Mercredi 25
Septembre.
Flagstaff. Le petit déjeuner est servi dans une minuscule salle excentrée par rapport à l’hôtel, étant sur le bord de la route 66, nous le prenons en compagnie de quelques routiers, sur de minuscules tables, assis sur de très hauts tabourets. Au mur est peint le long ruban de cette mythique route.
Il nous faudra environ 45 mns pour rejoindre notre prochaine destination.
Emily met ce court laps de temps pour nous parler de l’Arizona. Cet état deviendra, en Février 1912, le 48ème des Etats-Unis, cédé par le Mexique, après la guerre américano-mexicaine. Cet état assez pauvre est surtout connu pour ses paysages désertiques, ses étés très chauds et ses hivers doux. D’après le gouvernement fédéral, l’Arizona ne compterait pas moins de 21 réserves indiennes, la plus importante est celle de la nation Navajo, tant en surface (62409km²) qu’en population (+ de 140 000).
Chaque état
des Etats-Unis a sa propre constitution, ce qui est obligatoire dans un, peut
ne pas l’être dans l’autre…
9h30,
nous arrivons à un étrange endroit : « Météor Crater » (Point 4 carte itinéraire) situé
à 35 miles au sud-est de Flagstaff. De la 40 ou … de la 66… nous prenons une
route à droite, en impasse.
Entrée obligée
par le « Visitor Center » Nous sommes tout d’abord invités à regarder
un film sous-titré « Impact, le Mystère de Météor Crater »
d’une dizaine de minutes qui nous fait partager la fureur explosive du voyage
de cette météorite dans l’atmosphère et sa collision au sol dans cette
partie de l’Arizona. Ce musée
a pour mission d’illustrer l’importance des phénomènes météoriques, avec comme
but de rendre plus compréhensible la formation des cratères et leur influence
sur notre existence.
Dans la salle principale, dans une vitrine est présenté un morceau de cette météorite.
Des escaliers (ou un ascenseur, au choix !) nous mènent à l’extérieur au bord de ce cratère.
Si vous avez l’intention d’en faire le tour, ce n’est possible qu’accompagné d’un guide, sinon à gauche du centre, deux courts sentiers mènent à deux plateformes panoramiques de différentes approches, la plus éloignée possède une longue-vue. Ce cratère qui n’est pas le seul sur la Terre est cependant le mieux conservé.
Ci-dessous, photo récupérée sur Wikipédia.
L’histoire
de Météor Crater, en quelques lignes : Il y a 50000 ans, à cet
endroit s’étendait une immense plaine recouverte de savane et peuplée de
mammouths. Du Nord un point brillant surgit rapidement comme un soleil ardent.
Se déplaçant à une vitesse d’environ 70000 K/heure (conclusion établie par le
scientifique Dr Shoemaker) une météorite d’environ 50 m de diamètre, de nickel
et de fer pesant des millions de tonnes frappa le sol suivant un angle de 80°. La
masse principale s’éclata tel un champignon atomique et s’éleva dans la stratosphère,
projetant des blocs de roche calcaire pesant plus de 30 tonnes sur une étendue
allant jusqu’à 260 km². (Environ 350 millions de tonnes de roches auraient été
ainsi déplacées par l’impact) La chaleur et le souffle engendrés par la collision
ont probablement détruit instantanément toute forme de vie dans un rayon de 4
kms.
Le fond
du cratère, d’un diamètre de 125 mètres se situe à 175m de profondeur
(l’équivalent d’un immeuble de 60 étages) La couronne
supérieure à une circonférence de 5 kms. L’intérieur pourrait contenir 20
terrains de football.
Dans un premier temps on pensa que le cratère était d’origine volcanique, mais cette explication était difficilement plausible, les plus proches terrains volcaniques étant situés 64 kms plus à l’Ouest. En 1902, un ingénieur des mines de Philadelphie, le Dr Barringer fut convaincu que le cratère résultait de l’impact d’un important objet métallique. Supposant que la météorite était encore enterrée, il acheta le domaine et fonda une société pour l’exploiter. Pendant 27 ans, il mena travail et recherche scientifique sans résultat, jusqu’en 1929, jour où le câble de sa foreuse se cassa à 419 m de profondeur… les finances épuisées, l’entreprise fut abandonnée, mais aujourd’hui sa famille en est restée propriétaire.
Plus tard
en 1960 la présence de coésite et de stishovite, des formes rares
et denses de silice, ne pouvant se rencontrer qu’aux endroits ou des minéraux
de quartz avaient été violemment choqués
suite à un impact, confirmèrent
l’hypothèse de Barringer. D’autres essais reprirent mais se heurtèrent toujours
à la dureté de la matière, aujourd’hui des mesures sont prises avec ondes
électriques et acoustiques, la conclusion des scientifiques est que la majeure
partie de la météorite fut pulvérisée lors de l’impact, et qu’il ne resterait
que 10% dans les entrailles de la terre.
Durant les années 1960, le cratère a servi de terrain d'entraînement aux astronautes du programme spatial « Apollo » devant participer aux missions sur la Lune. On y voit d’ailleurs une des capsules devant le musée.
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Nous déjeunons
à Holbrook, au « Butterfield Stage Steakhouse » Ce
restaurant se targue d’être sur le tracé de l’historique route 66, quoiqu’à
cet endroit, elle porte le nom de route 180.
Ce qui me frappe d’emblée, ce sont les décorations à pendre, un petit air de Noël.
Ce
restaurant a tout d’une ambiance Western, l’intérieur est disposé par tables en
bois de 4 séparées par une haute banquette, elle-même surmontée de cornes de
buffles. Roues de chariot, photos d’acteurs cow-boys, tout y est pour nous
replonger quelques années en arrière. Le plancher de bois est un peu usé par
les nombreux passages, mais le plus comique, enfin si on veut !.. Monique
et moi nous nous retrouvons assises sur un banc qui basculait, à chaque
mouvement de l’une ou de l’autre, nous nous trouvions projetées en avant, bon
moment de fou rire mais pas très commode pour apprécier le
repas.
Celui-ci
terminé, nous nous dirigeons toujours plus à l’Est vers « Petrified
Forest National Park » une étendue désertique conservant des arbres qui
furent ensevelis sous des cendres volcaniques. Cette page en version imprimable