Vendredi 8 Juillet Quelques gouttes cette
nuit ont joué avec la carrosserie, le ciel est voilé, irions nous vers une
petite dégradation ? mais non voyons, faut continuer a y croire !
Je ne regrette pas d’avoir pris ce « raccourci » ! du moins pas pour l’instant ! ….
La E6 offre
de belles vues sur le fjord, mais voila de nouveau un
bateau sur
l’écran du GPS, ah bon ! ben si ! cette route importante n’a pas
voulu contrarier la jonction entre deux fjords, le monumental Vestfjord et le
petit Tysfjord, il nous faut prendre le bac a Skarberget qui nous mènera en 25
mns à Bognes. Après une attente qui paraît interminable, près d’une heure…. le
voilà enfin.
Notre véhicule fait 6,25m, nous avions préparé un papier avec écrit dessus : 6 m… et le montrons à l’employé venu à la portière. Après un petit regard en biais, histoire de faire voir qu’il n’en fera pas conter !…. sans sourciller il nous édite un ticket : 122 NOK (env 15 €) c’est bien le prix pour un 6 m + un passager, sinon nous aurions réglé 252 NOK… (env 32€)
La différence de tarif est impressionnante quand vous passez de 6 à 7m (89 à 219 NOK) mais moins importante de 7 à 8m : 257 NOK. Pas bêtes les norvégiens ! quand on sait que la majorité des CC font entre 6 et 7 mètres…. Cartes de crédit acceptées.
(horaires et tarifs en 2 feuillets)
Le ciel s’est dégagé, il fait même chaud, la route est belle, bordée de part et d’autres de bouleaux et de sapins, on surplombe en permanence un fjord, à chaque virage, le paysage diffère, mais cette route va finir par devenir pénible. La E6 monte, descend, tourne et vire, puis c’est une succession de tunnels, tant….. que j’ai arrêté de les compter… notre hantise….
Les courts,
j’entends par là, ceux d’environ 2000 m, sont creusés sommairement dans la
roche, mal éclairés, pas de ligne blanche au centre, sur les cotés je ne m’en
souviens pas, j’ai pas noté, il faisait trop sombre !.... (cette
photo a été récupérée sur la toile, et encore à un endroit à peu près éclairé…)....
Mon chauffeur roule quasiment au milieu, heureusement que la circulation est pratiquement nulle, les croisements avec les PL ou autres CC se font presque à l’arrêt, j’ai alors les yeux rivés sur la paroi de droite, pourvu qu’on ne s’y frotte pas….le plus long est celui de Kobbskar, après Sidlhopen : 4700m. C’est toujours un soulagement lorsqu’enfin nous apercevons un petit morceau de ciel, bleu ou gris peu importe ! l annonciateur de la fin de ces tunnels cauchemardesques.
Réflexion personnelle. Soit remonter les Lofoten et prendre cette E6, soit descendre tranquillement cet archipel et prendre le bateau à Moskenes ?
Contre la
traversée de 4 heures : Le prix pour un 6/7m est très dissuasif, avec
réservation : près de 1900 NOK (260€ env.) Prendre le risque de réserver
pour un 6 m, peut-être ! mais il est probable que pour des sommes si
importantes, ils soient plus « pointilleux » et contrôlent mètre à la
main, encore faut-il arriver à faire la réservation, probablement plus simple
en basse saison saison. De plus, il semblerait que cette traversée ne soit pas
de tout repos, mer forte……. Prendre le bateau à Svolvaer ou Lødingen n’enlèvera rien aux
inconvénients de la deuxième option.
Contre la
E6 : un ajout de près de 600 kms, au prix du gas oil en Norvège, c’est un
supplément de ± 120 € + le ferry de Bognes (15 € pour un
6m) et
ces interminables et pénibles tunnels…
Pour la
remontée des Lofoten : tout simplement le bonheur de les voir deux fois,
paysages différents d’un sens à l’autre. Bref, ça serait à refaire, je crois que
je referais de même, mais la période du voyage, la présence du soleil ou pas…… une
pluie incessante peut aussi changer complètement la donne…
Un peu avant
Bodo, une route à gauche : la 17. A deux reprises un panneau indique un
péage automatique : 40 NOK, inquiétude, avons-nous la
monnaie
nécessaire ? OUF, on est parés
mais de péage, point ne verrons…
Pour atteindre le parking du Salstraumen (Point N° 19 carte itinéraire) il faut prendre avant le pont une petite route à droite, qui passe ensuite sous celui-ci, déjà beaucoup de véhicules, tous viennent pour voir ce phénomène naturel qu’est la marée du Salstraumen, le plus fort courant de marée de la planète, phénomène provoqué par le flux et reflux de la mer qui se déverse dans le grand fjord intérieur.
C’est alors 372 millions de m3 d’eau qui passe par un goulot de 150m de large séparant les deux fjords, cette masse d’eau en s’engouffrant crée un courant dont la vitesse peut atteindre 20 nœuds, des tourbillons de près de 10 m de diamètre et 5 m de profondeur.
Phénomène dont s’est inspiré Jules Verne, dans un de ses romans : « Vingt Mille Lieues sous les mers »
Intéressés ! voici le lien qui devrait vous permettre de télécharger le document PDF des horaires des marées.
Ce soir, « le « maelström » est à 17h30. Du parking un sentier à travers la végétation descend au ras du fjord. Dubitatifs, pensifs et impressionnés devant cette eau qui file, qui file, qui file…. nous restons un moment assis sur ces rochers, jusqu’à ce que la force du courant arrive à son paroxysme.
Il est dit que c’est le paradis des pêcheurs, plusieurs s’y essaieront, dont mon homme….. mais je ne verrais jamais rien, le temps de ma présence, frétiller au bout des lignes. Le spectacle peut également être vu depuis les hauteurs du pont.
Nous passons la nuit en compagnie d’une douzaine d’autres CC, allemands, autrichiens, finlandais, français et hollandais, bien que là encore un panneau, presque enfoui dans les hautes herbes…… demande à ne pas prendre cette aire pour un camping…..
Ni Suédois, ni Norvégiens, faut dire aussi qu’avec leurs mastodontes, les places dites « standard » de parking sont loin de leur convenir, tel ce « Concorde » qui avec ses 10m de long et ses 3,5m de haut est venu littéralement se coller à nous, « ciel, mon beau ciel où es-tu donc parti ? je ne te vois plus ! ».. mais et malgré… après avoir reculé tant qu’il a pu dans la végétation, il a dû repartir il empiétait de trop sur l’accès de sortie. (voir page bivouac)