L’almabtrieb de

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                    *  Samedi 18 Septembre.

v Reith im Alpbachtal. Petit village situé à une cinquantaine de kilomètres au Nord-Est d’Innsbrück, pas très loin de Rattenberg, la cité du verre. Nous avons trouvé à nous stationner sur le parking du téléphérique (point A) Je rappelle ce petit conseil : s’installer tout au fond de celui-ci, car almabtrieb oblige, ce parking est plutôt très agité de 8 heures du matin à près de minuit.




Alors que depuis trois jours il commençait systématiquement à pleuvoir en fin de soirée, et bien souvent une partie de la nuit, là rien ! pas une goutte depuis la visite du village d’Alpbach. Reith im Alpbachtal a une sacrée chance à moins que ça ne soit nous qui continuons à en profiter…. le soleil boudera toute la journée, mais ne tombera pas en morceaux….

Il est à peine 8 heures, les premiers cars de tourisme arrivent remplissant très rapidement le parking, c’est alors une noria de bus qui s’arrêtent sous notre nez, déversent leur flot de touristes, ils iront ensuite se ranger je me demande bien où ! nous en avons estimé au moins 50, dont près du tiers de français… ça va faire du monde tout ça dans les rues…

On ne croyait pas si bien dire ! ce village n’est constitué que de deux rues en forme de L, et dès 1O heures du matin, ce sont déjà plusieurs milliers de personnes qui s’agglutinent sur environ 3OO m. (point B et C) En bas de la rue, on entend des claquements, curieuse je tente une approche, mais je dois me rendre à l’évidence, c’est mission impossible, la foule forme un mur infranchissable, et dire qu’on ne sait même pas par où les vaches vont surgir, cette fois on n’arrivera pas à aller au-devant !


A

lmabtrieb, mot allemand qui, dans les régions alpines signifie alm= alpage et abtrieb = descente.  Les bergers redescendent les vaches des alpages à la fin de la saison estivale, et les remettent aux propriétaires qui leur feront passer l’hiver dans les étables. La date de cette transhumance est déterminée par la venue des premiers froids et se situe, selon les régions, entre la mi-septembre et la mi-octobre.

     Si la saison en alpage s’est déroulée sans accident mortel pour les hommes et le bétail, on décore les troupeaux et leur retour festif dans la vallée est l’occasion d’une fête qui marque la fin de la saison, accompagnée de musique, de dégustation de spécialités culinaires. Fête aujourd’hui devenue attraction touristique (et l’occasion de franches beuveries)


     On utilise pour décorer les vaches des couronnes tressées avec des fleurs typiques, mais aussi des rubans et des fleurs en tissu ou en papier.  La vache maîtresse, appelée aussi « la reine » est particulièrement richement décorée, sa couronne est souvent aussi complétée d’une croix, symbole de protection divine, c’est elle qui mène le troupeau dans la vallée.   La décoration peut également comprendre des grelots, des cloches (clarines et sonnailles) pour éloigner les mauvais esprits.  (extrait source Wikipédia)

 

Un bruit de  fanfare parvient à nos oreilles, elle arrive vers nous, parcourt ces deux rues et va s’installer sur un podium, nous la suivons et devant un verre de schnaps, un bock de bière ou tout simplement un coca, nous commençons à profiter du spectacle.

    

 

L’heure d’arrivée des belles demoiselles décorées est difficile à prévoir, certaines vont plus vite que d’autres, nous essayons dans la langue de Shakespeare d’en savoir un peu plus auprès des autorités locales, elles devraient être là dans les 12h30, il est un peu plus de 11 heures, il va falloir faire fiça à déjeuner !

Elles vont arriver par intermittence, à leur cadence, jusqu’aux environs de 15 heures, nous parviendrons à les voir mais pour prendre des photos de face, mission quasi-impossible, les spectateurs les plus osés se mettant au milieu de la route.


 

   

 



Ces réjouissances pour le retour du bétail des alpages, font l’objet d’un spectacle difficilement explicable, tant c’est important. Six orchestres sont répartis le long de ces deux petites rues, sans oublier les claqueurs de fouets et les sonneurs de cor alpin qui tous les 20 mètres et toute la journée, font leur petite démonstration.


 



         

 

Quelques français venus en Voyage Organisé nous confient qu’ils doivent repartir vers 15 heures, nous comptons sur ces départs importants pour pouvoir enfin….. profiter de la fête….

Un peu partout, les villageois font revivre des anciens métiers : rémouleur, confectionneur de pantoufles, fileuse au rouet, cardeuse, chapelière, vannier, sculpteur sur bois, brodeur au tuyau de plume, peintre sur verre ……

   

    

  

Sont présents aussi des boutiques d’artisanat, des stands de nourriture (Kiachl, beignets, boulettes, Prügeltorte) de boissons, des marchés paysans.

Vous ne vous êtes pas déjà précipités sur « google » pour savoir ce qu’était un « Kiachl » ou un « Prügeltorte » ?  Allez, je vais vous faire saliver… le « Kiachl » est une sorte de beignet avec un fond, ce fond est rempli de baies de canneberges, sorte d’airelles, quant au « Prügeltorte » j’avoue que de voir sa préparation m’a un peu déconcertée, une dame en faisait sur le terrain, mais voila « no speak autrichien » !



Le « Prügeltorte » ou « gâteau-gourdin » est une spécialité de la vallée tyrolienne de Brandenberg, la pâte est celle d’un « quatre-quarts » mais la caractéristique particulière de ce « gâteau d’arbre » est la cuisson, un feu ouvert, devant ce feu un rouleau recouvert de papier cuisson, avec une manivelle. La pâte est appliquée sur le rouleau, couche par couche jusqu’à l’obtention d’une belle surface marron avec des pics caractéristiques, cette cuisson peut demander des heures…... Ce gâteau est fréquemment confectionné pour des mariages, des baptêmes, il peut aussi être placé sur une table avec des fleurs.




La musique… le schnaps… la bière… tout coule à flot……. quant aux vaches, après ce passage bruyant parmi la foule excitée, elles profitent d’un repos bien mérité dans les champs ça et là.

 

En fin d’après-midi de retour au CC, je finis  les cartes postales, lorsque je redescendrais dans le village vers 19 heures pour les poster, celui-ci s’est vidé, ne restent que des « jeunes » Les boutiques du marché et d’artisanat sont démontées, prêtes à être chargées sur un camion par les employés de la ville.  Je suis vraiment impressionnée  par cette immense logistique si vite mise en place, mais aussi si vite désinstallée.

Depuis plus de 27 ans, Reith in Alpbach propose cet almabtrieb deux samedis de l’automne, en 2010 ce sera les 18 et 25 Septembre… Tarif d’entrée : 3 euros.

Nous resterons tous à dormir au même endroit, trop risqué de prendre la route, avec tous ces conducteurs alcoolisés.

A minuit, un, deux, trois bangs…. probablement des pétards….. la nuit ne sera pas de tout repos, il y avait bal au village,  pendant longtemps nous entendrons les voitures arriver et repartir.

Ce fut une bien belle fête, de la musique plein la tête, ambiance extraordinaire, spécialités culinaires excellentes, orchestres sympathiques, différents de Finkenberg où nous y avions vu des danses tyroliennes, mais pas de démonstration de fouet, ni de cor alpin. Les anciens métiers étaient attractifs, vivants. Le temps à défaut d’être ensoleillé, s’est maintenu, je n’oublie nos amies les vaches, qu’elles étaient belles ainsi parées !

 

         * Dimanche 19 Septembre.

Températures fraîches, 13 ° malgré un beau soleil. Nous revenons sur nos pas pendant quelques kilomètres pour prendre au sud la 161, la route du Felbertauern qui passe par Kitzbühel.

 

v Oberndorg, c’est dans l’église de cette petite ville que fut écrite la mélodie de la célèbre chanson « Douce nuit » nous aurions dû y trouver une plaque commémorative et un petit musée, mais que nenni ! me serais-je trompée d’Oberndorg ? il y en a tant dans cette région qui porte ce nom, tant pis !

16 kms avant le tunnel, une petite route à droite nous mène  

v au lac de Hintersee, sur la droite de celle-ci, un panneau indique les gorges de Schösswend, mais l’accès en véhicule ne paraît pas être possible,  ce lac de 550 m de long aux eaux étonnamment claires, culmine à 1313 mètres au pied d’un cirque majestueux de haute montagne, avec au sud le massif du Tauernkogel (2989m).

 La route pour y mener est étroite, sinueuse, mais faisable en C.C. Du parking un agréable sentier permet de le longer.


    

Le site agréable et si paisible du lac d’Hintersee se prêtait magistralement pour une halte nocturne mais…

    

…mais nous avons prévu pour demain de bonne heure la visite des lacs de barrage de Kaprun, aussi c’est vers cette petite ville située au sud de Zell a See que nous nous dirigeons, malheureusement le stationnement sur cette route à forte pente est totalement interdit à tout véhicule. N’ayont d’autres choix, nous squatterons, à 1000 m d’altitude, au terminus de la vallée, le parking réservé aux bus, tous les stationnements depuis Kaprun sont interdits de nuit, impossible de nous caser ailleurs, quant au tout dernier, le parking obligatoire pour véhicule, il est ….souterrain.

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