Suite du mardi 31 Janvier. Chi-Chiu, ce petit village (N° 6 carte itinéraire) de 800 âmes est situé, sur la 21 à 33 kms de Calama, dans un oasis formé par les rivières Loa et Salado, à 2525 m d’altitude. Après la froidure des geysers del Tatio, les vêtements d’hiver ont de nouveau fait place aux tee-shirts, crème solaire et chapeau.
Quelques lignes d’histoire : Village habité depuis 3000 ans avant J.C. par des chasseurs, puis en l’an 400 par la communauté indienne Atacamène. Colonisé et évangélisé en 1557 par Francisco de Aguirre, conquistador espagnol, celui-ci bâtira la ville pour surveiller la région et le passage des caravanes. L’église, une des plus anciennes du Chili (aujourd’hui monument historique) a été construite en utilisant les matériaux typiques de la culture Atacamène tels que les épais murs en adobe, le plafond et les portes en bois de cactus maintenues par des lanières de cuir de lama. A l’intérieur une image de la Passion du Christ et une croix.
Au cours de la colonisation, ce village était un lien commercial entre le haut plateau et la côte, mais perdra cette position dominante avec la construction de voies ferrés à Calama et la migration vers les mines de sel de Chuquicamata.
Vers 1960, des immigrants venant des villages voisins s’installèrent, relançant l’activité agricole et l’élevage, principalement la culture du maïs, de luzerne, de betteraves …. ainsi que l’élevage de moutons, chèvres, porcs et lapins. Aujourd’hui, ils vivent également du tourisme et de l’artisanat.
13h30. Le restaurant « Inca Kolla » petite auberge typique et authentique construite en adobe nous accueille pour y déjeuner. La clientèle est essentiellement composée d’ouvriers.
Hugo est fatigué, on le serait à moins ! il doit être debout depuis 3 heures du matin, les deux heures de trajet menant aux geysers del Tatio, par des chemins de piste bosselées, la nuit, ont dus être difficiles pour lui, même s’il connaît bien le chemin ! Ca sera encore lui qui aura préparé puis ensuite tout rangé lors du petit déjeuner. Sur demande de Victor-Hugo nous lui laissons une demi-heure, paraît-il que ça lui suffira ! ….. nous mettons cet intermède à profit pour tenter de dévaliser la minuscule boutique d’artisanat qui se trouvait à proximité du restaurant.
Après cette petite sieste, Hugo de nouveau opérationnel emprunte une piste qui nous mène à 9 kms au Nord de Chiu-Chiu voir le « Pukara de Lasana » il fait maintenant très chaud.
Des fouilles archéologiques ont mis au jour les ruines de cette ancienne forteresse. Celle-ci, déclarée monument national en 1982, bâtie au 12ème siècle sur une crête dominant la vallée de la rivière Loa, est le témoignage de la culture des Atacameños (pré-incas)
Ensemble de 110 bâtiments circulaires construits dans la roche volcanique de la vallée, répartis sur 250 mètres et communicants les uns avec les autres. Chacun forme un ensemble de 2 à 5 pièces, avec des silos pour entreposer aliments, maïs, caroubier ou viande. Le périmètre extérieur est muré, ce qui offrait une protection contre l’ennemi voisin.
Mon dieu, quelle époque !.......
La porte
d’entrée passée, un bâtiment abrite une maquette, Victor-Hugo nous narre
l’histoire de ce peuple à son origine, puis on monte pour découvrir cette
forteresse, qui comparée à celle de Quitor est du gâteau ……. le sommet n’est
pas très haut. Partiellement restaurée, moins en ruines, on y voit des pans de
murs, des portes...
Les visites
de la journée sont pour aujourd’hui terminées, nous regagnons Calama où doivent
nous attendre nos valises. Il va falloir envisager une nuit réparatrice, car
après le réveil de ce matin, 3h30 je vous le rappelle ! ça sera un peu
mieux demain, mais guère moins, notre avion pour Santiago est à 7h35, puis il
nous faudra prendre la correspondance pour Puerto-Montt d’où l’on rejoindra
ensuite l’île Chiloe. L’hôtel
Park Calama, cet hôtel moderne a été choisi volontairement à proximité de
l’aéroport, excentré du centre-ville, nous y arrivons et récupérons les clefs
il est à peine 17 heures, impeccable pour avoir le temps de se
« ressourcer » Mais drôle de surprise, bon, je sais bien que ce n’était
pas bien grave ! mais il a fallu se dépatouiller en gesticulant, Victor-Hugo
une fois les clefs distribuées avait bien pris la sienne de clef, mais celle
des champs ! ……. notre chambre était déjà occupée, avec valise, nécessaire
de toilette, habits dans la penderie….. On n’ouvre
pas nos bagages, persuadés d’obtenir une autre piaule, me reste qu’à retourner
à la réception. Après m’être perdue dans ce grand hôtel, je trouve enfin une
femme de chambre, devant laquelle je déploie toute ma force de persuasion pour la
faire venir jusque dans la chambre, après tout elle avait certainement autre
chose à faire, merci à elle !... Voyant nos gestes accompagnant tous ces bagages,
elle comprend et nous fait signe d’utiliser le téléphone pour joindre l’accueil,
« no, no, no habla espagnol » à peu près les seuls mots que je
connaisse en espagnol, elle fait alors venir un directeur, un réceptionniste,
que sais-je ! celui-ci, dans la langue de Shakespeare n’en finit pas de se
confondre en excuses, mais à notre grand étonnement il prend tout sous le bras
et puis s’en va ! A n’y rien
comprendre, comment a-t-on pu avoir la clef d’une chambre occupée, et lorsque
cette femme va rentrer, comment cela va-t-il se passer ? pas trop envie de
devoir nous lever et de nous expliquer. Voyant nos inquiétudes, ce charmant
monsieur nous explique qu’il va lui donner une autre clef, ouais !.....
bon, on va tout de même bloquer la porte avec une valise, on ne sait jamais.
J’imagine la tête de cette femme à son retour, a qui on aura dit qu’on lui a
vidé sa chambre…. (en espérant qu’elle parlait anglais ou espagnol) je
suppose qu’elle aura vérifié qu’il ne lui manquait rien, comme quoi ! lorsque
vous partez en excursion, mettez toujours vos objets de valeur sous clefs. Dîner à
l’hôtel sous forme d’un buffet, décidément ce n’est pas ma soirée, la serveuse
me renverse un bon verre d’eau dans le dos, vous me direz, ça va me rafraichir !
Et que je te
refais les valises …. les bagages à main qui contiennent les indispensables
médicaments, les appareils photos et leur tripotée de fils et de batterie, le téléphone,
une tenue de rechange pour chacun en cas ou !.... la perte de bagages,
vous savez ça existe, ce n’est pas que du vent, on en sait quelque chose !
sans oublier de vérifier la présence des papiers. Ouf ! ça y est tout est
OK, bonne nuit Mercredi 1er
Février. Réveil
à 5 heures… Départ de l’hôtel à 6h15. Victor-Hugo nous assiste aux
formalités d’enregistrement et nous lui disons Tu fus formidable, à notre
écoute, toujours avec le sourire et un petit brin d’humour, nous t’avons
apprécié et j’espère que tu liras un jour ce reportage. Envol pour
Santiago à 7h35 avec toujours la LAN, dégustation avec une joie non dissimulée de
ce même petit paquet de gâteaux apéritifs accompagnés d’un jus d’orange. Deux
heures plus tard, nous refoulons le sol de l’aéroport de Santiago, la porte
pour Puerto Montt est déjà indiquée, nous nous y installons dans l’attente de
l’appel, lorsqu’un employé demande notre billet, que se passe-t-il ? pas
grand-chose, si ce n’est que le numéro de porte est changée, une annonce a probablement
été faite, mais voila ! « no, habla espagnol » nous devons tout
traverser le bâtiment, la bonne porte est à l’autre extrémité… mais pourquoi
nous faire
ça ! Au Chili,
les embarquements sont à mon avis très bien organisés, selon la taille de
l’avion, vous vous mettez dans telle ou telle file numérotée. A moins de ne pas
savoir lire, c’est impeccable et ça crée moins de bouchons, lorsqu’en essayant
désespérément de caler vos bagages, vous bloquez tout le monde ….d’abord les
places du fond, puis ….puis … Le vol pour
Puerto-Montt est à 11 heures, nous devrions y arriver vers les 12h45, là encore
en guise de déjeuner, des …. oh, je sens que vous avez deviné !.... Ces deux
vols se sont effectués sans histoire, nous récupérons nos valises et faisons la
connaissance de nos nouveaux guide et chauffeur pour ces trois jours que nous
passerons sur l’île de Chiloe : respectivement Inti et Yvan.