Centre artisanal d'Angkor 

                    Lundi 16 Décembre 2019.

             Et m’y voilà ! pour moi l’aube se lève  une dernière fois, sur le Cambodge. Du haut de ma fenêtre j’immortalise quelques uns de mes compagnons prenant leur petit-déjeuner, moi c’est fait ! Après une ultime photo, je boucle ma valise.

            Nous arrivons en peu de temps au Centre d’Artisanat du Cambodge. A l’entrée, un panneau indique sa date de création : 1992 et son évolution depuis cette date jusqu’à nos jours. Ce centre a pour vocation de réduire la pauvreté en proposant des formations gratuites aux jeunes, de préserver la culture cambodgienne et promouvoir l’héritage, de transmettre le savoir-faire cambodgien aux générations futures. De retour chez eux, ces jeunes pourront alors vivre de leurs savoirs nouvellement acquis.


            L’atelier que je m’apprête à découvrir est une magnanerie. La  visite commence par le jardin où sont alignés les muriers venant de différents pays. Dans cet atelier on peut y voir toutes les étapes de l’élevage des vers à soie, depuis l’accouplement qui dure douze heures suivi de la ponte puis de l’éclosion. Une feuille cartonnée nous présente un échantillonnage de ces diverses étapes.

            Dans la cooconnerie (lisez bien évidemment nursery) j’aperçois derrière des portes grillagées les paniers remplis de ces bébés à qui on a donné des feuilles coupées en menues morceaux, ils sont ainsi nourris pendant trois journées, puis survient une période de trois à quatre jours de jeune, c’est ensuite qu’ils se gavent de feuilles de murier en bavant de la soie pour fabriquer leurs cocons, dans lesquels ils s’enferment.

           47 jours plus tard, les ouvrières plongeront ceux-ci dans l’eau bouillante pour tuer les vers, puis en tireront le fil à soie, de 700m à 1500 mètres sans brisures, opération obligatoire avant que le papillon ne sorte de ce cocon, sinon c’est trop tard, triste sort que celui de ces inoffensifs vers  !... Leur ennemi mortel est, entre-autre la fourmi, alors pour l’éviter, les vers sont installés dans de petits bassins remplis d’eau.  

            Ces jeunes femmes travaillent de 7h à 17 h, avec une pause déjeuner.

   


           Nous pénétrons dans le vaste atelier « Préparation au tissage » C’est ici qu’une ouvrière plonge les mains dans une cuvette remplie de cocons morts, cuvette simplement posée sur des briques… elle en extrait le fil, tandis que d’autres actionnent avec leur pied d’imposantes machines de bois, celles-ci entraînant une roue, enroulent ce fil sur de gigantesques rouets, et enfin une autre qui l’embobine sur de  fines bobines.

           Le second atelier est « le tissage » Les ouvrières d’un doigté habile tissent, avec leur métier à bois, des coupons  qui serviront ensuite à faire des habits de confection, ou tout autre article de soie. Un panneau explique comporte porter le sampot, élément traditionnel fait d’un coupon de tissu de soie de 90 cms sur 180 cms qui peut être porté, selon la manière dont on l’enroule autour des hanches, façon jupe, ou façon pantalon.

           La visite se termine par un passage par la boutique. « Ici nous dit Bunthorn, vous pouvez acheter sans risques, il n’y a aucune contrefaçon, c’est du travail de qualité ».


 

   

           Et nous reprenons la route, d’ici Poipet, la frontière avec la Thaïlande il y a une centaine de kilomètres, « Pourquoi aller en Thaïlande ! » me direz-vous ! ça il faudrait le demander à l’organiseur du programme, la version qui paraîtrait la plus probable est qu’il ne doit pas y avoir de vol direct Siem-Reap-Paris, contrairement à Bangkok.

          Pendant ce trajet, Bunthorn nous parle de lui, il  nous raconte comment il a rencontré sa future femme, que ça s’est bien passé avec leurs parents, qu’il a dû payer pour le mariage (3000 dollars) frais incombant au garçon.  Il a trois filles, dont des jumelles, après avoir habité chez ses beaux-parents pendant deux ans, il a depuis, fait construire à coté de chez eux une maison, il va voir ses parents et leur présenter leurs petits-enfants, une à deux fois par an.

          Véritable contraste avec le Vietnam, pays cependant voisin, où la fille abandonne tous pour rejoindre la famille de son mari. Il nous parle également de son métier de guide, de sa formation, de son enseignement dans les écoles.

           Sur cette route de campagne, les rizières se succèdent, la route est rectiligne, Than peut s’arrêter sur les bas cotés, je l’ai enfin  mon buffle les pattes dans l’eau !... ne me manquait plus que le gamin dessus, et j’aurais pu illustrer un futur catalogue..

            La pause de la mi-matinée se fait chez un marchand de statues, j’aperçois énormément de sculptures de bouddhas,  de divinités hindouistes, de nagas, de pagodes, mais aussi d’un animal multicolore, le coq censé porter bonheur.

 

 

  

            Si l’entrée sur le territoire cambodgien sur le Mékong, m’avait paru assez simple, en sortir relève plutôt de la foire d’empoigne. Le bureau d’immigration où nous devons présenter nos passeports est tout petit, 20 à 25 m², nous nous répartissons sur 4 ou 5 files,  et nous attendons.(point N° 25 carte itinéraire)

        Lorsqu’arrive mon tour, ça ne se passe pas comme je l’aurais souhaité, le boitier pour recueillir les empreintes est trop haut, rendant très difficile la pose du pouce, notamment du gauche, et probablement à cause d’une paroi opaque, il faut se baisser pour savoir ce que le douanier veut du touriste.

       Est-il intrigué par mes nombreux visas ? toujours est-il qu’il me fait recommencer et l’index droit… et le pouce gauche… et encore l’index droit… et le majeur droit… et de nouveau le pouce gauche…..alors que j’ai vu devant moi certaines personnes tout juste présenter l’index droit… je commence intérieurement à m’énerver et me demande si son foutu appareil va finir par reconnaître mes empreintes…  J’y ai passé quatre fois plus de temps que les autres et ressort de ce bureau la bonne dernière….…  mes compagnons me charrient en me disant « Ils t’ont pris pour une terroriste » je  finis par me le demander !....


             Nous disons Adieu à Than, charmant jeune homme qui nous a accompagnés pendant quatre jours, et vérifions que nous n’avons rien laissés dans le car. C’est là que ça devient presque hallucinant, des hommes s’emparent de nos bagages et les entassent tant bien que mal dans des charrettes à bras. Ces garçons vont ainsi parcourir le bon kilomètre qui sépare les deux frontières, un no-man’s land en quelque sorte, tirant ces charrettes à bras, traînant pas loin de 500 kilos, ce sont eux qui vont présenter nos bagages aux douaniers, j’en suis effarée.  Plusieurs d’entres-nous expriment leur inquiétude quand à savoir leurs bagages laissés ainsi si longtemps sans surveillance, et qui plus est,  à la portée de n’importe quel quidam « On ne sait jamais » me disent-ils, ce qui, en l’occurrence, est vrai mais… !

  

           Mais c’est ainsi ! Passons maintenant à la séquence déjeuner, celui-ci se prend sous forme de buffet au restaurant du Casino de Poipet. Poipet est un poste-frontière située au Cambodge, sur le no man’land qui longe la frontière, se sont construits plus d’une demi-douzaine de casinos appartenant à des hommes d’affaires thaïlandais. La localité est particulièrement fréquentée, car les jeux de hasard étant illégaux en Thaïlande, nombreux ressortissants des deux pays viennent ici, en toute légalité et toute liberté, s’adonner à ces pratiques. Toute photo est interdite, même à l’intérieur du restaurant, ça ne rigole pas !..

          Adieu Bunthorn  c’est ici que nos chemins se séparent, tu vas retourner auprès des tiens, et nous on va continuer notre chemin.

          Pour entrer en Thaïlande, depuis le restaurant-casino, il va falloir marcher comme nos porteurs l’ont fait avant nous, pendant plus d’un kilomètre (sincèrement, j’ai un peu de compassion pour ces hommes, car on aurait très bien pu faire cette route traînant chacun notre valise à roulettes, c’est une route de ville, pas un chemin de randonnée !….)

          Si pour moi, l’entrée en Thaïlande est une simple formalité, fort heureusement ! le passage de la frontière est plus compliqué pour nos amis belges qui ont transporté un peu plus d’alcools qu’autorisé, leur valise est ouverte mais finalement ça passe, si besoin nous aurions « juré » que ces bouteilles étaient prévues pour arroser la fin du voyage…

          Il ne faut toutefois pas s’aventurer hors des sentiers battus car nous dit Bunthorn « Il y a encore beaucoup de mines à la frontière. »


Retour par Bangkok

            Chuphan Na Talang est à nous attendre, nous n’aurons même pas le temps de la connaître, car cette femme n’a comme seule consigne que de nous conduire à notre hôtel à Bangkok et nous assister lors des enregistrements demain à l’aéroport.

           Après  que chacun ait vérifié la présence de sa valise, elle nous fait monter dans un immense bus, très confortable mais à la climatisation intense que je n’arrive pas à baisser, malgré la fermeture de toutes les bouches d'aération. Cet air froid me provoque le dernier jour du voyage, une extinction complète de la voix et une laryngite, ça sera toubib à peine arrivée..Car contrairement au Nord du Vietnam où j'avais toujours un gilet avec moi, je trouve que depuis Ho Chi Minh Ville, c'est un encombrement bien inutile, ce qu'à l'instant je regrette, car il y en a pour plusieurs heures de route

    

           Bangkok, la capitale de la Thaïlande est à près de 300 kilomètres de Poipet, la campagne est la même qu’au Cambodge, beaucoup de rizières. Petit changement cependant, en Thaïlande on roule à gauche, volonté du roi Rama V (fin du 19ème siècle)  qui fut le premier souverain thaïlandais à visiter l’Europe, et plus particulièrement l’Angleterre, inspirée par ces cultures différentes, il décida d’importer des voitures anglaises qui avaient le volant à droite.

            J’ai la chance de pouvoir admirer un coucher de soleil sur l’eau des rizières, bien dommage que l’arrêt, même bref, ne soit pas prévu, toutefois trop dangereux sur cette route à grande circulation.

            Il fait nuit noire lorsque le bus arrive au Ma Hotel. Là encore, l’accueil se fait au pas de course, la réception ayant listé nos noms et numéros de passeports, un bon point pour cette agence « Images Travel »

            Dîner au restaurant de l’hôtel. Nous faisons nos adieux à Annie et Didier, ils ne rentrent pas avec nous à Paris, mais vont poursuivre une belle aventure en continuant sur Sydney. Après avoir passé les fêtes de fin d’année chez leur fils en Australie, ils ont l’intention de louer un Camping-car et de sillonner pendant encore quelques semaines ce superbe continent. Je leur souhaite  bon vent !

            Mardi 17 Décembre 2019.

           Départ de l’hôtel à 7 heures pour un décollage prévu à 11h30 depuis l’aéroport international de Suvarnabhumi. Mignonnes les hôtesses avec leur elfes sur la tête !

           J’embarque sur un Boeing 777-200 de la Compagnie Air-France. Les places sont  vraiment attribuées de façon aléatoire car nous sommes dispatchés un peu partout, les conjoints sont même parfois séparés.

          La traversée va être longue : 13 heures…. plus de 2h supplémentaires par rapport à l’aller.. 9900 kilomètres, une bonne trotte tout de même, d’autant que je tousse à rendre l’âme et que je suis incapable d’échanger, ne serait-ce que trois mots avec Mounir.  Le temps finit par passer et à 18h45 les lumières de l’aéroport Charles-de-Gaulle se dévoilent enfin !

           Au revoir Cécile,  mon binôme, Josette et Jean-Gil, amis niçois  Au-revoir Martine, Caroline, Annie, Chantal, Jean-Pierre, Mounir, Didier, Yannick.....

           Je me rapproche de Chantal et Yannick avec lesquels je vais poursuivre encore un peu mon périple. Décollage à 21h30 de Roissy pour une arrivée à 22h40 à Nantes. Dans l’aérogare, l’employé de l’Agence m’attend et me ramène à la maison où j’y retrouve Melvyn que sa nounou a ramené chez moi, en fin de journée.

            Fin d’un beau voyage qui fut agréable,  coloré et ensoleillé.


                   Mes impressions :

        Ce que j’ai aimé :w La compétence, la gentillesse et l’organisation du guide vietnamien Chu, offrant même parfois des petits bonus. Bunthorn, le guide cambodgien n’était pas non plus en reste. Tous les deux ont fait en sorte qu’aucun désagrément n’est venu contrarier ce séjour, grand merci à eux.w Les 24 heures en baie d’Along, vue non pas sous la brume, mais sous un soleil resplendissant w L’intimité de la maison familiale de ces dames âgées w Les impressionnants marchés, où les femmes vendent leurs produits à même le sol. w Le massage. w L’utilisation des audiophones, permettant une écoute de tout instant. w La très bonne ambiance du groupe, une bonne cohésion et une bonne entente.

        Ce que j’ai moins aimé : w La circulation trop dangereuse pour les piétons, passages protégés infranchissables, trottoirs envahis par les commerces ou les papiers gras. w Voir dans les marchés, la viande vendue à température ambiante. w Qu’à Hué, quoique logée au centre du quartier piétonnier, j’aurais aimé aller jusqu’à la rivière des parfums, jusqu’aux fortifications, tout ça était illuminés, ce n’était qu’à 2 kms, mais y aller seule est inconcevable ! w Qu’à Hoi An, joli cité de caractère classée à l’Unesco, l’hôtel en soit si éloigné w Le manque d’infos concernant la porte d’entrée dans le marché central de Phnom Penhn m’occasionnant une petite frayeur.

 

      Voila ! avec cette page le reportage  de mon voyage à travers le Vietnam et les temples d’Angkor est terminé, j’espère que celui-ci vous aura plu, peut-être donné envie d'y aller ! Ne partez pas sans visionner les 19 diaporamas, d’une centaine de photos chacun, consultables à partir du menu de gauche, ça serait dommage 

Au moment où je rédige cette ultime page, nous sommes hélas en pleine pandémie de coronavirus, et je suis dans l’incapacité de savoir QUAND et surtout SI ! je pourrais de nouveau profiter de ce qu’offre cette belle planète. Malgré les années qui passent, j’ai toujours la soif de découvrir encore et encore, toutefois pas au prix de ma santé, voir plus…..... espérons pour tous des jours meilleurs !

http://passionsvoyages.free.fr/accueil.htm

Un livre d’or est à votre disposition pour vos commentaires ou questions. Merci d’avance et bonne balade !

  Tam Biêt     Au Revoir !   

              Merci    

 

Fin