Découverte du Vietnam et
 des temples Kmers du Cambodge

Circuit du 1er  au 17 Décembre 2019 

 

Troisième page : Saigon et le delta du Mékong.

 

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          19 diaporamas d'une centaine de photos chacun, sont visibles, voir à la fin du récit...

 

       Précisions importantes: Ce récit condensé ne comportera ni liens, ni situation, l’historique sera réduit au minimum, ceci afin de ne pas encombrer inutilement ce récit de voyage. Les personnes intéressées par ces renseignements les trouveront dans les rubriques concernées, rubriques beaucoup plus détaillées, avec anecdotes et impressions personnelles,  rubriques également plus illustrées, repérables sur le site à partir du menu de gauche


                 rond006  Lundi 9 Décembre 2019.

             Le vol pour Ho Chi Minh (Saigon)  nécessite une heure.

             Sang, le nouveau chauffeur, nous fait emprunter des rues   aux noms bien français (Charles de Gaulle, Alexandre de Rhodes, Pasteur).  

Ho Chi Minh 

                    Ville d’aujourd’hui 8 millions d’habitants, c’était il y a trois siècles un petit comptoir commercial kmer qui se développa grâce à la culture du riz. En 1859 la France la déclara capitale de la Cochinchine. Autrefois cité de corruption, c’est aujourd’hui une métropole moderne, avec hautes tours de verre et boutiques chics. Le passé colonial est néanmoins présent avec ses élégants édifices.

         ì Musée d’histoire du Vietnam. D’une vingtaine de salles, il fut construit en 1929 dans un bâtiment style pagode. Une longue fresque couvre l’un de ses murs extérieurs.

          Droit à la photo : 1€. Ce musée ne montre pas l’époque coloniale et les guerres, pour cela, il faut découvrir du Musée des Vestiges de la Guerre.

          w Le Néolithiquew L’âge de bronze (2500 ans av J.C.) ère où l’homme développa l’agriculture, se servit des animaux pour travailler, se nourrit de sa pêche. On voit une grande diversité d’objets rituels, décorés de motifs humains ou animaux, tels  les tambours de bronze qui servaient en temps de guerre, ou comme rites d’incantation, pour  notamment appeler la pluie.

                w Art Cham, civilisation hindouiste (2ème au 17ème) telle cette sculpture qui représente neuf divinités (novoraha)  w Puis voici des lingas du 7ème, cet objet représentant le sexe masculin, symbolise la présence du dieu créateur Shiva, on l’honore pour espérer avoir une grande famille, dans la religion hindouiste, il est vénéré.

            La civilisation de la 1ère  dynastie, les Ly, est exposée à travers des céramiques et une maquette de tour à onze niveaux.

                w Une grande fresque représente la bataille de Bach Dang de 1288, gagnée grâce aux pieux enfoncés  dans l’embouchure de la baie d’Halong, à marée basse.  w Une collection de bouddhas provenant de toute l’Asie, telle cette étonnante divinité : un dieu mi-éléphant, mi-homme, génie de l’intelligence, du bonheur. Une légende rapporte que Shiva trancha d’un coup d’épée la tête d’un jeune garçon, mais réalisant sa méprise, promit de ressusciter celui-ci en lui mettant sur le corps la tête du premier être qui passerait, ce fut un éléphant. w  Collection de dieux hindouistes : Garuda, Nandin, le taureau blanc, un très maigre moine bouddhiste. Deux stèles de pierres dont les inscriptions de 639 mentionnent diverses donations au dieu Shiva.

              Toujours faire vite…… on a zappé la salle des minorités ethniques, des costumes impériaux, des instruments de musique, des statues funéraires… j’aurais néanmoins aimé admirer l’étonnante momie de 1869.

           Voici à présent le Palais de l’Unification, anciennement Palais présidentiel, converti aujourd’hui en musée. Pris par les soldats il est un témoignage de la fin de la guerre, avec dans la cour deux blindés, des T54.

            Puis voici l’ancien quartier colonial, qui à l’époque portait le surnom de « Petit Paris de l’Extrême-Orient ». Fermés sous le régime communiste, les bâtiments ont été restaurés depuis.  ì La Cathédrale Notre-Dame bâtie par les Français en 1880 dans un style néo-romain,  en brique rouge importée de Toulouse, sur le parvis, une statue de la Vierge sculptée à Rome en 1959.  En face : ì La Poste Centrale conçue par Gustave Eiffel en 1891. Au centre du fronton, une grande horloge fonctionne depuis 130 ans.  A l’intérieur sous les voûtes, une trentaine de guichets authentiques en bois s’alignent. Sur le mur du fond, un grand portrait de Ho Chi Minh, sur les côtés, 14 cabines téléphoniques. Un kiosque vend des timbres, un espace est réservé avec le pot de colle. Si ce n’est le téléphone portable qui dépasse des jeans, j’aurais pu me croire revenue un siècle plus tôt. Dans les ailes, sont installées des boutiques de souvenirs

       

                 ì L’Hôtel Continental (1866) lieu mythique de l’Indochine française. Des journalistes en firent leur quartier général pendant la guerre du Vietnam, d’illustres clients (Malraux) l’ont fait entrer dans l’histoire, Graham Greene qui a séjourné plusieurs mois, y a écrit un célèbre roman. ì L’Opéra (1899) de style néoclassicisme avec ses deux cariatides et ses figures ailées sculptées au fronton. Autrefois Assemblée Nationale du Vietnam, c’est aujourd’hui un théâtre avec musique classique, concerts de rock… ì Le Caravelle  hôtel de 10 étages (1959. ì La tour Bitexco de 262 m de haut, inaugurée en 2010, c’est l’emblème du renouveau de la ville.

                 ì Cette promenade piétonne de 700 mètres, surnommée « les Champs Elysées » longe l’avenue  Nguyèn Hu. Rénovée et pavée  en 2015, cette  élégante promenade longée d’arbres, est agrémentée d’ une fontaine avec des petits jets en forme d’éventails qui jaillissent autour d’une énorme fleur de lotus rose. Au pied d’une statue de cuivre de l’oncle Ho Chi Minh, j’admire les symétriques parterres fleuris, les bassins remplis de lotus.  ì Puis voici l’ancien hôtel de ville, qui était en 1890  la résidence du gouverneur de la Cochinchine française, aujourd’hui siège du Comité populaire de la ville.  Avec sa longue façade de couleur crème à beffroi ornée de bas-reliefs et de colonnes corinthiennes, c’était alors le symbole de l’empire colonial triomphant.       

            Nous quittons le cœur historique colonial pour aller du coté de Cholon, quartier situé à 8 kms du centre, qui a su préserver son identité du 19ème siècle.

         ì Ce quartier, enclave chinoise, fût fondé au 13ème siècle résultat d’une immigration massive de chinois, les Hoa. Les marais asséchés pendant la colonisation, ce quartier, porte d’entrée au Delta du Mékong, devint alors une zone stratégique.  Grace aux relations entretenues avec Hong-Kong, la Malaisie, les Philippines, là où il y avait une forte concentration de chinois, ce quartier était au début du 20ème siècle en plein essor.

             Le Chinatown de l’époque coloniale,  connu pour ses bars à opium, ses tripots, ses maisons closes, est révolu. Aujourd’hui les 500 000 chinois qui y vivent font de ce quartier, l’un des lieux  commerçants les plus animés de Hô Chi Minh-Ville, avec des boutiques regorgeant de soieries, d’herbes médicinales, de bibelots en jade ou en céramique. Dans la rue des épices, voici des sacs de fruits séchés, de noix, de champignons séchés, etc…

             Les Chinois ont profité de la protection française pour construire temples, et habitations résidentielles.

              ì Le temple de Thien Hau, construit par les Cantonais au début du 19ème siècle, est dédié à la déesse de la mer, gardienne des marins, le voyageur vient lui rendre hommage avant ou après un long voyage, comme le firent les boat people dans les années 1980.  Le temple comprend trois bâtiments en enfilade, avec cours, au centre de l’une d’elle, se dresse un incinérateur destiné aux offrandes. Au plafond  sont accrochés des tortillons d’encens, des bandes de papier rose qui couvrent un pan de mur  sont des prières écrites par les fidèles,

             Retour à l’hôtel, mais quelle circulation !  Chû nous l’avait promis, il a demandé à sa femme (Linh) de venir avec ses enfants (Vân et Khiêm), qui habitent à 15 kilomètres de Saigon, pour nous rencontrer. C’est bien la première fois que je vois un guide présenter sa famille !


    

            La journée n’est pas encore terminée, Chû nous a préparé une surprise : un dîner-croisière sur le fleuve Saigon, ce n’était pas prévu et je tiens à souligner cette belle initiative de sa part. Mes yeux n’en finissent pas de s’écarquiller à la vue de ses belles jonques dont la couleur des voiles change sans cesse, allant du bleu au jaune en passant par le mauve.

             Nous prenons place à bord du « Pearl of Orient » une magnifique jonque de bois aux rambardes en bois sculpté. Le décor intérieur est ravissant, Tout au long du repas, une troupe interprète de la musique traditionnelle. Cette croisière sur la rivière Saigon dure 1h30, Ho Chin Minh se drapant de lumières scintillantes dans le ciel nocturne, c’est pour moi un must….

         

            Je vous offre de bon cœur ces quelques minutes passés à bord, faites en bon usage !


                  rond006  Mardi 10 Décembre 2019.

             C’est au centre Phuong Nam que nous allons découvrir la fabrication d’un tableau laqué. La laque est la résine du laquier, extraite de la même façon que l’est le latex.

                 « Il faut d’abord choisir le bois qui servira de support, différent selon l’utilisation future.  Après une première couche de laque on enveloppe les supports avec de la gaze en coton, pour empêcher que le bois ne travaille,  étape importante, gage de qualité. Puis on passe trois couches de laque mélangées avec du kaolin, mélange comblant les aspérités.

               La nacre du coquillage ou de l’escargot est aplatie à la vapeur. Le motif est décalqué sur le coquillage, puis découpé. La couche séchée est poncée avec un os de seiche, pour qu’apparaissent les motifs. On laquera encore au moins sept couches, pour arriver à la même épaisseur que la nacre. A cette étape, les détails sont gravés. La dernière couche est faite avec la laque transparente, poncée, polie pour rendre un brillant.

               Les tableaux selon leurs tailles ont nécessité treize couches de laque et deux à trois mois de réalisation, en incluant le temps de séchage de quelques jours entre chaque couche. C’est le seul magasin au Vietnam qui vend ces articles faits mains, avec cette qualité unique, incluant l’objet de gaze.

               On utilise aussi la coquille d’œuf de canne, coquille dure, blanche, épaisse, le travail est identique. La coquille peut être aplatie et cassée sur le tableau, donnant alors un aspect granulé. Pour une teinte plus foncée, on brûle la coquille, pour les autres couleurs, on a recours à la teinture. »

               La sortie se fait indubitablement par la boutique.

               Adieu Ho Chi Minh, nous prenons la direction de Caï be. Lors de ce trajet Chû raconte…. Il parle de la fête de la longévité célébrée lorsque la personne a atteint l’âge canonique de 60 ans… les voisins et amis sont conviés, ils offrent des cadeaux, principalement des tissus, de la soie, voir un cercueil qui restera dans un coin de la maison.

             Les passagers des scooters arborent fièrement un drapeau aux couleurs nationales, ce soir a lieu la finale de la Coupe d’Asie organisée aux Philippines, et le Vietnam est l’un des finalistes.

            Quelques mots sur le delta du Mékong. Long de 4500 kms, le Mékong qui prend sa source en Chine, traverse Birmanie, Laos,  Thaïlande, Cambodge et se jette dans la mer méridionale au Vietnam. L’eau salée provenant des hautes marées pénètre profondément dans l’embouchure, fertilisant les sols où on peut voir beaucoup d’ arbres fruitiers ainsi que des jardins potagers. Le Sud n’ayant pas d’ hiver procure un climat favorable à la culture, tel que celle du riz, il en est exporté 7 millions de tonnes par an, les écorces procurent du feu, devenues cendres elles fertilisent les rizières, la paille sert aux animaux, mais aussi à cultiver des champignons.

             Le delta auparavant territoire cambodgien, fut donné au gouvernement vietnamien par les Français lors des accords de Genève de 1954, il couvre 55 000 km² et héberge 18 millions d’habitants. Mais depuis la construction des barrages chinois, le Vietnamien subit les conséquences de ces aménagements : sécheresse, poissons moins nombreux, pollution venue des usines construites en amont.

             Au bord de la route, j’aperçois des hamacs attachés entre deux troncs d’arbre, ainsi que des chapelets de saucisses pendus sur un fil devant les maisons, celles-ci serviront pour préparer la fête du Têt. Que font donc ces gens habillés de blanc qui se tiennent sur le parvis d’une église ? Chû nous invite à pénétrer dans le temple et nous dit quelques mots sur cette religion : le cadoïsme.                                               

Le cadoïsme

             Déchaussés, nous entrons dans le temple de Thang That Cai Be, par une porte latérale qui nous conduit vers des galeries dominant la nef. De notre belvédère, nous apercevons une centaine de personnes revêtues de blanc, les femmes les cheveux tirés en chignon d’un coté, les hommes la tête recouverte d’un linge blanc de l’autre, au centre un coussin bleu-ciel. Un musicien dans une tribune, inlassablement, fait résonner un gong.

              Ce temple fut construit à l’époque coloniale en style rococo, mélange d’église catholique, de pagode bouddhiste et de mosquée musulmane. Le porche d’entrée est entouré d’une colonne où s’entortille un énorme dragon. En haut est peint l’œil, représentant Cao Dai, le dieu qui voit tout

              Le caodaïsme fut fondé en 1925 par Ngo Van Chieu, fonctionnaire vietnamien du gouvernement de France. Un esprit lui révéla qu’il était Cao Dai (Etre suprême) venu enseigner la Voie, il se présentera ultérieurement sous la forme d’un œil, symbole de la Vision du Tout. Selon lui, le monde est divisé par trop de philosophies et de religions différentes, Dieu est unique, le dieu Cao Dai est venu pour rassembler et réunir toutes ces religions dans la paix universelle.

           Dans ce temple on peut voir les  statues de Jésus-Christ, Bouddha, Confucius, Mahomet… la fresque montrant les trois émissaires divins, dont notre Victor-Hugo, signant un accord entre Dieu et l’Humanité. Leurs terres furent confisquées et leurs églises fermées en 1975. Depuis 1990, la réouverture des temples a permis aux 2 millions de fidèles de pratiquer à nouveau leur cuite.

           Je découvre le delta du Mékong à bord  d’ un sampan. Sur les rives, j’aperçois les maisons sur pilotis, sous lesquelles ont été aménagés des compartiments pour élever du poisson. Les sampans que nous croisons sont remplis de marchandises, parfois certains servent d’habitation.


Les fabriques artisanales du delta

            Voici le centre artisanal « Ló co Keo Ngc Loï ». Sur des étagères sont posées des petites fioles d’alcool de riz, au fond d’un grand flacon trempe un serpent……

           Fabrication du riz soufflé : dans une grande marmite où se trouve  du sable fin du Mékong, on jette du riz complet et on touille, le riz éclate, puis on tamise. Après y avoir ajouté du caramel, du gingembre ou du chocolat ces paquets de popcorns de riz seront proposés à la vente.

        A coté, une femme confectionne des galettes de riz. Au-dessus d’une marmite d’eau bouillante, une épaisse toile de tissu est tendue sur laquelle est posée la pâte. La cuisson est faite à la vapeur d’eau. La galette cuite est mise à sécher sur un séchoir en bambou tressé. Les 500 galettes quotidiennes  sont utilisées dans la cuisine vietnamienne pour faire les rouleaux de printemps, mais aussi en confiserie accompagnée de nougat, de banane séchée, de cacahuètes…

     Puis    je découvre comment le paysan décortique en quelques secondes une noix de coco, comment il en presse le jus, plus loin c’est la fabrication de bonbons, faits avec du caramel.     


             Je quitte ce centre artisanal et longe à pied une des rives du chenal, vers la maison Tu Dang. Ici on fait son propre miel, A l’entrée, la maîtresse de maison nous attend,  le cadre rempli de cire à la main.  Puis cette dernière nous propose divers thés, au miel, à la menthe, au jasmin, gelée royale, thés qu’il est possible d’acheter. Après ce moment convivial, retour au sampan, pour rejoindre une ancienne propriété coloniale située sur le bord d’un bras du Mékong, transformée en hôtel et restaurant.

             Déjeuner au Ba Duc Ancien House.

             La propriété qui compte deux hectares  se compose d’un jardin et d’un verger qui entourent une maison, celle-ci est surélevée, évitant ainsi les inondations. Le jardin est superbe, bougainvilliers en pots, fleurs qui enlacent les piliers, les grilles. La maison possède un superbe porche et un baldaquin en pierre

            La spécialité du delta est le « poisson aux oreilles d’éléphant » poisson épais de grandes dimensions, la présentation est originale, la gueule grande ouverte, debout coincée entre des tiges de légumes, sur un lit de verdure, joli et …délicieux.

            

           

           Dans le verger poussent toutes sortes de fruits exotiques, manques, pamplemousse, longane …mais aussi des arbustes,  bonzaïs, grands palmiers,   au centre se trouve un kiosque, à coté un espace où reposent les anciens    

       Cette salle est transformée en petit musée, car elle rassemble les meubles et objets ayant appartenu aux aïeuls de Ba Duc, car cette maison construite en 1938 appartient depuis 6 générations à la même famille. Au centre se trouvent les quatre grands piliers de bois qui assurent la solidité et la longévité de la maison.

         Retour au sampan, durant l’heure de navigation je regarde ces maisons sur pilotis, ces sampans dont on a peint des yeux sur la proue, « c’est pour effrayer les crocodiles » parait-il !  mais il n’y a plus de crocodiles dans le fleuve, aujourd’hui on les élèvent.

         J’aperçois des cabanes de tôles, des pêcheurs jetant leur filet, des élevages de crevettes, bref ! la vie sur les rives du Mékong. De temps en temps, j’aperçois des jacinthes d’eau, ces petites plantes qui flottent et se prennent parfois dans les hélices.

 

           

           A bord,   nous  goûtons à quelques délicieux fruits, tels que l’ananas, le jaquier mais aussi l’original ramboutan,  fruit d’Asie appelé aussi litchi chevelu à cause de ses longues excroissances fibreuses, le goût s’apparente à celui du raisin

           Le rond-point que Sang emprunte a la particularité de présenter 9 dragons adroitement taillés dans de l’if, mâchoires ouvertes sur des dents acérées, jolies crêtes orange.

           Lors du traditionnel apéritif pris aux bords de la piscine de l’hôtel, on entend des clameurs, c’est certain le Vietnam a dû sortir vainqueur de cette finale de Coupe d’Asie.

           Demain, j’embarque de nouveau pour découvrir cette fois le marché flottant de Caï Rang.

         


                  rond006  Jeudi 11 Décembre 2019.

Marché flottant de Caï Rang

             8h30. Nous voici déjà arrivés en bordure de la rivière Can Tho, j’imagine que l’embarquement va être périlleux  il faut d’un escalier de pierre, embarquer sur cette étroite embarcation.

             Enfin installée, j’aperçois l’arrière pas toujours reluisant des maisons sur pilotis, bric à brac de bâtiments en tôles rouillées,  déversoir d’eaux usées, tas d’ordures, jacinthes d’eau qui poussent dessous les maisons, gens qui font leur lessive dans la rivière, ou linge mis à sécher entre deux pieux…

             S’étendant sur plus d’un kilomètre,  le marché flottant de Caï Rang est le plus important marché de grossistes de fruits et légumes du delta du Mékong. Les locaux transportent leurs produits sur des jonques de taille moyenne, tandis que les commerçants utilisent de grands bateaux.  Pour indiquer le contenu, les marchands ont suspendu un échantillon sur une longue perche en bambou, appelé « cay beo »

         

              Les grosses jonques ont un réservoir d’eau potable. La partie couverte est réservée à la famille, c’est ainsi que dans quelques m² se trouvent la douche, les toilettes, la cuisine, la chambre à coucher, la télé.

              Voici une dame qui vend des sandwichs pour les gens des bateaux. S’y ajoutent toute une ribambelle de petits commerçants, on peut même trouver à acheter des billets de loterie.

              Quoiqu’il y ait une féroce concurrence, une route parallèle à été construite et beaucoup d’activités transférées sur la terre ferme,  ce marché reste un atout pour les commerçants de Can Tho, un mode de vie, mais également une destination attrayante pour les touristes, qu’ils soient vietnamiens ou étrangers.

              Un peu déçue concernant cette visite, c’est beaucoup trop tard, il n’y avait presque plus de commerce, pour voir cette activité en plein boum, il aurait fallu y venir  dès  6h. De plus, je m’étais imaginée toute une myriade de couleurs, hors là tous ces bateaux sont gris.

              On s’arrête près d’une jonque où il reste des ananas, découpé en quatre d’une manière originale, une dame vient nous les servir, façon sucette, succulents, sucrés…

             Je quitte ce sampan et ce marché flottant, pour en voir un autre, terrestre celui-là. Abrité sous une grande halle, il est coloré, ressemblant à ceux déjà vus : crabes et poissons dans des cuvettes, étals de viande….

            Que ces grenouilles sont grosses, non, non ce ne sont pas des crapauds ! Ici sont vendus les têtes de poissons, mises à cuire pour faire la soupe, celles qui n’auront pas trouvé preneurs, seront vendus aux fermes pour nourrir les animaux. Je passe à présent devant des paysannes qui vendent à même le sol, toutes sortes de fruits et légumes, litchis, papayes, cœurs de palmier, choux-fleurs, corossols, piments, fleurs de bananier, pamplemousses, pomme d’amours, fruits du dragon etc…

        

             Voici une machine pour presser le jus de canne, le stand des billets de loterie, puis la boutique qui vend des chaussettes spéciales tongs et à profusion des masques de tissu bien épais, de tous les motifs et de toutes les couleurs, à 15000 dongs l’unité (0,80€) Bien dommage de ne pas avoir été « voyante » sur ce coup-là.

             En plein marché les scooters circulent, leurs propriétaires achètent sans descendre ni sans couper le moteur, et repartent comme ils sont venus.

             Arrêt à la pharmacie, pour acquérir du « Baume du tigre » proposé en blanc et rouge au prix unitaire de 22000 dongs (moins d’1€)


    Orphelinat de Huong Duong


            Sang se dirige à présent vers Huong Duong, où se trouve un orphelinat, parrainé  par « Salaun Holidays » via « Images Travel ».   Les bonzes recueillent les enfants qui chaque jour sont abandonnés.

           « Ici les enfants sont heureux, bien nourris, ils vont à l’école, même à l’Université, vous ne verrez donc que les petits. Leurs études sont financées par plusieurs associations vietnamiennes, ainsi que par le groupe Salaûn »

           Cet orphelinat construit en 1996 se trouve à quelques kilomètres de la ville de Can Tho, dans le delta du Mékong. L’établissement prend soin d’environ 30 à 40 enfants âgés entre 3 et 22 ans.

          Salaûn Holidays, a aidé au financement et effectué quelques réfections.  Il arrive que des bénévoles viennent de France passer un petit moment avec ces enfants, les distraire et leur apprendre quelques mots de français. Chû nous présente la gouvernante. Ces petites bouilles nous adoptent, nous font découvrir tout l’univers de l’orphelinat :  salle de cours, cuisine, dortoir commun avec parfois l’ours en peluche.


           


   

             Adieu les enfants. Nous remontons dans le bus pour rejoindre Chau Doc, à la découverte d’ un élevage de crocodiles.   

            Une petite cinquantaine de kilomètres me mène à ce joli parc, verdoyant, reposant, du moins en apparence, car derrière ses grilles  vivent des milliers  de crocodiles. Cette ferme d’élevage est située quelques kilomètres au Sud   de Long Xuyèn, non loin de la frontière cambodgienne.


Ferme de crocodiles

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         Le jardin se laisse admirer, avec son crocodile au ventre bien potelé campé sur son postérieur, ses poissons rouges, ses bonzaïs et arbustes divers, son bâtiment genre pagode, son pont japonais, ses lampions    

         Et que dire de cette verrière d’où pendent d’innombrables glycines.

         Je frôle… ces grands bocaux posés sur une étagère, remplis d’alcool, mais aussi de serpents et autres reptiles,

 

 

 

     

           Après déjeuner je m’apprête à découvrir cette ferme unique dans le delta du Mékong.  Elle fait partie d’une association qui protège les animaux sauvages.

           Crocodile ou alligator ? L’alligator a un museau en forme de U, celui du crocodile est en V. ce dernier laisse entrevoir, même la gueule fermée,  les deux dents de sa mâchoire inférieure. Les femelles ont la peau foncée, un peu noire,  celle du mâle qui est préférée est plus claire, un peu jaune.  Ici vivent 4000 crocodiles entassés dans divers enclos. Ils ont entre 4 et 7 ans lorsqu’ils sont tués dans des abattoirs, le crocodile est élevé pour sa peau, qui  produira des articles « de luxe ».

            La saison des amours dure quatre mois. Pour pondre ses 50 à 60 œufs, la femelle va s’isoler, choisir une case, parfois plusieurs femelles se battent pour la même case, le soigneur intervient alors et récupère les œufs pour les mettre en couveuse. Pour avoir des mâles, il faut programmer celle-ci à plus de 33°, au-dessous on aura des femelles, c’est idem dans la nature, mais cette dernière laisse le hasard décider. Au bout de 100 jours naîtront les bébés rapidement séparés des mères. Dans la ferme, leur chance de survie est de 90%, contre 10% dans la nature. Les soigneurs s’occupent de chacun d’eux en les nourrissant jusqu’à l’âge de trois mois, ensuite ceux-ci se débrouilleront.

           Cet enclos renferme environ 300 de ces jeunots.  « Le plus âgé de nos pensionnaires a 20 ans, pèse 300 kilos et mesure 4 mètres. Son espérance de vie est d’environ 70 ans »

            Pour la viande, les pattes sont le meilleur morceau, pour la peau, on préfère le ventre. Le crocodile se prélasse la journée et chasse la nuit, ses fragiles yeux ne supportant pas les rayons du soleil, d’où ses yeux toujours fermés. On dirait des statues de pierre, tant ils sont immobiles, même avec la  gueule grande ouverte.

        Ce sont des animaux à sang froid qui ont besoin de soleil pour réguler leur température, ainsi après avoir passé deux heures dans l’eau, ils se prélassent deux heures au soleil. Ils sont nourris de viande et de poissons, le crocodile ne mange qu’une fois par semaine et 1/10ème de son poids, Avec sa puissante mâchoire qui nous broierait en moins d’une seconde, le crocodile maintient sa 1ère  place au livre des  Guinness,

                              De retour dans le bus en direction du dernier hôtel au Vietnam : Chau Pho à Chau Doc, ville située à la frontière cambodgienne, Chû nous parle du trafic avec le Cambodge où les cigarettes et les pièces détachées des scooters y sont moins chères, tous les jours beaucoup de gens, les poches pleines, passent la frontière. Les jeux d’argent étant interdits au Vietnam, les Cambodgiens ont construit des casinos à la frontière,  incitant les vietnamiens à faire l’aller et le retour pour se divertir.

            Lors de la balade pédestre nocturne, je découvre en bordure de la rivière Chau Doc, des coques de bois, rudimentaires habitats des pêcheurs. L’esplanade est un lieu de promenade, de jeux pour les enfants. Là ce marchand ambulant  rentre chez lui en poussant sa charrette encore pleine de légumes.     

             A l’endroit où les deux rivières  Chau Doc et Bassac, se rejoignent,  a été construite une statue d’acier de 14 mètres, qui a couté près de 2 milliards de dongs. Représentant le poisson-chat basa, elle a une valeur symbolique énorme, car c’est grâce à celui-ci, pêché en quantité illimitée dans les eaux du delta du Mékong, parfois même sous les maisons-pilotis, que la région connaît une activité florissante.

    

              rond006  Jeudi 12 Décembre 2019

             7 heures.  Je suis déjà  sur l’embarcadère de la Cie Blue Croiser, son bateau rapide va en remontant le Mékong, m’ amener à Phnom Penh, capitale du Cambodge.  Le moment est émouvant, nous devons à présent quitter ce charmant jeune homme qui fut pour plusieurs d’entres-nous,  un véritable fils.

            Chû tu fus un rayon de soleil, attentionné, à l’écoute de chacun, anticipant les problèmes. Ta sincérité, ton  organisation sans faille et ta bienveillante écoute ont rendu ce séjour très agréable, sans oublier la croisière nocturne sur le fleuve Saigon, non prévue, mais inoubliable. Nous avoir fait connaître ta petite famille a été un moment fort. Tous, on te regrette déjà………

            Le bateau est parti… Depuis l’embarcadère, Chû agite son bras dans un au-revoir chargé d’émotions. D'ici quelques secondes il ne sera alors plus qu’un petit point.

             Adieu Chû !   

           Le responsable du bateau nous a fait remplir une fiche d’immigration et a récupéré les passeports. C’est lui qui  désormais, va s’occuper de nous pour les formalités.

               Le Mékong, ce fleuve de 4500 kms traverse plusieurs pays dont  le Vietnam.  70 millions de personnes vivent dans son bassin, 85% de ces gens gagnent leur vie en y pratiquant essentiellement la pêche, cette zone étant une des plus riches du monde. Depuis quelques décennies, la Chine et le Laos ont construit maints barrages, qui ont parfois cédé devant les pluies torrentielles, devenues, à cause du réchauffement climatique, trop fréquentes en Asie, entraînant glissements de terrain, villages engloutis, morts.

             Depuis le pont, j’aperçois des entrepôts, une jonque servant d’habitation, de beaux bateaux colorés, des carrelets, des pêcheurs accroupis dans leur petite barque à fond plat qui jettent leurs filets..  

             Voici un bac qui d’une rive à l’autre, transporte un véhicule et quelques piétons.

      


           De ci de là, de rudimentaires bâtiments de tôles construits sur pilotis en bordure du fleuve, parfois une haie de palmiers.

         

 

           Une heure après avoir quitté Chau Doc, voici la douane vietnamienne.
Celle-ci installée en bordure du fleuve, dans un bâtiment flottant est accessible en
empruntant une échelle.  Formalités rapides, vérification des empreintes, petit tampon et hop… on repart en direction des douanes cambodgiennes qu’on atteindra après  quelques minutes de navigation.           

           Celles-ci sont installées dans la petite ville de Khaor Samnor, la prise des empreintes est aléatoire, trop jeune, trop âgé ?....


    


           Visa en poche, passeports rendus.
          Bonjour Cambodge.
  

           Tout au long des rivages, j’aperçois des temples bouddhistes. La navigation pour rejoindre Phnom Penh dure encore 2 heures. A 60 kms de la capitale, nous passons sous un  très long pont (2.2km) à haubans. Financé et construit par le gouvernement japonais, sa construction durera de 2011 à 2015, il permet de relier Prey Veng, Svay Rieng et le Vietnam.  Les hautes constructions de la ville de Phnom Penh apparaîssent.


 

     

           Depuis Chau Doc, 6 heures se sont écoulées avec la remontée du fleuve et le passage des deux douanes. Nous faisons la connaissance de Bunthorn qui va nous faire découvrir les mythiques temples d’Angkor, ainsi que Phnom Penh, la capitale cambodgienne.

         Ce sont sur ces mots que se termine la 3ème partie de ce voyage à travers le Vietnam, j’espère que mon périple vous aura plu et c'est tout naturellement que je vous invite à m’accompagner à travers ce dernier  volet à la découverte d’un petit pan du Cambodge.

Suite, dernier volet