Récit en version imprimable

Préambule : Jeudi 26 Janvier 2012. Un gros câlin à Tyrol   un dernier regard à la maison et nous confions les clefs à l’ami qui viendra, pendant ces 19 jours, jeter un œil sur ce qui nous est cher.

Aéroport de Nantes, premier pavé dans la mare, alors que l’agence nous avait  promis, mais pourquoi sommes nous encore si crédules ? c’est toujours du baratin !……. que nous pourrions demander nos places dans l’avion de Madrid-Santiago depuis Nantes. Nous y étions pourtant de bonne heure à cet aéroport ! mais les bureaux d’enregistrement n’ouvrent pas et nous aurons les plus mauvaises places qu’il soit, c'est-à-dire, au milieu du milieu, ça va être drôlement intéressant de passer 14 heures dans ces conditions.  Vous me direz, faut bien que ces places soient occupées ! oui mais notre problème est la corpulence de mon homme : 130 kgs et 1,90m qui  réclame toujours à cor et à cri un coté couloir. Mauvais point pour notre agence….. à laquelle j’avais, à l'inscription, expressément formulé ma demande, et qui aurait pu nous retenir nos places, une de nos co-voyageuses venant de Bruxelles les avaient bien !......à croire que l’agence belge est plus consciencieuse, ou compréhensive ! que son homologue française.

Envol pour Madrid à bord d’un canadair régional Jet 200 de la Compagnie espagnole Ibéria, petit avion d’une cinquantaine de places. Arrivée à Madrid à près de 20 heures après 90 minutes de vol.

      L’aéroport de Madrid ! J’ai encore en mémoire la mésaventure d’une amie qui voulant aller en Argentine avait loupé sa correspondance, mon dieu ! que ça ne nous arrive pas ! mais nous avons le temps, l’envol pour Santiago n’est qu’à 23h30…

Le billet indique R S U, nous devons changer de terminal, aller du 4 au 4S, à part les touristes, pas un chat dans cet aéroport pour une quelconque information, seules les femmes de service nous seront d’un petit secours. Il nous faut traverser entièrement le terminal 4, puis trouver les escaliers mécaniques, prendre un train automatique qui relie par un tunnel de 2100 mètres les deux terminaux en quelques minutes, ce ne fut finalement pas trop compliqué. Arrivés aux terminaux  R S et U, il n’y a plus qu’à attendre que le numéro de la porte du vol Madrid-Santiago du Chili s’affiche.

            

Embarquement à l’heure à bord d’un Airbus A340 (2-4-2) de la LAN, la plus importante compagnie aérienne chilienne. Par un concours de circonstances, nous avons pu nous décaler d’une place, et c’est ainsi que mon homme a réussi à obtenir sa place couloir, mais gare au retour !......

Après 14 heures de vol sans histoire, un repas frugal, quelques parties de Tétris, une de Solitaire dont je n’ai jamais réussi à trouver les bonnes touches sur la télécommande, la lecture du dernier France-Dimanche quelques heures de somnolence et un petit déjeuner, nous arrivons enfin à destination.

      Aéroport Arturo Merino Benitez, les douanes tamponnent le précieux visa que nous devrons présenter au retour, et nous passons aux rayons bagages à main et… valises, c’est qu’ils ne rigolent pas au Chili, il y est strictement interdit  d’introduire des denrées périssables : fruits, laitages, légumes sous peine d’une amende de 170 dollars, nous en avons été prévenus quelques minutes avant d'atterrir, un mot en anglais sur le téléviseur ! vaut mieux tard que jamais !..... quoique je ne vois pas ce qu'on aurait alors, pu faire !…..

Le Chili a la particularité de posséder le désert le plus aride au monde et d’immenses champs de glace, il présente une extraordinaire variété de paysages : volcans, geysers, plages, lacs, fleuves, steppes, chapelets d’iles. Les distances sont immenses, nous avons dû au cours de ce voyage prendre 7 fois l’avion, sans compter les 4 vols des aller-retour.

 C’est avec un grand plaisir que nous vous invitons à partager celui-ci : le soleil de la capitale, la douceur de l’île de Chiloé, les paysages sauvages de la Patagonie vus sous la grêle, la pluie, le vent, la fraîcheur ou le soleil .... la canicule sur les statues de l’île de Pâques. Je vous souhaite un bon voyage et de prendre autant de plaisir à la lecture que nous en avons eu en découvrant ce fabuleux pays encore assez méconnu des touristes.

*Vendredi 27 Janvier. (point N° 1 carte itinéraire) Nous reculons notre montre de quatre heures, il est alors à peine 11 heures. Nous faisons la connaissance de nos premiers guide et chauffeur : Carlos Enrique et Juan-Mario, employés par l’agence QUIMBAYA, agence spécialisée sur toute l’Amérique Latine, nom tiré d’une ancienne tribu précolombienne. Juan-Mario, jovial bonhomme porte allègrement ses 69 ans, quand à Carlos Enrique, jeune homme d’une bonne trentaine a étudié le français à l’Université, il nous confiera que celle-ci coûte très cher et qu’il s’est endetté jusqu’en 2025…. il vit en couple et n’a pas personnellement d’enfant.

Nous sommes 9 à faire ensemble ce voyage et prenons place dans un Toyota d’une quinzaine de places. Après avoir casés tant bien que mal les valises, nous nous rendons à l’hôtel Nogales situé dans le quartier résidentiel chic et tranquille de Providencia.

            *Quelques lignes d’histoire : Santiago, dominée à l’Est par la Cordillère des Andes, à l’Ouest par la Cordillère de la Mer, est située à 543m d’altitude, à une centaine de kilomètres de la mer. Peuplée dès 10 000 av J.C. par des chasseurs nomades, ce n’est qu’en 800 av J.C. que des peuples parents des Mapuches s’établirent sur place. Le conquistador Pedro de Valdivia fonda la ville le 12 Février 1541, mais les tremblements de terre de 1647 et 1730 endommagent de nombreux édifices, il partit ensuite  vers le Sud pour attaquer les Mapuches.

En 1780 don Joaquin Toesca, construit dans un style néoclassique d’une grande sobriété le Palacio de la Moneda, la Iglesia Cathedral, la Basilica de la Merced et le Museo historico nacional.

Le Chili gagna son indépendance en 1818, après la bataille de Maipú, le libérateur est un certain Bernado O’Higgins, on peut voir son effigie sur les pièces de 10 et de 50 pesos. Un coup d’état renversera Salvador Allende en 1973, lui succèdera le si connu général Augusto Pinochet, commandant en chef des armées jusqu’en 1990.   

La population dépasse aujourd’hui les 5 millions d’habitants.



Une fois allégés de nos vêtements d’hiver, il fait un superbe soleil et une température d’environ 27°, Carlos nous mène au centre de Santiago, premier boulot : échanger notre monnaie contre des pesos chiliens, nombreux petits bureaux de change un peu partout, le cours est approximativement de 500 pesos pour un dollar et 625 pour un euro. L’euro se change absolument partout, nullement besoin de document officiel.

La première chose qui m’a frappé en foulant le sol c’est l'apparence physique du chilien, je m’attendais à retrouver un peu de la bonhomie péruvienne, le type « quéchua » il n’en est rien ! La plupart des chiliens sont d’origine européenne, principalement espagnole, ou de descendance d’immigrants britanniques ou allemands qui parrainés par le gouvernement chilien ont immigré d’une façon importante en 1848, provoquant un fort taux de métissage.

 

* Petite visite guidée :  La Plaza de Armas, place qui représente le cœur symbolique de la ville, c’est ici que Pedro de Valdivia fonda la ville. A l’époque coloniale un gibet pour exécuter les condamnés et démontrer la puissance de la justice royale se dressait au centre, aujourd’hui c’est une fontaine à la gloire du Libertador, Simon Bolivar, qui se tient à l’ombre de plus d’une centaine de palmiers..  

Dominant cette place,  la Catedral Metropolitana, le bâtiment visible aujourd’hui est le cinquième. Edifiée à partir de 1748, la cathédrale est de façade néoclassique et fût complétée en 1800 par deux tours. Superbe ce reflet dans les immenses bureaux de verre, alliant traditionnaliste et modernisme ! A l’intérieur ornementation opulente, ainsi que la sculpture de la Virgen del Socorro (ND du Bon Secours) apportée au Chili en 1540 par Pedro de Valdivia, pour se protéger d’éventuelles attaques. Au moment où nous visitons cette cathédrale, une messe y est célébrée par les évêques.

             

 

l’Office de tourisme  El Corréo Central construite sur le site de la première habitation de Santiago, celle du conquistador, maison utilisée ensuite par les gouverneurs, puis par les présidents du Chili jusqu’en 1846, lorsque la résidence présidentielle sera déplacée vers le Palais de la Moneda. Détruit lors d’un incendie, le bâtiment sera rénové en 1882 en style néo-classique. En 1903 on lui rajoute un troisième étage et la partie supérieure du dôme.

*Le Museo historico nacional installé dans le Palacio de la Real Audienca, palais néoclassique d’influence toscane construit en 1804, à la fin de la colonie espagnole pour abriter le pouvoir judiciaire.

Nous y pénétrons par un hall ouvert sur la plaza d’Armas. Une sorte de grande corbeille nous tend les bras, Carlos Enrique nous invite à y déposer nos sacs, comment ? quoi ? mettre nos biens les plus précieux dans cette corbeille au vu et à disponibilité de tous  il semblerait que nous devrons faire confiance et qu’il n’y a pas de pickpocket à proximité…….. méfiants tout de même, nous en extrayons nos passeports et devises que mon homme coincera tant bien que mal dans une poche de pantalon. Inutile de vous dire que les photos étaient interdites à l’intérieur d’où cet excès de zèle….

Les lunettes brisées de Salvador AllendeCe musée retrace chronologiquement l’histoire du Chili, depuis les peuples aborigènes jusqu’à l’époque moderne. Au rez de chaussée : collection d’objets précolombiens, puis une salle sur la découverte des Amériques, la christianisation du pays et l’époque coloniale espagnole (meubles, armes, tableaux et objets historiques). Les dernières salles sont consacrées à la lutte pour l’Indépendance et la révolution industrielle jusqu’au coup d’Etat du 11 Septembre .... 1973 mené par Pinochet. La dernière vitrine expose les lunettes brisées de Salvador Allende, président de 1970 à 1973, homme qui a porté le Chili a bout de bras et  qui souhaitait révolutionner la société et rendre la vie plus facile à ses compatriotes.

*Le  Palacio de Bellas Artes, majestueux édifice néoclassique construit à l’occasion du centenaire de l’indépendance en 1910, réplique du Petit Palais de Paris, la culture française ayant fortement influencé la culture chilienne.

*Mercado central. Beau bâtiment dont la structure est en fonte, travail réalisé à Glasgow en Ecosse en 1872 sous la présidence de Federico Errazuriz. Aujourd’hui, ce marché est présenté comme un lieu réputé pour sa cuisine exquise. Dans ses restaurants installés à l’intérieur y sont proposés des plats gastronomiques de la région. Après une promenade agréable au milieu de superbes étals de poissons et de crustacés, véritable bonheur pour les gourmets et photographes,

            

 

nous nous installons à plus de 14 heures à une table du El Galeon, restaurant familial qui a bâti sa réputation depuis 1935.

Notre attention est attirée par la table voisine, où il y est servi un « crabe royal » notre repas sera plus « classique » avec une entrée magnifiquement présentée et un fort bon poisson, n’est-il pas joli ce petit pain en forme de poisson ? 

 



              

Après cet agréable déjeuner, reprenons la visite ! * Plaza de la Constitucion, on y admire le Palacio de la Moneda, édifice néoclassique conçu vers 1800 par un architecte italien. Ce Palais, qui ne se visite pas, était à l’origine l’hôtel des monnaies de la royauté, il sert aujourd’hui de résidence aux différents présidents chiliens. Sa façade nord fut gravement endommagée par des attaques aériennes lors du coup d’Etat des militaires putschistes du 11 Septembre 1973. Salvador Allende qui s’y était réfugié s’y donnera la mort. Un monument en son hommage se dresse aujourd’hui en face du Palais.

      

 

*Le Cerro San Cristobal. Colline culminant à 860m  au Nord de Santiago, ce nom fût donné par les  conquistadors en reconnaissance de son utilisation comme point de repère. Une statue de la Vierge Marie domine aujourd’hui le sommet, en 1987 le pape Jean-Paul II y a donné une messe.

Du haut de ce belvédère, on admire la ville entourée de ses montagnes, ses grandes tours, notre hôtel quelque part à proximité de l’immense tour en construction, et ce magnifique paysage qu’est Santiago du Chili au pied de la Cordillère aux pics enneigés, mais  le soleil face à nous rend les massifs montagneux difficiles à voir, sans oublier la bonne couche de pollution qui revêt cette capitale, quant à la neige, n’oublions pas qu’on est au cœur de l’été.

 

       

C’est sur cette vue panoramique que la visite de Santiago du Chili prend fin. Nous regagnons l’hôtel où nous est servi un repas pantagruesque, mais ça, faudra s’y habituer……. puis dodo dans une chambre climatisée. Demain, comme le dit la chanson « Nous irons tous à Valparaiso »

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