Mardi 10 Avril 2018. Réveil à 5h30, la nuit a
été courte, ce n’est pas une vie de retraité ça !! mais je suis consciente
que c’est le prix à payer pour découvrir un maximum de choses dans ce
gigantesque pays.
Adieu Xi'an ! je viens d'y passer deux journées fabuleuses à découvrir l'essentiel
de tes richesses, mais le moment est venu de découvrir Shanghai, à l'Est, presque au bord de l'Océan Pacifique.
Le vol Xian-Shanghai étant à 9 heures, à 7h30 nous sommes
déjà dans l’aérogare et profitons de ce laps de temps pour prendre notre
petit-déjeuner.
Là encore, quoiqu’étant pourtant un
vol interne ! les formalités sont complexes. Je me présente au comptoir
d’enregistrement, forcément seule ! sous l’œil bienveillant de LEI et
là ! ça jacasse dans tous les coins… y a problème, c’est certain, mais je n’arriverais
pas à en savoir l’origine !.... toujours est-il que LEI
demande à Jean-Pierre qui voyage lui aussi seul de venir s’enregistrer avec
moi ! bizarre ! bizarre !... une femme ne pourrait donc pas
voyager seule en Chine ?? Bon ! si ça peut leur faire plaisir !
dorénavant, anticipant les problèmes, Jean-Pierre et moi nous nous présenterons
ensemble à tous les embarquements.
Ce premier obstacle franchi, maintenant au tour des formalités douanières et c’est rebelote ! présentation des passeports, se défaire des gilets, des sacs à dos, vider ses poches, scanner les sacs à mains, passer sous le portique….. au moment de récupérer ma besace, la douanière ME pose une question in english, bien entendu ! Suis-je inspirée, je suis pourtant à peine réveillée ? toujours est-il que je pige direct ce que cette femme me veut, elle me demande simplement si j’ai une batterie extérieure, tu parles… bien sûr qu’elle l’a vu au scanner !.. . heureusement que LEI nous en a parlé la veille ! après l’avoir retournée dans tous les sens, regardé l’ampérage, elle me laisse passer.
Pour les valises en
soute, j’ai bien écouté les recommandations de LEI, et ai ôté les piles
de mes télécommandes et de mon peson.
Nous embarquons à bord d’un Boeing 737-800 de la compagnie « Hainan Air Lignes » pour une durée d’environ 2h30. Vol tranquille, il est à peine 11h que le personnel à bord propose déjà un repas, il est vrai que l’heure du déjeuner en Chine est relativement tôt, ce repas est bien accueilli vu l’heure matinale de notre réveil.
A l’atterrissage … Montrez moi votre
étiquette de bagages ! ok c’est bon, allez go !
A 12h30, VERHO, notre nouveau guide nous
accueille, son prénom étant facile à retenir, il le garde. D’emblée, il nous
dit « Le programme prévu est très important, pour pouvoir le suivre,
acceptez vous de vous priver de déjeuner ? » Bigre ! bon ça
va, on vient tout juste de le prendre dans l’avion …. mais je le soupçonne de connaître
le procédé aérien et d’avoir prémédité sa proposition. 'Mais ! rajoute-t-il, ce soir vous aurez droit à un dîner amélioré
...'
Nouveau guide, mais également nouveau bus et forcément… nouveau chauffeur, au moins celui là, je réussis à le visualiser ! Ni hra o !
Shanghai, woouuaaah, je suis à Shanghai !....
!!! la
premier vision que j’en ai,
depuis l’intérieur du bus, ce sont ces gigantesques
buildings de verre, vision qui me poursuivra certainement très longtemps. (Point N°
6 carte itinéraire)
Quelques lignes d’histoire.
Située
sur les deux rives du Huangpu, près de l’embouchure du Yangzi, important
fleuve de Chine, c’était il y a encore un peu plus d’un siècle qu’une petite
ville provinciale, alors considérée comme foyer de bourgeoisie et de
dépravation.
Pendant la 1ère guerre de l’opium, les étrangers (Anglais,
Français, Américains, Russes, Japonais) s’y établirent et s’installèrent dans
des « concessions » c’est alors que, grâce à ces Occidentaux, la
ville prit son principal essor. Le traité de Nankin (1842) signé au terme de cette
guerre, autorisa le libre commerce depuis certains ports dont Shanghai, grâce
notamment au trafic illégal d’opium (monnaie d’échange avec les marchands
occidentaux)
A l’issue de la guerre sino-japonaise de 1894, un nouveau traité autorise l’implantation des industries occidentales et japonaises. Les étrangers investissent alors massivement dans les filatures de coton et de soie. Après bien d’autres déboires : une seconde guerre sino-japonaise, qui verra les chinois se réfugier en masse dans les concessions internationales, l’attaque nipponne de 1941, c’est finalement en 1992 que Dong Xiaopin, alors n° 1 de la République Populaire de Chine, décida de promouvoir le développement de la ville et d’en faire un centre économique de première importance. Aujourd’hui Shanghai est devenu un centre très important de la finance internationale.
C’est également de Shanghai que fut
créé le Parti Communiste Chinois en 1921, et aussi d’ ici que
partirent les premières grandes guerres ouvrières,
En 2010, Shanghai est choisie pour abriter l’Exposition Universelle, c’est le début d’une fureur de construction, bâtiments, rues, lignes supplémentaires de métro, les aéroports sont modernisés, un port de plaisance est construit. Depuis cette manifestation, rien ne semble arrêter son développement.
Le chauffeur met pas loin de 90 minutes pour rejoindre le quai d’embarquement (bouchons sur l’autoroute, mais dans une si grande ville, pouvait-il en être autrement !) d’où un bateau nous transportera de l’autre coté de la rivière Huangppu, à proximité du Bund. Pendant le trajet, c’est à peine si j’écoute Verho tant mes yeux sont grands ouverts. Il parle de sa ville qui compte 25 millions d’habitants, où il y a toujours, et toujours…. plus de monde, ce qui a poussé les autorités à construire ces gigantesques gratte-ciels. La ville couvre une superficie de 6340 km², 9 ponts ou tunnels traversent la rivière Huanggpu.
Vous ne trouvez pas que le ticket
ressemble à s’y méprendre à un jeton de caddie ? La traversée d’à peine
15 minutes permet d’avoir de jolies vues sur les deux rives du Huangppu. Nous embarquons
depuis la rive Est, celle des gratte-ciels et des 4 tours, toutes plus grandes
que notre Tour Eiffel nationale… notre orgueil en prend un coup !... pour rejoindre la
rive Ouest et son fameux Bund.
De retour sur la terre
ferme, la balade sur la promenade aménagée du Bund est un vrai plaisir, avec cette esplanade agrémentée d'espaces verts, où
la circulation est devenue en partie souterraine. La
tenue d’été est de sortie, il fait environ 29 ° le soleil darde ses rayons. Nous
sommes en extase devant ce quartier moderne, le « Pudong » important
quartier de la finance situé face au Bund, de l’autre coté de la rivière, et
dire qu’il n’y a qu’un peu plus de 100 ans, ce quartier était le plus pauvre de
la ville,
presque un taudis, peuplé de
maisons closes et repères de gangster !
Ce quartier appelé aujourd’hui « la Perle de l’Orient »’ s’enorgueillit de posséder les tours les plus hautes de Chine, la dernière construite en 2014 avec ses 632 m est le 2ème plus haut gratte-ciel au monde !
Shanghai, avec ses 25 millions d'habitants répartis sur un
espace, où à Paris loge 4 millions de personnes, est forcément très, mais très polluée !
cachée presque en permanence, sous un ciel voilé, une brume de pollution. Aussi, j'apprécie plus encore ma chance de la voir
aujourd'hui sous un soleil resplendissant.
J’admire ainsi la Tour de la Perle de
l’Orient, ou tour de la télévision (457m) construite en 1995, symbole de Shanghai,
elle est comparée parfois à un bilboquet géant avec ses trois sphères de tailles
différentes, la Jinmao Tower (427m) la Shanghai Word Financial Center
(429m) à la forme singulière faisant penser à un décapsuleur, et enfin la toute
récente Shanghai Tower (632m) le tout conçu dans un style art-déco. Les
tours décrivent une courbe sous le ciel de Shanghai, et si après ça, je ne
chope pas un tortis-colis..
Face à ce quartier, sur notre gauche, une
artère, devenue aujourd’hui attraction majeure de la ville, le « Bund »
mot signifiant « quai vaseux ». Cette promenade d'une
longueur de 1,5km permet d’admirer sur la droite l’architecture
moderne du quartier Pudong qui contraste énormément avec ces édifices centenaires en pierre, les
bâtiments coloniaux, visibles sur notre gauche.
Après la guerre de l’opium, lorsque les ports
furent ouverts aux commerces occidentaux, des bateaux y arrivaient et les
marchandises y étaient vendues ou achetés.
Ce fut l’époque de la construction d’une douzaine de bâtiments européens, de différents styles, principalement des banques : la Shanghai Pudong Development Bank et son joli dôme (1923) mais aussi du Bureau des Douanes (1927) surmonté d’une superbe horloge, des consulats de Russie, de Grande-Bretagne, de l’hôtel de la Paix Farmont, construit en 1930 par un millionnaire.
Mais que fait ce taureau en furie en plein milieu de la promenade ? cette sculpture de couleur rouge foncé réalisée en métal, symbolise le dynamisme de la ville. Ce taureau est le frère jumeau de celui de Wall Street à New-York, il a d’ailleurs été réalisé par le même artiste : Arturo Di Modica.
Sous la double surveillance de VERHO et de LEI, nous quittons à regret ce Bund et ce spectaculaire panorama de Pudong, ces gratte-ciels aux couleur pastelisées, de formes originales et si différentes, pour rejoindre à seulement quelques emcablures de là, un autre symbole, d’une toute autre époque, c'est certain ! le musée de Shanghai.