* Jeudi 26 Septembre 2013 (suite)

Depuis le canyon de Chelly jusqu’à « Monument Valley » il y a encore !.... quelques « miles »  Aujourd’hui, les routes qui y mènent sont goudronnées, mais dans les années 40  ce n’étaient que des pistes de sable sillonnées par des ornières.

Pour nous faire passer le temps, Emily nous fait écouter un cd de Carlos Nakai, mais qui est Raymond Carlos Nakai ?...

Cet homme né en Arizona en 1946 est un flûtiste amérindien de la nation Navajo qui s’inspire des expressions des communautés autochtones et désire préserver son propre patrimoine amérindien.

En cadeau, un morceau d’à peine 3 minutes que personnellement je trouve joli « Shaman’s call » à moins que vous ne préfériez le second  « Dwelling In the garden » d’à peine 5 minutes.


                          

Stop…. nous y voilà !..... A peine sommes nous descendus du bus que nous prenons place dans deux 4/4 conduits par des chauffeurs navajos. Ces hommes, revêtus d’un sweat rouge illustré du nom de leur Compagnie (Monument Valley Tours) empruntent la « Valley  Scenic Drive » piste principale de 27 kms qui fait une boucle, obligatoire pour tout véhicule. (Point 7 carte itinéraire)




Plan de cette  "Scénic route"   téléchargeable :

Il est possible de visiter ce site en voiture particulière à condition de ne pas sortir de cette route balisée et de ne s’arrêter qu’aux points indiqués, car il ne faut pas l’oublier !... nous sommes en territoire privé, au centre d’une communauté d’indiens Navajos qui tiennent à préserver leurs traditions, leur langue, et surtout leur intimité.

Si vous êtes en individuel, il est possible, en vous adressant au « Visitor Center » de concocter un itinéraire plus personnalisé avec un guide officiellement autorisé par la tribu. Les Navajos proposent aussi des randonnées, organisent des balades à cheval hors des sentiers battus.

Le parc « Navajo Tribal Park » ouvert en 1958 est tenu par  les Navajos, qui y gèrent les infrastructures sur place, contrôlent les visites touristiques et assurent sa surveillance, afin que le site puisse être apprécié par ceux qui le découvre aujourd’hui et préservé pour ceux qui le visiteront The Merricksplus tard.


 

Les origines de Monument Valley : cette véritable curiosité géologique, l’un des paysages les plus prodigieux du Grand Ouest américain, située à la fois en Arizona et en Utah, appartenant au Plateau du Colorado, possède de nombreux monuments appelés « inselbergs » des flèches de grès impressionnantes, des roches de toutes formes. Ces hauts édifices qui mesurent aujourd’hui entre 120m et 370m de hauteur, résultent de l’érosion qui s’est exercée, pendant des millions d’années, sur un plateau de grès.

Le rongement progressif des couches tendres a permis au vent de sculpter dans la roche plus dure les aiguilles et les monolithes de ce désert rouge, couleur venant de  l’oxyde de fer et de manganèse. Le vent souffle, les dunes de sable se déplacent, les eaux gèlent, un rocher se fend et tombe, la terre est constamment en érosion. Peu de grands arbres poussent dans la vallée car il n’y a pas assez d’eau, il faut dire aussi que le climat y est chaud et sec.

 

    Voici « Monument Valley » terre mystérieuse d’une merveilleuse beauté où la nature y est fascinante. Cette région aujourd’hui occupée par des tribus indiennes : les Navajos qui ont remplacé leurs chariots à roue aux rayons de bois par des camionnettes, est un des endroits dont l’homme blanc n’a pas voulu, des terres arides jugées sans valeur. Cette terre sacrée pour les Navajos symbolise la résistance des peuples amérindiens, ils y vivent de l’élevage du mouton et du tissage de la laine.

Nous visitons maintenant ces mêmes terres avec plaisir, photographions ces couleurs vives. La Monument valley, qui était le seul abri pour ces familles et leur bétail, est devenue maintenant un attrait pour des touristes américains ou étrangers, des équipes de Hollywood, des journalistes et d’innombrables photographes. Les visites sont estimées aujourd’hui à 500 000 personnes par an.

Ce tourisme offre aux Navajos locaux, la capacité de vivre et de subvenir aux besoins de leurs familles dans leur terre chérie. Avec cet argent un guide aide à nourrir plusieurs familles.

 

L’histoire de Monument Valley en quelques lignes : Au temps de la préhistoire, les chasseurs venaient ici poursuivre les mammouths laineux.  Plus tard les Anasazis s’y installent  mais désertent la région au  13ème siècle. Puis les Navajos vinrent entre le 15ème et le 18ème, ces indiens serviront d’esclaves sous la domination mexicaine.

En 1863, les « Tuniques bleues » (soldats du gouvernement) décidèrent de débarrasser la région de ces « peaux-rouges » Sous le commandement de Kit Carson, on brûla les cultures, détruisit les villages, 8000 indiens furent ainsi déportés loin de chez eux, ça ne sera qu’en 1933 qu’ils reçurent l’autorisation de retourner vers leurs terres natales, non pas dans un pays libre, mais dans une réserve qui leur est aujourd’hui définitivement attribuée.

 


Harry Goulding établi dans la vallée depuis 1923 s’en fit l’ambassadeur auprès des sociétés cinématographiques,il envoya des photos des lieux à John Ford, c’est ainsi qu’y fut tournée “La Chevauchée Fantastique” en 1939 avec un jeune acteur : John Wayne, sept autres films suivront dans la foulée, les cinéastes mettant de coté leurs décors artificiels pour réaliser des films sur place, au milieu de paysages authentiques. Aujourd’hui on compte près de 60 films et publicités (les cigarettes Malboro en feront leur emblême dans les années 1960) qui y furent tournés.

Goulding qui avait une très grande estime pour les Navajos, fit construire le poste de troc (Goulding’s Trading - 1928), ainsi qu’un hôpital moderne, dans les années 1960. 

 

       


Autrefois les Navajos apportaient leur laine au Goulding’s Trading pour se procurer les articles et denrées dont ils avaient besoin, de nos jours ils sont en mesure de transporter cette laine dans une grande ville, avec leur camionnette.

Ils vivent de la terre, selon des règles et à un rythme qui leur sont propres. C’est ainsi qu’ils ont décidé de se priver de l’électricité, de l’eau courante et de magasins. Ils doivent se rendre dans les montagnes pour chercher du bois pour le chauffage et construire leurs huttes, conduire des douzaines de kilomètres sur des routes non-goudronnées pour emmener leurs enfant à l’arrêt du car scolaire, faire leurs courses, aller au travail ou recevoir des soins médicaux, car les grandes villes sont très loin.

Grâce à “Retour vers le futur lll” sorti en 1990, Monument Valley est devenue pour tout le monde le symbole de l’Ouest Américain.

 

Et c’est parti !.... “Aujourd’hui il y a beaucoup de vent, le sable va voler, protégez votre bouche et vos yeux” nous dit Emilie, c’est affublés de mouchoirs, de foulards, ou d’écharpes sur le visage que nous partons à la découverte de  ce paysage unique. Prendre des photos en roulant est pratiquement impossible, trop  secoués   sur ces pistes pleines d’ornières, dangereux aussi d’exposer les objectifs à ce sable qui s’incruste.

Ces formations ont fait fantasmer l’homme qui, très imaginatif, leur a donné quelques noms  comme “Totem Pole” et “Ye’’ii Bichaii” selon les indiens,  “ The Mittens and Merrick Buttes” “ Elephant Butte” “The Three Sister” “John Ford’s Point” “ “The king on his trone” (le roi sur son trône) “ “The Stagecoach” (la diligence)..... pour l’homme blanc.


Notre premier arrêt sera devant “The Mittens” traduisez “les Moufles” un des endroits les plus photographiés de cette vallée, aussi nous n’y résistons pas, ça sera là !.. notre première photo de groupe.



       Voici “ Merrick Buttes” une énorme roche de forbe cubique. A “Ford’s Point” sont installés plusieurs kiosques de vente de bijoux artisanaux, c’est de là que le cinéaste John Ford aimait installer sa caméra pour filmer un Navajo à cheval ou le héros d’un western.   Tout à coté, un point photo :une petite
entreprise propose moyennant quelques dollars de photographier un  cow-boy appelé ici “John Wayne Navaro” celui-ci fier sur son cheval, revêtu de l’incontournable chemise rouge, le lasso à l’épaule, va  lentement jusqu’au rebord du promontoire. 


       Wouah, l’image !.... Sacrée chance, il paraît que ce cavalier ne fait ce va-et-vient qu’une fois par heure... alors vu le temps qu’on y a passé, c’est encore plus une ...sacrée chance ... Nous en profitons, en usons tous,   on ne boude pas notre plaisir même si c’est d’assez loin et qu’il n’est resté en place qu’une à deux minutes. Pauvre  cow-boy qui  a bien du mal à tenir son chapeau, tant il y a de vent !.... les photos aussi s’en ressentent avec ce brouillard de sable...

Ci-dessous, pour mon  plaisir, et j'espère le vôtre !... une petite photo montage..

 

 

   

     

Nos chauffeurs nous mènent au pied d’une immense roche, probablement à l’extrémité de la scenic route où deux grandes tables et un grill nous tendent les bras, vous l’avez deviné, c’est un déjeuner pique-nique. Ce sont toujours eux qui font griller la viande, et comme à la cantine on attend notre tour en file indienne (sans jeu de mots !) après s’être servis en salades, pour avoir un bifteak saignant ou bien cuit, avec comme accompagnement : du sable bien rouge... mais aussi des haricots.

Les employés Navajos nous surveillent du coin de l’oeil lorsque nous débarrassons : restes de nourriture dans ce sac, couverts là, assiettes en plastique dans un autre, on voit qu’ils tiennent à la propreté de leur environnement, et ça peut se comprendre.

 

 

Au retour, un seul arrêt : “The Thumb”, près de “Camel Butte” voulant dire “Le pouce “ la roche saillante près de la “butte du chameau ”.  Le soleil n’est plus à notre avantage,   dommage ! De plus, sur le retour on essuie une véritable tempête de sable, c’est presque impossible de lever le nez !....

 

Comme c’est souvent dans le cas de visite de lieux si intéressants, nous estimons avoir traversé la vallée trop vite, nous aurions aimé nous arrêter à tous les points de vue, notamment au “Three Sisters” que j’arrive à photographier, tant bien que mal, mais il faut bien se raisonner, les guides navajos ont eu commande d'un tour d'une durée spécifique, nous devons respecter ces horaires et le travail de ces hommes.


Emily aura a coeur de toujours bien tenir son planning, et nous lui en avons été reconnaissants.  

      Cette “scenic route” qui porte bien son nom, nous a permis, malgré tout, de voir l’essentiel de “Monument Valley ” N'en déplaise aux détracteurs des Tours Opérator, car même si ce fut rapide, nous avons donné notre obole, en faisant travailler les Navajos : guides et nourriture.

       Au revoir “Monument Valley”  nous te quittons avec regret, mais emportons avec nous des images pleins les cartes et pleins les yeux.

       Kenny prend maintenant la 98 en direction de l’Ouest, notre prochaine destination étant “ le lac Powell“ et “Antelop Canyon” près de Page.

Pendant le long trajet, Emily nous raconte une jolie légende à propos d’un ours, d’un coyotte d’un aigle et d’un colibri, l’ours et le coyotte en voulant voler un fruit dans un arbre furent punis par le grand esprit qui jeta sa grande cape noire sur la voie lactée. Pour se faire pardonner l’ours et le coyotte grimpèrent tour à tour sur la colline pour tenter d’attraper cette cape en vain.... puis l’aigle s’envola vers le ciel tant qu’il le pût, mais en vain... Le colibri vola, vola jusqu’à son dernier souffle et perça cette cape de nombreux trous, avec son petit bec, le grand esprit ému par le sacrifice de ce petit colibri laissera, la nuit,  sa cape percée. Voici selon les amérindiens, l’origine des étoiles, joli et touchant, non ?....

Puis, histoire de nous remettre les pieds sur terre.... elle nous propose un film “Retour vers le futur lll” sorti en 1990, dont les scènes de western ont été tournées dans la “Monument Valley” (désolée pour les possibles secondes de publicité, avant et...après la vidéo !...)




Plus on s’approche de Page, plus le ciel est menaçant, et le vent souffle fort, conséquence : le survol du lac Powell prévu en fin d’après-midi est reporté à demain matin.  Bonne initiative, mais pourvu que demain !..   bon, pas de pessimiste, on n’y est pas rendus à demain matin.


     Ayant un peu de temps avant le dîner, Emily nous emmène voir le “Glen Canyon Dam”  .Kenny nous dépose d’un coté de “Glen Canyon Bridge” nous le retrouverons sur un parking de l’autre coté. Cette promenade sur ce pont métallique ancré dans la roche rouge des rives du Colorado est une vraie merveille, d’un coté le Glen Canyon, de l’autre, un barrage, même si au-dessus de nous planent de gros, très gros vilains nuages noirs. 

     (Ci-contre, vue aérienne récupérée sur la toile....)

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              Le diaporama      Lac Powell