Mercredi 11 Avril 2018.
Ce matin il faut préparer les valises pour
le vol de ce soir, faire gaffe au poids, aux objets mis dans le bagage à main,
bref ! tout le touin-touin habituel !...… car this evening, BY BY Shanghai….
nous partons
pour Guilin. Mais n’allons pas si vite ! l’heure n’a pas déjà sonné, il y
a encore d’autres belles choses à découvrir dans cette ville aux milles
couleurs, tel que le parc Fuxing, situé à l’intérieur de la concession
française, où nous arrivons justement maintenant.
Du soleil, y a du soleil ! que c’est
agréable de se promener avec celui-ci. Contrairement aux craintes que j’avais
avant de partir, d’avoir un mois d’Avril pluvieux en Chine, cet astre a été
magistralement présent
Il n’est que 8h30 et il fait déjà 25°.
Comme dans beaucoup d’endroits, il y a un plan à l’entrée, et surprise ! celui-ci est rédigé également dans notre langue, faut dire aussi que ce parc de 76866 m² situé dans le quartier central de la ville, un des premiers construits à Shanghai, a été aménagé en 1909 par les français alors expatriés, il était tout simplement connu sous le nom de « Parc Français » puis fut rebaptisé Fuxing signifiant « renouveau » en 1946. Encore aujourd’hui, malgré une reconstruction globale en 2007, il conserve toujours son état originel, faisant ressortir le charme du jardin national. Cocorico !!!
Parc populaire et
familial, aux larges allées bordées de platanes séculaires, venus tout exprès
de France, hé oui rien que ça ! ce qui fait dire aux chinois « le
parc aux arbres français » est aussi planté de massifs de roses, de
cerisiers et agrémenté d’un plan d’eau. On y voit aussi deux grandes statues :
celles de Karl
Marx et Friedrich Engels sculptés ensemble dans la pierre pour l’éternité.
A peine y suis-je entrée que je discerne des bruits harmonieux, mais oui ! c’est bien une chorale que j’entends, il est vrai que les chinois, contrairement à nous…. aiment se réunir dans les parcs pour pratiquer ensemble tout un tas d’activités : chanter, danser, jouer aux cartes, faire du taïchi, jouer au badminton, pêcher, se reposer…
Quelques pas plus loin, voici une seconde chorale, avec piano et chef d’orchestre s’il vous plaît ! Au moment où nous passons ils chantent à pleins poumons « Vive le vent » puis « Frères Jacques » alors forcément on se joint à eux et on se quittera sur « Ce n’est qu’un au-revoir » Très, très sympa ce petit moment de communion ou locaux et français de passage chantent ensemble la même chanson, le bonheur n’est-il pas tout simple !
Ci-dessous, vidéo de moins de 4 minutes pour partager avec vous ces chaleureux instants.
La promenade est agréable, partout !
que ce soit dans les allées pavées ou sur les carrés de pelouse, il y a de
l’animation. Ce qui est pour le
chinois un simple instant de
vie, peut être amusant et intéressant pour nous, mais hautement authentique
pour les locaux.
Ici deux hommes s’adonnent au taïchi, là c’est un chanteur à la voix puissante, accompagné de sa sono, qui n’a d’autre public que le passant. Tiens, voici une dame qui manie la raquette, ou encore ces joueurs de cartes ou ces danseurs de salon qui verront plusieurs du groupe s’intégrer à eux, le temps d’une chanson.. un monsieur qui fait du yo-yo, sans compter tous ceux qui jouaient à un jeu que je ne connais pas et tous ceux dont je ne me souviens plus….
Tout ça est une belle leçon de franche camaraderie pour ces seniors qui se retrouvent et passent du bon temps ensemble, dans un cadre respirant le bon air frais, en plein milieu d’un Shanghai très pollué et aux immeubles immensément démesurés
Tout près du parc Fuxing, voici les lilongs, lotissements populaires de bâtiments de deux à trois étages, avec des ruelles étroites, ce qui était à l’époque l’habitat majeur à Shanghai.
L’histoire
des lilongs en quelques lignes : Suite à des révoltes ayant
réduit à néant une grande partie de la ville, le gouvernement chinois demande
aux européens, vivant à l’intérieur des concessions, de construire rapidement
des habitations. Ceux-ci fort heureux de pouvoir ainsi jouir d’une influence,
bâtissent entre 1850 et 1949 des quartiers entiers, selon leur propre
urbanisation.
Ici la simplicité règne, à l’intérieur du lilong, les résidents étendent le linge sur de grands séchoirs, dans les passages, au dessus de nos têtes, un petit air de Naples, vous ne trouvez pas ? Pour y pénétrer, nous franchissons une grille, l’accès à ce quartier est théoriquement ! gardé.
Au cours des années, la construction de ceux-ci évoluera, les bâtiments seront construits de plus en plus serrés, avec de minuscules ruelles, Puis ceux-ci, suite aux départs massifs de la population étrangère après la Seconde Guerre mondiale et l’arrivée au pouvoir des Communistes seront occupés par une population chinoise aux origines sociales (métissages) et aux parcours de vie un peu chaotiques.
Dans ce Lilong ouvrier, c’est de plus en plus dense, les impasses sont très étroites (parfois seulement 1 m) et les pièces intérieures sont encore plus petites. Pour donner un semblant de verdure, les habitants ont installé quelques plantes en pot.
Ces quartiers ne représentent aujourd’hui plus que 10 à 15% de la surface de la ville même, sont-ils menacés par l’urbanisation galopante de Shanghai ? ça serait bien dommage !
Maintenant, Verho nous amène voir une usine de
fabrication de la soie. Préparez vos cartes bancaires !