Lundi 9
Avril (suite) Hé oui ! je suis toujours à Xi’an, cette magnifique ville
n’en finit pas de me dévoiler toutes ses richesses. Le chauffeur nous a
laissés sur une place à proximité du quartier musulman, devant une arche de
béton. Ca fait bizarre, ce béton gris ! ça change quelque peu de toutes
ces couleurs auxquelles le pays m’a habituée.
Cette porte est gardée
par un couple de lions, le mâle toutes griffes ressorties, pose sa patte gauche sur une boule décorée, représentant selon le
contexte impérial, la suprématie sur le monde, il est la manifestation du Yang
et la femelle du Yin. Ces statues sont fréquentes dans les endroits ou des
Chinois ont immigré et se sont établis, ce qui est le cas ici !
Bien difficile de prendre un cliché, avec ces locaux qui s’y sont installés, voir pique-niquant même !
Ce quartier se situe à deux pas des Tour de la cloche et Tour du Tambour, à l’intérieur des remparts. Ce labyrinthe de rues et de ruelles forment le quartier le plus vivant et le plus haut en couleurs de Xi’an, devenu aujourd’hui une attraction touristique due sans aucun doute à son atmosphère culturelle profonde.
Xi’an,
lieu de départ de la route de la soie, attirait beaucoup de marchands iraniens,
irakiens ou afghans, mais aussi de nombreux Ouïgours venus de l’Ouest de la
Chine, qui un jour décidèrent de s’établir à Xi’an. Aujourd’hui leurs descendants,
plusieurs dizaines de milliers, dont certains issus de la minorité Hui, ont conservé le même quartier, la même
religion et habitudes de la vie quotidienne.
LEI nous donne quartier (sans jeu de mots !...) libre. Parmi cette population, j’arpente sur plusieurs centaines de mètres cette rue piétonne, la rue Huilmin, pavée de grandes pierres bleutées, luisantes, bordée d’arbres des deux cotés et de bâtiments construits dans le style des dynasties Ming et Qing.
À tout-touche,
des commerçants proposent de la nourriture à consommer sur place, les bouchers découpent
les morceaux de viande, la bestiole, pas du porc bien entendu, n’oublions pas que nous
sommes dans un quartier musulman !! certainement du mouton, est pendue
au bord du trottoir. A coté sur un étal est disposé un nombre indéfinissable de
brochettes de viande grillée. Pour un peu, je me croirais au fin fond d’un souk
de Fez ! Je me pose toutefois une question, qu'en est-il de l’hygiène ici ?
car tout est présenté en l’état et à l’air libre, sans aucune réfrigération, et
à cette heure de la journée, près de 18h, il doit faire dans les 25°.
Par
contre ! ce dessert superbement présenté me tente, le « Gui hua
gao » est un gâteau de riz gluant couronné de dattes
chinoises, mais l’heure du dîner n’étant pas loin, et les repas copieux, déguster
de suite, ce ne serait pas raisonnable et pourtant j’en ai encore l’eau à la
bouche, rien que d’en parler.
Je navigue, je déambule, j’erre parmi ces boutiques colorées,
très éclairées, ces gargotes, ces étals de brochettes de mouton frits, de nouilles
parfois faites sur place, de jolis pains ronds décorés, de gâteaux, de
confiseries, de marchands d’épices, de fruits et de légumes...
Comme voulant couper cette ligne infernale de tentations à mon estomac, s’insère parfois des étals provisoires d’artisanat, ici c'est une simple table, la vendeuse propose entre-autres des statuettes de l'armée enfouie, des soldats de plomb.
Là, les bols de soupe sont prêts pour satisfaire dans peu de temps ces quelques chinois qui feront la queue pour l’obtenir.
Ce quartier dispose aussi d’une dizaine de mosquées, dont la plus importante de Chine, rien que ça ! « la Grande Mosquée »
J’ai un
peu de mal à me croire en Chine, tant ce quartier est dépaysant, je ne sais
trop où poser les yeux, tant il y a à voir. Plusieurs stands proposent des
brochettes de fruits de mer frits, calamars, poulpes, mais que ces formes sont
originales… elles me font penser à la déesse aux multiples bras ….
Un peu plus loin, c’est un fabricant de confiserie, l’artisan conscient qu'il attire les regards, fait son spectacle, seul maître de son show il travaille la pâte à sucre candi en l’étirant sur toute la largeur du trottoir. Ici d’autres artisans à coup de massues, martèlent la pâte à pain, pauvre pâte, tu me fais pitié !!
Tiens voici une femme vêtue étrangement, avec son tee-shirt
traditionnel, son pantalon rayé, son long pendentif fait de multiples bijoux conséquents
et sonores, mais surtout avec son casque doré à cornes, probablement un élément
d’un habit traditionnel, elle ne passe pas inaperçue, d’autant que j’entends
son martèlement depuis déjà une bonne minute. Elle tape non pas sur des
bambous….
mais
sur un morceau de ferraille dorée, histoire sans doute d’attirer le chaland sur
la boutique de statuettes et autres objets d’arts.
Bien dommage que je ne lises pas le chinois….que rien ne
soit transcrit en anglais
et que LEI ne nous ait pas accompagnés
pour expliquer ce que nous voyons. Aujourd’hui je le déplore ! … ce qui
sera fait avec grande satisfaction quelques jours plus tard dans un marché de
plantes médicinales à Hong-Kong, mais avec un autre guide !
Je découvre maintenant des petits fruits rouges, des grenades ? présentés dans un demi-pain, ailleurs je trouve ce même petit fruit disposé à l’intérieur d’un ananas, également des jujubes, petit fruit rouge de montagne, de la taille d’une très grosse cerise, caramélisé il pourrait s’apparenter à notre « pomme d’amour » dans les foires foraines.
Voici maintenant un gros fruit, de la taille d’une
citrouille, mais qu’est-ce ? c’est le fruit du jaquier, dont les quartiers
pulpeux de l’intérieur sont comestibles, là encore je suis stupéfaite devant la
recherche de présentation, c’est certain, j’ai envie de goûter à tout !
Ca et là, un peu partout des distributeurs de jus de grenade, ils sont aussi proposés individuellement dans des gobelets en plastique transparents, avec leur paille, prêt à consommer, le hic ! depuis combien de temps sont-ils là à température ambiante !…
Ce que j’ai par-dessus aimé, dans ce quartier, ce ne sont pas que !….. ces multiples échoppes multicolores, toutes lumières allumées, présentant une multitude de produits divers, mais aussi, la possibilité de pouvoir observer quelques artisans en train de confectionner de leurs mains, ces dits-produits.
Le programme prévoyait : promenade dans le quartier musulman, ça c’est fait ! mais également sur les remparts, cette dernière option sera ni plus, ni moins, zappée… la faute probablement à l’horaire tôt, trop tôt ! des dîners, dommage !
La journée n’est pas terminée pour autant, au restaurant nous allons goûter à une spécialité : la fondue chinoise.
A tout
de suite