ð Suite du Samedi 17 Janvier 2009. (Point N° 5 carte itinéraire)
Nous passons la rivière Tugela qui marque
l'entrée dans le Zoulouland, le fief traditionnel du peuple zoulou. Ces
derniers représentent l'une des communautés ethniques noires les plus
importantes d'Afrique du Sud. u Shakaland, près
d’Eshowe, niché dans une jolie vallée à 170 kms au Nord de Durban est un
authentique village zoulou reconstitué en 1984 pour les besoins d’un téléfilm
sud-africain « Shaka-Zulu » consacré à Chaka, premier roi des
Zoulous. Au lieu de détruire les installations, ce village représentant le
kraal de Ngakona le père du roi légendaire, fut conservé. Trois ans plus
tard, la grande chaîne hôtelière Protéa le racheta, fit construire des lodges,
tout en maintenant le village à coté. Les huttes circulaires traditionnelles se détachent au milieu de
magnifiques vallons, rappelant les monts d'Auvergne. Nous avions pourtant bien répété nos « Sawubona » et nos « Unjani ? », mais les
villageois nous ont pris de vitesse, nous accueillant avec grands égards avec
des « Bonjour, comment ça va ? » Dès notre arrivée nous
nous dirigeons vers l’immense salle de restaurant pour y déjeuner, de la
terrasse de celle-ci, la vue est magnifique sur les collines.
Après celui-ci, un jeune homme du
village, qui n’arrêtera pas de se marrer.... va nous guider à travers les diverses
étapes de la vie quotidienne des villageois.
Pour mieux comprendre l’histoire et
l’origine de ce peuple, voici un historique aussi bref que possible de sa
fondation par le guerrier Chaka, histoire passionnante d’un destin
extraordinaire.
A la mort de son père,
puis celle de Sigujana, son demi-frère assassiné, il prendra le pouvoir,
tout en continuant de combattre pour Dingiswayo. Après l’assassinat de
ce dernier, il sera élu au titre de chef souverain. S’ensuit une période de
grande souveraineté, il modèle son peuple, réorganise l’armée en bouleversant
ses structures traditionnelles, introduit le service militaire. Il mène une
guerre totale et utilise la tactique de la terre brûlée grâce à des régiments
spéciaux, sème la terreur dans les tribus voisines. Il va remplacer la lance
par l’assegaï, une courte sagaie permettant un assaut corps à corps. En 10 ans, Chaka est à
la tête d’un véritable empire dans le Natal. Mais c’est au détriment de son
peuple sur lequel il exerce un pouvoir tyrannique, les vieillards des peuples
vaincus sont supprimés, les femmes et les jeunes incorporés, les jeunes ont la
vie sauve à condition de s’enrouler dans les régiments spéciaux, d’abandonner
leur nom et leur langue, de devenir de véritables Zoulous. Trois de ses
généraux le quittent. Son déclin commencera avec le début de sa tyrannie, qui
lui valut l’opposition de son propre peuple. A la mort de sa mère en 1827,
Chaka fit exécuter plus de 7000 personnes et interdit aux gens mariés de vivre
ensemble. Il mourra en 1828, probablement poignardé par ses
deux demi-frères, à la suite d’un complot. Il fut un conquérant et un despote,
un chef charismatique, un stratège et un organisateur de génie, comme Napoléon
à qui il est parfois comparé du fait de sa soif de conquête, ses batailles
furent sanglantes. Il se sera beaucoup battu contre les Blancs, ces derniers le
considéraient comme un tyran barbare. Pour les Zoulous, il est un personnage
semi-légendaire, un fabuleux guerrier auquel on a toute fierté. (histoire narrée
par Béatrice et peaufinée... par Wikipédia) u Introduction
à la culture zoulou ð La visite
guidée débute par une présentation audiovisuelle de 12 mns sur
la vie de Chaka le zoulou. ð Voilà un simple
tas de cailloux qui d’après notre guide a son
importance ..... vous prenez un caillou au sol et vous lancer celui-ci sur le
tas, s’il reste ð Une grande
maquette du village a été réalisée pour
faciliter l’explication de ces habitats, le village regroupe à l’intérieur
d’une enceinte circulaire plusieurs huttes ayant la forme de ruches, autour
d’un enclos où le bétail passe la nuit. La plus grande est celle de la
grand-mère, qui tient un rôle prépondérant dans la vie du village, juste à coté
celle du chef de famille, puis de part et d’autre du centre du village, celles
de ses différentes épouses, qui en a parfois jusqu’à six.... A l’entrée du village, sur la
gauche la hutte des filles, à droite celle des garçons, prêts à défendre le
village si besoin. Le stockage du grain se
faisait dans des huttes sur pilotis pour protéger le maïs et le sorgho des
rongeurs. La majeure partie des Zoulous aujourd’hui sont cultivateurs. La
grande richesse du village c’est le bétail. C’est la famille du marié qui offre
la dot à celle de la mariée, en têtes de bétail. Pour avoir une femme, il faut
posséder 11 vaches. ð Voici l’entrée du village,
celle-ci est surprenante ! Nous devons « crier » pour nous annoncer,
c’est vrai que la sonnette n’était pas encore inventée... è La maison du
devin. Chez le peuple zoulou, on lui accorde une importance capitale.
A partir de divination, de consultation de fines herbes, il peut guérir toutes
sortes de maladies, rétablir le bon ordre social et aplanir les difficultés
spirituelles. On devient devin après avoir été apprenti-devin. Parfois, le
sacrifice rituel d’un animal est nécessaire, le sang étant censé établir un
lien entre les ancêtres et le devin. è La maison de la
grand-mère, nous y pénétrons, les hommes d’abord à droite,
les femmes ensuite à gauche, grande hutte, mais véritable fournaise à
l’intérieur.... è Une jeune
femme, le visage recouvert de terre rouge pour se protéger des rayons du
soleil, tresse des passoires avec des herbes
séchées, passoires qui serviront à filtrer la bière, elle peut aussi s’adonner
à la vannerie. è Le chef
Malinga nous mime l’art de la guerre et comment
les Zoulous combattaient leurs adversaires avec la nouvelle assegaï. è Deux jeunes
garçons tannent des peaux, elles serviront à recouvrir
les boucliers.
è Les huttes sont
recouvertes d’herbes tressées sur une armature de branchages. è Quatre
jeunes filles démontrent comment elles portent
de l’eau, la cruche sur la tête. è Ici, c’est
une jeune femme qui écrase du maïs et pour
finir, on nous fait asseoir sur des troncs d’arbre, les hommes à droite, les
femmes à gauche ..... et
è le Chef,
assisté de sa femme nous propose sa bière, il sera le
premier à goûter, geste symbolique.... ou pour prouver que son breuvage est
consommable Chez les Zoulous, la
polygamie est toujours d’actualité. Notre jeune guide nous fait un résumé, sans
doute romancé, des conditions de vie de ces femmes, le lit devait toujours être
prêt, les femmes aussi...au cas où leur mari viendrait à passer. Celui-ci
installé, la femme devait faire attention de ne pas réveiller les enfants qui
dorment tout à coté, quitte à ramper jusqu’à ce lit conjugal..... L’artisanat est très présent,
avec la confection de vanneries, de colliers de graines séchées, avec parfois
des perles de verre.
A l’arrivée à l’hôtel, un zoulou (touristique) monnaie son
image...... Notre hôtel : Le « Protea Hotel Hluhluwe &
Safaris » possède un intéressant magasin de souvenirs, ses murs sont
joliment carrelés avec des dessins représentant quelques uns des grand animaux
de la savane. Derrière le restaurant, une piscine,
au bord de celle-ci un énorme acacia, communément appelé « arbre à
fièvre » par les populations africaines, cet acacia, parfois pourvu
d’épines doit son appellation du fait que les voyageurs qui s’arrêtaient
dessous devenaient rapidement fiévreux, ils lui en ont attribué la
responsabilité, alors que cette fièvre venait du fait que cet arbre pousse dans
les zones de savanes humides, lieu de prolifération des moustiques. Je vous invite, à suivre la suite du reportage de notre voyage
en Afrique du Sud, demain donc, safari au petit matin dans la réserve animalière
de Hluhluwe.
La route est bordée de champs de
canne à sucre, celle-ci se cultive toute l’année. Le Zouzouland est une région assez fertile,
on y cultive aussi des agrumes,
pour protéger ceux-ci du vent, une rangée de très grands arbres est plantée à coté.
Aujourd’hui,
ouvert au public, on peut y déjeuner, passer la nuit dans une hutte en forme de
ruche, visiter le village, assister au mode de vie des zoulous, connaître leurs
rites et coutumes, la signification de leurs vêtements et ornements, assister à
une démonstration de leur technique de combat, et goûter de leur bière
fabriquée artisanalement, tout un programme
Chaka est né en
1787 d’une union illégitime entre Nandi, princesse Langeni, et Ngakona,
chef du clan des Zoulous. Considéré comme bâtard, rejeté et humilié par son
père, maltraité par ses camarades, il s’endurcira et aura une soif de
vengeance. Sa mère répudiée choisira de fuir chez les Qwabe. Chaka ne
s’entendant pas avec les membres de cette famille s’engage dans l’armée de Dingiswayo.
Doué d’une
force
physique et d’une endurance prodigieuse, il excelle au combat et devient
rapidement un guerrier remarquable.
en haut vous
êtes chanceux, s’il retombe..
c’est que
vous êtes malchanceux ! à éviter...si vous êtes superstitieux !
è Une femme
mariée nous démontre comment elle prépare la
bière avec du sorgho, qui après fermentation, est filtrée dans de
longues passoires en herbes tressées.
....
La visite de ce village traditionnel fut très intéressante, un
moment de pur bonheur, malgré les quelques gouttes de pluie qui n’ont fait que
menacer en début de visite. Nous quittons ce lieu chargé d’histoire et nous
dirigeons vers Hluhluwe, à 150 kms au Nord où demain nous ferons un safari dans
la réserve animalière.
Après dîner,
la soirée se terminera par un spectacle de danses traditionnelles zoulous,
dommage que le lieu où ils évoluent n’est pas très éclairé.... Mauvaise
surprise, au moment d’aller se coucher, on est derrière les portes de l’hôtel, consternés
car il
pleut des cordes, un peu inquiétant pour le safari du lendemain, reste à
souhaiter que ce n’est qu’un orage et que celui-ci ne dure que le temps de le
dire...