Récit en version imprimable

Lundi 11 Juillet   15 kms de travaux sur la route de Lulea, route défoncée, gros graviers, poussière, goudron…….. un peu galère… c’est sur celle-ci que nous verrons la plus grande concentration de rennes.

Rencontre sur les routes de Laponie  Rencontre sur les routes de Laponie.

Les chutes de Storforsen, notre prochaine halte, sont situées au bord de la 374 (100 kms environ d’Arvidjaur)  (point 22 carte itinéraire)  Pour y aller, il nous faudra prendre une petite route à gauche, à la hauteur de Vistträsk, puis ensuite bien suivre les indications, car c’est un coin un peu paumé. Un grand parking légèrement ombragé, ouf ! car le mercure est encore assez haut.

On peut y admirer les plus grandes cataractes naturelles d’Europe, ici la nature s’y est exprimée avec force,

les rapidesStorforsen signifie « grands rapides » ce sont les plus imposants d’Europe : 5 kms de long pour un dénivelé total de 82 mètres, dont 60 mètres sur les 2 derniers kms. 

Ce superbe site naturel est situé à l’intersection des rivières Piteälven et Vitbäcken, le débit varie de 250 à 900 m3 d’eau à la seconde. Le voir au mois de Juin doit être l’apothéose, c’est l’époque ou le débit de l’eau est au plus fort, et encore nous sommes gâtés aujourd’hui !... car celui-ci est beaucoup plus important qu’il y a quelques siècles. Entre 1874 et 1878, pour des raisons économiques le lit de la rivière a été réduit de presque deux tiers de sa largeur.   Les rapides

Et pourquoi cette réduction ? Réponse : La sylviculture a une grande importance en Suède à cette époque, et comme il n’y avait alors aucune route ou chemin de fer pour transporter les « grumes (tronc d’arbre coupé et acheminé des forêts lapones jusqu’aux scieries des côtes de la mer Baltique ) ceux-ci étaient acheminés du lieu d’abattage par flottaison sur les rivières et cours d’eaux.

Le flottage du bois a aujourd’hui cessé, mais le site qui fait partie maintenant du Parc Naturel National, est visité par de nombreux touristes, jusqu’à 150 000 par an. Il y est organisé des manifestations spéciales, telle que la journée de la culture forestière.

Un musée sur la sylviculture et un petit café sont attenants aux rapides. Un office du tourisme propose un plan du site, les explications y sont en suédois, détail amusant : les emplacements des barbecues n’ont pas été oubliés.

Plan recto et verso du site des chutes, format PDF) :   

Non loin de là, sur la partie asséchée de la rivière, plusieurs petits cours d’eau dévalent eux aussi la pente, formant autant de petites cascades, de mini-canyons, de petits bassins dans lesquels les gens aiment à s’y baigner.

Les petits cours d'eau sur les parties assèchées.   Les mini-canyons.   Les petits cours d'eau et les passerelles.

Détente en famille


Du parking, interdit la nuit aux CC   … il n’y a pas à se tromper, des passerelles surplombant rochers et cours d’eau guident notre chemin. Il fait si bon que les suédois profitent de cette journée chaude et ensoleillée pour pique-niquer en famille assis sur les rochers ou près des coins barbecues aménagés, ou faire trempette dans les nombreux petits bassins formés par ces mini-canyons.

C’est vraiment un beau paysage, un espace de détente, reposant, les sapins omniprésents donnent une impression de fraîcheur, on prend un bon bol d’air pur, mais n’est-ce pas le privilège de ces contrées !..

 

      Détente en famille sur les petits ruisseaux.     Les passerelles enjambant les divers ruisseaux.

Le grondement assourdissant  des rapides se rapproche et  très rapidement nous arrivons au bord des chutes. 

Il paraît qu’il y a encore peu de temps, il était possible de toucher l’eau. Conscients de la dangerosité, les flots déchaînés vous auraient emporté en moins de deux, les responsables ont protégé l’accès de la rivière par de solides rambardes… en bois.

Les chutes dévalant jusqu'à l'hôtel.  Les rapides.   Les rapides.   Les rapides et les rambardes de bois.

Du belvédère, un chemin de planches longe les rapides, descend ainsi pendant environ 1 km jusqu’à l’hôtel 4 étoiles installé en face des chutes, le long d’une partie plus large et plus calme de la rivière.

Le belvedère aménagé en haut des chutes.   Les rapides.    Le chemin de planches longeant les rapides jusqu'à l'hôtel.

Nous sommes au 3/4 de la descente, quand un gros nuage noir et menaçant vient assombrir tout ce beau paysage, heureusement j’ai déjà fait quelques photos, ce nuage nous laissera-t-il le temps de retourner au véhicule ? en tout cas, il n’a pas l’air d’inquiéter ces baigneurs et pique-niqueurs. 

Un peu d'imprudence ....     Le chemin aménagé à coté des chutes.     Les chutes dévalant jusqu'à l'hôtel.

Près de l’Office du Tourisme, se trouve une petite boutique avec des souvenirs et quelques spécialités gastronomiques lapones. Celles-ci sont conditionnées sous vide, la dame qui parle français explique ce qu’elle vend, propose de goûter, il ne me reste presque plus de devises, mais bien sûr, elle a le petit boitier magique…. et je ne résiste pas à nous offrir un petit assortiment (saumon, viande de renne fumée, saucisson d’ours….)

Déjeuner tardif sur place, le soleil est revenu sans qu’il n’y ait une goutte d’eau.

Demi-tour vers Lycksele. Nous allons tenter d’éviter la zone de travaux près d’Arvidsjaur en prenant une route à gauche, qui de surcroît nous ferait économiser une bonne trentaine de kms, notre GPS nous indique Glommersträk, aussi nous lui faisons confiance et prenons ce raccourci. Le parcours n’est pas trop désagréable, mais c’est une route forestière, étroite, avec quelques creux et bosses et très peu d’habitations, nous ne croiserons que trois véhicules sur près de 70 kms. J’ai tout de même la frousse de tomber en panne justement là ! mais ne soyons pas négatifs, tout se passera bien et tout s’est bien passé !...

La 365 en direction de Lycksele nous fera voir nos derniers rennes, beaucoup de blancs. Je soupire… cette fois c’est terminé… fini de circuler calmement au cœur des contrées sauvages, fini la Quel ciel menaçantrencontre avec ces animaux un peu mythiques, les accompagnateurs du Père Noël, lors de son grand voyage, la nuit du 24 Décembre.

 Encore trois ou quatre jours et nous allons nous retrouver au milieu de nos nombreux congénères, roulant sans doute pare-choc contre pare-choc, embrayant, débrayant…. un rond-point, deux ronds-points, traversées de villages, déviations ….

Allons .. on n’y est pas encore !…. profitons de ces quelques jours de calme et de paysages tranquilles.  

Vous voyez au-dessus de nos têtes ce ciel ? impressionnant n’est-ce-pas ? !…. on entend gronder, c’est sur, ça va finir par nous tomber dessus, hé oui ça y est.. un orage magistral éclate. A vol d’oiseau, nous ne sommes qu’à 150 kms des chutes, j’imagine la déception de tous ces gens venus passer une après-midi tranquille, ainsi que la nôtre, bien entendu, si nous étions arrivés quelques heures plus tard….

LOPPIS. Mais qu’est-ce donc ? ce mot nous a intrigué fortement. A la minute où je prends ces notes, nous n’avons toujours pas trouvé sa signification, glaces ? frites ? café ? non probablement, car parfois ce mot est accompagné d’autres mots comme Fiske, ce qui pourrait alors vouloir dire « Fête au…. » Ce LOPPIS a apparemment une très grande importance en Suède, car nous trouvons ces pancartes partout, mais absolument partout, aussi bien au beau milieu de la campagne, pancarte fabriquée sommairement, ou au contraire, de très belles enseignes collées sur les murs des maisons, des musées, voir sur un poteau au bord d’une rue  ?? Parfois ce mot est accompagné d’une date, voir d’horaires, mais nous ne le voyons jamais dans les boutiques qui vendent glaces ou encas, bizarre, bizarre ?  … De retour à la maison, j’ai trouvé la réponse suivante : « marché au puces » une sorte de « vide grenier » Il semblerait que les Suédois pratiquent très couramment ce genre de ventes un peu partout, voir même chez eux….….

Nous trouverons à nous pauser avec quelques difficultés cette fois, à Östra Örträsk, petit village à l’écart de la 353, 70/80 kms environ au NO d’Uméa, près de l’église. Impossible de s’approcher du lac. (voir page bivouac)

Un peu partout, les parkings possèdent quelques emplacements équipés d’une prise électrique, prévue pour recharger les batteries lors des périodes de grand froid.

Mardi 12 Juillet.        5h45 oui j’ai bien écrit 5h45 !……. je suis.. il est… nous sommes… réveillés par un bruit strident, insupportable, ce n’est pas possible ! un coin qui paraissait si calme, si tranquille, coincé entre l’église et le cimetière, qui l’eut crû !…. Je soulève un coin de rideau, et que vois-je ? disons je devine qu’un homme est à jouer du taille bordures a une dizaine de  mètres de nous, probablement dans le cimetière ….il met tout son cœur à l’ouvrage, il veut sans doute finir avant la nuit ….  une heure plus tard, alors qu’il a stoppé son engin infernal, un copain vient le rejoindre,  ils entameront pratiquement sous nos fenêtres…. une conversation à ne plus en finir, de vraies pipelettes.  Inutile de rester plus longtemps au lit, nous sommes cette fois, bien, même très bien réveillés, moins de 30 minutes plus tard ils repartent, le matinal jardinier a fini son boulot. pour nous la journée commence de très bonne heure.

Toujours un beau soleil, quelques nuages dans le ciel, mais les températures ont fraîchi : 17 °. Nous continuons tranquillement notre progression vers le Sud.

C’est jour du ramassage des ordures ménagères dans le village que nous traversons. Il va falloir que je donne cette idée à mon maire : ici c’est le chauffeur qui à l’aide d’un bras articulé prend et vide le petit conteneur-poubelle qui était sur le bord de la route, alors que nous, nous sommes encore aux sacs plastiques transparents de 30 L !

La E4 un  peu au-dessous d’Ornsköldsvik fait partie d’une région appelée  Höga kusten, la « Haute Côte » elle compte plus de 70 pics, dont certains atteignent 100 mètres, falaises  plongeantes à pic dans la mer ou montagnes qui se mirent dans l’un des nombreux lacs. 

Cette région fait partie depuis 2000 du patrimoine mondial de l’Unesco. La raison en est l’élévation exceptionnelle de ses terres due à un phénomène géologique : l’association du processus de glaciation, du recul des glaciers et de l’émergence de nouvelles terres. Depuis le retrait final des glaces de Höga kusten, il y a 9600 ans, le relèvement est de 285 mètres, actuellement la terre se soulève dans cette région de 8 mm par an.

Nous prenons bientôt à gauche la direction de la presqu’île de Nordingrå,    le ciel est devenu une nouvelle fois bien menaçant.

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         Presqu'île de Nordingra