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        Jeudi 30 Juin (suite) 

 *Ratte. (point 14 carte itinéraire)  Depuis la 912, prendre à droite la 9125, la « route des musées de la guerre »     Lien du musée de la guerre 

 Le musée est tout de suite à gauche. Ouvert de mi-mai à fin septembre de 10h à 18h, le reste du temps  11-17h  Fermé le 24 Juin, tiens donc ! entrée 7 €.

Talvisodan Monumentti ja Raatteen Portti museo (monument de la Guerre d’Hiver et musée de la Porte de Raate)   

Quelques lignes d’histoire. Le gouvernement soviétique ayant mis fin au pacte de non agression, l’armée rouge franchit la frontière finlandaise le 30 Novembre 1939 et incendie les maisons de Raate. Façade du muséeSon but est d’atteindre Oulu, mais les Finlandais, l’effet de surprise passé, s’organiseront et riposteront, cette guerre durera du 1er au 7 Janvier 1940.

Les combats de la route de Raate sont l’une des plus grandes défaites de l’Armée rouge, 25000  de leurs hommes y perdirent la vie, contre moins de 800 du coté finlandais, 1200 furent fait prisonniers de guerre. Les finlandais habitués aux conditions extrêmes, les combats eurent lieu par –40 ° et 30 cms de neige, eurent raison de cette grande armée, ils  s’empareront de 4822 fusils, 106 mitrailleuses, 29 canons anti-char, 10 véhicules blindés, 1170 chevaux, 260 camions, 2 voitures, un avion et  des tonnes de matériel divers.

vieux chars et canonsL’aspect extérieur du musée fait déjà froid dans le dos, quelques rondins du bâtiment ont volontairement les extrémités déchiquetées,  l’ombre des lettres noires portant le nom du musée me renvoie l’image de fil barbelés, c’est littéralement sinistre. . A coté, un char rouillé et quelques canons sont enfouis au milieu des herbes, comme s’ils n’avaient pas bougé depuis 1940.

Nous pénétrons dans cet établissement qui est à la fois musée mais aussi café-restaurant et boutique de souvenirs se rapportant à cette guerre, tels que livres, objets militaires, cartes postales. Sur le coté, une minuscule salle multimédia ou, grâce à la technologie moderne, vous vous retrouvez transportés quelques années en arrière, au beau milieu des âpres combats de cette frontière.

Le musée n’est pas très grand, je le compare un peu trop vite à nos musées si riches, ou chaque chose est si bien mise en valeur, néanmoins il présente des photos, documents  et objets d’époque, fusils, mitraillettes, ainsi que des soldats revêtus de leur tenue de combat.

 

Musée de Ratte.  Musée de Ratte.   Musée de Ratte.


Vue aérienne sur le champ de pierresMémorial Avara Syli

En dehors, mais tout à coté et d’accès libre :

 *le « monument de la Guerre d’Hiver »  la photo récupérée sur une brochure vue d’avion est impressionnante.

Sur ce champ de 40 000 m2, ont été posées debout 20000 pierres brutes, une pour chaque soldat, toutes nationalités confondues, tombé lors de ces combats de 1939 et 1940. Au centre, un mémorial « Avara Syli » (la vaste étreinte) où 105 clochettes, une par jour de guerre, tintent au vent. Lorsque celui-ci souffle, écouter ce tintement dans un silence profond au milieu de ces cailloux est un peu émouvant.

A la base de  ce monument, un court texte « although man dies - his memory lives on”

 

Mémorial de la Guerre d'Hiver.    Les pierres représentant chacune un soldat tombé.

Plan de la région des combats en format PDF :

La route forestière des musées*Raatteen museotie ja Raatteen Vartiomuseo (route du musée et du poste-frontière de Raate) est au bout de  12 kms d’une route de terre, faite de creux et de bosses.

Ce musée situé à l’extrémité de la route de Raate a été rénové. Ce bâtiment, le seul debout aujourd’hui, permet de se faire une idée de la vie dans un poste-frontière avant la Seconde Guerre mondiale. A droite, avant la rivière, un échantillonnage des tranchées.

Barrière frontière de RaateQuelques lignes d’histoire ; La Finlande devenue indépendante en 1917, se devait d’organiser la surveillance de sa frontière orientale.

Le poste de garde composé d’un groupe de neuf hommes fut installé le 14 Avril 1918, sa mission : protéger le village et ses habitants. La maison du garde abritait une chambre, un bureau, une cuisine, leur vie était simple, voir même rustre… leur seule occupation était de comptabiliser les marchandises venant de l’Union Soviétique qui transitaient, jusqu’à ce déclenchement de l’offensive en Octobre 1939, où les hommes abandonnèrent leur poste.  

Ils revinrent sitôt le retrait des Russes le 18 Novembre 1944. Un nouveau bâtiment fut construit en 1958.

Au milieu des années 1980, une idée vit le jour : sauver l’ancien poste en état de décrépitude avancée et en faire un musée pour les générations futures. L’inauguration eu lieu le 9 Juin 1988.

Visible tous les jours en été, de 10h à 19h. sauf le 24 Juin ! Entrée libre.

Le bâtiment aujourd'hui musée des gardes frontière.  Intérieur d'une maison d'un garde frontière. Intérieur d'une maison d'un garde frontière. Intérieur d'une maison d'un garde frontière. Intérieur d'une maison d'un garde frontière.

 

Hijainen kansa, le peuple silencieuxNous faisons demi-tour et prenons la route de Suomussalmi kk, ne pas confondre avec Suomussalmi. A plusieurs reprises nous verrons 2 villes près l’une de l’autre avec pour l’une ce doublon en kk, je n’en ai jamais su la signification.

Pancarte30 kms au Nord, sur le bord de la E63 au cœur des terres sauvages, au beau milieu d’un coin perdu, voici :

le « Hijainen kansa » (le peuple silencieux)  C’est durant l’automne 1994 que cet étrangeté vit le jour, dans un champ marécageux de la maison Käpylä. Plus d’un millier de têtes de tourbes sont posées sur des croix de bois, vêtues de vêtements collectés chez les gens de la région. Les têtes sont rajustées et habillées deux fois par an. Quel est le sens profond de ce peuple silencieux ? Reijo Kela, danseur et enfant du pays ne donne pas d’explications à son geste.

Au abord du site, le Kuutamokeikat (café sur l’herbe des boulots noirs) invite à une halte en été, cet établissement propose du café préparé sur un feu de bois, des crêpes épaisses, ça sent bon la fumée. Mais alors que leur brochure indiquait une ouverture quotidienne de 9h à 21 h, une pancarte indique : 18 heures, loupé de peu !


Hijainen kansa, le peuple silencieux     Le café près du site.

Nous continuons notre progression vers le Nord, deux villes pourraient nous offrir leur hospitalité, Piispajarvi ou Pisto, mais nous devrons rapidement y renoncer, car ces « villes » ne sont en fait que des hameaux de trois à quatre maisons, Kuusamo n’est plus qu’à 40 kilomètres, alors go !

Rencontre sur les routes de LaponieLa route est déserte de déserte…… les stations essence sont désormais distantes d’au moins 80 kms, attention !... prévoir…  anticiper… c’est alors que nous croisons nos premiers rennes divaguant sur la route, parfois par troupeaux.

Bienvenue en Laponie centrale

Le renne, qu’il soit mâle ou femelle possède des bois. C’est un animal puissant et adapté à la rudesse du climat de l’arctique, son poids : 100 à 180 kg pour les mâles, 80 à 120 kg pour les femelles, pour une longueur de  2m et une hauteur au garrot de 1,20m. Sa fourrure connaît une mue en été, les poils partent par touffes entières, elle se régénère en début d’automne.

 

 

Les rennes.       Les rennes.

Kuusamo est une ville moderne avec centre commercial et magasins, nous nous y installons, mais très vite l’environnement nous déplaît. Nous entrons alors « lieu de culte », notre endroit favori, dans le GPS et monsieur de sa voie métallique nous y amène. Voir page bivouac.  Les jours s’allongent, s’étirent…. j’avale, à la lueur du jour, des centaines de pages de bouquins.  Au cœur de la nuit, même les stores baisés, il fait tout juste un peu sombre dans le véhicule, j’appréhendais de ne pas pouvoir dormir, mais celle ci fut bonne et tranquille malgré un  très grand parking, nous faisant redouter des « dérapages contrôlés »

*Vendredi 1er Juillet. Chaud, chaud dès le matin..

De Kuusamo nous prenons à gauche la 81, elle passe par Posio, région superbe, plus belle encore sous le soleil: étendues de sapins, de bouleaux, on s’approche plus facilement des lacs, un peu partout de belles aires de pique-nique aménagées à l’ombre. Les rennes, d’ailleurs ne s’y trompent pas  viennent à la recherche de nourriture, le véhicule ne les effraie pas, mais ils fuient à notre approche, dommage !

Rovaniemi, le village du père Noël n’est plus qu’à une poignée de kilomètres, nous y arriverons en fin d’après-midi.

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      Diaporama Ratte.