Mercredi 20 Juin
2007 (Point N° 10 carte
itinéraire)
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Blacaj. 9 heures.
Nous sommes prêts pour la promenade, le gardien est à son poste, il nous fait
un petit signe de la main.
Une balade
d’environ 500 mètres nous mène aux « sources de la Buna » :
celles-ci surgissent de la roche dans une grotte du néolithique, au pied d’une
paroi de 25m où de nombreux oiseaux font leurs nids. Le site est aménagé,
agréable, on se promène le long de la rivière, ce matin les terrasses des
restaurants sont vides, nous sommes seuls. Plusieurs petites cascades dont une
en fer à cheval donnent un cachet supplémentaire.
Près de la source, une dizaine d’ouvriers rénovent
un moulin à eau, triant, cassant, ajustant avec goût la pierre. Adossé à la
maison des derviches, elle-même adossée à la paroi, un petit belvédère a été
aménagé.
* Tekia, la maison des Derviches. A moitié incrustée dans la roche, elle donne au site son caractère si étrange. Construite vers la fin du XVème siècle, la maison est de style baroque turc et a été transformée en musée. Son apparence actuelle date de 1851. La maison aurait été fondée par un mufti pour des derviches « hurleurs » qui menaient des conversations amicales et des discours scientifiques. Le rez de chaussée servait de salle de réunion au derviche et le 1er étage aux invités et aux prières. (Source Petit Futé)
Un mufti est un religieux musulman sunnite qui est l’interprète de la loi musulmane, il a l’autorité d’émettre des avis juridiques. Il est consulté par les particuliers ainsi que par les « officiels » pour connaître la position exacte à adopter sur l’aspect culturel, juridique ou politique, afin d’être en conformité avec la religion musulmane.
Un derviche est un membre de certaines confréries religieuses.
(Point n° 11 carte itinéraire)
Pocitelj : une
vingtaine de kms après Blagaj : une véritable merveille, le village est
dominé par une forteresse médiévale.
Ce sont les Turcs qui lui donnent son
aspect actuel au cours des 17 et 18ème siècles. Entièrement en
pierre et à flanc de montagne, Počitelj fut très endommagée durant la
guerre de 1992-1995. Fort heureusement des donateurs internationaux se sont
penchés sur le village et la restauration est achevée. 600 habitant l’habitent
actuellement.
Un petit parking à l’entrée du
village, mais de quoi mettre seulement quatre voitures et un bus, nous nous
garons sur le bord de la route. La montée dans les escaliers de pierre jusqu’à
la mosquée se révèlera pénible, il n’est que 11 heures et le thermomètre
indique déjà 33°,
et dire qu’aux informations on n’entend
parler que du mauvais temps en France, de la pluie et des températures qui ne
dépassent pas les 19°. Quelques habitants sont là, à l’ombre sous le porche
d’accès au village proposant à la vente plusieurs objets d’artisanat posés à
même le sol, qu’il y fait bon !! on stocke une petite réserve de fraîcheur
avant de grimper...
La mosquée de Šišman Ibrahim-Paša : magnifique exemple de rénovation réussie, à l’entrée une jeune femme vend quelques fruits présentés d’une manière originale, dans un cornet de papier. L’accès à la mosquée est payant, à l’intérieur comme à Mostar on trouve le mihrab qui indique la direction de la Mecque et le minbar (chaire à prêcher). Je ferais l’effort de monter encore quelques marches pour pouvoir immortaliser cette mosquée avec ses coupoles d’une si jolie couleur bleutée. En redescendant nous passons devant les autres bâtiments situés près de la mosquée tels que la medressa, le hammam et l’horloge.
Pas bien
loin de Pocitelj se trouvent les chutes d’eau de Kravice, (point N° 12 carte itinéraire) les plus
belles de Bosnie disent les guides ! (120m en arc de cercle sur une
hauteur de 26m) mais là encore aucune indication, nous devons photos à l’appui
demander notre chemin, il faut prendre la route de Ljubuški, puis une route à
gauche avant un pont. Pas de problème, nous trouvons bien cette rouge à gauche
mais,! il s’avère que celle-ci est une toute petite route ....... échaudés par
notre balade en forêt d’il y a quelques jours pour trouver une église, nous ne
nous aventurons pas, cela à notre grand regret, car elles ont l’air d’ être
magnifiques.
(point n° 13 carte itinéraire)
Medugorge, village située sur le plateau des montagnes de Hum, village tranquille jusqu’en 1981 ou la Vierge serait apparue...
Les faits : Le 24 Juin 1981, la Vierge apparaît à 6 enfants, dès le deuxième jour ils parlent et prient avec elle, ce sont les « voyants ». Depuis 20 ans, la Vierge leur apparaît tous les jours ou presque. De plus, la Vierge donne des messages chaque 25 du mois depuis 1987, un livre compile même ces « messages de la reine de la paix » le Vatican ne reconnaît pas les apparitions, et pourtant l’église a très bien su gérer le phénomène, car en quelques années le village devient l’un des pèlerinages catholiques les plus importants au monde (20 millions de personnes sont passées ici depuis 1981)
Le lieu est
un lieu de pèlerinage classique où les pèlerins prient, se confessent, montent
à la croix à genoux sur des cailloux, ou font des veillées nocturnes. Tout
autour de la basilique, différentes chapelles, les confessionnaux sont dehors,
nous avons même vu des prêtres confesser leurs fidèles debout au milieu du va
et vient des touristes, un bureaux d’informations, un grand autel extérieur
recouvert, etc...
Des messes en différentes langues sont célébrées tout au long
de la journée, impossible de visiter l’intérieur, tant il y a du monde, au moment
ou nous sommes arrivés, une messe était
célébrée avec pas moins de 10 prêtres ! nous ressortons et attendons la
fin de celle-ci espérant que l’église se videra, mais nous nous apercevrons que
c’est du non-stop.......
Cinq cyclistes, plus tout jeunes, se font prendre en
photo devant la basilique, courageux les mecs, on les avait doublés tout en bas
de la côte...... faut croire que la foi donne des forces. Quant à la rue
principale, elle est comme on pourrait s’en douter, bordée de marchands du
temple qui vendent la Vierge sous toutes les formes possibles : cartes,
statues, parapluies, stylo, tee-shirt, etc.....
La route qui descend sur la côte dalmate et rejoint Dubrovnik nous fera passer successivement trois fois les douanes en l’espace d’une trentaine de kilomètres, une première fois à Metkovic (Bosnie-Croatie), puis à Neum (Croatie-Bosnie) située sur le delta de la Neretva, et enfin 21 kms plus loin (Bosnie-Croatie)
Neum : enclave maritime de 21 kms qui constitue le seul accès à la mer adriatique pour la Bosnie. Cette enclave ne date pas d’aujourd’hui, cette limite fut fixée par l’empire ottoman du coté de Dubrovnik en 1364, et du coté de Split à la fin du 17ème siècle. Au cours de cette période, et jusqu’en 1908, la ville faisait partie de l’empire ottoman, et cette séparation terrestre entre les possessions vénitiennes et Dubrovnik devait permettre un accès maritime, mais aussi la perception de droits de douane.
Nous prenons la direction de Ston qui se situe dans la presqu’île de Peljesac, ayant prévu de dormir sur le port de Tranpj situé au Nord. Cette petite ville organise du 1er Juin au 31 Août « la soirée des pêcheurs » Le port aurait été très accueillant pour la nuit, mais le camping sauvage est prohibé en Croatie, nous avions l’intention de passer outre, mais différents témoignages recueillis depuis quelques jours, dont une pose de sabot nous font réfléchir, d’autant que nous n’avons plus qu’une faible marge de manœuvre coté liquidités, aussi nous ne prendrons pas de risque et optons pour le camping.
Il est situé
à 3 kms environ du port, je montre à la réceptionniste la feuille rédigée en
anglais que j’ai imprimée, elle ne paraît pas être au courant de cette « soirée
de pêcheurs », et pour cause ! Sitôt notre emplacement réservé nous
sommes retournés au port pour être surs d’avoir de la place, ah pour avoir de
la place on en avait..... mais on n’ a rien vu…….. il est vraisemblable que
les renseignements sur Internet étaient incomplets, et que cette soirée n’était
probablement qu’hebdomadaire, voir même mensuelle.
Le camping : Il a deux entrées, c’est bizarre, pile ou face ? Nous avons « choisi » face : la plus ingrate, mais pile c’était occupé ! L’accès y est assez difficile pour un camping-car, étant en légère dénivellation, de plus les allées bordées d’oliviers et de petits palmiers compliquent les manœuvres, nous y avons laissé un feu. Accueil sympa et bon enfant, la réceptionniste en tenue de bain est attablée avec les campeurs, bâtiments de réception quasi inexistants, juste une baraque de plage, mais quel environnement ! situé dans une petite crique, la plage bordée de palmiers n’est qu’à 5 mètres, pour un peu on se serait cru dans les Caraïbes. Prix de celui-ci : Camping-car et deux adultes : 14 euros (payable dans les deux monnaies)
Demain matin
nous prendrons à Orebic le bac qui devrait nous mener dans l’île de Korcula.
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