volet 2 :
l’île Chiloé, la Patagonie Chilienne
Résumé condensé, accompagné de quelques photos, de notre circuit
9 petits diaporamas sont visibles, voir à la fin du récit...
® Mercredi 8 Février (suite) Une fournaise nous assomme sur le tarmac de l’aéroport Mataveri, énorme changement avec les 5 ° de Patagonie où nous étions encore ce matin. Un chien erre parmi le tapis des bagages, qu’est-ce ? un chien perdu, vite SOS fourrière !..... grossière erreur…. il n’erre pas, il renifle....
Nous faisons la connaissance du mari de Flora, notre prochain guide, qui après nous avoir passé un collier autour du cou en signe de bienvenue, nous mènera à l’hôtel. On est au cœur du « Tapati Festival » dont l’esplanade n’est qu’à quelques centaines de mètres. Sa musique tonitruante arrive jusqu’à nos oreilles.
u L’hôtel O’tai : une petite merveille, bungalows disséminés au milieu d’une imposante verdure fleurie. Après un court repos, nous allons en quête de boissons dans ce petit bourg de Hanga Roa, l’unique village de l’île et trouvons sur Atamu Tekena des petites supérettes.
v Sa situation : Située à
3760 kms du Chili et à 4100 kms de Tahiti, l’île de Pâques,
une des
terres les plus isolées du monde est une minuscule île volcanique. Très peu
boisée à cause de la surpopulation (incendies, rituels funéraires…) n’y a que quelques
bouquets de cocotiers et d’eucalyptus plantés récemment. De forme triangulaire
et entourée de falaises de parfois 300 m de haut, elle ne fait que 24 km de
long, pour 12 de large, il n’y a qu’une seule plage, à Anakena au Nord.
v Son histoire : Nul ne sait véritablement quels furent ses premiers habitants, des Mapuches, indiens d’Amérique du Sud, ou provenant des Marquises ? (les Maori rongo rongo, principaux dépositaires de la tradition et du savoir auraient pu éclairer notre lanterne, mais ils furent déportés en 1863 par des marchands d’esclaves péruviens.) La tradition rapporte que les premiers habitants avaient à leur tête un roi polynésien chassé de chez lui après une bataille perdue « Hotu Matu’a » dont chacun des six fils fonda sa propre tribu, ces tribus seraient à l’origine de ces immenses statues de la culture moai. Les traces les plus anciennes attestent une présence humaine remontant à l’an 800 environ.
Æ La découverte : Le 5 Avril 1722, le soir du dimanche de Pâques l’amiral hollandais Jakob Roggeveen, aperçut cette île alors inconnue. Mais ce n’est qu’en 1774, lorsque le Capitaine Cook y débarqua, que deux naturalistes allemands, en faisant des croquis des statues lui apportèrent la célébrité. Un français La Pérouse l’explora également, mais après son départ l’île retombe dans l’oubli et l’indifférence.
Beaucoup trop peuplée (10000 habitants) elle fut le théâtre de violents conflits à la fin du 17èmesiècle qui eurent pour conséquence la destruction des statues de pierre (moaï) et des plateformes cérémonielles (ahu). Des catastrophes naturelles (tremblements de terre et tsunamis) ont sans doute également contribué au déclin de la civilisation pascuane. Tous les moai qu’il est possible de voir aujourd’hui ont été restaurés au 20èmesiècle
Æ Au fil du temps : L’arrivée des Européens en 1862 causa une véritable hécatombe (80%) parmi la population : baleiniers, planteurs, marchands d’esclaves qui voyaient dans ces Polynésiens une main-d’œuvre idéale pour travailler dans les mines de guano au Pérou, L’évêque de Tahiti obtint la libération des survivants, mais ceux-ci ramenèrent avec eux de nombreuses maladies.
v 1868 les archéologues
du British Museum s’emparent des plus beaux moai.
On peut toutefois se demander pourquoi ! surtout depuis 1995 quand l’île passa sous la protection de l’Unesco, les Pascuans n’ont pas tenté de récupérer ce qui leur avait été volé !
v 1870 un aventurier français : Jean-Baptiste Dutroux-Bornier se proclame roi, il envisage de transformer toute l’île en exploitation agricole et d’expulser les insulaires vers les plantations de Tahiti. Véritable tyran, il sera assassiné en 1877. L’île qui ne compte plus que 110 habitants est dans une décadence et une misère sans issue.
v 1888 le Chili prend officiellement possession de l’île, qui la cède à une grande compagnie anglaise lainière, ce gigantesque élevage de moutons achèvera de détruire la végétation.
v 1960 Le Chili a repris le territoire depuis 1953, maintenant le régime se libéralise, les Pascuans acquièrent enfin le droit de vote et obtiennent des papiers d’identité. Leur existence s’améliore : électricité, eau courant, école.
L'île a été déclaré patrimoine de l'humanité par l'UNESCO en v 1995.
u Ces
mystérieuses statues : les moais.
On en recense actuellement près de 887 sur l’île, les plus anciennes semblent avoir été taillées vers l’an 800... Elevées pour la plupart en bord de mer, les yeux tournés vers l’intérieur, ces statues personnifiaient les ancêtres protecteurs, fondateurs de chaque clan. Elles furent sculptées dans le tuf volcanique de la carrière du Rano Raraku. Travail surhumain et longtemps resté inexpliqué pour les amener à leurs différentes destinations, on peut voir à travers toute l’ile un grand nombre de moaï cassés, abandonnés en chemin.
Certains moaï portent sur la tête une sorte de chapeau rond de pierre rouge et ils avaient semble-t-il, des yeux de corail pour représenter le « visage vivant « d’un ancêtre particulier, ces coraux étaient encastrés dans leurs grandes orbites, taillées seulement, une fois le moaï mis en place.
u Les ahu sont les plateformes
cérémonielles qui supportaient les moai. La plupart furent démolis, certains
furent remontés de façon rudimentaire. Centres religieux et sociaux du clan,
ces plateformes abritaient des chambres funéraires où étaient entreposés les
ossements. Les sites sont aujourd’hui tous protégés, on ne s’approche pas des
statues, qu’elles soient debout ou couchées. Do n’t touch !...
v Le tourisme. Aujourd’hui l’île de Pâques reçoit annuellement 60000 touristes par an. Ce tourisme l’enrichit, mais s’il devait devenir tourisme de masse, cela poserait beaucoup de problèmes, l’île qui ne possède qu’une ville, est trop petite pour recevoir des grandes infrastructures hôtelières. De plus ça crée des tensions entre ceux qui en vivent chichement et ceux qui restent en dehors de cette nouvelle richesse.
Un peu embarrassant de dire cela alors que
nous venons d’y passer trois jours fort agréables…
L’île compte aujourd’hui à peine 4000 habitants, des polynésiens et des Chiliens venus profiter du soleil, ainsi que quelques dizaines d’étrangers, pour la plupart des Français mariés à des Pascuanes.
Après dîner, nous nous rendons à l’esplanade de ce festival.
v Quelques
lignes sur ce « Tapatai Rapa Nui » Ce festival
qui existe depuis 1975 est considéré comme la plus grande manifestation
culturelle du Pacifique. (musique, danses folkloriques polynésiennes, concours,
compétitions sportives, artisanat… )
Le village se partage en deux camps, chacun représenté par une candidate (qui sera élue reine de l’année et représentera les traditions culturelles) à laquelle les habitants ramèneront des points en participant à des compétitions originales. Ce festival qui a eu lieu en 2012 du 5 au 17 Février n’est pas un spectacle pour touristes, c’est l’occasion pour les îliens de renouer une fois l’an avec leurs traditions.
Il est près de minuit, après avoir longuement admiré les pascuans à travers l’expression de leurs danses culturelles et ancestrales, nous rejoignons notre hôtel.
® Jeudi 9
Février. 9 heures. Après avoir fait un tour panoramique des magnifiques
jardins de l’hôtel, nous faisons la connaissance de Flora et d’Esteban,
notre chauffeur.
Flora a rencontré son mari lorsque celui-ci effectuait son service militaire à Tahiti, ils se sont mariés et installés sur l’île de Pâques.
Il fait 25 ° temps très agréable.
ÆAhu Vinapu (point A) Cet ahu comporte un appareillage de pierres parfaitement ajustées sur deux rangées, une similitude avec certains vestiges incas.
La tribu qui l’éleva était la plus puissante de l’île, elle profitait de la bonne terre pour les cultures, eau fraiche propre, accès aux deux cotés de l’île, pratique pour la pêche. Les moai renversés durant les guerres tribales du 17ème siècle n’ont pas été redressés.
Æ Rano Kau. (point B) Une courte marche nous mène
au mirador avec vue sur le cratère. Rano Kau est l’un des trois volcans,
aujourd’hui éteint, sorti des entrailles de la terre, il y a plus de 2,5
millions d’années. Le fond du cratère est recouvert de dizaines de petits lacs
couverts de totora (joncs), les pentes sont tapissées d’éboulis et de quelques
bosquets d’arbres. La calderia fait 1600m de large et 200m de profondeur.
Jusqu’en 1973, les habitants y venaient chercher de l’eau, aujourd’hui le site est protégé. Sur les flancs on y voit encore quelques bananiers plantés par la population qui y lavait son linge, ou y passait une journée de détente.
ÆOrongo (point C) Entrée payante. On y accède en passant par une salle-musée (photos et maquettes)
Après une petite marche d’une centaine de mètres sur un sentier sinueux longeant la falaise, nous voila au village d’Orongo, l’un des plus fascinants sites de l’île de Pâques. Partiellement restauré, il nous montre 53 maisons basses en pierre de basalte, utilisées uniquement au moment des cérémonies, leur toit voûté est recouvert de terre. De forme elliptique, elles sont accessibles par une seule petite entrée latérale basse, car on craignait d’être attaqué pendant la nuit et le vent est fort.
Ces cérémonies réunissaient le roi, les grands prêtres et les représentants de chaque tribu.
En contrebas, on découvre sur des rochers posés en équilibre au-dessus du vide, plus de 400 pétroglyphes, le plus grand nombre représente l’homme-oiseau. Face à ce site, trois points rocheux sur l’Océan : les îlots de Motu Nui (grande-île) Motu Iti (petite île) et Motu Kao-Kao.
ÆAna Kai Tangata (point D) Une grande grotte creusée
dans des falaises noires présente des peintures rupestres, nous descendons par
un sentier court mais raide, jusqu’à l’abord de la grotte, mais celle-ci est
aujourd’hui
interdite, d’ailleurs remplis
d’éboulis. Beau paysage à partir de cette baie.
13 heures. Nous
nous rendons pour déjeuner à Manuia, au nord de Hanga Roa, restaurant à
terrasses sur deux niveaux. Sympa cette idée de mettre comme dessert une statue
en chocolat …
Flora nous avait donné quartier libre jusqu’à 15h30, wouah !... 2h30 pour déjeuner, c’est bien looooong !... nous voilà confrontés au rythme des îliens, une journée qui ne commence pas avant 9 ou 10 h, visiter piano…. et finir tôt la journée. Nous arrivons à lui faire rétrécir ce champ, elle viendra nous chercher à 14h30, il est probable que nous avons compromis leur sieste….
14h30, c’est reparti pour la visite de ces sites extraordinaires, énigmatiques :
ÆPuna Pau : (point E)
Petit cratère de scories, c’est de celles-ci que l’on extrayait cette curieuse roche tendre rouge, utilisée pour réaliser le pukao (chignon ou couvre-chef qui ornait les moai). Une vingtaine de pukao traînent sur les bords du sentier.
Des panneaux le long du chemin expliquent leur fabrication, taillés d’abord grossièrement puis retaillés définitivement près des moais au sommet desquels on les fixait. Une soixantaine de coiffes sont sorties de cette carrière, 25 sont toujours présentes sur le site et semblent attendre qu’on les transporte vers leur destination finale, des amateurs ?
C’est bien
beau tout ça !....lacs tapissés de verdure au fond des volcans, maisons de
cérémonie, carrière de scories, mais nous n’avons pas encore vu les statues
debout le
clou, le symbole de cette île, ce pourquoi nous avons fait tant d’heures
d’avion !..... Ne nous impatientons pas, ça va venir, du moins faut
l’espérer…..
ÆAhu Akivi. (point F) Le seul ahu dont les 7 moai
font face à la mer, ces derniers ne portent pas de pukao (chignon)
Pourquoi cette différence ? aucun historien n’a a ce jour trouvé la
réponse. Ce site a été restauré en 1960 par un archéologue Chilien,
restauration qui a demandé le travail de 30 hommes pendant un an + le transport
+ la fabrication de la route + le travail nécessaire pour les hisser sur la
plateforme. Que dire du temps passé lors de leur construction au cours du 1er
siècle de notre ère….difficilement imaginable.
A chaque entrée, des pascuans proposent leur artisanat, statuettes de bois, d’albâtre ou autres, bijoux de toute sorte.
Après un petit intermède nous permettant de mettre les pieds dans l’eau, nous allons à la découverte d’un autre site, le dernier de la journée :
ÆAhu Tahai (point G) Adossé à la mer, l’ahu supporte un bel ensemble de 5 statues aux physionomies différentes. A coté se dressent deux moai solitaires, dont l’un, le Ko Te Riku a retrouvé son pukao (chignon rouge) et ses yeux, c’est le seul de l’île dans ce cas.
En regardant de près ma carte, je m’aperçois que ce site doit être génial au coucher du soleil, j’en parle à Flora qui va faire de son mieux pour que l’on nous serve assez rapidement au restaurant.
Justement, nous y voila au restaurant ! ce soir ce sera au « Hetu U » repas servi sur une terrasse ombragée, très agréable cadre. Malgré la rapidité, et du service… et de la conduite d’Esteban… je louperais le coucher de soleil sur les statues, il nous a manqué 30 minutes, je dirais QUE ! 30 minutes.
Etant
assaillie de remarques désobligeantes de la part du couple qui avait déjà fait
des siennes lors de l’excursion loupée aux pingouins de l’île de Chiloé, je
prends la décision de ne pas dîner et d’aller seule le lendemain soir voir ce
coucher de soleil, préférable à mon avis à un banal dîner.
Je demandais
juste dîner 45 mns plus vite ! ce fût la seule chose, sortant du programme,
que je me suis permise de solliciter, contrairement à ce couple de patrons qui
accompagné de leurs amis nous ont, les cinq autres du voyage, écrasés de leur
supériorité, imposant avec véhémence à chaque fois leur point de vue.
Petit message personnel : quoique je suis certaine que vous n’ayez que faire de mon reportage, ça vous passe au-dessus de la tête… si à mon grand étonnement vous lisiez cette page, je vous passe le bonjour, à vous qui n’avez pas jugé utile de me donner votre adresse mail en échange de la mienne !.... ni de mettre un mot sur mon livre d’or.
Je retournerais seule voir les danses du festival, ce n’est pas très loin de l’hôtel, et il fait si bon.
®Vendredi 10 Février
Bonjour
Flora.
Celle-ci, quasi-certaine
de sa réponse, commence par nous demander si le coucher de soleil était
chouette, ben ! .... elle se propose alors de demander
d’avancer l’heure au restaurant. Dégoûtée par la grise mine et les murmures de
réprobation des 4 co-voyageurs cités plus haut, je lui fais part de mes
intentions : me passer de dîner et aller tranquillement sur le site qui
est à moins de 500m de l’hôtel. Comprenant probablement mon ressenti et ma
frustration !.... elle propose de demander un « encas » au
restaurant, que mon mari m’apportera, voilà qui est fait !..... c’est
alors qu’une autre des co-voyageuses optera comme moi pour le coucher du
soleil sur les statues, tiens donc !
Ce « détail » réglé, nous reprenons possession de notre petit Mercedes et continuons notre découverte de ces lieux mystiques :
ÆAhu Akahanga (point H) Ce site ne
ressemble pas aux autres, et pour cause….il est en ruines, on peut voir quelques
fondations de maisons ainsi que quelques moai à terre, éparpillés, conséquence
de la lutte entre les différents clans, les combats devaient être très violents,
certaines statues étant carrément décapitées.
ÆAhu Tongariki, (point I) Cet ahu situé près de deux volcans : Rano Raraku et Poike. En 1960, un tsunami a balayé le site sur son passage, dispersant les statues et les coiffes à plus d’une centaine de mètres à l’intérieur des terres.
Magnifiquement
restauré grâce à une société japonaise de 1992 à 1995, Tongariki est le plus
important site de moai de l’île. Il réunit 15 statues géantes (de différentes
tailles) sur un ahu long de 200m. Ici les moai font face au coucher de soleil
pendant le solstice d’été. Seul un pukao a été replacé sur l’un des moai.
Pas de chance, mais devrait-on vraiment s’en plaindre ! les rayons cuisants de l’astre soleil sont face à nous, impossible de discerner les traits des visages des statues. Une photo prise de coté donne une idée un peu plus réaliste. Les moai disposés à proximité immédiate de la mer, font qu’il est impossible de les contourner, mais à Tongariki, il y a une sorte de petit port qui offre la possibilité de prendre de beaux clichés, les statues vues de dos, c’est vrai !... mais quelle originalité et quelle beauté.
Le
moai le plus grand fait pas moins de 86 tonnes, les Pascuans, du fait de son
imposante stature par rapport aux autres, l’ont surnommé affectueusement
« Général de Gaulle » c’est vrai qu’en regardant bien, on y
trouve une petite ressemblance.
Voilà un site qu’il faudrait venir admirer au lever du soleil, si c’est dans vos possibilités, n’hésitez pas une minute, conseil d’amie.
Tout à coté, un site exceptionnel, oui c’est vrai je me répète….. mais la longue promenade parmi ces gigantesques statues de pierre aux orbites sans yeux qui semblent scruter l’horizon, provoque une sensation étrange
ÆRano Raraku (point J) C’est le volcan qui servit de carrière à presque tous les moai. Sa roche faite de tuf et de cendres compressées procure un excellent matériau pour la sculpture. Sur chaque versant du volcan, 397 statues inachevées, abandonnées en cours de transport, cassées. Les historiens se penchent toujours sur la raison de ces abandons en nombre (révolte, guerres, cataclysmes naturels, etc…)
Du parking, un sentier serpente et grimpe la pente sud du volcan nous permettant d’admirer les moai laissés là. Au bout d’une trentaine de minutes de marche, nous arrivons à la carrière, on peut voir que certains moai ne sont encore qu’à l’état d’ébauche, inachevés, encore sertis dans la roche du volcan.
Que ce moai
est étrange ! il ne ressemble vraiment pas aux autres, je vous présente l’étonnant
« tukuturi » Petite statue de 4 mètres de haut, enterrée lors
de sa découverte.
Cet insolite moai est le seul de cette forme découvert sur l’île de Pâques. C’est une statue d’homme à genoux, à la tête ronde, on lui imagine une barbe.
Autre bizarrerie de Tukuturi, c’est sa fabrication, contrairement à toutes les statues qui ont été taillées dans la roche volcanique de Rano Raraku, celle-ci l’a été dans la roche tendre des scories de Puna Pau, normalement destinée à la fabrication des pukao rouge (chignon) carrière qui se trouve de l’autre coté de l’île. Pourquoi a-t-elle été acheminée sur ce site, et non sur un ahu ? pourquoi l’homme est-il à genoux ? Aucune réponse n’a été donnée à ce jour par les historiens et archéologues, interrogations qui contribuent à mystifier cette statue.
De
là, superbe panorama sur le site de Tongariki et la presqu’île de Poike.
Lorsque cette carrière à brusquement cessé son activité, on estime qu’environ
320 moaï étaient en cours d’exécution ou prêts à être acheminés.
A la sortie
de ce site, des kiosques pour y savourer son repas sans craindre les rayons
brûlants du soleil. Vous l’avez deviné, c’est la pause déjeuner.
Après avoir repris des forces grâce à ce frugal pique-nique, nous allons entamer la visite des dernier sites, mais avant, Flora nous octroie une petite pause photo pour revoir les statues de Tongariki, le soleil a tourné, on aperçoit mieux les traits, merci Flora, tu as fait de ton mieux pour nous faire apprécier ta splendide île.
ÆAhu Te Pito Kura. Sur la côte Nord, en face de la baie de la Pérouse (point K) On y voit le plus grand moai de l’île jamais hissé sur un ahu : 9,80m sans son chapeau et plus de 80 tonnes, la présence d’orbites oculaires prouve que ce moai a bien été debout, car celles-ci n’étaient creusées que lorsque la statue était à la verticale, il est brisé par le milieu et repose couché face contre terre, ses oreilles mesurent : tenez vous bien ! 2 mètres, son chapeau à roulé à coté. Les guerres tribales au 19ème siècle sont encore passées par là !.
Le nom de cet ahu vient d’une pierre située à une quarantaine de mètres. Cette pierre ovale parfaitement lisse et ronde, appelée te pito kura (« nombril du monde ») possède des propriétés magnétiques et retient étonnamment la chaleur. Flora nous invite tous à y poser le front afin d’y puiser une grande force, moi j’attends plutôt que le champ se libère lorsque chacun aura fait le plein d’énergie…. Il est probable que cet endroit était un lieu de cérémonie avec son rituel.
Il
fait bien chaud en ce milieu d’après-midi, faire trempette serait bien
agréable, Flora saurait-elle lire dans nos pensées ? voilà qu’elle nous
amène dans un endroit idyllique : l’Océan, une minuscule plage de sable
blanc, quelques cocotiers importés dans les années 1960 de Tahiti et de petites
dunes lui confèrent ce coté paradisiaque
Anakena, la
seule plage de l’île, véritable site enchanteur doit être l’unique plage au
monde arborant deux grands sites archéologiques. Ces statues sont les
sentinelles d’une des plus curieuses et plus riches civilisations qui n’aient
jamais existé sur terre.
Æ Playa de Anakena (point L)
La légende raconte que c’est ici qu’aurait débarqué le roi Hotu Matu’a, l’ancêtre
des Pascuans.
C’est aujourd’hui le rendez-vous des vacanciers qui rêvent d’eau
turquoise et de sable doux. Près du parking, quelques kiosques vendent de quoi
se nourrir (boissons, fruits, salades, gâteaux).
Æ L’ahu Nau Nau, sur la plage (point M) restauré en 1979. Les sept statues ont belle allure, quatre d’entre elles portent un pukao. Elles sont superbement bien conservées, car après avoir été jetées à terre, elles restèrent longtemps enfouies dans le sable de la plage. On distingue leurs longues oreilles et, dans leur dos, des symboles évoquant les éléments naturels.
Là encore leur emplacement sur la côte Nord fait qu’en après-midi, nous avons le soleil dans les yeux.
Tout
à coté, sur une colline dominant la plage :
Æl’Ahu Ature Huki, il ne supporte qu’un seul moai, un des premiers à avoir été redressé sur l’île (1956) pour cela il fut utilisé la technique des petits cailloux qui remplissaient le vide fait cm par cm à chaque effort de redressement de la statue. C’est ici que l’on découvrit que les moai portaient des yeux de corail, car on en découvrit un enfoui dans le sable.
Les visites sont terminées, le soir tombe, arrive l’heure du dîner.
Après avoir accompagné les 4 convives et mon mari à leur restaurant, Esteban nous dépose Jacqueline et moi devant l’ahu Tahai, un régal ! nous avons le site pour nous seules, mais 30 minutes plus tard, le spectacle féérique du coucher de soleil sur les statues de l’île de Pâques attirant les touristes, hé oui ! nous sommes une bonne cinquantaine les appareils au poing, à surveiller la courbe descendante des rayons.
Ca y est, le spectacle est là, toujours magique, envoûtant, sublime, la carte postale de rêve…… j’arrête là mes superlatifs… vous en jugerez vous-mêmes avec ces quelques photos, classées en ordre, car dans l’hémisphère sud, le soleil…..tourne dans le sens contraire aux aiguilles d’une montre.
Voilà, c’est
fini, l’astre est maintenant invisible, une petite demi-heure de marche suffit
pour qu’on se mette d’accord toutes les deux, on va tenter demain un
« lever de soleil » on imagine déjà la couleur chaude des premiers
rayons sur les pierres. De retour à l’hôtel, nous profitons de notre
« encas ».
Petite anecdote qui finalement nous fait savourer un petit
air de revanche mon mari me racontera que le menu du
restaurant a été un des plus minables qu’il soit depuis le départ du voyage, mais
surtout que… le service a été d’une grande lenteur, interminable, les 4
convives s’impatientaient mais ils ne pourront pas m’en faire le reproche…..
ils auront ainsi eu le temps de
manger et boire sans risquer
d’avaler de travers….
Samedi 11 Février.
Il fait encore nuit noire
lorsque munies d’une lampe nous quittons l’hôtel sur la pointe des pieds, nous
sommes sur les lieux de l’ahu Tahai avant que le soleil ne se lève, mais
malheureusement de gros nuages bouchent l’horizon, de guerre
lasse nous réintégrons l’hôtel où il va être temps de prendre notre petit
déjeuner. Arrivés au port le soleil s’est dévoilé, nous aurons tout de même un petit
aperçu de ces sublimes instants sur les barques colorées et ce moai bien
solitaire.
Il est dit que tout a une fin, mêmes les meilleures choses !... ça sera sur ces images de lever de soleil sur le port de Hanga Roa que nous dirons adieu à l’île de Pâques. Il est l’heure de refaire les valises et de rejoindre l’aéroport de Mataveri. Après un vol de 5 heures nous refoulons pour la énième fois le sol de l’aéroport de Santiago-du-Chili, un jeunot nous attend et nous mène à l’hôtel Nogales, d’où nous repartirons lundi à 20 h pour un peu plus de 13 heures de vol.
Arrivés à Madrid à 13h25 heure locale. Nous apprenons qu’il y a grève chez Iberia, pas de bol, je croyais que ça n’existait que chez Air-France !... il faudra attendre l’affichage de 17 heures pour être certains du départ de notre avion pour Nantes. Nous sommes maintenant seuls, no co-voyageurs sont tous partis. Notre avion n’étant qu’à 21 heures, l’aéroport s’est littéralement vidé, l’obscurité a envahi les extérieurs, ça devient lugubre.
Vol
Madrid-Nantes sur un avion Air-Nostrum, nous y arrivons à 22h35 saisis par un
froid glacial, quelques monticules de neige sont visibles ça et là dans les
recoins de l’aéroport. Un représentant de l’agence nous attend et une heure
plus tard nous espérons tourner la clef de notre serrure, sauf que !......
le copain qui en avait la garde s’est trompé de jour et ne l’a pas remise où on
devait la trouver, pas grave, on a dû le faire se lever …. merci téléphone
portable…..
Impressions du voyage : uJ’ai été surprise de la
physionomie chilienne proche de l’espagnol, m’attendant à retrouver la bonhommie
péruvienne. u Cuisine : le souvenir le plus
marquant aura été sans conteste le succulent et inimitable « curanto »
spécialité de l’île de Chiloé. u Paysages : l’immense désert
aride d’Atacama, sa lagune de sel et ses flamands roses, les geysers del Tatio
à plus de 4300m découverts par une température de 4 °, la Patagonie, souvenir
impérissable d’une région de bout du monde, émerveillement d’avoir
pu voir les montagnes enneigées, les lacs bleus du parc Torres del Paine sous
un soleil éblouissant, et le clou du voyage : les statues énigmatiques et
géantes de l’île de Pâques, vues elles aussi sous un soleil cuisant. u Mes regrets :
L'emplacement des statues de Pâques principalement sur les côtes Est et Nord ont
fait que nous les avions contre-soleil, une bonne partie de la journée !... la fonte incessante du glacier de Balmaceda
qui a tendance à ne devenir plus que l'ombre de lui-même...et l'attitude très désagréable de 5 (sur 9 ....) de nos co-voyageurs, arrogants, vulgaires,
imposant leur point de vue à des guides qui malheureusement ne se sont pas imposés, pénalisant ainsi le reste du mini-groupe. Je n'aurais d'ailleurs,
contrairement à beaucoup
d'autres voyages racontés sur ce site aucunes nouvelles d'aucun.
Je remercie les guides présents à chaque étape : Carlos Enrique (Santiago) Victor-Hugo (région d’Atacama) Inti (île de Chiloé) Lenin (Patagonie) et Flora (île de Pâques) leur parfait français et leur personnalité différente à laquelle nous avons dû, à chaque fois, nous adapter !... a permis que ce voyage restera inoubliable. Dans mon délire, je n’oublierais pas les chauffeurs : Juan-Mario, Hugo, Inti, Yvan et Esteban, tous souriants et fort sympathiques.
Totalité de ce récit en version imprimable
Voila, le reportage sur notre voyage au Chili et l’île de Pâques, est terminé, j’espère que celui-ci vous aura plu.
Ce récit bien que complet est condensé.
Une ville, une région vous a plu, vous voulez plus de détails, en connaître l’histoire, je vous conseille de visiter notre site, où vous retrouverez ce même récit... mais beaucoup plus détaillé et ville par ville ou région par région.
Sur celui-ci vous pourrez également voir le reportage de quelques autres voyages, certains en camping-car à travers l’Europe !
Un livre d’or est à votre disposition pour
vos commentaires ou questions. Merci d’avance et bonne balade !
En bonus ! (clic droit, nouvelle fenetre) ... les 9 petits diaporamas que vous pourrez également retrouver inclus dans le menu de gauche...
(environ 50 photos grand format chacun)