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               ð Dimanche 5 Septembre 2010.

 

     Nuit devant la gare de Bergun tranquille. La route qui s'annonce maintenant m’angoisse : le franchissement du col de l’Albula, j’ai oui dire qu’il y avait des passages sous pont limités à 3,30m, mais surtout un tronçon de 80 mètres limité à 2,30m de large, ça sera chaud, chaud. Cette route, interdite aux camions, est effectivement petite et sinueuse, mais finalement bien faisable en camping-car, on a vu pire ! Malgré les panneaux d’interdiction bien en place, nous ne trouverons pas ce passage limité, la route a peut-être été élargie suite aux éboulements de l’été dernier ?

     Le tronçon Bergun-Preda est dominé par les ouvrages d’art cités hier, les viaducs de pierre ne sont visibles qu’à leur approche, quasiment enfouis au milieu de ces immenses sapins. On passe avec précaution dessous.

     Pause de 10 minutes, mais j’ai dû mal calculer l’heure où les trains devraient y passer, bon ! on ne va pas rester là à les attendre, on continue vers le col. Dès que les premiers flocons recouvrent le bitume, cette route est fermée à la circulation et devient une importante piste de luge, le train servant de remonte……luge. Ingénieux

     Peu après Preda, sur la droite, le lac de Palpuogna, magnifique lac alpin, situé à 1918 mètres, dans le canton des Grisons, aux eaux étonnamment vertes. Photos prises en roulant, impossibilité de se stationner sur ses rives.

      Le col de l'Albula, 2132 mètres.  (point 11)

          Le thermomètre affiche 6°, beaucoup de stands sont en cours d’installation, il y a une manifestation « Ensemble pour la santé » une sorte de téléthon. En redescendant le val d’Alvra nous croisons une foule impressionnante de cyclistes, notamment des femmes…. bravo Mesdames. En bas de celui-ci des barrières empêchent les véhicules de monter, on nous laisse passer, il y a fort à parier que la route du col est fermée provisoirement, c’eût été dommage !

     Nous prenons  à gauche   la route de la Haute-Engadine, puis à droite le Pass dal Fuorn (2149m) et  le Val Müstair, cette région se trouve à l’extrémité orientale des Alpes suisses, aux confins du Tyrol, région magnifique, la traversée de Santa Maria petit village avant Mustair est ardue, la rue unique est si étroite. 

 


 

      è Müstair, (point 11) a proximité immédiate de la frontière italienne, un peu à l’écart du monde dans le Val Müstair, canton des Grisons. On y parle romanche, les 1700 habitants vivent aujourd’hui essentiellement du tourisme, grâce au couvent bénédictin St Jean construit en 780. Ses fresques du 9ème ainsi que ses peintures des 12ème et 13ème continuent à influencer la vie monacale actuelle, encore fervente.   

      L'église, flanquée de son clocher, et la tour Planta, avec ses créneaux, forment l'image la plus caractéristique du village. Cette tour bâtie en 957 abrite aujourd’hui un musée que l’on peut visiter

     Déjeuner sur le parking du couvent.  

     Selon la légende, Charlemagne, de retour de son intronisation en 774, aurait survécu à une tempête de neige dans la région, c’était l’apogée du christianisme, il aurait alors fait ériger le couvent de Saint-Jean en signe de reconnaissance, depuis une statue à son effigie se dresse fièrement à coté du crucifix.

         Du temps de cet empereur, le couvent servait de poste d’observation et  défendait le territoire contre les infidèles. La richesse de ce lieu, notamment les remarquables fresques romanes du 12ème siècle, découvertes à la fin du 19ème et restaurées milieu du 20ème, lui a valu d'être inscrit au patrimoine mondial de l'humanité en 1983.    

      L’église est en entrée libre. Les fresques et les peintures recouvrent une bonne partie des murs, ici une croix grecque entourée du Christ, de la Vierge, des Evangélistes, des guirlandes rubanées entourent les scènes, là ce sont 20 scènes qui racontent l’histoire du roi David. Dans la nef, une magnifique illustration de la décapitation de St Jean Baptiste. 48 illustrent la vie de Jésus, d’autres plus détériorées semblent traiter du martyr des apôtres.     On peut voir aussi la fuite en Egypte, la bénédiction des enfants, les tourments de l’Enfer… Un vaste panorama concerne le Jugement dernier….

      Couvent masculin à l’origine, aujourd’hui douze bénédictines y vivent, prient et travaillent dans un silence contemplatif selon la règle de st Benoît. Cependant elles ouvriraient les portes de leur couvent et de leur maison d’hôte aux personnes désirant les visiter. 

      La Fondation Pro Kloster St. Johann à Müstair s’active depuis les années 60 pour que le couvent soit restauré de manière continue et systématique.

*                  Notre séjour ensoleillé en Suisse se termine, avant de rejoindre le Tyrol autrichien, nous devons franchir la frontière italienne. S’accrochant sur les pentes vallonnées,  les agriculteurs s’activent à la tâche, coupent le foin, tandis que les femmes munies de larges râteaux, ratissent…. pourquoi un dimanche ? nous espérons que ce n’est pas la météo qui leur fait peur. La S40 longe deux grands lacs avant d’arriver au poste frontalier 40 kms plus loin : Passo di Resia. (1500m). De là nous rejoindrons la route alpine de la Silvretta.

*       

           Si je devais résumer ces six jours passés en Suisse en quelques mots, je dirais que nous y avons trouvé des gens charmants, polis. Le pays est superbe, montagneux, aéré, vallonné, les maisons avec les balcons fleuris contribuent à l’embellissement, dommage que ce ne soit qu’avec des géraniums-lierre rouge, aucune diversité de couleurs. Les parkings sont tous à parcmètre, même dans les centres des plus petits villages. On trouve des grandes surfaces importantes, le coût de la nourriture m’a paru légèrement inférieure à la France. Mauvais point, les parkings des sites touristiques sont interdits de nuit, il faut chercher le petit village à coté, plus hospitalier. Le gas oil, budget important pour tout camping-cariste, était à ±1,75 Frs (±1,37 € variable selon le cours pratiqué)

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         Route alpine de la Silvretta