Préparatifs
d'un 
voyage en Chine

    Depuis quelques jours, mon pays grogne  ! principalement la S.N.C.F. mais il n’y a pas de quoi s’affoler, le mouvement n’a pas l’air d’impacter Air-France. Et puis voilà que seulement une dizaine de jours avant mon départ, un préavis est posé  par cette sympathique compagnie  pour les 23 et 30 Mars. Je m’informe auprès de mon agence, pensant qu’ils ne vont pas remettre ça seulement trois jours plus tard et SI ! BINGO ! je pars en CHINE un jour où les transports en commun (rail et air) font grève.. Je fais confiance à mon agence, ils vont certainement gérer, oui mais s’il n’y a pas d’avion en partance pour Pékin, il faudra peut-être amputer ce voyage d’un jour, de quoi déjà envisager celui-ci sous de mauvais auspices !

    Quelques mails et coups de téléphone plus tard et j’ai, un peu plus de 48 h avant ! la confirmation de mon départ, le vol Paris-Pékin, contrairement à d’autres, tel pour Dubaï par exemple, est maintenu. Mais comment rejoindre Paris depuis Nantes ? car il ne faut pas rêver, le vol Nantes-Paris de 10h20 lui… est annulé.

          C’est finalement le mardi 3 avril 2018 à 2h45 qu’un taxi me prendra à mon domicile pour rejoindre l’aéroport de Nantes, et de là, une fois le passeport et son visa récupérés, un véhicule Salaun partira à 3h30 pour rejoindre Roissy. Pourquoi cette agence ? parce que parmi toutes celles dont j'ai le catalogue, Salaun est le seul à proposer ce circuit avec un guide du premier jusqu'au presque dernier jour. Plus rassurant lorsqu'il faut, au cours du voyage, prendre à plusieurs reprises des vols et des TGV.

    Le bus part pour près de 7 heures de route (ramassages et pauses confondus). Sont là des voyageurs en partance pour une croisière sur le Danube, ils ont moins de chance, alors que leur destination n’est pas très lointaine, ils devront prendre successivement deux avions.  Je fais alors la connaissance de Patrick, mon premier co-voyageur, un peu plus loin, c’est un couple de Rennais qui se joint à nous : Raymonde et André. A Roissy, la conductrice qui n’a alors plus que nous 4, nous accompagne au comptoir Salaun où un employé de l’agence doit enregistrer nos bagages et délivrer nos cartes d’embarquement, il est temps les minutes tournent  ! mais à la suite d’un malentendu elle se trompe de terminal et c’est traînant nos valises de 20 kgs (poids limite exigé) que nous accélérons déjà !!! le pas.

    Les contrôles de police de Roissy ne se font pas dans la douceur, hostilité des employés lorsqu’un appareil photo laissé dans une poche de pantalon fait sonner, puis chose que je ne connaissais pas encore : une sorte de boite magique pour le contrôle des passeports, lorsque celui-ci est scanné, une porte s’ouvre, vous enfermant dans un petit sas, là il faut présenter un des doigts de la main droite, et si vous avez bien tout fait, une porte s’ouvrira et à vous la liberté, sinon ne reste plus qu’à faire la queue et se présenter physiquement à l’employé. Peuff !!! le dispositif est récent, plus de la moitié des voyageurs se plante !

    Départ à l’heure (13h55) du vol Paris-Pékin. C’est à bord d’un Boeing 777-200 que j’effectue cette traversée de près de 9000 kms qui devrait durer près de 10 h. Ecran de bord avec écouteurs, prise USB. Déjeuner au choix : français (poulet-pâtes) ou… chinois (porc sauce aigre-doux-riz). Fiche d’immigration à remplir.

    Je vais profiter de ce « repos forcé » coincée dans cet espace confiné qu’est la classe économique d’un avion de ligne pour vous parler de ce visa chinois. Sur la brochure était indiquée la mention « fonds suffisants » qu’en auriez-vous pensé ? à vrai dire pas grand-chose. Mais lorsqu’à la fin de l’année l’agence m’envoie la liste des documents à fournir pour l’obtention de ce foutu visa, c’est une toute autre histoire et là je pense : « Bigre, il faut être riche pour aller en Chine » Hé oui ! il faut prouver, attestations à l’appui, la seule bonne foi ne suffit pas   que votre revenu mensuel est de minimum 1000€ par personne.

    Etant retraitée et veuve, ça ne va pas être coton de trouver tous ces documents (en l’occurrence : totalité des feuilles de paiement des pensions des trois derniers mois + feuille d’imposition sur le revenu présentant un solde positif, ou encore relevé du compte courant montant un solde supérieur à cette somme ! ) Les fêtes de fin d’année passées je m’attelle à la tâche, cherche, fouine, m’inscris sur les sites concernés et obtiens rapidement ces précieux documents.

   C'est l'agence qui après m'avoir donné RV remplira pour moi cette demande de visa, et heureusement car ce n'est pas simple. En plus de ces preuves de richesse !!! il faut également fournir une attestation d'assurance rapatriement ainsi que le nom, profession et téléphone d'une personne à contacter au cas où ! Mais c'est qu'ils vont me porter la poisse, ces autorités chinoises, un peu décourageant, tout de même !

   Passons maintenant à l’épisode photo ! Mon passeport possède un visa iranien avec photo, ce dernier étant de Mai 2017, le consulat chinois refusera la photo alors faite  qui date  de plus de 6 mois, un peu loufoque quand je constate que le visa chinois est vierge de photo.

   Le petit déjeuner est servi à bord à 4 h, heure locale, pendant le trajet j’ai avancé ma montre de 6 heures. Atterrissage à un peu plus de 5 h, près d’1 heure en avance. Le commandant annonce la température : 3°.

    Dans l’aérogare de Pékin, notre guide national attend les membres de ce voyage qui arrivent les uns après les autres. Nous sommes 21 venant des quatre coins de la France et même plus  je vous présente : Josiane qui rédige elle aussi le récit de son voyage, je vais sur ce coup là me sentir moins seule  et Dany (nos amis les belges) Suzette et Maurice, Lucienne et François, Christine et Jean-Pierre, Chantal et Jean-Jacques, Sylvia et Antoine, Florence et Denis, Martine et Jean-François, Raymonde et André, Jean-Pierre ainsi que Patrick, la tranche d’âge va de 62 à 83 ans.

    Nous faisons alors la connaissance de LEI, guide très souriant, qui représente l’agence  China-Dynasty-tours. C’est un homme d’une petite cinquantaine, marié et père de famille. Titulaire d’une licence de français et d’une maitrise de droit, il exerce le métier de guide national depuis 1990. Il nous raconte avoir été tiré du lit « un avion avec près d’1 heure d’avance, je n’ai jamais vu ça !!! » et sauté dans le premier métro pour venir à notre rencontre. D’emblée il propose d’effectuer auprès de nous le change, pour ceux qui voudront retirer de l’argent à un distributeur, il montrera plus tard. 1€ = 7,40 yuans, petit calcul rapide pour vite évaluer le prix des choses : un billet de 100 yuans équivaut à environ 13€.

LEI nous accompagnera jusqu'à Canton. De là nous prendrons seuls l'hydroglisseur qui nous mènera à Hong-Kong et pourquoi LEI ne vient-il pas avec nous jusqu'au bout du voyage ? Hé bien tout simplement parce que les Chinois n'ont pas le droit d'aller à Hong-Kong, il leur faut faire une demande qui peut prendre plusieurs jours.

Le vol étant de nuit, c’est illico que nous prenons place à bord d’un petit bus conduit par Wank et entamons notre voyage à savoir la découverte de la capitale de ce pays : Pékin. Pour découvrir les principaux sites de ce gigantesque pays  et ce uniquement dans sa partie Est, il nous faudra emprunter pas moins de 3 TGV et 2 vols internes, ce qui promet des réveils matinaux ou des couchers tardifs.

Courage ma fille la Chine est à tes pieds.

               Pékin