Hong-Kong

         Dimanche 15 Avril (suite et fin) Il n’est pas loin de 21 h lorsque tous regroupés, nous allons enfin à la rencontre de Chipin, alias Jérome. A la sortie de l’hydroglisseur il a fallu une énième fois se conformer aux formalités douanières, puis récupérer les bagages. Ne  voyant pas arriver le groupe, alors que tout le ferry se vide, il a du mal à cacher son inquiétude ! Mais finalement, si !! on est bien là, et rassurés de pouvoir de nouveau, se remettre entre les mains d’un guide. Point N° 11 carte itinéraire

        Après nous avoir souhaité la bienvenue, il nous indique des adresses où l’on va pouvoir se restaurer, eh non  mon gars ! on a payé pour dîner, même si on est à Hong-Kong. Jérôme  bien embarrassé, car bien qu’il ait lu notre programme, ne peut pas prendre d’initiative, et à cette heure avancée, les bureaux de l’agence sont fermés. Je lis dans ses pensées : ces seniors (et encore je suis polie …)  doit-il se dire, à peine arrivés, voilà qu’ils me font c..  sorry !...  Sincèrement, à cet instant, je prévoies aller au lit sans dîner, car me lancer à près de 22 h à chercher de quoi manger dans une rue de Hong-Kong, et être confrontés à la barrière de la langue, non ce n’est pas pour moi !... puis je m’aperçois en arrivant à l’hôtel que celui-ci propose plusieurs catégories de restaurants, dont une pizzeria, alors sauvée !

        Autre contrariété, et ça va falloir qu’on le fasse savoir à LEI !!  contrairement à ce que ce dernier nous a dit, à Hong-Kong les yuans ne sont pas acceptés « mais ce n’est pas un problème » nous dit Jérôme, « vous allez pouvoir changer yuans et euros à l’accueil de l’hôtel » ce qui fut effectivement fait rapidement sur, tout de même !  présentation du passeport. Le dilemme est de savoir combien changer pour une seule après-midi, sachant que c’est un VO, donc censé être tous frais payés, personnellement je me débarrasse uniquement de mes yuans restants.

        Notre point de chute est le « Pentahotel » de Hong-Kong, dans le quartier de Kowloon, superbe hôtel, où ma chambre située au 10ème étage m’offre la vue sur un gratte-ciel, l’entrée est au fond du parking, j’ai bien failli ne pas retrouver celle-ci lors de ma balade en solitaire, oupps.. !

        Il semblerait que ce quartier de Kowloon ne jouit pas d’une très bonne réputation à Hong-Kong, faut dire aussi qu’il fut un quartier offert, contre le gré de la population, en 1860 aux anglais, à la fin de la guerre de l’opium.

        Je ne sais si Jérôme a réussi à contacter son agence, toujours est-il qu’il nous commande, en catimini, un semblant de repas : une sorte de lasagnes bolognaises, accompagnées d’un verre d’eau, que nous mangerons sur place, ni entrée, ni dessert …  ça nous change des copieux repas chinois, enfin c’est mieux que rien !

        Quand je lui demande comment occuper la matinée du lendemain, il me trace l’itinéraire sur mon carnet de notes, de façon à découvrir un joli temple bouddhiste situé à une vingtaine de minutes.

        La chambre comme toutes celles que j’ai eues en Chine est superbe, avec deux grands lits, mais  un détail qui m’a quelque peu amusée, la salle de bains est dotée de  miroirs, je peux me contempler prenant ma douche ou assise sur la cuvette des toilettes. Une prise USB est disponible SUR le poste de radio et non A COTE comme l’a dit Jérôme, ce qui m’a fait faire quelques exercices de contorsionniste pour trouver celle-ci.

        Jean-Pierre est moi organisons notre petite escapade, à savoir découvrir ce fameux temple bouddhiste dont Jérôme à tant à cœur. Rendez-vous est pris pour 7h30, nous prendrons le petit déjeuner ensemble, et ainsi devrions avoir le temps, sans avoir sans cesse  l’œil sur la montre, de profiter de notre matinée.

        Bonne nuit    A demain

        * Lundi 16 Avril 2018. Il n’est même pas 8h30, qu’ensemble nous sommes prêts pour affronter l’inconnu. Il fait bon, dans les 15° mais le soleil ne se montre toujours pas. Nous ne comprenons pas grand-chose au parcours dessiné par Jérôme, à part qu’il fallait prendre à gauche en sortant de l’hôtel et de nouveau à gauche, puis enjamber la route à grande circulation, ce qui est déjà, je l’admets, un très bon début.

       La grande rue que nous longeons nous fait entrevoir les gratte-ciels, bâtis au pied de la montagne, noyés dans un brouillard de pollution, ici les bus urbains sont à double étage. Maintenant nous empruntons une longue passerelle piétonne qui enjambe Lung Cheung Road, artère importante, puis un petit souterrain.

        Le jardin  Nan Lian est là tout près du temple, nous n’en sommes plus guère qu’à une cinquantaine de mètres lorsque Jean-Pierre, pour des raisons qui lui sont propres, me signifie qu’il préfère faire demi-tour et retourner à l’hôtel.  Eh bien, zut alors !!! quoique n’aimant pas être dans un endroit connu de moi seule, je décide de continuer, je suis vraiment trop près du but et effectivement le voici :


Chi Lin Nunnery

        ® Chi Lin Nunnery, situé à Diamond Hill, dans le quartier de Kowloon, est un grand complexe de temples bouddhistes. Construit en 1934 tout d’abord comme lieu de retraite des religieuses bouddhistes, il fut en 1948 une école de charité pour les enfants nécessiteux, puis  en 1957 un orphelinat et une maison de retraite pour les pauvres. Entièrement reconstruit au cours des années 1990 par une coalition d’artisans chinois, hongkongais et japonais, qui ont pour sa construction suivi scrupuleusement l’architecture traditionnelle de la dynastie Tang  (618-907), il est aujourd’hui en activité et abrite  une soixantaine de bonzesses.




         Ce temple est le plus grand bâtiment du monde bâti en bois, construit entièrement en bois de cyprès, sans clous, tout comme le sont les bâtiments de la Cité Interdite, synonyme d’harmonie entre l’homme et la nature, Alors comment tiennent-ils debout ? me direz vous ! grâce à des techniques traditionnelles de bracketing  (imbrication des éléments les uns dans les autres) un petit peu comme un puzzle en 3 dimensions, et de goujons. Seuls des matériaux tels que l’argile, la pierre et le bois ont été utilisés.

        Le temple dispose de trois portes, celle de la compassion, de la sagesse, et enfin de la compétence des gens.


        J’arrive par la porte de la sagesse, et de suite suis impressionnée devant cette immense cour pavée entièrement encadrée de bâtiments de bois foncé, magnifiquement ouvragés, certains bâtis sur une terrasse. Le jardin dispose de quatre étangs qui sont alimentés par des fontaines sculptées en forme de tête de dragon, symbole chinois de pouvoir terrestre et céleste.        

       Du haut de cette terrasse, en me retournant je vois cette image magnifique : des étangs remplis de nénuphars et de fleurs de lotus, des bonzaïs, encadrés par de superbes bâtiments de bois foncé, avec derrière les gratte-ciels du moderne Hong-Kong dont les derniers étages sont grignotés par ce brouillard.

      Un peu partout, ont été disposés des jardinières qui contiennent des bonzaïs, parfois centenaires, bien entretenus, ainsi que des bougainvilliers, de la rocaille, des cyprès et des pivoines.

        Ce complexe comporte 16 salles, une bibliothèque, une école, une pagode, un clocher et une tour de tambour. Sa superficie est de 33 000 m².

       Je grimpe  maintenant une vingtaine de marches en direction de la salle qui est face de l’entrée, salle qui me paraît la plus importante, la : Salle des Rois Célestes. Son double-toit recourbé et recouvert de tuiles est soutenu par vingt-huit colonnes de cèdre. Ici, les bouddhas sont protégés par une vitre. A l’intérieur d’une autre salle, j’admire un bouddha assis encadré de deux de ses disciples, les photos y sont interdites…... Alors ce n’est pas coton pour raconter ce que j’ai pu voir, ma mémoire intellectuelle est tout de même moins bonne que celle des cartes photo, et là je navigue sans guide, sans plan, bon ! on va faire avec ce qu’on a, et cette photo de ce bouddha assis n’est peut-être pas cadrée, mais elle est à moi !


     

        Les salles de ce temple sont dédiées aux divinités, elles possèdent chacune des statues majestueuses de Bouddha,  Sakayumin, le fondateur du bouddhisme en Inde, ou la déesse de la miséricorde Guanyin ou encore d’autres bodhisattvas. Ces statues, comme le veut la religion bouddhiste sont recouvertes de feuilles d’or.

        De chaque coté de la cour courent des couloirs avec des colonnades et des fenêtres à meneaux respectant ainsi l’intimité des bouddhas.

 

 

    

        A chaque angle, un homme de la sécurité m’enjoint certes doucement, mais tout de même fermement,  à continuer ma visite vers…. la sortie  je n’accède donc pas à l’autre cour, dommage !

       Mais qu’est-ce ?  des murmures parviennent à mes oreilles, des parfums d’encens chatouillent mes narines, mais oui ! j’ai de la chance, je vais pouvoir assister, en m'éloignant il est vrai ! à l’une de leurs prières, entendre ces chants sacrés qui vous transportent ailleurs,  ce qui peut-être expliquer pourquoi  la visite s’en trouve limitée, mais l’ambiance de recueillement y est bien présente !  Difficile de réaliser que ce havre de paix n’est qu’à que quelques hectomètres d’une autoroute urbaine, la sérénité du lieu me fait oublier le bruit des voitures, je suis « zen »

      Ci-dessous, quelques secondes de ces prières, que je me suis risquée de fort loin à grappiller.


    

        L’accès de ce jardin ouvert entre 6h30 et 19h est gratuit et libre, celui des salles est de 9h à 16h30.

        Je m’apprête à quitter les lieux par la Porte de la Montagne, le Shanmen, qui est la porte d’entrée, qu’importe ! le principal c’est de retrouver mon chemin. Une passerelle m’amène aux jardins de Nan Lian

Nan Lian Garden

        Ce paisible parc public ouvert depuis novembre 2006, construit dans le style de la dynastie Tang est dans le prolongement du temple bouddhiste. Il a été conçu, construit et confié au couvent Chin Lin, pour son entretien. par le gouvernement.

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 C’est un jardin pittoresque d’une superficie de 3,5 hectares dans laquelle chaque colline, rocher, plan d’eau, plante et structures en bois ont été placés selon des règles du style Tang. Son architecture et son aménagement paysager rappellent la nature et conduisent à un sentiment de sérénité et de tranquillité, une ambiance dans laquelle je peux profiter d’un moment de calme au milieu de l’agitation de la ville urbaine.

        L’eau y est la principale caractéristique avec des étangs d’eau douce, des ruisseaux et des chutes, animés par la présence d’espèces rares de carpes dorées et de lotus.

        Les arbres anciens soignés avec grand soin, proviennent de différents environnements écologiques.

  Le jardin est conçu comme un musée en plein air, et non pas un endroit pour y pratiquer du sport ou des activités récréatives.

D’ailleurs, afin de respecter son immense quiétude, il y est interdit énormément…. de choses : y apporter de la nourriture, car les arbres, des espèces rares, sont très sensibles aux ravages faits par leurs ennemis tels que les insectes ou rongeurs attirés par les boissons sucrées, les résidus alimentaires, une fois tachés ou endommagés, ils sont extrêmement difficiles à restaurer.

    

        Le visiteur doit se comporter de manière ordonnée et décente, il doit être correctement vêtu, ne pas utiliser un langage offensant ou obscène, ne pas causer de nuisance à autrui, ne pas fumer, ne pas cracher…. ne pas jeter de déchets au sol, ne pas mendier, ne pas jouer de la musique, ou chanter, ne pas jouer au cerf volant, au ballon.

        Si vous envisagiez ce jardin comme décor pour vos photos de mariage, n’y pensez même pas ! cela pourrait perturber l’ambiance sereine du jardin.

        Il est interdit de coller quoique ce soit sur un arbre, une plante, ou un bâtiment, d’arborer un drapeau, de grimper sur un mur, une clôture, de marcher, courir, s’asseoir ou s’allonger sur l’herbe et le gazon, se baigner, patauger dans un étang ou un cours d’eau ce qui aurait pour conséquence de polluer l’eau ou de détruire une quelconque créature vivante.

   

        L’introduction d’animaux, même ceux dits « de compagnie » est interdite, celui-ci pourrait alors être « saisi » Il est également défendu de venir avec un véhicule, même un deux roues.

        Bref !... ces nombreuses interdictions ne sont qu’un aperçu du règlement. Pour résumer ! il faut s’y promener, correctement habillé, bien propre et tracer son chemin sans faire de pauses, et sans faire trop de bruit.

              Le jardin est conçu dans un sens circulaire, en faire le tour en s’arrêtant aux points scéniques demande deux heures, ce que je n’ai pas !.... à cet instant je n'ai pas de plan, n'ai aucune idée de sa superficie, le temps étant compté, alors pas de risques inutiles. Par chance, le sublime pavillon de la perfection absolu, aux couleurs vives, est face à l’entrée. Pour la découverte de ce jardin je vais devoir me contenter d'un petit aller-retour.


              Je retrouve sans souci le chemin de l’hôtel, cette très sympathique balade m’a demandé au total à peu près 2h30, j’aurais aimé y passer une bonne heure de plus, mais il faut ficeler les valises pour le vol du retour, et être au rendez-vous fixé par Jérome à midi. Après déjeuner, il va nous parler un peu de Hong-Kong et  nous mènera Au Pic Victoria en funiculaire, quoiqu’on soit au dernier jour du voyage, l’aventure continue.


                          Pic Victoria