Dimanche 8 Avril (suite) Dans ce TGV qui va de
Pingyao à Xi’an, malgré les 3 heures de trajet, conversant avec Denis mon
voisin, je n’ai
pas vu le temps passer. Le
bandeau lumineux annonce une température extérieure de 29 °…
et une vitesse maximum de
245 kms/h. Ce train est le dernier né des TGV : le CRH (Chinese Railway High)
Nouveau bus, nouveau chauffeur !…. Pendant le court trajet qui va nous mener au restaurant, LEI nous parle un peu de cette ville qu’il affectionne plus particulièrement, puisqu’il s’y est installé avec sa famille, il nous fera d’ailleurs voir l’immeuble où il vit, pas peu fier le gars !
LEI raconte et là ça me
sidère ! comme nous tous, un accesseur à la
propriété emprunte le montant nécessaire et réalise son achat, mais la
comparaison avec nous occidentaux
s’arrête là, car le chinois
n’a en effet qu’un droit d’utilisation. Le gouvernement a créé en février 2014
un contrat de bail qui lui permettra de devenir propriétaire, à un prix
inférieur de 30% mais uniquement de façon temporaire, pour 70 ans.
Passé cette date, l’acquéreur peut, soit prolonger cette utilisation contre paiement, soit l’abandonner au gouvernement qui devrait, car rien n’est moins sûr !! dédommager l’acheteur. Ici on est loin, très loin de nos héritages ancestraux... La durée de vie d’un logement en Chine est de 40 ans, compte tenu de la qualité de la construction, l’habitation tiendra-elle 70 ans ?
Rendez-vous est pris en 2084 pour connaître le
mot de la fin !
Quelques lignes d’histoire. Pendant plus de 1000 ans
Xi’an vit l’essor et le déclin de 11 dynasties, dont elle fut la capitale
jusqu’à la chute de l’Empire Tang en 907. Elle
était alors connue sous le nom de Chang’an qui signifie littéralement « Paix
éternelle » Ce n’est que 4 siècles plus tard en 1369 que la ville prit son
nom actuel de Xi’an qui signifie « Paix de l’Ouest » sous l’empire du
1er empereur Ming Zhu Yanzhang.
Elle fut la capitale de l’empire Zhou (100 à 221 av J.C.) puis en l’an 246, le roi Zheng s’autoproclama 1er empereur de la dynastie Qin, dirigeant un empire tel que la Chine n’en avait jamais connu auparavant. Vint alors la dynastie des Han, des Sui, puis des Tang de 618 à 907. C’est sous cette dernière que fut édifié le premier rempart long alors de plus de 35 kms. A cette époque, Chang’an était une des plus grandes cités au monde, la ville accueillait chaque année (route de la soie) de nombreux ambassadeurs, étudiants ou commerçants, venus de l’Occident ou de Byzance, qui contribuaient à sa renommée. Attaquée par les Turcs, Chang’an sera en grande partie détruite, s’ensuivra la chute de la dynastie Tang et le chaos.
Malgré cette ascension urbaine et la démolition de certains quartiers du centre ville, la ville a réussi à conserver son inestimable patrimoine datant pour la plupart de la dynastie Tang, ses grands sites historiques tels que les murs d’enceinte, la tour du tambour, la Pagode de l’Oie Sauvage, ainsi que le quartier musulman dont la présence remonte aux commerçants arabes ou persans venus par la Route de la Soie au Moyen-âge.
On y parle un dialecte, propre à Xi’an : le mandarin zhonguan, même LEI ne comprend pas cette langue.
Xi’an est jumelée, avec entres-autres, Pau et Katmandou, là je dois avouer que ça m’a un peu étonnée, j’aurais plutôt cru que Katmandou se serait jumelée avec Xingyao, la petite ville ceinte de remparts que j’ai eu la chance de visiter hier.
Le chauffeur que nous avons aujourd’hui est très
nerveux, c’est le moins que l’on puisse dire, klaxonnant à tout bout de champ,
faut dire aussi que circuler dans ces immenses villes ne doit pas être facile. J’ai
bien cru qu’en tournant sur sa droite, nous allions emmener un vélo avec
nous ! J’apprendrais plus tard qu’il a fait cela
pour gagner de précieuses minutes, pour nous faire découvrir tout ce qui était
dans le programme, merci à toi, bel inconnu, ben oui ! il y en eut tant,
que j’ai arrêté de demander le prénom de chaque chauffeur.
LEI en passant devant une boutique où est exposée une robe blanche de mariage nous parle un peu de celui-ci, mais nous aurons plus tard, avec les confidences de Laura, une autre guide, des détails croustillants sur cette institution. D’une manière générale, la mariée porte au cours de la journée deux robes, une rouge traditionnelle (symbole du bonheur, de la confiance, couleur culte du soleil) en principe cousue de la main de sa mère, pour l’échange des vœux, et une blanche pour accueillir les convives. Les mariés offrent de l’alcool à leurs invités. Là encore une coutume curieuse ! pour épouser une fille, le garçon doit d’abord posséder son propre logement, ainsi la fille qui n’a rien mais en se mariant se retrouve maîtresse de maison, situation qui quelque peu pose problème si la demoiselle veut divorcer peu de temps après le mariage ! Mais aujourd’hui les mentalités ont un peu évolué, même s’il y a encore peu de divorces.
Il est près de 19 h, déjà !!
Nous nous apprêtons à dîner au palais de la dynastie Tang, et ce soir, nous
allons être gâtés, car est prévu un « banquet de raviolis » Le
ravioli, qui chez nous, passe pour un plat bon marché, est en Chine un plat
typique et réputé, de la ville de Xi’an. Cette spécialité populaire est
également servie à l’occasion du repas du Nouvel An chinois. Un proverbe
chinois ne dit-il pas « Qu’aucune nourriture ne peut égaler le
ravioli » Au vu de ces informations, il serait impensable que mon
voyage en Chine se fasse sans avoir goûté à cette merveille culinaire, tout comme
le canard laqué apprécié à Pékin !
Bien mignonnes ces jeunes filles qui accueillent avec le sourire les touristes toujours pressés ! rouge, toujours du rouge …
Les raviolis sont des
petites enveloppes de pâtes garnies d’une farce à base de légumes ou de viande,
d’épices, d’ingrédients bien chinois, cuits ensuite à l’eau salée ou à la
vapeur. Les couleurs, les formes, les farces sont toutes différentes.
Sur le plateau tournant nous attend déjà les bols, les sauces, les accompagnements, même un réchaud. D’après le menu nous devrions en déguster plus d’une quinzaine. (champignons, porc au carotte, chou chinois, crevette, canard, poissons, jambon, patate douce, lotus, pousse de bambou, noix, frit….) Présentés dans des récipients ronds à manches de bois, sur un tamis, j’en ai plein la vue, magnifiques ces petits canards ! et que c’était bon !!
Mais non ! mais non ! la journée n'est finie, l'heure d'aller se reposer à l'hôtel n'a pas encore sonnée !... à 20h il y a spectacle, et comme d'habitude, pas de temps à perdre !
Ce spectacle
haut en couleurs, le : Tang Dynasty show » est à ne pas rater !...
Rendez vous page suivante
Page en version
imprimable (en préparation)