Lundi 18 Juin 2007  (Point N° 8 carte itinéraire)        version imprimable (Version imprimable)

     

       Hier soir, au moment de donner nos passeports pour l’enregistrement nous demandons des renseignements pour prendre le tram, car il n’y  aucune indication à ce sujet, seulement un énorme plan de Sarajevo épinglé au mur. Le réceptionniste ne nous donne que le numéro de celui-ci : « THREE » qui signifie en bon français « 3 » ok ça va !! pigé.....mais quand je demande la rue, monsieur soupire, n’est pas trop bien disposé.. (ah ! doit-il se dire, je parle pourtant un Anglais très correct et ils n’y comprennent rien...) mais j’insiste pour qu’il nous indique sur son plan, exactement dans quelle rue celui-ci se trouve. Cette rue étant assez éloignée, sans ces indications on aurait pu chercher longtemps !...

       Pour rejoindre Sarajevo depuis le camping, vous devez vous rendre au terminal du tram qui se trouve dans la rue Rustem pašina (voir plan ci-dessous) (compter une petite demi-heure de marche environ) et prendre le N° 3, ceux-ci partent sitôt l’un, sitôt l’autre.. Les billets (d’une heure) s’achètent dans un petit kiosque tout à coté : Coût d’un ticket : 1,60MK soit environ 0,82E.

    

       Celui-ci se remplit vite au fur et à mesure des arrêts nous empêchant de repérer les lieux, la difficulté  sera de savoir OU s’arrêter , nous voulions le faire à la hauteur de la mosquée Ali Pacha ou du Pont Eiffel, zut on est passés, nous stopperons à l’arrêt suivant sur les quais de la Miljacka. (le point A ci-dessous est l'ancien quartier ottoman: Bašaršija, le terminus de la balade)




 

 

       Deux évènements importants de l’histoire contemporaine de Sarajevo : Lien pour infos touristiques (en anglais)

 

       ·         Le 28 Juin 1819 : l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand d’Autriche et de sa femme, ce fut l’élément déclencheur de la Première Guerre Mondiale. 

       ·         Le siège de Sarajevo : Le 6 avril 1992, Sarajevo fut encerclée par les forces serbes, ce fut le siège  le plus long de l'histoire de la guerre moderne, il dura jusqu'en février 1996, période durant laquelle la ville subit de nombreuses destructions et une baisse dramatique de sa population. Il a opposé les forces de Bosnie-Herzégovine (qui avait déclaré son indépendance de la Yougoslavie) et les paramilitaires Serbes (qui voulaient y rester attachés). D'après les estimations, 12 000 personnes furent tuées et 50 000 blessées pendant le siège. Les rapports indiquent une moyenne d'environ 329 impacts d'obus par jour pendant le siège. Les tirs d'obus ont gravement endommagé les structures de la ville, y compris des bâtiments civils et culturels.

       La reconstruction de Sarajevo débuta dès la fin de la guerre en 1995. En 2003, la plupart de la ville a été reconstruite, reste seulement quelques ruines visibles dans le centre ville. Des immeubles modernes ont depuis été construits à travers toute la ville.

Notre itinéraire dans Sarajevo :

 

 

       ·         De l’autre coté de la rivière : la Grande Poste, (1) construite en 1907, c’est le bâtiment le plus représentatif de la domination austro-hongroise, son style est classique avec des bas-reliefs de fleurs.

 

        Nous lâchons les quais pour prendre une des rues principales : Branilaca Sarajeva, à cet endroit vous avez des toilettes (assez difficiles à trouver, mais avec une langue on y arrive...) nous passerons devant la Maison de l’Armée et la Galerie Nationale de Bosnie- Herzégovine

 

       ·         La cathédrale orthodoxe serbe, (2) construite entre 1863 et 1868, de style néo-baroque, une des plus grandes églises orthodoxes des Balkans, consacrée à la Sainte Vierge,



 

        puis quelques rues plus loin nous prenons à droite pour retrouver les quais et arrivons sur :

 

       ·         Les lieux de l’attentat (3) perpétré en 1914 contre le prince héritier d’Autriche-Hongrie, l’archiduc Fernand, et l’archiduchesse Sophie, évènement qui déclencha la Première Guerre mondiale. Une plaque qui commémore cet acte est apposée sur le mur à l’angle des quais, face au pont Latin (construit en 1798) De l’autre coté de celui-ci :

 

·         Le Pavillon de la musique, érigé en 1913, détruit en 1941 et reconstruit en 2004. (4)

 

         un petit effort, une petite grimpette et nous arrivons

 

       ·         Au mausolée des sept Frères (Sedam Braċe) : (5) une petite maison abrite les cercueils de 7 frères que l’on peut voir par 7 fenêtres. La légende veut qu’en mettant une pièce dans chacune des ouvertures prévues à cet effet, sous chaque porte, vous un fassiez un vœu après la dernière (Source Petit Futé)

 

       ·               L’église Saint-Antoine  (6) où nous percevons nettement les impacts d’obus surtout sur les bâtiments adjacents...

 

 

 

             

 

       ·         La brasserie de Sarajevo, fondée en 1864. (7)

 

       Par une petite ruelle nous redescendons sur les quais et admirons :

 

·                l’Hôtel de Ville de l’autre coté de la Miljacka, bâtiment datant de l’époque austro-hongroise, (8) transformé en Bibliothèque Nationale en 1945, celle-ci devint très vite la plus prestigieuse bibliothèque des Balkans. C’est du 25 au 28 août 1992 qu’elle fut incendiée, l’établissement possédait environ un million de volumes, dont 150 000 manuscrits et livres rares, seuls 10% des collections ont échappé à cette destruction. Sa restauration a démarré fin 2002.

 

·                La maison du Défi : (9) A la fin du 19ème siècle, en raison des travaux de construction de l’Hôtel de Ville, cette maison aurait dû être détruite. Mais son propriétaire d’alors, un certain Benderija fort têtu, exigea une bourse pleine de pièces d’or et, de plus, que sa maison soit reconstruite sur l’autre rive de la Miljacka

 

       Tout près de là : une station de taxi, nous demandons au chauffeur de nous monter à la forteresse militaire, (10) au bastion jaune (Žuta tabija), nous pensons redescendre à pied dans le quartier si réputé de Baščaršija, sur le plan ça paraît faisable, simple et pas trop loin, mais la forteresse est un endroit désert, nous y sommes seuls, pour y parvenir le taxi est passé par un nombre incalculable de petites rues, nous ne voyons pas par ou descendre rapidement  aussi nous lui demandons de revenir dans une demi-heure, ce qu’il fera avec seulement quelques minutes de retard...

 

       Du haut de ce bastion, nous jouissons d’une belle vue sur Sarajevo. A droite de la Miljacka, on devine  le vieux quartier ottoman d’où ressortent les toits des mosquées, l’Hôtel de Ville ainsi qu’ un grand bâtiment sur les hauteurs de la colline, probablement serbe, bombardé et resté en l’état. A gauche de la rivière on aperçoit l’église saint Antoine avec sa couleur rouge brique bien particulière, les hauts fourneaux de la brasserie, et l’immense cimetière où sont certainement enterrés bon nombre de victimes du dernier conflit. Tout au fond, à la crête de l’horizon surgissent des grands immeubles modernes, preuve de la reconstruction de Sarajevo. Un demi-tour sur nous-mêmes, le contraste est saisissant entre la ville d’un coté et les vallons verdoyants de l’autre.Midi moins 5, dans quelques minutes nous entendrons les cloches des églises qui se feront écho, malheureusement le chant du muezzin n’est pas au rendez-vous, ça sera pour plus tard dans l’après-midi.

 

       Le taxi nous dépose à quelques pas du quartier Baščaršija. Sur Sebij : la place aux pigeons : plusieurs restaurants turcs, nous dégusterons un énorme diner- kebab à la terrasse ombragée, le kebab traditionnellement  se mange avec les mains, mais c’est tout de même plus pratique avec une fourchette... Rassasiés, et surtout désaltérés.... nous nous promenons dans ce vieux quartier ou l’animation est importante avec un va et vient incessant de musulmans et de touristes, ceux-ci appareils photos à la main.

 

            ** Baščaršija : quartier ottoman le plus ancien de Sarajevo (15ème siècle) c’est le centre historique, le quartier est presque entièrement piétonnier et est resté le plus authentique. Depuis 5 siècles, son architecture faite de petites maisons turques, la plupart encore en pierre et bois est préservée. Son point central, Sebij, la place aux Pigeons, est emblématique de Sarajevo.

 

       * La fontaine aux pigeons : (11)  fontaine construite dans la première moitié du 16ème siècle, l’eau arrivait par un aqueduc de 6,5km aujourd’hui disparu. Depuis un siècle, elle est surmontée d’un pigeonnier en bois car c’est une tradition de nourrir les pigeons. Celle-ci a été reconstruite en 1891. Tout autour on trouve encore toutes les maisons typiques bosniaques ottomanes en bois.

 

     

 

         * La grande mosquée de Gazi Husref-Bey  (12) construite en 1530-1531, dont le style vient d’Istanbul. C’est la plus importante mosquée de Bosnie, son toit est composé d’une  coupole de 13 m de diamètre et de 3 autres coupoles, son minaret fait 45m. de hauteur.

 

       * Brusa Bezistan : marché couvert, construit en 1551 en pierre, ce lieu servit de commerce de la soie avec Brusa en Turquie. Le toit est fait de 6 grandes et de 2 petites coupoles. Sa base est rectangulaire : 27m x 17,50. Fortement endommagé pendant le conflit il est actuellement en rénovation.

 

       * Gazi Husrev Begov Bezistan : Galerie marchande construite en 1555, longue de 105m et large de 19m. halle en pierre, abrite 52 magasins.

 

       * La rue Saraċi très typique, ou l’on trouve bijoutiers, vêtements et accessoires de toutes sortes.



       Nous reprenons le tram N°3 direction camping, mais auparavant ferons une halte à :


        * La mosquée Ali Pacha  (13) construite en 1560-1561 selon le modèle classique d’Istanbul, avec un grand dôme qui couvre le lieu de prière et trois petits qui couvrent le cloître. A coté le tombeau de son fondateur : Ali Pasha alors gouverneur de la zone bosnienne.

 

        Voila, la visite de cette ville historique est terminée, nous reprenons le n° 3 pour retourner au camping et c’est là que ça se complique

 

         Sarajevo : prudence...prudence... que ce soit dans les transports ou au camping.

 

       Le récit de notre mésaventure, puis celle de nos voisins de camping. Un homme averti en vaut deux, dit-on...

 

       Quelques minutes seulement après être montés dans le tram, je m’aperçois que les fermetures éclairs de mon sac porté en bandouillère sont ouvertes, le porte-monnaie a disparu, mais le téléphone portable est toujours là. Je tempête après moi, car je suis d’un naturel plutôt très méfiant, avec même parfois du scotch ou des cadenas sur les fermetures  lors de la visite de grandes villes... Le tramway était archi-bondé, les portes qui étaient fermées se sont rouvertes, bizarre, non ? Je me suis trouvée alors désiquilibrée et  me suis cramponnée aux barres de maintien, ce faisant j’ai lâché instinctivement mon sac qu’en plus de la bandouillère je tenais avec le bras gauche.
       Ces quelques secondes ont suffi à ce pickpocket.

       Un petit moment de panique, car dans ce porte-monnaie il y avait (seulement !! ) quelques dizaines d’euros, mais nos cartes d’identité, mon permis de conduire et surtout notre carte de crédit………..Le temps nous a paru long le temps d’arriver au camping, les numéros nécessaires pour faire opposition étant dans le véhicule. Nous avons alors (avec notre portable) procédé à celle-ci,  vérifié qu’il n’y avait pas eu d’essai....
        Rassurés sur ce point, nous réfléchissons sur la marche à suivre. A chaud nous avions envisagé de faire demi-tour, mais nous ne sommes qu’à 250 kms de Kotor, le point le plus éloigné de notre circuit, alors autant d’essayer de finir nos vacances….. d’autant que nous avions nos passeports restés au camping, un peu d’argent, le permis de conduire du chauffeur et les papiers du véhicule. Nous avons alors décidé de contacter notre Assistance afin que celle-ci nous avance la somme nécessaire à la poursuite de notre voyage, ce qui fut fait en milieu de matinée le lendemain.

 

       Notre conseil, ne pas mettre pas vos numéros d’opposition de carte de crédit et de votre téléphone dans votre porte-monnaie, ni même dans votre sac !! OU alors faire plusieurs photocopies et les mettre dans divers endroits, car dans notre cas cette mésaventure fut sans trop de conséquences : juste trois heures de vacances et 50 euros environ de perdus, (sans compter la note de téléphone qui devrait normalement ? nous être remboursée par l’Assistance) mais ou « planquer » ? lorsqu’il arrive ce qui est arrivé au cours de la nuit suivante.

 

       Nuit au camping Oaza de Sarajevo plutôt agitée….   dans la nuit sur les 1O camping-car  (environ) que nous étions, presque tous français, au moins 6 à notre connaissance ont eu la porte passager fracturée, nos voisins les plus proches ont retrouvés cartes routières, papiers divers en vrac dehors. Deux jeunes italiens n’ont pas dû rigoler, probablement confrontés à un vol qui a dû leur porter préjudice pour la suite de leurs vacances, car on les a vus partir à midi, accompagnés de leurs quatre enfants dont un bébé de quelques mois, avec des policiers.
        Repérage dans la journée ?? En effet il est curieux qu’on ne se soit pas approché du nôtre où les trois chiens auraient sans doute aboyés, réveillant du même coup tout le camping. Peut-être aussi le fait que nous avions un intégral et par conséquent pas de porte passager. Gueule de bois, au petit matin, pour tous ceux qui ont trouvé la porte de leur véhicule ouverte.. Fort heureusement  pour quasiment tout le monde il n’y eu d’autres dégâts QUE !!  la serrure fracturée, c’était un moindre mal.
        Ce n’était certainement pas la première fois que pareille chose se produisait, il est vraiment à déplorer que ce camping ne dispose pas d’un minimum de sécurité.

 

       Un grand  à la famille Piet de La Rochelle qui spontanément nous a donné 200 euros contre un chèque, nous permettant ainsi d’envisager plus sereinement la suite du voyage.  Ce couple est resté à nos cotés pendant que nous attendions, stressés, le représentant de l’Assistance avec les liquidités. (cette Assistance nous avancera 500 euros, ce qui vu les tarifs des campings, des parkings et le montant du gas oil nous paraissait un peu juste...Nous leur en ferons d'ailleurs le reproche lorsque rentrés chez nous, ils nous contactèrent pour savoir si tout s'était bien passé)

 

       Nous reprenons la route, non sans une petite appréhension : peur d’une panne, d’un accrochage, d’une contredanse, etc.... finalement on se détend et on ne retient que le bon coté, on peut continuer les vacances c’est le principal... La prochaine étape sera Mostar, superbe ville martyrisée au cours du récent conflit, et dont le vieux quartier ottoman vient d’être classé au patrimoine mondial de l’Unesco.        

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