Dimanche 15 Avril 2018
(suite)
Si vous avez lu la page précédente, celle du « Temple des ancêtres du clan
Chen » vous savez donc que LEI, notre guide national, celui qui nous
avait accueillis dès l’aéroport de Pékin, a quitté le groupe. C’était convenu lors
de la réservation du voyage, je pensais toutefois qu’il nous aurait accompagnés
jusqu’à l’embarcadère de l'hydroglisseur qui doit nous mener à Hong-Kong.
C’est tout de même
curieux ! un Hongkongais peut aller et venir comme il le souhaite en
Chine, mais le contraire est difficilement réalisable, ce qui fait que LEI,
n’ayant pas l’autorisation de poursuivre le périple sur le territoire Hongkongais
a été déposé sur un trottoir de Canton. Contrairement à ce que j’ai pu
dire, il est bien évident que je ne me suis pas inquiétée pour lui, il devait
prendre un avion qui le ramenait sur Xi’an.
C’est donc avec Pascal et un autre drapeau que nous poursuivons ce voyage, en commençant par effectuer une promenade sur l’île de Shamian.
De
suite, je ressens la différence, Pascal est sans doute moins serré par le
temps, c’est nettement plus agréable, on marche un peu plus lentement, j’ai même
le temps de noter quelques photos, quoiqu’on ait malgré tout un horaire à
respecter, car nous prenons le ferry pour Hong-Kong dès ce soir.
® L’île de Shamian.
Quelques lignes
d’histoire. C’est
suite au traité de Tianjin, signifiant la fin de la guerre de l’Opium, traité considéré
comme inégal par les Chinois, car signé sous la contrainte, que l’île fut cédée en
1859 aux français et aux britanniques. Ce n’était alors qu’un banc de sable de
800m de long situé à l’Ouest de Canton, dans une anse de la « rivière des
Perles » et recouvert à marée haute. Les français s’installèrent à l’Est,
les Britanniques à l’Ouest. L’accès à l’île était protégé par de grandes
grilles empêchant les chinois d’y pénétrer.
Pour rendre cet endroit vivable, les occupants bâtirent tout d’abord un fort mur de pierre, au Sud à proximité de la rivière, l’îlot ainsi protégé, les rues s’emplirent de villas et d’édifices publics allant du style victorien au Second Empire.
La Chine récupéra l’île en 1943, mais conserva son empreinte coloniale.
Nous traversons cet îlot
de 4 km² de bout en bout, d’Est en Ouest, en empruntant un petit sentier dallé
qui ondule au milieu de parterres de sauges,
cet espace vert aménagé entre les
deux rues est planté d’arbres séculaires fournissant de l’ombre salvatrice les
jours de grande chaleur. Mais quel contraste entre ce vieux quartier colonial français ….. et
le reste de la ville, à seulement quelques encablures où poussent les
gratte-ciels et les routes à grande circulation qui s’entrelacent, parfois
au-dessus du fleuve.
Ce qui est étonnant
et nous donne un peu de baume au cœur à nous français c’est de voir que malgré le
développement à la vitesse expresse de ces gigantesques infrastructures dans
les villes chinoises, le gouvernement a tenu à conserver comme on a pu déjà
le voir à Shanghaï, ces anciennes concessions quasiment dans l’état. Quoiqu’il
y s’y soit construit depuis des quartiers résidentiels réservés aux chinois les
plus fortunés, l’îlot de Shamian, enclave au cœur de Canton, offre un havre de
paix tout droit sorti du passé. Certains bâtiments accueillent désormais des
restaurants des hôtels, des cafés.
Nos pas nous mènent devant un superbe édifice qui abrite aujourd’hui une caserne militaire, ici c’est une banque qui, comme vous pouvez le voir ne s’est pas approprié le plus moche : un beau bâtiment aux colonnes blanches.
Tout le long de cette sympathique promenade, se succèdent fontaines, canaux, malheureusement vides aujourd’hui et statues de bronze.
Celle-ci à travers ces
trois jeunes filles démontre l’évolution de la mode, là c’est un marchand de
caramels, là encore ce sont des enfants qui rentrent à la maison, ici c’est une
musicienne suivie de ses élèves, là une gamine qui met une lettre dans une
boîte postale, ou encore cette forte femme qui court après son chien
Une statue taillée grossièrement dans un bloc de pierre jaune représente un chef paysan.
Voici l’église catholique Notre-Dame de Lourdes, érigé par les français en 1892. Lors de la Révolution Culturelle, elle ne fut pas démolie comme le fut tant de sites culturels, ouf !... mais abrita une usine.
Au Sud de cet îlot, appuyés un instant sur ce mur, nous profitons de la superbe vue offerte sur le Zhu Jian, la « rivière des Perles » depuis ce belvédère. Malgré le ciel gris, quelques musiciens ont pris place.
En face, s’est
installé le marché Qingping, nous allons y faire une brève incursion, avec
notamment la découverte de l’allée de la « bonne santé »