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Résumé condensé, accompagné de quelques photos, de notre circuit

 

Ce même récit, en version imprimable, format PDF :

 

9 petits diaporamas sont visibles, voir à la fin du récit...


Préambule :  Jeudi 26 Janvier 2012.   Un gros câlin à Tyrol   un dernier tour de clef et nous prenons la direction de l’aéroport de Nantes.

Premier pavé dans la mare, alors que l’agence nous avait promis, mais pourquoi sommes nous encore si crédules ? c’est toujours du baratin !……. que nous pourrions y demander nos places dans l’avion de Madrid-Santiago. Nous y étions pourtant de bonne heure à cet aéroport ! mais les bureaux d’enregistrement n’ouvrent pas et nous aurons les plus mauvaises places qu’il soit, au milieu du milieu, ça va être drôlement intéressant de passer 14 heures dans ces conditions.  Vous me direz, faut bien que ces places soient occupées ! oui mais notre problème est la corpulence de mon homme : 130 kgs et 1,90m qui réclame toujours à cor et à cri un coté couloir.

Mauvais point pour notre agence….. à laquelle j’avais, à la réservation du voyage, expressément formulé ma demande, et qui aurait pu nous retenir nos places, une de nos co-voyageuses venant de Bruxelles les avaient bien !......à croire que l’agence belge est plus consciencieuse, ou compréhensive ! que son homologue française.

Envol de 90 minutes pour Madrid à 18h30 à bord d’un avion régional de la Compagnie espagnole Iberia.

L’aéroport de Madrid ! J’ai encore en mémoire la mésaventure d’une amie qui voulant aller en Argentine avait loupé sa correspondance, mais nous avons le temps, l’envol pour Santiago n’est qu’à 23h30 !…

Nous devons changer de terminal, aller du 4 au 4S,  pour y parvenir, il faut descendre prendre un train automatique dans un tunnel, ce ne fut finalement pas trop compliqué. Arrivés au 4S, il n’y a plus qu’à attendre l’affichage de la porte correspondante.

      Embarquement à l’heure à bord d’un Airbus A340 (2-4-2) Par un concours de circonstances, nous avons pu nous décaler d’une place, et c’est ainsi que mon homme a réussi à obtenir sa place couloir, mais gare au retour !......

Après 14 heures de vol tranquille, un repas frugal, quelques parties de Tétris ou de Solitaire, un  France-Dimanche avalé, quelques heures de somnolence et un petit déjeuner, nous arrivons enfin à destination.

Aéroport Arturo Merino Benitez. Le service d’immigration tamponne le visa qui sera demandé au retour !!!  Nous passons nos valises aux rayons, c’est qu’ils ne rigolent pas au Chili, il y est strictement interdit  d’introduire des denrées périssables : fruits, laitages, légumes sous peine d’une amende de 170 dollars, nous en avons été prévenus (message furtif en anglais sur l’écran) quelques minutes avant d'atterrir, vaut mieux tard que jamais !.....

Le Chili possède le désert le plus aride au monde et d’immenses champs de glace, il présente une extraordinaire variété de paysages : volcans, geysers, plages, lacs, fleuves, steppes, chapelets d’iles. Les distances sont immenses, nous prendrons au cours de ce voyage  7 fois l’avion + les 4 A/R.

C’est avec un grand plaisir que nous vous invitons à partager ce voyage : la capitale sous le soleil, la douceur de l’île de Chiloé, les paysages sauvages de la Patagonie vus sous la grêle, la pluie, le vent, la fraîcheur ou ….. le soleil, la canicule sur les statues de l’île de Pâques. Je vous souhaite une bonne balade et de prendre autant de plaisir à la lecture que nous en avons eu en découvrant ce fabuleux pays encore assez méconnu des touristes.

Précisions importantes : Ce récit condensé ne comportera ni liens ni plans de villes, l’historique sera succinct, ceci afin de ne pas encombrer inutilement ce récit de voyage. Les personnes intéressées par ces renseignements les trouveront dans les rubriques concernées, rubriques beaucoup plus détaillées, repérables sur le site à partir du menu de gauche.

    Vendredi 27 Janvier. (point N° 1 carte itinéraire) Nous reculons notre montre de quatre heures, il est alors à peine 11 heures. Carlos Enrique et Juan-Mario, employés par l’agence QUIMBAYA, nom tiré d’une ancienne tribu précolombienne nous accueillent. Juan-Mario, jovial bonhomme porte allègrement ses 69 ans, quand à Carlos Enrique, jeune homme d’une bonne trentaine a étudié le français à l’Université, il nous confiera que celle-ci coûte très cher et qu’il s’est endetté jusqu’en 2025….

Nous sommes 9 à faire ce voyage, Nous prenons place dans un Toyota et après avoir casés tant bien que mal les valises, nous nous rendons à l’hôtel Nogales situé dans le quartier résidentiel chic et tranquille de Providencia.

         Quelques lignes d’histoire : Santiago, 543m d’altitude (5 millions d’habitants) coincé entre la Cordillère des Andes et celle de la Mer, fut fondé par le conquistador Pedro de Valdivia en 1541. Plusieurs tremblements de terre endommagèrent de nombreux édifices.

     En 1780 Don Joaquin Toesca, construisit dans un style néoclassique : le Palacio de la Moneda, la Iglesia Cathedral, la Basilica de la Merced et le Museo historico nacional.

     Bernardo O’Higgins offrira au Chili  son indépendance en 1818, on peut voir son effigie sur certaines pièces. En 1973, Pinochet sur un coup d’état renversera Salvador Allende et imposera sa dictature jusqu’en 1990.

    Une fois allégés de nos vêtements d’hiver, il fait un superbe soleil et environ 27°, Carlos nous mène au centre de Santiago pour échanger notre monnaie contre des pesos, petits bureaux de change un peu partout, le cours est approximativement de 500 pesos pour un dollar et 625 pour un euro. L’euro se change absolument partout, nullement besoin de document officiel.

    La première chose qui m’a frappé c’est l'apparence physique du chilien, je m’attendais à retrouver un peu de la bonhomie péruvienne, le type « quéchua » il n’en est rien ! La plupart des chiliens sont d’origine européenne, espagnole ou descendants d’immigrants britanniques ou allemands qui parrainés par le gouvernement chilien ont immigré d’une façon importante en 1848, provoquant un fort taux de métissage.

* Petite visite guidée :   La Plaza de Armas, le cœur symbolique de la ville. A l’époque coloniale un gibet pour exécuter les condamnés se dressait au centre, aujourd’hui on y admire une fontaine à la gloire du Libertador, Simon Bolivar.

   Dominant cette place :  La Catedral Metropolitana, (1748) façade néo-classique complétée en 1800 par deux tours. A l’intérieur : ornementation opulente, ainsi que la sculpture de la Virgen del Socorro apportée au Chili en 1540. Au moment où nous visitons cette cathédrale, une messe y est célébrée par les évêques.

        

 

  El Corréo Central construite sur le site de la première habitation de Santiago, celle du conquistador, maison utilisée par les présidents du Chili jusqu’en 1846. Détruit lors d’un incendie, le bâtiment sera rénové en 1882 en style néo-classique

   * Le Museo historico nacional installé dans un palais néoclassique d’influence toscane construit en 1804 à la fin de la colonisation espagnole.

  Nous y pénétrons par un hall ouvert sur la plaza d’Armas. Une sorte de grande corbeille nous tend les bras, Carlos Enrique nous invite à y déposer nos sacs, comment ? quoi ? mettre nos biens les plus précieux dans cette corbeille au vu et à disponibilité de tous  il semblerait que nous devrons faire confiance et qu’il n’y a pas de pickpocket à proximité…….. méfiants tout de même, nous en extrayons nos passeports et devises que mon homme coincera tant bien que mal dans une poche de pantalon. Inutile de vous dire que les photos étaient interdites à l’intérieur d’où cet excès de zèle….

 Ce musée retrace l’histoire du Chili, depuis les peuples aborigènes jusqu’à l’époque moderne : objets précolombiens, découverte des Amériques, époque coloniale espagnole, lutte pour l’Indépendance, coup d’état du 11 Septembre 1973 mené par Pinochet qui mènera au suicide de Salvador Allende.

* Mercado central. Beau bâtiment avec une structure en fonte réalisée en Ecosse en 1872. Aujourd’hui, ce marché est présenté comme un lieu réputé pour sa cuisine exquise. Dans ses restaurants y sont proposés des plats gastronomiques de la région. Après une promenade agréable au milieu de superbes étals de poissons et de crustacés, véritable bonheur pour les gourmets et photographes, nous nous installons à plus de 14 heures à une table du El Galeon, restaurant familial  réputé.

A coté de nous est servi un « crabe royal » ! …. notre repas sera plus « classique » avec une entrée magnifiquement présentée et un fort bon poisson, n’est-il pas joli ce petit pain en forme de poisson ?

      

 

Après cet agréable déjeuner, reprenons la visite ! * le Palacio de la Moneda, édifice néoclassique conçu vers 1800. A l’origine : l’hôtel des monnaies de la royauté, il sert aujourd’hui de résidence aux différents présidents chiliens. Sa façade nord fut gravement endommagée par des attaques aériennes lors du coup d’Etat des militaires putschistes du 11 Septembre 1973. Salvador Allende qui s’y était réfugié s’y donnera la mort. Un monument en son hommage se dresse aujourd’hui en face du Palais.

*Le Cerro San Cristobal. Colline à 860m au Nord de Santiago, en 1987 le pape Jean-Paul II y a donné une messe.

Du haut de ce belvédère, on admire la ville entourée de ses montagnes, ses grandes tours, notre hôtel quelque part à proximité de l’immense tour en construction, et ce paysage qu’est Santiago du Chili au pied de la Cordillère aux pics enneigés, mais le soleil face à nous rend les massifs montagneux difficiles à voir, sans oublier la bonne couche de pollution qui revêt cette capitale, quant à la neige, n’oublions pas qu’on est au cœur de l’été !

 

   

C’est sur cette vue panoramique que la visite de Santiago du Chili prend fin. Nous regagnons l’hôtel où nous est servi un repas pantagruesque, mais ça, faudra s’y habituer……. puis dodo dans une chambre climatisée. Demain, comme le dit la chanson « Nous irons tous à Valparaiso »

 Samedi 27 Janvier. Départ à 9 heures avec le soleil. 120 kms nous séparent de Vina del mar (point N° 2 carte itinéraire) sur le bord de l’Océan Pacifique.

Carlos Enrique profite de cet intermède routier pour nous faire connaître un peu son pays. Nous saurons ainsi tout sur la :

    Guerre du Pacifique, appelée « guerre du salpêtre » conflit armé qui opposa le Chili à ses voisins entre 1879 et 1884. La cause en fut la découverte de grands gisements de salpêtre dans la région du désert d’Atacama. La Bolivie en perdit l’Antofagasta, sa province du littoral, son unique accès à l’Océan Atlantique. Même la paix signée, les deux pays frontaliers ne s’apprécient guère, la Bolivie en représailles, refusant de vendre son gaz au Chili.

Le pape Jean-Paul II, bien vu au Chili….. Lorsqu’éclate le « conflit du Beagle » opposant le Chili à l’Argentine, le pape appelle à une médiation et le conflit sera finalement réglé par un « traité de paix et d’Amitié » en 1984.  Jean-Paul II se rendra au Chili en 1987 et s’entretiendra avec Pinochet.

    Le coût de l’essence. Le Chili est le pays au monde ou l’essence est la plus chère comparée aux salaires des habitants. On ne le croirait pas vu le nombre de voitures circulant dans Santiago, et pourtant ! celui-ci tourne autour de 680 pesos le litre (entre 1,10 € et 1,20 € le litre) alors que le salaire minimum est de 280 € par mois et le salaire moyen : 650 €.Manifestation étudiante.

     *L’éducation. Sous le règne terreur de Pinochet qui s’est promu « président de la République », le nombre de fonctionnaires avait été revu à la baisse, les entreprises et l’enseignement supérieur ont été privatisés conduisant des milliers d’étudiants à emprunter pour se payer leurs études.

L’année 2011 verra éclater un grand mouvement étudiant, ils feront 8 mois de grève pour demander que l’accès à l’Université Publique devienne gratuit et que l’éducation y soit de qualité. On voit encore ça et là les revendications peintes sur les murs de Santiago. l’Université privée avec un enseignement plus prestigieux n’étant accessible qu’aux familles aisées.

L’Université publique, pauvre en infrastructure, coûte en moyenne 4000 euros par an, les études sont longues, l’étudiant fait alors appel à un emprunt (proposé par l’université au taux de 8,5 %)  entraînant des années de remboursement. L’Etat chilien considérant que faire des études supérieures n’est pas un besoin essentiel ne consacre que 4,4% de son budget à l’Education Nationale, les bourses sont très rares et difficiles à obtenir.

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La 68 que nous longeons maintenant nous fait découvrir des champs d’amandiers, puis voici la vallée de Casablanca, riche région de vignobles.

Quelques lignes de l’histoire du vin chilien, un des meilleurs du monde. Les cépages furent introduits en 1845 par des vignerons charentais et bordelais.

Ce vin (principalement du Chardonnay et du Sauvignon blanc) doit en partie son succès à cette région où les conditions sont particulièrement favorables : climat méditerranéen tempéré, pluies concentrées l’hiver, longue période de sécheresse, beaucoup d’heures de soleil et une humidité de 60 %.  Peu de maladies en raison d’une saison sèche l’été et des barrières géographiques comme le désert d’Atacama, l’Antarctique et les Cordillères.

Carménère. Cépage redécouvert au milieu des années 80, son encépagement est multiplié par 10 depuis 1997. C'était le produit de ceps importés de France près d’un siècle auparavant. Ce cépage avait pratiquement disparu de la surface du globe, les vignobles français ayant été décimés par le phylloxéra.

Captivés par la douce voix de Carlos Enrique et ses intéressantes explications, nous n’avons pas vu les kilomètres défiler, et nous voici déjà arrivés à destination. De ce belvédère, nous avons une superbe vue panoramique sur la baie qui sépare les deux villes : Vina del Mar et Valparaiso.


     
Vina del Mar « la ville jardin » est une ville balnéaire qui depuis le début du XXe siècle accueille les classes aisées, boulevards bien entretenus, parcs magnifiques, d’où son surnom. Le fleuve Marga-Marga sépare la ville en deux. En 1929 on construit un casino ainsi que le palais présidentiel d’été.

Mais c’est aussi la ville des animations de rues ! Quelle surprise, lorsque arrêtés au feu rouge, nous voyons surgir au beau milieu de la route deux jeunes qui nous font un numéro d’équilibristes, un peu plus loin ce sont des jongleurs ou encore des mimes…. plus marrant que les laveurs de pare-brise !

Un petit détail nous avait déjà frappé à Santiago, mais bien présent ici, et plus tard également à Valparaiso : le désordre des câbles électriques enchevêtrés les uns parmi les autres par dizaines.

Arrêt sur la plage. Après avoir ramassé un kilo de sable du Pacifique, mais non, bien sûr, je blague ….   je me contenterai d’une petite poignée, nous réintégrons le bus et passons devant le symbole de la ville : son horloge en fleurs, mais sans s’y arrêter dommage ! la photo sera prise rapidement à travers les vitres, mais c’est mieux que rien, pas vrai ! Cette horloge de fleurs, au mécanisme précis, fut construite spécialement pour la Coupe du Monde de Football de 1962, disputée dans la ville..

            



      Quelques kilomètres seulement séparent Vina del Mar de Valparaiso. (point N° 2 carte itinéraire)

A l’approche de cette mythique ville, notre guide ne peut s’empêcher de fredonner la chanson célèbre des marins (1811) qui y venaient de Bordeaux en passant par le Cap Horn pour chasser la baleine.

 


Hardi les gars, vire au guindeau. Good by farewell. Good by farewell.

Hardi les gars, adieu Bordeaux. Hourra. Oh Mexico, ooo.

Au Cap Horn il fera pas chaud, Haul away, hé oula tchalez.

    A faire la pêche au cachalot, Hal' matelot. Hé, ho, hissé, ho.

    Plus d'un y laissera sa peau, Good bye farewell. Good bye farewell.

    Adieu misère adieu bateau. Hourra, Oh Mexico,ooo.

    Et nous irons à Valparaiso.   Haul away, hé oula tchalez.

    Où d'autres laisseront leur os. Hal' matelot. Hé Ho Hissé, Ho.
    Ceux qui r'viendront pavillon haut. Good bye farewell, good bye farewell     C'est le premier brin de matelot. Hourrah ! oh Mexico ooo
    Pour la bordée, ils seront à flot. Haul away hé, hou là tchalez
    Bon pour le rack, la fille, le couteau. Hale matelot et ho hissé, ho

 

Faut dire aussi que c’était quelque chose ce port au 19ème siècle !.... Les plus robustes voiliers partaient d’Europe à la chasse à la baleine, ou ramenaient en Espagne des produits d’Amérique latine, d’autres étaient intéressés par le nitrate du désert de l’Atacama.

Valparaiso connût une période très prospère, les bateaux y faisaient tous escale après avoir franchi l’enfer du Cap Horn. Comme toute ville de navigateur, chantée par tous les marins du monde, elle possédait son quartier chaud avec ses filles qui à leur façon…. remontait le moral de ces hommes.

Mais le séisme de 1906 et l’ouverture du canal de Panama portera un coup sévère à l’économie chilienne. Depuis, Valparaiso ne vit plus que dans le souvenir de son glorieux passé maritime, le port reste cependant aujourd’hui une étape importante pour les navires de croisière et les exportations de fruits.

         Quelques lignes d’histoire. Valparaiso premier port et deuxième ville du Chili (300 000 habitants) fondée en 1544 par Pedro de Valdivia, était habitée à ses origines par les indiens Changos qui vivaient de la pêche, elle sera attaquée par des pirates anglais et hollandais qui voulaient s’emparer de l’or stocké dans le port. Le 16 Aout 1906, un séisme de magnitude 8,2 causa la mort de 3000 personnes et fit 20 000 blessés

Son centre historique constitué de 45 collines, de ruelles, d’escaliers, de maisons colorées et de très pittoresques funiculaires, a été déclaré Patrimoine culturel de l'Humanité par l'UNESCO en 2003, provoquant une flambée touristique.

       Valparaiso comporte deux parties distinctes : « El Plan » partie plate et basse de la ville qui abrite le port et la majorité des commerces et « les Cerros » ces collines qui dominent la ville. C’est dans celles-ci que vit la majorité de la population, maisons de tôles peintes aux couleurs si variées qui donnent à la ville son caractère unique, de véritables arcs en ciel de couleurs. Une légende dit que ce sont  les pêcheurs qui auraient utilisé les fonds de pots sur les maisons après avoir peint leurs bateaux !

Les funiculaires, une des particularités les plus célèbres de la ville ont été déclarés « Monuments historiques ». Aujourd’hui, Valparaiso en compte quinze. Le premier : l’ascensor Concepcion, date de 1983 et fonctionnait alors à la vapeur, chacun d’eux relie un des cerros à la ville basse.

Le charme indéfinissable de ce coeur vient de ce labyrinthe de rues abruptes et sinueuses, d’allées et d’escaliers, où s’échelonnent tour à tour des demeures branlantes ou des superbes façades, abandonnées pour la plupart, défigurées par des tags, où il y a fort à parier qu’aucun étranger n’est capable de s’y retrouver !

Il devait y régner une activité bouillonnante aux heures de gloire ! mais aujourd’hui ces quartiers sont bien déserts, les chiens ici comme partout dans le pays dorment ou errent, certains courant sur trois pattes tant ils ont dû se faire heurter par les voitures, ils semblent doux, ne s’occupent pas de vous et n’aboient pas, faisant communion avec cette tranquillité, ce calme !

Du mirador Paseo 21 de Mayo, nous avons une superbe vue sur le port, ce n’est peut-être pas le meilleur belvédère pour admirer ce site si unique, mais attendons ce que nous réserve Carlos Enrique ! Tout le long de l’allée adjacente, quelques petits stands proposent aquarelles, pulls, souvenirs, joailleries, cartes postales, ici elles sont vendues 300 pesos l’unité.

 L’ascensor Artillera, je n’en doutais pas une seconde que Carlos nous aurait trouvé quelque chose d’original !  Ce funiculaire de 1912 descend en 80 secondes les 48 mètres de dénivelé. Il fait sensation avec sa peinture représentant la ville et son funiculaire une belle nuit de lune ! Juan Mario qui nous attendait en bas nous mène maintenant à proximité de la :

 Plaza Sotomayor, face à la jetée de Prat. Cette place est dominée par l’Edificio de la Comandancia Naval, bel édifice imposant bleu pétrole.

Au milieu le « Monumento a los Heroes de Iquique » hommage aux martyrs navals du Chili de la guerre du Pacifique. A son sommet une statue de l’officier Arturo Prat, tué pendant cette bataille.

A l’Ouest : l’hôtel centenaire « Queen Victoria » et enfin l’ancien bâtiment de la Poste où se trouve actuellement la Maison de la Culture et des Arts.

    

 

Devant celle-ci, une étrange manifestation pacifique, des jeunes réalisent une œuvre d’art en entourant une corde de brins de laine de différents tons: « le Chili en couleurs selon son climat » couleurs chaudes ou froides représentant les six différentes régions. Après cet intermède reposant, commence une petite grimpette pour atteindre la plateforme de :

 L’ascensor El Peral (1902) En 45 secondes nous voici hissés au « Cerro Alegre » plus exactement au Paseo Yugoslavo, bordé de maisons du début du 20ème siècle.

 Le Palacio Baburizza construit en 1915 par un baron du salpètre. Cette impressionnante maison mansardée de style Art Nouveau accueille aujourd’hui le musée des Beaux-Arts.

Tout à coté, le restaurant La Colombina, ouvert depuis 1997 avec une superbe vue privilégiée sur la baie.

Il est 13h40 !.... choix entre viande et poisson, la quantité dépasse la démesure….

Après ce déjeuner, histoire sans doute de mieux nous faire digérer, Carlos Enrique nous fait déambuler, sous le soleil, à travers le Cerro Alegre, une des collines les plus touristiques. Et que je te monte ! et que je te descends ! et que je te tourne à droite, à gauche !……. tout en grimpant ou redescendant des escaliers, on admire les belles maisons colorées, les nombreux tags.

On arrive ainsi au Cerro Concepcion, admirons la ville depuis la célèbre promenade pavée du Gervasoni, ce quartier résidentiel est bordé de belles demeures jouissant d’une vue ouverte sur la baie.

Dilemme  l’ascenceur Concepcion que nous devions emprunter pour rejoindre directement la rue Esmeralda est fermé, qu’à cela ne tienne ! nous continuons la découverte en empruntant le paseo Atkinson, celui-ci nous offre probablement une des vues panoramiques les plus pittoresques sur les maisons. Dominant cette colline, voici une bien jolie église aux toits verts et aux lignes architectoniques : l’église luthérienne allemande de 1897.

 


         

Tout en bas, nous retrouvons Juan-Carlos qui rapidement nous mènera à un autre symbole de la ville « la Sebastiana » située dans le Cerro Balavista, maison achetée en 1959 par  l’illustre poète Pablo Neruda (prix Nobel de littérature en 1971 qui fut bien souvent contraint à l’exil) Carlos Enrique nous lit l’un d’eux : « Adieu »:

* La Sebastiana. Depuis chaque pièce, une vue saisissante sur la ville et au loin, cet océan qui l’a tant fasciné.

Cette maison, fait aujourd’hui partie d’une fondation, elle se visite à l’aide d’un audio guide en français, et d’une brochure en espagnol et anglais avec le plan des différents étages. (photos interdites, un garde à chaque étage… celles ci-dessous proviennent du site) Il y a tant de monde, que nous devrons attendre près de 30 minutes pour y avoir accès, faut dire aussi que les dimensions des différentes pièces supportent difficilement la présence de plus de 6 à 7 personnes, quant aux escaliers, croisement impossible !

On y découvre beaucoup de cartes marines, de tableaux représentant des bateaux et des objets plus ou moins précieux cachant chacun une histoire insolite. Dans la salle de séjour, une vache en céramique dans laquelle le poète préparait le punch. La chambre à coucher avec ses meubles de marine. Au dernier étage, le bureau de Neruda, pièce très claire, offre une vue superbe sur Valparaiso, sa baie et l’océan. Au mur, vieille carte du monde datée de 1698.

Cette Fondation a été créée en 1986 selon la volonté et une grande ténacité de sa veuve, mais de son vivant, Neruda avait déjà élaboré ce projet. Aujourd’hui cette fondation travaille avec de grands érudits de ce monde, elle publie deux magazines culturels, maintient des ateliers de poésie.

Le prix de Pablo Neruda est donné régulièrement à un poète chilien de moins de 40 ans à la carrière prometteuse.

La visite de Valparaiso se termine par l’avenida Françia, où l’on voit un monument surmonté d’un aigle, cadeau des Français lorsqu’ils occupèrent Valparaiso entre 1810 et 1910.

Retour à l’hôtel Los Nogales de Santiago, dîner et sitôt au lit. Demain, il faudra se lever tôt pour rejoindre l’aéroport en direction de Calama.

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 Dimanche 28 Janvier.  5h réveil, vive les vacances ! …… A l’aéroport nous disons adieu à Carlos-Enrique et à Juan-Mario.

8h20. Envol pour Calama, 1600 kms au Nord en plein désert d’Atacama, à bord d’un Airbus A320.

Le bordel, excusez du peu ! lors de l’attribution des places, on nous met à 3 rangs l’un de l’autre,  chacun de nous séparant un mari de sa femme ! moi a la place de la fillette d’un couple, elle-même placée deux rangs plus loin. Je me demande comment les couples et les familles s’enregistrant ensemble ne peuvent avoir des places côte à côte !...

Deux gâteaux secs, un paquet de cacahuètes, un verre de jus d’orange en guise de petit déjeuner et deux heures plus tard nous atterrissons en douceur dans cette région mystérieuse qu’est le désert d’Atacama.

Nous faisons alors la connaissance de Victor-Hugo, notre guide, non, je ne plaisante pas !.... et d’Hugo notre chauffeur. Nous sommes à 2260m d’altitude, le ciel est mitigé, soleil et nuages. Il n’y a pas de banques à San Pedro, le distributeur c’est selon ! alors si certains d’entre nous veulent des pesos, c’est maintenant !

Victor-Hugo se révélera être un guide possédant un bon sens de l’humour, très sympathique, il a vécu quelques années en France, d’où un français impeccable  D’une petite cinquantaine,  il a trois enfants, dont les naissances ont été volontairement espacées, afin de pouvoir offrir à chacun d’eux des études universitaires. Quant à Hugo, jeune garçon assez timide, ce travail saisonnier lui permet de payer ses études d’architecte.

Nous prenons place à bord d’un Mercédès et nous dirigeons vers San Pedro de Atacama, à 100 kms. (n° 3 carte itinéraire)

Nous voici en plein cœur du désert d’Atacama, le plus aride au monde, et moi sottement qui croyait que c’était le Sahara ! « Faut sortir de chez toi » me diraient certains de mes amis. ! Par endroits, il n’a pas plu depuis 80 ans !

Steppe rocheuse à perte de vue sur 1000 kms, parsemée de salares habités par des flamants roses. De ci de là, surgissent des dunes de sable ocre ou de petites oasis dans des paysages lunaires.

Terre de civilisations ancestrales avec aujourd’hui un million d’habitants répartis sur plusieurs villages, il y a  10 000 ans c’était les  indiens Aymaras qui y vivaient. Région essentiellement minière qui fournit au Chili du fer, du lithium, du salpêtre et l’une de ses principales ressources : le cuivre.

 Personne n’a d’ailleurs oublié le sauvetage des 33 mineurs chiliens ensevelis dans une mine de cuivre et d’or.

La température frôle les 25 ° c’est agréable. Le Mercédès avale ce long ruban bordé de ce morne paysage, parfois une touche blanche rompt cette monotonie : un mémorial en hommage à un routier. Tiens ! un stand au toit jaune entouré de quelques véhicules tout terrain ! on les voit de loin, mais que font-ils là ? réponse :  c’est le « Marathon d’Atacama » disputé pendant deux jours. Difficile à imaginer, ces gens marchant, le chronomètre dans la tête, pendant des kilomètres sous la chaleur, car cette après-midi, ca va cogner, j’en ai été témoin ! avec comme seul paysage : des roches, des roches……   

Puis le paysage change, il devient de plus en plus vallonné avec des falaises ocres qui se dressent le long de la route.  ……  qu’il a dit Victor-Hugo, décidément il faudra s’y habituer à ce prénom !.... arrêt photos, et quelles photos ! ce paysage tout en couleurs est magnifique, nous nous dégourdissons les jambes en faisant un petit parcours panoramique, un aperçu de ce que nous allons admirer cet après-midi.          

4 kms avant San Pedro, voici * La Vallée de la Mort, accessible par une courte piste, ça donne des frissons un nom pareil ! il viendrait d’une déformation de « Valle de Marte »  (Mars) ouf ! à cause de son relief évoquant cette planète, roches découpées composées de sel, de gypse et de calcaire.

Voici la « Vallée des dinosaures » nommée ainsi parce que les roches ont la forme de ? oui de quoi ? …. de dinosaures, pardi !

        

Arrivés à l’hôtel « San Pedro » nous y rencontrons deux jeunes femmes qui le marathon terminé, viennent s’y détendre, bravo Mesdames !

Les valises à peine déposées, Victor-Hugo nous accompagne au centre de ce gros village fait de rues piétonnes en terre et de maisons en adobe, pour déjeuner au restaurant « La Estaka » l’extérieur est sommaire, mais le décor intérieur est agréable, rénové, avec des alcôves en simili adobe.  

     Il nous donne alors  les consignes pour cet après-midi : chapeau, bonnes chaussures…. et surtout crème solaire, il a dû oublié vêtements de pluie !  …..

Puis quartier libre jusqu’à 16h30 ! (deux bonnes heures)  Moi, me reposer ! je vais plutôt aller au village et mitrailler, mais ce que je n’avais pas prévu, c’est la chaleur, il se met d’un coup à faire lourd, lourd !...  ça sent l’orage, c’est devenu subitement insupportable. 

La place centrale, normalement paisible, ombragée avec ses vieux caroubiers est ceinturée par des  barrières reliées avec des rubans fluo, c’est le point d’arrivée des marathoniens, l’ambiance y est bruyante, animée, j’y admire les trophées et les masseuses……

Après en avoir fait le tour, pris une photo de la jolie église blanche, fondée au 16ème siècle, 

    

 

je retourne péniblement  à l’hôtel me reposer quelques instants, les chambres ne sont pas climatisées, il n’y a pas d’électricité, le complexe doit probablement fonctionner avec un groupe,  mais le toit de chaumes conserve un peu de fraîcheur.

16h20. Depuis quelques minutes je scrute le ciel, il est devenu menaçant, il va falloir envisager, non pas la crème solaire, mais plutôt les Kway dans le sac à dos…

Nous ne sommes pas installés dans le Mercédès depuis  10 mns que des trombes d’eau modifient nettement le paysage …… les photos sous un ciel sombre s’en ressentiront, désolée ! Ca va être cuit pour le coucher de soleil sur les dunes de la vallée, j’en ai bien peur ! heureusement il y a encore demain !

* La Vallée de la Lune à 15 kms de là, accessible par une bonne piste s’étend sur 12 kms. Accès payant, parc protégé géré aujourd’hui par les Atacameños, (minorité ethnique) pour qui ces terres sont sacrées, interdit d’y camper ou d’y laisser des quelconques déchets.

Ce panorama fait partie de « la Cordillère de Sel » Une éruption volcanique et sismique il y a 23 millions d’années, a fait ressurgir un lac de sel qui sous l’effet du soleil s’est complètement asséché, les forces érosives du vent et de l’eau ont alors sculpté ce relief,  le découpant comme de la dentelle.

Après plusieurs pauses photos, nous descendons pieds nus dans le sable, au fond d’un étroit canyon, je m’effraie de la remontée …… mais Victor-Hugo me rassure, après avoir longés les parois de celui-ci sur environ 1,5 km, on retrouvera le bus plus loin en terrain plat.

Que c’était beau ! dès les premiers mètres, nous observons d’étranges roches de pyrite et de calcite, aux couleurs brunâtres,  parfois recouvertes de dépôts de sel, il ne manquait à notre bonheur que le soleil qui a définitivement cédé sa place aux nuages, mais cette balade ne s’est pas faite  sous les eaux célestes, c’est déjà ça !

L’endroit est très silencieux et il nous arrive de percevoir des craquements, pas de panique ! ce n’est pas un tremblement de terre, quoique la région est à fort taux sismique, on aurait eu bonne mine dans le fond de ce canyon, tiens !..... ce serait le sel qui craque, rassurés ?

     

Continuant la piste, Hugo nous mène à :

L’Anfithéâtre. Accumulation horizontale de matériaux fins, déformés à la suite de mouvements de l’écorce terrestre.

La Tres Marias. Nous finissons la découverte de cette vallée par  un groupe de sculptures originales : * « Las Tres Marias » formation rocheuse datant d’environ un million d’années

Aujourd’hui le site est protégé, un panneau en interdit l’accès depuis qu’un touriste en y montant en a brisées certaines. Je les comparerais un peu à ces roses des sables du Sahara aux arêtes si tranchantes et si fragiles. C’est certain que je n’ai pas eu envie d’y monter, mais plutôt de prendre la photo sans quiconque devant, et ça ce ne fut pas une sinécure !..        

Il est 19h30, vous avez vu la couleur du ciel ?  je fulmine   mais je dois me faire une raison, le soleil est bien fâché…

Retour à San Pedro, le village  a subi la colère des cieux, les rues piétonnes sont dans un état lamentable, terrain boueux impraticable, avec ça et là quelques flaques.

Dîner à « l’Adobe » restaurant au centre. Pour y aller, une seule possibilité : à la queue-leu-leu sur les minuscules trottoirs pavés, heureusement beaucoup moins de touristes qu’à 13 heures.

  Cadre rustique avec grosses tables en rondins et bancs, dans le patio, un feu crépite.  Le restaurant était plein, le dîner beaucoup trop long,  nous tuerons le temps en admirant la superbe décoration au mur (sculptures) et au plafond, les grosses poutres recouvertes de chaume. Le dessert enfin avalé, nous retournons à pied à l’hôtel, les rues sont assez sombres, il y a danger avec cette boue qui recouvre une bonne partie de la rue.

A proximité de l’hôtel, coupure de courant de quelques minutes, c’est à tâtons que nous nous dirigeons vers l’accès aux chambres.

Après le lever très matinal de ce matin, demain ne sera guère mieux, nous devrons être prêts à 7 heures pour la visite du Salar de Atacama et de la lagune de Chaxa ou vivent des flamands roses.

     Lundi 30 Janvier. A 7h le jour est à peine levé, le ciel est déjà très nuageux, pas de bonne augure pour espérer admirer les jolies teintes du lever du soleil sur le salar !  Hugo nous conduit à la Laguna de Chaxa, 70 kms au Sud, durant le trajet nous voyons brouter les moutons et les chèvres dans les prés-salés, bordés de tamaris. 

Cette lagune fait partie d’un des sept secteurs de la Réserva Nacional Los Flamencos, qui au total recouvre 740 km².  (point N° 4 carte itinéraire)

Au Centre de Visiteurs, tables de pique-niques sous abri, toilettes.  Victor-Hugo avait préparé tout ce qu’il fallait pour un bon petit déjeuner,  le local permet d’y chauffer le café.

C’est très curieux de prendre cette collation à proximité de ce paysage surréaliste, nous sommes les premiers sur place à profiter de ce lieu calme, un peu magique, mais plus pour très longtemps maintenant !..

Victor Hugo distribue une brochure d’information.    

Il est 8h30 (12h30 en France) je tente avec succès, malgré l’isolement de l’endroit, de téléphoner depuis le portable, j’ai la confirmation qu’il y fait un froid glacial, du -10% et que la neige recouvre l’hexagone.

Le Salar de Atacama (altitude 2300m) est une immense dépression saline de plus d’une centaine de kilomètres de long constituée par l’accumulation constante des cristaux produits par l’évaporation de l’eau souterraine lourdement chargée de sel et de lithium.

La surface est recouverte d’une croûte d’une grande dureté, formant des blocs bétonnés par la poussière,  l’ensemble présente un relief hostile et chaotique. En son milieu, quelques lagunes parsemées.

Entrée payante. Une allée tracée permet d’approcher la lagune de Chaxa, il y a fort à parier que sans le piétinement incessant des touristes, la nature y reprendrait probablement ses droits.  Dans cette lagune vivent notamment de nombreux flamants roses, mais aussi pluviers, grèves et canards.

Sensation étrange, couleurs bizarres, surprenantes !..ce contraste entre le sel blanc, le lac bleu et les oiseaux rosâtres, sans oublier cet effet miroir, ce reflet sur cette eau immobile.

    

Dessin d'un flamant.

 

* Il existe trois sortes de flamants, présentant quelques petites différences pour peu qu’on y fasse attention :

     * le flamant des Andes, plumage blanc rosâtre et extrémité de la queue noire, pattes et pieds jaunes,

     * celui du Chili,  plumage saumon, zones plus sombres près de la queue, bec et pattes claires, mais rose profond à partir de l’articulation du tarse, et enfin :  

     * le flamant de James, du nom de l’homme d’affaires britannique qui le découvrit,  plus petit, plumage rose pâle, pattes rouge brique et bec jaune vif à pointe noire.. plus rare !

Il a été dénombré + ou - 1700 spécimens de chaque sorte.

Espèces protégées qui construisent leurs nids dans de petites colonies à l’abri des regards, les flamants se nourrissent d’invertébrés, de crevettes et de coquillages qu’ils  trouvent en plongeant leurs becs bossués dans la vase et l’eau.

Nous aurons la chance, ou la malchance, c’est selon ! car du coup ils ont disparu de la lagune,  de voir un envol d’une dizaine, mais  ils ne m’ont pas prévenue !.... et je n’ai pas eu le temps de les « emprisonner » dans ma petite boite magique.

Ce spectacle était certes envoûtant, mais nous ne pouvons pas y rester indéfiniment et nous dirigeons maintenant vers Toconao, à une trentaine de kms au Nord de la lagune.

 


Village andin de 800 âmes (2485 m d’altitude) sur le territoire des Indiens Atacamenos qui pratique encore les anciennes traditions telles que le tissage de la laine d’alpaga et de lama sur des métiers, quoiqu’aujourd’hui il soit bien désert !...

Toconao loge les ouvriers des mines, le désert d’Atacama recélant dans ses sous-sols une des plus grandes réserves mondiales (40 %) de lithium, le village doit vivre probablement au rythme de la mine et s’animer que le soir à l’heure de la débauche, quant aux enfants, ils sont en ce moment à l’école de San Pedro de Atacama.

Maisons bâties grossièrement en liparita (roche volcanique blanchâtre) aux toits recouverts de tôles.

Des chants religieux arrivent à nos oreilles, ils proviennent de  San Lucas, modeste église avec une façade en pierre, construction caractéristique des indiens Atacameños,  recouverte de roseaux. Le campanile blanc, bâti sur trois niveaux date de 1750.


                 

Une petite boutique d’artisanat aux volets fermés, à notre approche ouvre ses portes …… maligne, la jeune propriétaire sort « Madonna » et « Macarena » oui vous avez bien lu   vedettes locales que je vous présente : deux gentils lamas bien habitués aux touristes.

Lorsqu’ils daigneront sortir du magasin pour nous y laisser la place, nous ferons le chiffre d’affaires de la journée (pulls de laine, cartes postales, blocs de sels, souvenirs divers, boissons, etc….)

      


A la sortie du village, la route principale passe au-dessus de  la « Quebrada de Jerez » (faille) 

 Les eaux du rio Jere en dévalant de la Cordillère des Andes ont rempli cette faille, la transformant en petit oasis idyllique, l'eau est un bien précieux que les Indiens vénèrent et qu'ils utilisent avec grand discernement. Ils ont ainsi dompté ce don de la nature en plantant au fond de ce petit canyon, des vergers : figuiers, pruniers, amandiers… Les terrains étant irrigués,  la  végétation  y est luxuriante : palmiers, peupliers….

Il est possible moyennant un droit d’entrée de parcourir les sentiers de cette gorge, et même d’y pique-niquer.

 Avant d’aller déjeuner, nous irons visiter le Pukara de Quitor, ruines d’une forteresse indienne et l’aldea de Solor, très ancien habitat enseveli sous le sable.


 Pukara de Quitor  2,7 kms au Nord de San Pedro de Atacama. (2400m d’altitude)

Mais qu’est-ce donc qu’un pukara    C’est une forteresse d’environ 300m de circonférence, bâtie pendant la période pré-inca par les Acatameños, à flanc de colline, en terrasses. Les premiers habitants devaient être des éleveurs nomades de guanacos. 

Cette forteresse, déclarée monument National en 1982, fut construite pour contrôler la route de trafic ancestral, et offrir un refuge à priori sûr !.... en cas de conflit.

 Après avoir déjà lutté courageusement en 1536, les indigènes capitulèrent en 1540 face à l’attaque des espagnols venus avec chevaux et armes à feu, pouvait-il en être autrement face à ce système d’attaque inconnu d’eux ?...  Les envahisseurs firent décapiter 300 indiens, et exposèrent leurs têtes sur les murs.

Cette forteresse était également un lieu de vie, il a été découvert 200 espaces indépendants fabriqués en  pierre.

  Entrée payante.  Le soleil cogne, les chapeaux, la crème solaire et la bouteille d’eau sont indispensables. Avant d’entreprendre la grimpette, Victor-Hugo donne une explication et la brochure d’information. La montée offrant une superbe vue panoramique sur l’oasis, les volcans et l’ensemble des murailles se mérite, il faut gravir un dénivelé de 70 mètres.

Restauré en 1980 le site est protégé depuis 1996, la municipalité de San Pedro de Atacama, voyant les touristes affluer du monde entier, a décidé  avec les communautés autochtones de Quitor et de Coyo de valoriser, protéger et gérer les deux sites archéologiques importants : le village de Tulor et le Pukara de Quitor. Aujourd’hui l’accès y est bien aménagé,  d’abord des marches mais sans rambarde …… puis on suit les flèches.

    

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 Tulor, un des plus vieux sites archéologiques (entre 800 av JC et 500 après) de cette région du Nord du Chili est situé à 10 kms au Sud de San Pedro de Atacama, à proximité des dunes du sable qui l’ensevelissent petit à petit. En 2005, le World Monuments Wacht (programme lancé pour attirer l’attention internationale sur des monuments et sites du patrimoine culturels dans le monde qui sont menacés) considère ce site comme l’un des 100 les plus menacés dans le monde.

Série de 106 structures circulaires en adobe, reliées entre-elles, les bâtiments  étaient construits avec un plafond qui atteignait 2 mètres terminés par un toit conique.  Les archéologues pensent que 150 à 200 Atacamanès y vivaient, pratiquant l’élevage, l’agriculture, la céramique et le tissage,

Au début de l’ère chrétienne, de par sa proximité du plus grand lac salé du Chili, c’était le lieu d’importants échanges (argile, bois, os, cuir, textile) Complètement recouvert et protégé par le sable, ce village a été découvert en 1958 par un prêtre jésuite Gustavo Le Paige.

Aujourd’hui seules les fondations subsistent, mais faute de restauration permanente, elles risquent bien de se retrouver d’ici peu, de nouveau entièrement ensevelies. Ici comme au Pukara de Quitor, la présence  humaine a fait du dégât, mais là aussi un accord a été signé entre diverses communautés, pour mettre en œuvre un plan de gestion de conservation de ce patrimoine culturel, aménagement qui permet de voir de près les 22 habitations en partie dégagées, depuis une passerelle et un belvédère couvert.

         

Après ces intermèdes culturels et historiques, nous retrouvons Hugo qui nous mène au centre de San Pedro pour déjeuner au restaurant Ckunna, bâtiment historique restauré, à l’architecture originale.  

Aujourd’hui, l'un d'entre-nous fête son anniversaire, nous lui faisons la bise, il ne lui reste plus qu’à offrir l’apéritif, heureusement pour lui,  nous ne sommes pas nombreux      

Sitôt le repas avalé, nous nous rendons à pied au « Musée arquéologique Padre le Paige »  (point N° 5 carte itinéraire)

On doit ce musée à un missionnaire belge Gustave le Paige, curé de San Pedro en Mars  1955, qui portait un intérêt évident pour le passé de la culture d’Atacama. Grâce à ce prêtre qui visita les cimetières préhistoriques et les lieux habités par ces tribus, rassemblant pendant 25 ans une quantité phénoménale d’objets anciens, la région se découvrit une archéologie forte et la culture atacamène, civilisation oubliée, rendant ainsi leur identité à la population locale.

Visites guidées en plusieurs langues, mais aujourd’hui Lundi, les guides propres au musée sont absents, et Victor-Hugo n’obtient  pas l’autorisation de les remplacer auprès de nous. A l’entrée il nous donne quelques sommaires explications et c’est seuls que nous découvrirons celui-ci.

Cette bâtisse octogonale  évoque à l’aide de panneaux explicatifs en espagnol et anglais,  l’histoire des populations de l’Atacama, avec une  collection d’environ 380 000 pièces allant de la culture des Atacamañès jusqu’à la conquête espagnole.

En 1957, Le Paige ouvrira un premier musée dans sa maison paroissiale et en 1963, grâce à l’appui de  l’Université Catholique,  on construira celui que l’on peut voir actuellement.

En son honneur, une statue est érigée devant le bâtiment.

Parmi les pièces importantes : des ustensiles utilisés pour préparer, ingérer et fumer des plantes  hallucinogènes (rite chamanique)  la salle du trésor atacamène…. Dommage, nous ne verrons pas les momies, retirées de l’exposition depuis 2007 à la demande du peuple Lickanantay.

Nous n’avons pas plus de chance qu’hier, le ciel est encore bien couvert, nous n’aurons décidément pas notre coucher de soleil depuis les dunes sur la Vallée de la Lune, une de mes grosses déceptions, mais que faire contre les caprices du temps, à part se taper la tête contre les murs !  

Victor-Hugo nous donne  donc quartier libre jusqu’au dîner, j’en profite pour aller faire un tour du coté du marché artisanal, hier il faisait vraiment trop chaud, celui-ci est à coté du musée Gustave le Paige, face à l’église. Une grande allée couverte de roseaux ou tout un alignement de boutiques vous offre de quoi faire un cadeau à votre entourage ou vous faire plaisir ! :  objets typiques et traditionnels de la région :  pulls à partir de laine de lama, d’alpaga ou de mouton, gilets, chaussettes, peaux, sacs, bonnets, chapeaux, objets en bois de cactus, en pierre volcanique,  feuilles et bonbons pour combattre l’altitude, cristaux de sels, etc….

   

Que reste-t-il encore à voir à San Pedro ?  l’église coloniale bien sûr ! il est évident que nous ne  repartirons pas sans avoir vu cette  belle petite église blanche ! 

L’église San Pedro (16ème) fut construite sur Plazza de Armas, avec des matériaux locaux et des techniques artisanales : épais murs en adobe, plafond en bois de cactus et en guise de clous : de solides bandelettes de cuir, sa toiture est recouverte de terre et de paille, aujourd’hui elle est classée monument national.

Nous regagnons l’hôtel en passant par les rues en terre battue, quoique le ciel soit toujours couvert, les flaques ont disparu. Ce village perché à 2440 m au milieu du désert d’Atacama est très touristique, ses rues principales : Caracoles et Tocopilla sont essentiellement constituées d’agences proposant des excursions pour visiter cet environnement extraordinaire (Vallée de la Lune, Geysers del Tatio, Pukara de Quitor, Aldéa de Tulor …) Il est possible aussi de louer des vélos, vous y trouverez aussi sans peine de quoi vous restaurer et vous loger.

« Regarder le soleil se coucher depuis la superbe Vallée de la Lune laisse un souvenir inoubliable » voici en résumé les commentaires que l’on peut lire sur les guides touristiques et certains reportages vécus, c’est sur que ça sera un souvenir qu’on n’est pas près d’oublier ! 

Rendez-vous à 19h15 avec Victor-Hugo pour notre ultime dîner à San Pedro. Je crois qu’au Chili, les restaurants auront dû se plier à nos habitudes françaises, principalement pour les petits-déjeuners et dîners que nous prenions finalement très tôt (7h30 et 19h30 plutôt que 9h et 21 heures) …. Demain il faudra se lever tôt, très tôt… pour aller admirer, de préférence au lever du jour, les Geysers del Tatio.

Surprise désagréable à la sortie du restaurant : il pleut ! pas beaucoup, mais il pleut ! rendant une nouvelle fois ces routes de terre devenues sombres la nuit tombée,  glissantes et dangereuses.

Bonne nuit et à demain pour la suite du reportage

* Mardi 31 janvier.  3h30 !  le réveil sonne  inhumain de nous faire lever à des heures pareilles !  Victor-Hugo, sans doute méfiant ! est déjà sur place dans la salle du restaurant. Une tasse de café vite bue et c’est à moitié réveillés mais vêtus de vos vêtements d’hiver que nous nous installons 45 mns plus tard dans le Mercédès. Notre guide nous avait fait la veille les recommandations suivantes : crème solaire, ben non, il blague ….. plutôt plusieurs couches de vêtements, mais surtout  un bonnet, éventuellement des gants, on a sorti des valises les « Damart »

Nuit noire ! pas facile de voir quoi que ce soit, à part par intermittence les feux rouges d’un véhicule nous précédent. Pendant plus de deux heures, les geysers sont à 95 kms au Nord, nous allons rouler sur une piste bosselée, traverser un ou deux gués, être bien secoués, monter un col à 4500 mètres.  

Un mini-bus de touristes est sur le bord, feux de détresse allumés, il est en panne, les pauvres ! ils devront attendre que l’aide arrive…..  lors de ce monotone trajet plusieurs d’entre nous, malgré les secousses, ont tenté de terminer leur nuit. La montée en altitude m’effraie un peu, mauvais souvenir du Pérou où à quatre reprises j’avais été prise de saignements de nez.

6h45, on se croirait sur les Champs Elysées, j’exagère bien sûr, quoique !  A l’entrée du site, droit d’entrée, celui-ci est depuis 2004 géré par les Atacameños. Ils sont tous là !.... qui ? les touristes bien sûr !  plusieurs centaines, ….c’est même la queue aux toilettes. (point N° 7 carte itinéraire)

Deux kilomètres plus loin, premier arrêt pour un petit déjeuner frugal. Dehors, debout ou appuyés sur un muret, le jour à peine levé mais noyé dans une brume épaisse, accompagnés d’une température de - 4%, histoire de nous rappeler qu’on est à 4320m d’altitude, presque au sommet du Mont-Blanc !.... je puis vous assurer qu’on apprécie les petits pains beurrés de confiture et ce café bien chaud sortant des thermos.

Le temps qu’Hugo remballe le matériel, promenade libre d’une petite demi-heure parmi ce paysage surréaliste. Notre guide nous demande instamment de ne pas nous éloigner, ni nous aventurer n’importe où, mais surtout de ne pas nous approcher seuls des fumerolles  site dangereux, terrain instable, il peut arriver que la croûte terrestre, trop fine par endroits cède, et dessous qu’est-ce qu’il y a ? l’eau bouillante à 85 ° !.... si les endroits sécurisés sont balisés c’est qu’il y a une raison ! …

      Si on nous a fait lever si tôt, ce n’est pas pour faire un jogging matinal !... mais parce que c’est aux premières lueurs de l’aube que les geysers sont le plus actifs, lorsque le soleil dépassant les cimes apporte sa chaleur sur les champs géothermiques. Malheureusement pour nous, ce soleil planqué derrière la brume, ne chauffera pas suffisemment ce sol et  nous privera de ce spectacle des fumerolles, panaches de fumée s’échappant des geysers. Les minerais dont regorge la terre + la lumière solaire transforment ce paysage en une palette de toutes les couleurs.


Ceux du Tatio sourdent de terre en continu, comme des fontaines, avec une hauteur moyenne de seulement 75 cms, en revanche, il en a beaucoup : 80 colonnes de vapeur, 40 geysers actifs et encore plus de sources chaudes,  répartis sur une trentaine de km². 

Vers 8h30 les vents matinaux dispersent les vapeurs, le spectacle devient moins fascinant, et chacun repart …

Qu’est ce qu’un geyser ? : une source d’eau chaude qui jaillit par intermittence en projetant à haute température et à  haute pression, de l’eau et de la vapeur.

Le Tatio est un volcan qui produit du magma qui en fusion chauffe les roches et les eaux infiltrées en profondeur. Cette eau sous pression jaillit par un orifice qu’elle s’est faite à travers le sol poreux. Quant aux fumerolles, elles se forment au contact des eaux brûlantes avec cet air très froid.

Il y a du monde, mais il y a de la place…… Doucement, à 4320 m d’altitude la respiration est plus saccadée il faut prendre son temps, on approche des geysers, les pas dans ceux de Victor-Hugo, même les tout petits sont entourés de cailloux, périmètre à ne surtout pas franchir, il nous en explique le fonctionnement, nous fait guetter le grondement de l’eau juste avant son jaillissement.

 

     

Nous terminons la visite de ce site tout à fait exceptionnel par la « piscine »  il doit y faire environ 35 °. Aucun volontaire parmi nous !.... faut dire aussi que sortir en maillot de bain d’une eau à +35° ou plus et se retrouver en même tenue à -4°, faut en vouloir !...

     Nous en repartons il est à peine 9 heures, le soleil a gagné son combat contre la brume, timide certes, mais il est là ! le paysage devient alors magique, à cette altitude la végétation n’est composée que de touffes d’ichus, herbe dont se nourrissent les lamas.  

       Nous continuons vers le Nord sur des chemins de piste bosselés, et atteignons notre plus haut col : 4500 mètres, wouah !   arrêt photos, superbe ! les sommets enneigés de la Cordillère ceinturés de nuages paraissent presque à notre portée, ils contrastent avec le marron de la rocaille et le jaune des touffes d’ichus.

      Respirons, prenons un bon bol d’air frais, mais attention, altitude tout de même, Victor-Hugo nous conseille d’attendre pour commencer à nous dévêtir, mais c’est qu’il prend soin de ses « petits vieux » ce gentil monsieur.  quoiqu’il ne soit guère moins âgé que nous, mais lui est habitué aux conditions climatiques.


        

      

       Nous entamons la descente. 46 kms d’une route, essentiellement constituée de roches, de sable et de cailloux, aux virages Dessin d'un vizcacha.parfois serrés nous mène jusqu’au village de Caspana. Nous nous régalons !

     Stop, mais qu’a-t-il vu ? il a des yeux de lynx, notre guide !... dans le fond de cette faille, cachés au creux des roches quelques « lapins » somnolent debout. Des lapins ça, mon œil !  c’est vrai que ça y ressemble, surtout tels que nous les voyons, en réalité ce sont des « vizcacha des montagnes » une sorte de lièvre avec une queue longue et forte, ressemblant à celle d’un écureuil, très abondant dans ces contrées, puis voici des lamas, des vigognes.


     Le paysage commence à changer, a présent la verdure colore légèrement les versants.    

 

Situé à 84 Kms à l’Est de Calama. Difficile d’accès, niché au fond d’un canyon où coule le rio Loa, le village « neuf » a été construit sur un escarpement rocheux, tandis que le « vieux » village, aujourd’hui pratiquement déserté, entouré de falaises est perché au bord d’un haut plateau en surplomb, exemple type du village-oasis entièrement indien, avec ses cultures de fruits et légumes en terrasse de style pré-colombien, verdoyantes, ses habitations aux toits de chaume.

Village construit à 3260m d’altitude, qui tient à sa tranquillité et n’a pas l’habitude des cohortes de touristes.

Pendant trois jours, Caspana ou vit 500 habitants, organise les « festivités de la chandeleur » le village à cette occasion va recevoir plusieurs milliers de membres des communautés Atacameños. Le Maire a tenu à maintenir vivante cette coutume alliant foi, traditions et coutumes de son peuple.

      A l’entrée du village une poignée de pèlerins s’immobilise devant la croix. Après l’avoir préalablement recouverte de feuilles de maté, un homme l’arrose d’un verre de vin afin de demander la protection de la « Terre-Mère »  puis en procession, ces gens monteront la statue auréolée d’une couronne de fleurs jusqu’à l’église coloniale San Lucas, tout en haut du vieux village. 

     La musique guide nos pas, après avoir grimpé une rue pavée et franchi un porche, nous arrivons sur une place carrée, celle-ci est occupée par une troupe folklorique, ces personnes dansent, un peu à la façon « bandas » puis à tour de rôle s’avanceront dans l’église pour y célébrer leur Vierge.

              

      

   Nous contribuerons à cette coutume en donnant quelques pesos, à l’intérieur des cierges en l’honneur de la Vierge et déjà beaucoup de couronnes de fleurs

Eglise construite en 1641  au centre du vieux village, construction identique à celle de San Pedro (murs de pierre, charpente en bois de cactus, attaches en lanières de cuir) à l’intérieur statue de saints et de la Vierge. Au centre de la place, un arbre et de l’eau à la disposition des danseurs qui envahissent Caspana à l’occasion des festivités de la Chandeleur.      

Nous reprenons la route pour Calama, quant stop ! un contrôle de police, probablement en rapport avec les festivités qui risquent d’être très arrosées ……  Nous continuons à descendre, entre 4000m et 2000m nous sommes dans la pré-cordillère, une région transitoire. Encore une heure de trajet et nous arriverons à Chiu-Chiu où nous déjeunerons dans un petit restaurant local, une gentillette auberge très simple, toute de terre.

       Chi-Chiu, petit village (N° 6 carte itinéraire) de 800 âmes situé à 33 kms de Calama, dans un oasis formé par les rivières Loa et Salado, à 2525 m d’altitude. Après la froidure des geysers del Tatio, les vêtements d’hiver ont de nouveau fait place aux tee-shirts, crème solaire et chapeau.

Quelques lignes d’histoire : Habité depuis 3000 ans avant J.C. par des chasseurs, puis en l’an 400 par la communauté indienne Atacamèñe, enfin colonisé et évangélisé en 1557 par Francisco de Aguirre, conquistador espagnol. L’église, une des plus anciennes du Chili (aujourd’hui monument historique) a été construite de la même façon que celles de San Pedro et Caspana (matériaux typiques de la culture Atacamèñe : murs en adobe, charpente et  portes en bois de cactus maintenues par des lanières de cuir de lama) A l’intérieur image de la Passion du Christ et une croix.

Au cours de la colonisation, ce village était un lien commercial entre le haut plateau et la côte.

      

 

Vers 1960, des immigrants venant des villages voisins s’installèrent, relançant l’activité agricole et l’élevage, principalement la culture du maïs, de luzerne, de betteraves …. ainsi que l’élevage de moutons, chèvres, porcs et lapins.  Aujourd’hui, ils vivent également du  tourisme et de  l’artisanat.

13h30. Déjeuner en compagnie d’ouvriers au restaurant « Inca Kolla » petite auberge typique et authentique construite en adobe.

       Hugo est fatigué, on le serait à moins ! il doit être debout depuis 3 heures du matin, les deux heures de trajet menant aux geysers del Tatio, par des chemins de piste bosselées, la nuit, ont dus être difficiles pour lui, même s’il connaît bien le chemin ! Ca sera encore lui qui aura préparé puis ensuite tout rangé lors du  petit déjeuner. Sur demande de Victor-Hugo nous lui laissons une demi-heure, il paraît que ça lui suffira ! ….. nous mettons cet intermède à profit pour dévaliser la minuscule boutique d’artisanat qui se trouvait à proximité du restaurant.

Après cette petite sieste, Hugo de nouveau opérationnel emprunte une piste qui nous mène à 9 kms au Nord de Chiu-Chiu voir le « Pukara de Lasana » il fait maintenant très chaud.

Des fouilles archéologiques ont mis au jour les ruines de cette ancienne forteresse, déclarée monument national en 1982, bâtie au 12ème siècle sur une crête dominant la vallée de  la rivière Loa, elle est le témoignage de la culture des Atacameños (pré-incas)

Ensemble de 110 bâtiments circulaires construits dans la roche volcanique de la vallée, sur 250 mètres de long,  communicants les uns avec les autres. Chacun forme un ensemble de 2 à 5 pièces, avec des silos pour entreposer aliments, maïs, caroubier ou viande.  Le périmètre extérieur est muré, ce qui offrait une protection contre l’ennemi voisin.

Mon dieu, quelle époque !.......

La porte d’entrée passée, un bâtiment abrite une maquette, devant celle-ci, Victor-Hugo nous narre l’histoire de ce peuple à son origine, puis on escalade pour découvrir cette forteresse, qui comparée à celle de Quitor est du gâteau ……. le sommet n’est pas très haut. Partiellement restaurée, moins en ruines, on y voit des pans de murs, des portes.

 

            

Les visites de la journée sont pour aujourd’hui terminées, nous regagnons Calama où doivent nous attendre nos valises. Il va falloir envisager une nuit réparatrice, car après le réveil tôt de ce matin,  demain ne sera guère mieux, notre avion pour Santiago étant à 7h35, d’où nous prendrons la correspondance pour Puerto-Montt, où un autre guide nous fera visiter l’ile de Chiloe.

L’hôtel Park Calama, cet hôtel moderne est à proximité de l’aéroport, nous y arrivons et récupérons les clefs il est à peine 17 heures, impeccable pour avoir le temps de se « ressourcer. » Mais drôle de surprise, bon, je sais bien que ce n’était pas bien grave ! mais il a fallu se dépatouiller en gesticulant, Victor-Hugo une fois les clefs distribuées avait bien pris la sienne de clef, mais celle des champs ! ……. notre chambre était déjà occupée, avec valise, nécessaire de toilette dans la salle de bains, habits dans la penderie….. 

On n’ouvre pas nos bagages, persuadés d’obtenir une autre piaule, ne me reste qu’à retourner de suite à la réception. Après quelques couacs …. arrive enfin quelqu’un qui se confond en excuses, mais à notre grand étonnement prend tout sous son bras et s’en va, comprenant nos interrogations, ce monsieur nous explique qu’il va donner à cette personne une autre clef, ouais !..... bon, on va tout de même bloquer la porte avec une valise, on ne sait jamais ! J’imagine la tête de cette femme à son retour, a qui on aura dû expliquer qu’on lui a vidé sa chambre….  Un conseil, lorsque vous partez en excursion, mettez bien vos valeurs sous clefs.

Dîner à l’hôtel sous forme d’un buffet, décidément ce n’est pas ma soirée, la serveuse me renverse un verre d’eau dans le dos, vous me direz, ça va me rafraichir !

Et que je te refais les valises …. et les bagages à main  qui contiennent les indispensables médicaments, les appareils photos et leur tripotée de fils et de batterie, le téléphone, une tenue de rechange pour chacun en cas ou !.... la perte de bagages, vous savez ça existe, ce n’est pas que du vent, on en sait quelque chose ! sans oublier de vérifier la présence des papiers. Ouf ! ça y est tout est OK,  bonne nuit

* Mercredi 1er Février. 5h réveil… 6h15 Départ ! Victor-Hugo nous assiste aux formalités d’enregistrement et nous lui disons   Tu fus formidable, à notre écoute, souriant avec un petit brin d’humour, nous t’avons apprécié ! 

Envol pour Santiago à 7h35 avec toujours la LAN, dégustation avec une joie non dissimulée de ce même petit paquet de gâteaux apéritifs accompagnés d’un jus d’orange. Deux heures plus tard, nous refoulons le sol de l’aéroport, la porte pour Puerto Montt est déjà indiquée, nous nous y installons dans l’attente de l’appel lorsqu’un employé demande notre billet. Que se passe-t-il ? pas grand-chose, si ce n’est que le numéro de porte est changée, une annonce a probablement été faite, mais voila ! « no, habla espagnol » ! nous devons tout traverser le bâtiment, la bonne porte est à l’autre extrémité… mais pourquoi nous faire ça !

Au Chili, les embarquements sont très bien organisés, avec des files numérotées. A moins de ne pas savoir lire, c’est impeccable et ça crée moins de bouchons, lorsqu’en essayant désespérément de caler vos bagages, vous bloquez tout le monde (ou vous êtes bloqués !) ….d’abord les places du fond, puis ….puis …

Le vol pour Puerto-Montt est à 11 heures, nous devrions y arriver vers les 12h45, là encore en guise de déjeuner, des …. oh  je sens que vous avez deviné !....

Ces deux vols se sont effectués sans histoire, nous récupérons nos valises et faisons la connaissance de nos nouveaux guide et chauffeur pour ces trois jours sur l’île de Chiloe : respectivement Inti et Yvan.   

La 1ère  partie de ce reportage est terminée, j’espère que notre périple vous aura plu et c’est tout naturellement que nous  vous invitons à nous suivre dans ce 2ème  volet où vous nous accompagnerez à la découverte de l’île Chiloé, puis  des majestueux paysages de la Patagonie Chilienne et de bien d’autres superbes choses encore….

Suite de notre voyage, 2ème volet : l’île de Chiloé, la Patagonie Chilienne Æ