Jeudi 5 Avril 2018. Départ dès 7h30 sous la
froidure (4 ou 5°) Ce voyage commence sur les chapeaux de roues, pas le temps
de se reposer. Vous me direz ! on ne va pas en Chine pour s’y reposer !!!
Cette nuit, la première du voyage aurait du être réparatrice, vu que je venais
de passer plus de 30 heures debout non stop, mais à être trop fatiguée, on ne se repose
pas mieux, de plus faut digérer ce décalage horaire de 6 h
La Passe de Juyongguan à 60 kms de Pékin nécessite une bonne heure de route, Le bus conduit par Wank où nous nous sommes installés est loin d’être au top, c’est un 30 places donc on a suffisamment d’espace, mais les sièges sont si rapprochés que les genoux ont du mal à trouver la leur, vaut mieux ne pas être trop grand ! De plus, pour moi, un bus sans vide poche n’est vraiment pas pratique, pas d’endroit où poser le carnet de notes, le stylo.
LEI nous conseille vivement de ne pas
boire l’eau du robinet ou alors faire comme les Chinois, la faire bouillir et
la boire chaude, c’est d’ailleurs la base du thé qu’ils consomment à longueur
de journée.
Trouver des eaux minérales ne sera pas un problème, si au début LEI nous
indique où en trouver en dehors de l’hôtel, oupss… ça ne va pas être commode de
repérer une épicerie !!… nous trouverons deux petites bouteilles chaque
soir dans notre chambre d’hôtel, de plus dans chaque bus, les chauffeurs en vendaient
3 pour 10 yuans (0,45€ l'unité) si aujourd’hui le besoin ne s’en fait pas sentir, il n’en
sera pas de même d’ici quelques jours !
Il nous propose également de nous fournir en timbres postes. L’enveloppe timbrée nous coûtera 7 yuans. Très jolie cette enveloppe ! son format 23x16 est un encouragement à écrire de très longues lettres, on voit que la Chine est le pays de l’écriture ! Ce courrier mettra 6 semaines pour arriver à destination, ne jamais désespérer, vaut mieux tard que jamais !...
Autre détail pratique : l’heure des repas !! Midi et 18 heures, c’est bigrement tôt pour un voyage et l’heure très hâtive du dîner, s’il nous permet d’être de bonne heure dans les chambres, raccourcit d’autant le temps destiné aux visites.
LEI raconte (infos en vrac) que :
- Depuis quelques temps, dans le but sans doute d’entretenir des relations cordiales avec les pays occidentaux, le président actuel, Xi Jinping, s’inspire de notre mode de vie, la récente visite d’Emmanuel Macron n’y est sans doute pas étrangère.
- Que 20 millions de garçons ne trouvent pas à se marier, il y aurait semble-t’il plus de garçons que de filles. Aujourd’hui quoique les chinois ont le « droit » d’avoir un second enfant, beaucoup de couples n’en veulent qu’un, voir même pas du tout, car le déclarent-ils, un enfant coûte trop cher à élever, et tout l’argent gagné par le ménage est dépensé pour cet enfant-roi. Et ça !.... LEI ne manquera pas de le souligner, le chinois ne peut pas compter sur l'aide des grands parents, contrairement à nous occidentaux !
- On apprend aussi que les véhicules à moteur à essence sont interdits en ville, qu’il y a une telle augmentation du nombre de voitures que la police de Pékin a pris une décision assez radicale : par tirage au sort, il ne sera autorisé que 200 immatriculations nouvelles chaque mois.
- Quant au service militaire, si celui-ci est obligatoire et dure plusieurs années, l’armée encourage également le bénévolat, assurant ainsi à cette personne volontaire un revenu (1800 yuans mensuel) plus que certains arrivent à gagner dans les campagnes, et l’assurance de trouver ensuite un emploi, de quoi encourager quelques vocations !
Nous voici arrivés à
la « Passe de Juyonggang » (Point N° 2 carte itinéraire) C’est un paysage tout blanc qui
nous accueille, la Grande Muraille est ce matin recouverte d’une
bonne dizaine de cms de neige. L’entrée du site est payante et comme à chaque
fois que LEI doit aller se procurer les entrées, il confie le drapeau à l’un
d’entres-nous, aujourd’hui c’est Josiane qui s’y colle, toute fière de cette
éphémère investigation.
Pour cette excursion un tantinet
physique, je n’ai pas mis mes nu-pieds…… et n’ai surtout pas oublié mon bâton
pliable, en 3 morceaux celui-ci ne dépasse pas 33 cms, bien pratique pour
l’emmener à toute
occasion.
u Passe de Juyonggang. Cette passe n’est qu’une infime section de la Grande Muraille longue de 6000 kms. Celle-ci classée par le patrimoine de mondial de l’Unesco depuis 1987, fût construite à partir de 770 avant J.C. comme fortification, ce n’était alors qu’une petite muraille. Ce n’est qu’en 220 av J.C. que Qin Shi Huangdi, autoproclamé 1er empereur de Chine décida de protéger l’empire (15 000 tours, 25 000 fortins)
Cette passe
est située entre 800m et 1000m d’altitude, dans une vallée entourée de
montagnes, ce site pittoresque est magnifique. De part sa
position géographique le Col de Juyongguan a longtemps été une
forteresse militaire. L’envergure de cette défense couvre
une superficie de 50 hectares. (850m du Nord au Sud, et 1150m de l’Ouest à
l’Est) La toute dernière rénovation date des années 1990, les briques
qui ont servi à cette restauration ont toutes été fabriquées en suivant le
standard de l’époque des Ming et tous les matériaux ont été transportés en haut par les hommes et les animaux. La tour, de
grandes dimensions était le centre de commandement
Le site actuel a été construit lors du règne de Zhu Yuanzhang (1328-1398), premier empereur de la Dynastie des Ming, pour protéger l’accès à la Capitale, contre les invasions mongoles. Beaucoup de batailles y eurent lieu. Pour cette construction, à l’époque, les soldats Qinshiguant firent venir de la main d’œuvre peu couteuse : travailleurs immigrants et criminels condamnés, d’où l’appellation du lieu : Juyongguan (le col des médiocres).
Les échauguettes, les tours de balise et les dortoirs sur la Grande Muraille servirent de blockhaus et d’habitat pour les soldats pendant les guerres. Au centre du col, des fondations d’anciennes pagodes se trouvent le long du chemin : nommées « plateforme des nuages »
Ce
col est circulaire, son périmètre fait 4142m, en faire le tour aurait demandé,
vu la complexité, environ 2h30 à 3h, mais vu l’intensité du voyage, nous n’en
consacrerons pas beaucoup plus de 90 mns en incluant l’arrêt à la boutique de
souvenirs.
Et c’est parti ! je me lance dans l’ascension de ces marches, grimpette qui se révélera assez compliquée, les remparts ne sont pas partout de la même largeur, parfois plus de 15m, parfois seulement 1,2m. LEI ne nous a pas amené à l’endroit le plus facile, les marches sont hautes, parfois très hautes, inégales, remplies de neige, attention à la glissade, heureusement que mon ami le bâton est là ! Après environ 150 marches, j’accède pratiquement au troisième fortin. Je me régale de ce spectacle, même si, tout compte fait, je n’en ai pas vu grand chose de cette muraille ! le ciel était trop gris, le plafond trop bas, une brume épaisse obstruait le paysage, je ne suis pas certaine que même en grimpant plus haut, j’y aurais vu davantage.
Pour finir, un arrêt au magasin de souvenirs installé dans l’ancienne tour de commandement, il y a là entres-autres de bien mignonnes peluches représentant un panda et son bébé, hum ! que c’est charmant et pas lourd, mais que c’est encombrant, et pourtant !!! maman panda m’accompagnera durant tout le voyage.
Ce que je m’apprête à vous décrire à la page suivante, personnellement je n’en avais jamais entendu parler : le cloisonné.