contrairement à ce que leur avaient promis les passeurs. Les coupeurs
(braceros) haïtiens vivent dans des villages qui sont situés au sein même des plantations et qu’on appelle bateyes. Les maisons qui s’y trouvent ont été bâties par les travailleurs eux-mêmes

 

Lino et les coupeurs de canneOn retrouve autour de 400 bateyes en République Dominicaine. On estime qu’environ 300 000 personnes d’origine haïtienne y vivent. Chaque année les coupeurs de canne haïtiens récoltent 1 200 000 tonnes de sucre destinées aux pays industrialisé, à raison d’environ 1,5 tonne journalière par « bracero ».Dans les plantations de canne, les travailleurs sont payés au poids de la canne coupée plutôt qu’au taux horaire. Les employeurs ne fournissent pas de camions pour transporter la canne fraîchement coupée. Ils attendent qu’elle sèche avant de le faire. La canne ainsi séchée est plus légère, ce qui entraîne une baisse du salaire. Ils reçoivent leur salaire sous forme de coupons qu’ils utilisent pour acheter des articles dans les magasins privés installés sur les plantations (Réf : Ibid – Développement et paix – Anti Slavery, Rép Dom – Les coupeurs de sucre haïtiens et  João Alexandre Peschanski

 

                 Récolte et distillation :Les travailleurs des plantations et les petits cultivateurs récoltent généralement la canne à sucre à l'aide d'une machette. Par la suite, sa tige est séparée de ses feuilles et de sa base avant d'être chargée sur des charrettes, des camions ou des wagons, en vue du transport vers la sucrerie.

À l'usine, la plante est d’abord moulue de manière à en extraire le jus. Celui-ci est ensuite bouilli jusqu'à ce qu'il épaississe au point de former un sirop. Au repos, il forme des cristaux qui sont passés à travers une centrifugeuse où il en résulte du sucre brut. Ce dernier est envoyé à la raffinerie pour être dissous, purifié et filtré, avant d'être à nouveau cristallisé, puis séché et emballé.(Réf : Le commerce de la faim – la sécurité alimentaire sacrifiée sur l’autel du libre-échange, John Madeley, Enjeux Planète, p. 105.)

 

Après avoir passé quelques moments avec ces coupeurs de canne, Lino nous emmène dans le cœur des terres. La trentaine d’habitants du village se sont regroupés pour nous faire une petite démonstration de chants et danses vaudou   (enfin !... conçu pour nous touristes) Nous commençons par faire la distribution de ce que nous avons apporté de France : savons, shampoing, fil à scoubidou, bonbons, etc….

 

campagne : distribution de savonsLes habitants se prêtant à un petit vaudouHistoire du vaudou : Les racines profondes du culte vaudou se retrouvent au Bénin et au Togo. Dans la langue parlée au Bénin, vodun signifie « puissance invisible, redoutable et mystérieuse ayant capacité d’intervenir à tout moment dans la société des humains ». Les hommes essaient de se les concilier afin d’améliorer leur quotidien. Le vaudou constituait une menace pour les colons français dont l’emprise sur les esclaves se trouvait amoindrie. Malgré toutes les persécutions, pendaisons, emprisonnements, punitions par le fouet, le vaudou a survécu au passage des siècles pour rester très actif dans l’île. Ce sont des Iwa, les esprits du vaudou qu’on nomme anges, diables ou mystères. Ils assurent le lien entre l’homme et la nature divine, entre les vivants et les morts, le temporel et le surnaturel.

 

Ces divinités se manifestent au cours de cérémonies, communiquent et rendent service à ceux qui les honorent. Le vaudou est toujours pratiqué en République Dominicaine parmi les populations d’origine noire (Ref GDR)

 

 

Il est déjà 18 heures, il va falloir songer à s’en retourner. nous arriverons à l’aéroport avec un magnifique coucher de soleil, dommage que ce ne soit pas sur les cocotiers…. Lino nous emmène dans des bureaux éloignés, nous y trouvons un coin toilette, ce qui nous permettra de nous changer et de nous rafraîchir avant de prendre l’avion, celui-ci aura 1h30 de retard. Nous y retrouvons les Bretons que nous avions rencontré à Saona. Arrivée à Nantes sous la pluie le lendemain vers 9 heures.

 

C’est sur cette page sur Altos de Chavon que ce récit sur la République Dominicaine se termine, j’espère qu’il vous aura plu. S’il a pu vous apporter les renseignements et informations que vous recherchiez, j’en suis heureuse.

Un livre d’or est à votre disposition pour y faire vos remarques et suggestions. Merci