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* Mercredi 1er Février (suite) Vous nous suivez toujours ? vous vous souvenez, nous étions encore ce matin à Calama 1600 kms au Nord de Santiago, dans la région du désert d’Atacama et après deux vols, nous voici arrivés 1020 kms au Sud de cette même ville, dans la région des Lacs, il est à peine 14 heures. Inti notre nouveau guide et Yvan le chauffeur nous souhaitent la bienvenue. La météo n’est pas au beau pour les jours à venir nous dit-il, charmant !  ma collection de photos de couchers de soleil ne va pas prendre de Inti et Yvanl’ampleur. Mais la pluie est une caractéristique fondamentale de cette terre, c’est elle qui vaut à Chiloé le vert profond de sa végétation omniprésente. (N° 8 carte itinéraire)

Nous prenons possession de notre nouveau compagnon sur roues et nous voila roulant sur la 5, la panaméricaine qui va de Quillon, au sud de l’ile Chiloé jusqu’au Mexique… 60 kms environ nous séparent de Pargua, embarcadère pour Chacao, la première ville de cette envoûtante île.

Inti est guide depuis quinze ans, il a lui aussi vécu quelques années en France. A l’inverse de Victor-Hugo qui avait toujours le sourire aux lèvres, Inti est plus posé, moins décontracté, on va alors se calquer sur ce nouveau personnage, marié et père de plusieurs enfants quant à Yvan, qui n’est pas terrible !  il semble plus à l’aise que Hugo notre petit étudiant.

« Avez-vous eu un repas dans l’avion ? »   réponse unanime ! : « Seulement un petit paquet de gâteaux apéritifs ! » « Voulez-vous manger quelque chose ? » « Oui bien sûr ! »  Aux abords de l’embarcadère, des jeunes femmes vendent sur le bord de la route aux automobilistes des « empenadas » sorte de chaussons fourrés aux fruits de mer, à la viande, au fromage ….. hum ! ça paraît bien appétissant tout ça, surtout que le petit déjeuner est bien loin. Oui, sauf que ….. le mini-bus ne peut s’arrêter,  pas de parking, et Inti ne veut pas louper le bac (un seul par heure selon lui)  en se faisant doubler par les autres automobilistes,  les  jeunes femmes vendent, tant bien que mal, lorsque le véhicule est stoppé dans la file. Du coup, cachée derrière une autre personne, pas assez de voix pour me faire entendre, je me suis faite « la torche »…. ce n’est pas grave, je mangerais mieux ce soir, mais le ventre commence tout de même à crier famine !...  

La traversée Pargua-Chacao en ferry dure une trentaine de minutes, avec un peu de chance on pourrait apercevoir des baleines, mais qu’est ce que je raconte ! plutôt des otaries ou des lions de mer,  mais d’otaries point ne verrons. A Chacao, arrêt dans une épicerie pour l’approvisionnement en boissons.

La Cordillère de la côte qui longe le littoral chilien s’effrite en un groupe de 40 îles qui forme l’archipel de Chiloe  (200 kms sur 50) il est bordé par l’Océan Pacifique à l’Ouest et une mer intérieure à l’est, au Nord, belles collines ondoyantes parsemées de fermes.

A 1200 kms au Sud de Santiago, forgée par un climat rude et pluvieux, elle affirme toujours sa différence, il peut dans la même journée alterner trombes d’eau et soleil radieux. L’architecture et la cuisine sont des témoignages visibles, avec les « palafitos » maisons en bois sur pilotis construites au bord de l’eau et les quelques 150 églises en bois encore debout (dont 16 classées au patrimoine mondial de l’Unesco). C'est également un important lieu de pêche, on y construit encore des bateaux en bois et l'élevage de saumons et autres poissons se développe de plus en plus.

Lorsqu’elle fut découverte en 1553 par les conquistadors espagnols,  elle était habitée par les Chilotes, fruit du métissage entre les Chonos, sa population d’origine qui peuplait l’île 5000 ans avant J.C. et les Huilliches (groupe mapuche de la régon sud) peuple de bergers et d’horticulteurs qui cultivaient la pomme de terre, le quinoa et élevaient les lamas. En 1608 les Jésuites l’évangélisèrent, puis les Franciscains auxquels on doit aujourd’hui ces magnifiques églises en bois classées.   

Nous empruntons des  petites routes inimaginables, des chemins de piste rocailleux et étroits qui épousent les collines, Inti nous montre la végétation fort dense, tels que cet ulmo dont les grandes fleurs blanches attirent les abeilles, l’arbre à miel du Chili…. on constate effectivement la présence de beaucoup de ruches, ou encore ce canelo, arbre sacré des amérindiens Mapuches, ils en utilisaient les branches pour certaines cérémonies,  arbre à grandes propriétés médicinales,  (cicatrisant, anti-bactérien et anti-rhumatismal) il était surtout utilisé par les navigateurs, pour lutter contre le scorbut après de longs mois en mer.

Nous voici au bord de la mer, probablement dans l’estuaire d’Ancud, impression étrange de se retrouver sur le bord des côtes bretonnes, et non pas à 15 000 ksm de là. Dans cette région grouillent palourdes, moules et huîtres.  Une promenade sur la plage nous  fera rencontrer les ramasseurs d’algues, une des principales activités rémunératrices des pêcheurs d’Ancud.

*Ancud (50 000 habitants) fondée en 1767 est entourée par la mer sur trois cotés. Sa position stratégique sur la route du cap Horn lui valut l’intérêt le plus vif des Espagnols, qui s’empressèrent d’y construire des fortifications massives. Autrefois c’était une étape pour les baleiners et …. les pirates.  Elle possédait quelques palafitos, (maisons en bois construites sur pilotis) mais le tremblement de terre de 1960 détruisit presque entièrement la ville.

Près de la Plaza de Armas le musée régional, appelé aussi « museo Azul de la Islas » est intéressant,  il abrite une vaste collection d’objets et d’archives relatifs à  l’histoire de l’île, culture indigène, conquête espagnole.  Il a été fondé par le Père salésien Audelio Borquez Conabra qui pendant des années à fourni une importante collection d’objets du patrimoine.

Dans la cour un squelette de baleine, quelques vestiges préhistoriques, ainsi que la réplique grandeur nature de « l’Ancud »

Ce navire leva l’ancre le 22 Mai 1843 en direction des fjords impétueux du détroit de Magellan et après  quatre mois de dangereuse navigation, les marins plantèrent, le 21 Septembre, le drapeau chilien, revendiquant ainsi cette pointe pour le pays, précédant en cela (de seulement 24 heures) la corvette française « Phaeton » c’est ce qu’on peut dire « se faire doubler sur le fil » sinon cette « Terre de Feu » nous appartiendrait !.....

 Les remparts du musée offre une jolie vue sur le petit port d’Ancud.

Une promenade sur la Plaza de Armes  et nous voila plongés en plein cœur de la mythologie chilote, vieille de plus de 500 ans, celle-ci  toujours vivante sur l'archipel, tient une place importante comme on a pu le constater. Transformés en statues de pierre, je vous en présente rapidement quelques uns :

 * « l’Invuche » (enlevé  à sa famille à sa naissance par des sorcières, amputé pour qu’il ne puisse pas s’enfuir, nourri de lait de chat noir et de restes d’humains récupérés dans les cimetières

* « la Veuve » grande femme mince qui apparaît la nuit, cherche les hommes, les enferment avec son souffle pour assouvir ses désirs sexuels puis les abandonnent ou bon lui semble.

* « le Trauco » nain répugnant qui est capable d’un seul coup de hache de pierre d’abattre un arbre,  il vit dans les profondeurs des forêts de l’île, son magnétisme attire les femmes qui ne peuvent lui résister, parfois invoqué dans les différents au sein des couples ……. ou pour les femmes non mariées qui tombent enceintes …..  les hommes de Chiloé craignent son regard qui peut être mortel.

La genèse de l’archipel est expliquée par une terrible bataille entre deux divinités prenant la forme de serpents de mer géants :

* « CaiCai-Vilu » et « TenTen Vilu » représentant respectivement l’eau et la terre.  Le premier mi-serpent, mi-cheval, contrarié parce que l’humain l’aurait chassé du fond de ses mers rêve qu’un cataclysme les punira, il provoque une gigantesque inondation, quant à :

* « TenTen » détenteur de la sagesse, il soulèvera des collines pour se protéger des eaux,  leur lutte qui durera jusqu’à l’épuisement laissera une grande partie de la terre sous les eaux, d’où l’origine légendaire des ilots de l’archipel de Chiloé.

          

La journée est terminée, lors de notre transfert à l’hôtel,  Inti nous propose une excursion optionnelle pour le lendemain matin :  les manchots à Puñihuil, ces ilôts abritent des colonies de manchots, site unique au monde réunissant les deux espèces réunies, ceux de Magellan et ceux de Humboldt, l’accès est interdit, mais on peut les approcher en bateau.

Que c’est tentant ! Inti donne tous les renseignements voulus, un seul couple s’opposera avec véhémence, n’en démordra pas malgré une intéressante alternative qui leur sera proposée, le guide prendra alors, trop vite ...  parti et malgré le désir des 7 autres cela ne se fera point, grosse déception !  d’autant qu’il fera demain, contrairement aux prévisions maussades, un temps relativement agréable et sans pluie,  ce qui ne sera pas le cas, hélas, lors de notre arrivée en Patagonie 3 jours plus tard, lors de la visite de la réserve du Seno Otway.

Notre hôtel :    le plus bel hôtel de la ville dit le guide Lonely, c’est vrai qu’il est beau, tout en bois, genre chalet, bâti sur une butte avec des pelouses offrant une vue spectaculaire sur la baie et la péninsule de Lacuy.

Au milieu de l’accueil, une cheminée où un feu crépite. Nous prenons possession des chambres toutes situées au rez-de-chaussée,  jolies au premier abord, les cloisons sont en rondins, mais qu’elles sont petites….. à peine 50 cms de passage au pied du lit, rien pour poser les valises qui resteront au sol derrière la porte, aille nos rhumatismes !.... énervant, mais pas trop important, n’y restant qu’une nuit nous n’avons pas à tout déballer.

Notre fenêtre donne sur la baie, mais seul un minuscule vantail s'ouvre avec un compas, … le soleil n’est pas au rendez-vous, mais de gros vilains nuages noirs.

Repas sur place, Inti dîne avec nous, nous le convions à notre table, mais il paraît que ça ne se fait pas !...... il restera tout à coté.

* Jeudi 2 Février.  Départ qu’à 10 heures !..... Je profiterai de ce répit matinal pour faire le tour du propriétaire, disons plutôt de l’hôtel, il ne fait pas très chaud, on supporte les lainages, mais le soleil est là, me permettant de faire quelques agréables photos de la baie, de l’hôtel, des jardins, dans ceux-ci, quelques buissons remplies de jolies fleurs rouges, ressemblant à des petit iris, c’est la « fleur nationale du Chili » nous verrons aussi beaucoup de « fuschias de magellan ».

      

La nuit porte conseil, l’excursion pour les pingouins est remise sur le tapis par l’un du mini-groupe, Inti est désolé, il fallait réserver 24 heures à l’avance et il n’avait qu’un seul créneau horaire, c’est définitivement foutu…, au grand soulagement du couple réfractaire !....

A 10 heures, accompagnés d’un soleil timide malgré les prévisions pessimistes, nous partons à pied à la découverte du :

 *Fort San Antonio, tout près de l’hôtel. Ce fort fut construit en 1770 afin de protéger la baie d’éventuels assaillants, c’est également un symbole historique, puisqu’il s’agit d’un des derniers bastions de la résistance en janvier 1826, les Chilotes refusant l’annexion à la République. N’y restent que quelques remparts, un mur d’enceinte, une poudrière, cinq ou six canons ainsi qu’un mémorial.

A l’extérieur un marchand ambulant propose quelques babioles, entre-autres des  tortues réalisées avec des coquillages.

Ancud est très vallonné, à travers chemins cahoteux, rocailleux, Yvan nous mène  à un belvédère, de là jolie vue panoramique sur le canal de Chacao, les îlots, le pont au fond de la baie, nous ne faisons même pas peur aux faucons qui ne sont pourtant qu’à quelques mètres de nous.

Inti nous promet une surprise, un petit marché local, où  les touristes ne vont jamais, et c’est certain, nous étions seuls !

Ce que nous voyons n’est pas commun, bien sûr du poisson et du saumon en quantité importante, nous rappelant que Chiloé est essentiellement une île de pêcheurs dont les produits constituent la base de l’alimentation,  mais surtout des moules séchées enfilées en colliers, elles sont gigantesques (les cholgas font bien 6 à 7 cms de long) …. Inti nous montre la boite de bois qui sert de mesure lorsque la marchandise est vendue au litre, puis voici des algues séchées, (laminaires) aux propriétés multiples. Quelques stands d’artisanat avec objets sculptés en bois, tissages,  pulls de laine …. une dame  tricote en attendant le client.

Nous ne quitterons pas ce marché typique sans un échange avec ce producteur de miel qui veut se faire prendre en photo devant le drapeau de son pays.

    
  

Sur l’île il y a 300 églises et chapelles en bois, dont 16 sont depuis 2000 classées et inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Ce sont des missionnaires jésuites qui en arrivant dans l’archipel de Chiloé en 1608,  feront, en bonne entente avec les Huilliches, un peuple autochtone de pêcheurs, construire ces églises paroissiales, choisissant dans leurs forêts le bois qui semble convenir le mieux. Les jésuites seront chassés par les franciscains, mais les églises resteront debout.’’  L’ Unesco considère que ce sont des « exemples exceptionnels de fusion réussie des traditions culturelles européennes et indigènes »   

Depuis 1990, le gouvernement chilien consacre un budget à leur restauration, celle-ci est confiée aux artisans locaux.

Celle que nous voyons actuellement, l’église de la « Immaculada Conception » un ancien couvent en rénovation, est devenue aujourd’hui la « Fundacion Amigos Iglésias de Chiloé » ainsi que le « Centre de Visiteurs »  l’entrée y est payante. Intéressante exposition de maquettes avec photos des églises en bois, échantillons des divers bois utilisés et des différentes sortes d’assemblage des tenons et mortaises, brochures concernant la « Ruta de las iglesias » A coté dans les anciens bâtiments du couvent, boutiques de souvenirs se rapportant à ce patrimoine.

Il est l’heure de déjeuner, nous allons goûter la spécialité, le plat emblématique de l’île : le « curanto »  plat qui, lorsqu’il est traditionnel ….. se prépare dans un trou creusé dans le sol, d’une profondeur variable selon le nombre de couverts, recouvert de pierres plates qui sont chauffées par un feu de bois.  Le cadre est extraordinaire, ce restaurant étant bâti sur une colline avec vue sur l’estuaire d’Ancud.

Nous arrivons à la fin de la cuisson, ce plat mijote déjà depuis plus d’une heure, et n’en voyons que la couche extérieure : un dôme recouvert de feuilles géantes de nalca (sorte de rhubarbe). Comblant l' attente nécessaire,  un groupe  « Hijos del Sur » nous interprètera pendant 30 minutes des chansons de son répertoire et nous fera une démonstration de « la Cueca » danse déclarée nationale en 1979. 

« La cueca »  est une danse de séduction qui met l’accent sur la grâce, l’enjouement et la dignité de la femme en face de la virilité, la forme et l’esprit de conquérant de l’homme. Les danseurs, un homme et une femme qui tiennent un mouchoir dans leur main droite, font une série de mouvements (demi-tours, petits pas) autour d’un cercle imaginaire, accompagnés par une harpe, un piano, un accordéon, une guitare, un tambourin ou tout autre instrument de percussion.



Nous assistons maintenant au dépouillement de ce curieux plat, les employés enlèvent un à un les ingrédients séparés par une couche de feuilles : d’abord pains de chapalete (spécialité locale faite d'un mélange de farine de pommes de terre et de blé) puis lard, travers de porc, cuisses de poulets préalablement cuits, saucisses, pommes de terre, après une nouvelle couche de feuilles, voici les fruits de mer : cholgas (grosses moules) choritos (moules un peu plus petites) almejas (palourdes)... …

      


  

Nous prenons place, sommes impatients de goûter ce plat, d’autant que nous le devons à la présence de deux jeunes couples qui ont eu la bonne idée de le réserver eux-aussi, cette préparation n’étant effectuée (dans ce restaurant) sur commande qu’à partir de 10 personnes. (nous sommes 9 !)   Quand l’assiette arrive, oh my god ! il y en au moins pour 4, une montagne de nourriture, impressionnant ! repas gargantuesque et plutôt bourratif avec le lard, les saucisses et les pommes de terre, quant aux fruits de mer, c’était tout simplement un régal.  Inti nous demandera si l’on veut bien donner 1000 pesos chacun de pourboire.

  

80 kms au Sud, voici Castro,  bâtie sur un promontoire au-dessus de la ligne de l’estuaire.  Lors d’une promenade le long du rio Gamboa, nous admirons les :

 * « palafitos » Castro est le seul endroit où l’on peut voir ces maisons en bois construites sur pilotis, à la fin du 19ème siècle, au temps de l’essor de l’exploitation forestière. L’arrière de la maison surplombe l’eau, et à marée haute, les bateaux viennent s’amarrer aux pilotis.

Cette architecture tout à fait singulière, aujourd’hui classée monument historique est protégée. Contrairement à Ancud ou le tremblement de terre a détruit tous ses palafitos, Castro a réussi à en conserver, on les trouve soit sur le canal de Castro, soit à l’embouchure du Rio Gamboa.  Superbe paysage que ces maisons peintes de toutes les couleurs,  elles ne sont pas toutes dans un parfait état, appartenant le plus souvent à des gens de condition modeste.

Dommage que, malgré les efforts d’Inti,  nous n’arriverons à les voir qu’à marée basse !......

    

Nous voici arrivés à Nercón 4 kms au sud de Castro,  ou se trouve l’église « Nuestra Señora de Gracias » une des seize églises classées. Se visite, se visite pas ? des ouvriers travaillent sur les extérieurs, il semblerait qu’une dame qui est justement là debout à l'entrée ! en serait la gardienne, Inti nous dit qu’en principe, on n’y entre pas, mais que pour nous faire plaisir, il va lui demander l’autorisation. En reconnaissance, il serait bien qu’on donne un pourboire à cette dame, qui serait sous dyalise, nous ne voyons pas le rapport !  intox ? manipulation de notre sensibilité ? de bon cœur, mais pas convaincus …… nous lui remettons, comme demandé par notre guide, un billet de 1000 pesos chacun.

Ces églises construites en bois, ont été habilement insérées dans leur environnement naturel, en bordure de place comme à Dalcahué, ou entouré d’un magnifique parc comme à Nercón, construites sur des collines pour éviter d’être inondées pendant les périodes de fortes pluies.

Elles sont de vastes dimensions, présentent un toit pointu, un portail couvert, en arcades, au sommet une tour, qui est à la fois un élément religieux sur lequel se dresse la croix et un point de référence pour les marins. L’intérieur est un plan basilical à trois nefs séparées les unes des autres par de solides colonnes en bois. La nef principale est couverte en forme de berceau.

Celle de Nercón, déclarée monument national en 1984 a été achevée en 1890. Bâtie en mélèze et cyprès,  ses dimensions sont : L 15m, l 25m, H 40m, elle est couverte de tuiles, sa tour massive comporte deux étages.

Une heure plus tard, nous arrivons à notre hôtel « Hosteria Castro » aille, ça se complique, nous sommes au 3ème étage sans ascenseur !… Inti qui semble soudainement se souvenir qu’il doit y avoir parmi nous des « bretons » enfin, si on veut ! nous dit qu’il vient de faire connaissance avec un groupe, pas de quoi fouetter un chat, si ce n’est que c’est une délégation du « Conseil Général du Finistère » Ces purs bretons ont tissé avec cette île, terre de légendes qui présente beaucoup de similitudes avec leur département, un lien coopératif depuis 10 ans et soutiennent le combat des pêcheurs de Chiloé, en leur apportant un échange d’expérience et de savoir faire, entre les lycées techniques chilotes et finistériens du secteur maritime. Il leur sera d’ailleurs consacré quelques jours plus tard un article sur le journal finistérien.

Quelques mots sur la pêche artisanale de Chiloé.  Pêche très développée qui se fait sur des petites unités en bois de 9 à 14 m (plongée au tuyau avec un compresseur, technique très dangereuse) mais son avenir est menacé. Un projet de loi devrait obliger les pêcheurs à avoir une licence professionnelle, vrai problème car  leur niveau d’instruction est trop bas.

Ils sont sans cesse en conflit avec la pêche industrielle, sept familles qui contrôlent tout, tous des amis de Piñera, président du Chili et milliardaire.  Ces industries salmonicoles ne respectent pas la réglementation du travail, conditions de travail déplorables, droits sociaux bafoués….  Les élevages intensifs de saumon ont rapidement apporté leurs lots de désagréments : contamination des eaux, des fonds marins...  Le point d’orgue fût en 2008 lorsque l’apparition de l’anémie infectieuse du saumon a anéanti les stocks d’élevages et provoqué la suppression de 20000 emplois sur un an.

Historiquement, on pratiquait la pêche des huîtres en plongée. Mais le terrible tremblement de terre de 1960 a déstabilisé cette activité, une réserve génétique a été créée mais elle est trop souvent la cible des braconniers.

Notre chambre au 3ème étage, un fiasco…. de la fenêtre nous avons vue sur les toits en tôles alors que d’autres l’ont sur la baie, mais ce qui est le plus gênant, c’est la taille de celle-ci, pire qu’hier….  pas plus de 30 cms au pied du lit ! …. La brochure illustrée mise à disposition à l’accueil est mensongère (chambres confortables et ascenseur !….) où alors nous avons été remisés « au placard » je crois que cette fois, les valises vont devoir rester dans le couloir, ainsi elles seront toutes prêtes pour le départ demain matin ...

      Nous avons quartier libre d’ici le dîner, deux petites heures, l’hôtel est tout près de la Plaza de Armas, le cœur de la ville, la prédominant de sa masse majestueuse, voici :

* La Cathédrale San Francisco, construite en bois, mais dont les murs extérieurs sont recouverts de plaques de tôle ondulées pour la protéger des intempéries,  bâtie en 1910 par un architecte italien, qui a mélangé les styles néogothique et classique,  elle est édifiée sur le site de deux églises détruites tour à tour par des incendies,  l’intérieur en bois vernis harmonieusement travaillé est d’une sobriété magnifique…. une rangée de vitraux éclaire l’intérieur, joli lorsque le soleil passe et nuance les bancs de bois, comme c’est le cas ce soir.

     

A sa gauche, un superbe bâtiment avec arcades, les murs recouverts de tuiles en bois d’alerce finement travaillées et assemblées font penser à des écailles de poisson, des vitraux habillent avec élégance les portes et les fenêtres. Il abrite un *marché artisanal, un bar, un restaurant, une partie est réservée à des petits emplacements juxtaposés de 3 m² environ, tous occupés par une femme qui vend les produits de son travail : ponchos, chandails et pulls tricotés, chapeaux, gants,  babioles, etc…

La feria artisanale    

Je continue mon exploration de la place, il y fait superbement beau, dans les 20 °, le soleil est présent, quoiqu’on en dise…. La place noire de monde vit une ambiance de fête, l’orchestre, installé dans son kiosque à musique, interprétant des airs connus doit y contribuer, faut dire aussi que pour eux, une journée de soleil est peut-être une journée dont il faut profiter.

La salle du restaurant de l’hôtel est superbe, de larges baies vitrées offrent une vue époustouflante sur la mer.  Aujourd’hui, c’est la chandeleur, en dessert nous aurons une crêpe à la confiture de lait au chocolat.

* Vendredi 3 Février.  Départ 9 heures. Nous visitons le marché paysan de Castro, plus important que celui d’Ancud, mais à peu près avec les mêmes produits : divers poissons, (congres, merlus) saumon, algues séchées, miel, etc… beaucoup de légumes.

Mais qu’est-ce que cet espèce de carambar appétissant ?  désolée, j'ai bien du mal à relire ce que j'avais écris secouée dans le bus, (quelque chose comme chaipone…) c’est une plante qui pousse dans les falaises, le suc et les graines blanches sont enracinées, Inti en achète un paquet, et nous voilà tous à mâchouiller cette plante pour en extraire son suc.

Une chose nous titille, Inti est sans cesse le téléphone à l’oreille, dès qu’il en a l’occasion, ne serait-ce que pour quelques minutes, il nous laisse quartier libre et s’éloigne légèrement, c’est un peu frustrant. On en comprendra un peu plus tard sans doute la raison : deux jours seulement avant qu’il ne nous prenne en charge, sa maison de bois a entièrement brûlé, il ne lui reste que ce qu’il porte, fort heureusement, ses amis présents et sa famille se sont sauvés sans qu’il n’y ait eu de blessés, il nous confiera avoir eu des messages de soutien sur Internet, des propositions qui lui auront fait chaud au cœur, nous penserons bien souvent à toi.

Nous arrivons maintenant à *Dalcahué, ville de 8000 habitants, construite en bordure de la mer intérieure, à une vingtaine de kilomètres au Nord de Castro.

Le temps s’est rafraîchi, le ciel menace, nous percevons quelques gouttes, quel temps de breton ! .... Dalcahué est connu pour son église (Nuestra Señora de Los Dolorres) bâtie en 1750 en bois d’alerce, une des plus belles de Chiloé, elle fait partie des 16 classées, sa façade présente des colonnes doriques, malheureusement elle est fermée.

Une promenade au centre de cette petite ville nous mène à différents magasins, puis nous ramène au port d’où nous avons une vue sur les bateaux de pêche amarrés. Sur l’esplanade, un long bâtiment surmonté d’une jolie tour à deux étages, ouvert à tous vents, abrite une multitude de petites boutiques artisanales, ainsi que des toilettes payantes, information qui peut être utile !

Déjeuner au « Cocineria » ce curieux édifice, recouvert de tuiles de bois et  surplombant la mer, comporte tout un tas de cantines basiques, avec parfois seulement un banc et une table face à la cuisine, c’est du local, de  l’authentique, les  petites fenêtres rondes évoquent des hublots de bateaux.

    

La visite de l’île de Chiloé prend fin, nous retournons sur Puerto-Montt, reprenons la panaméricaine, le ferry à Chacao, cette fois nous arriverons à apercevoir plusieurs lions de mer jouant avec les eaux, puis nos jeunes femmes vêtues de leurs blouses blanches, toujours là à vendre leurs empenadas. Nous arrivons à Puerto-Varas, il est environ 17 heures Notre hôtel à Puertos Varaset prenons possession de nos chambres à l’hôtel « Colonos del Sur » Celles-ci sont plus claires, plus spacieuses que sur l’île de Chiloé, toutefois mal isolées, nous entendrons même les stores se tirer, dans la chambre au-dessus, occupée par l’un de nous.

Après le dîner, une nouvelle fois la révision des valises, ne pas mettre d’interdits dans les bagages à main, prévoir une rechange en cas ou ! vérifier les papiers, car demain nous prendrons l’avion, pour la 6ème  fois de ce voyage, à l’aéroport de Puerto-Montt en direction de Punta Arenas, en Patagonie Chilienne.

Inti nous informe que la pluie y est prévue et qu’il y fait dans les 12 °, nous devons avoir près de nous les vêtements d’hiver, mais si c’est comme la pluie qu’on devait avoir pendant le séjour à l’île de Chiloé, ça devrait aller ! quoiqu’il faut tout de même se mettre dans le crâne qu’on sera dans une région au climat subpolaire océanique  !  

* Samedi 4 Février. Départ de l’hôtel à 10 heures, l’avion pour Punta-Arenas est à 13h15. Nous faisons nos adieux à Inti et Yvan, trois jours, c’est vite passé ! et nous envolons pour d’autres cieux. Après un peu plus de deux heures de vol tranquille nous faisons la connaissance de Lenin (sans e !) déjà que son prénom lui pose complexe et d’Alvarro, nos nouveaux guide et chauffeur pour trois jours et demi. Espérons que ça se passera aussi bien avec Lenin qu’avec nos guides précédents.

Mirador Cerro HuaihuéUbicado en calle Cochrane esquina Baquedano, este fuerte fue construido en 1770 sobre una explanada protegida por cañones.Sub

According to the information brochure picked up from Toconao, there are three kinds of flamingos living in this area, the Andean Flamingo, the Chilean Flamingo and the James Flamingo.There are between 1,000 and 1,800 of each species in the Atacama Salt Lake.Récit en version imprimable

        Les Pingouins de Magellan