Shanghai

Fabrication de la soie

           Mercredi 11 Avril 2018 (suite) Nous voici devant la Maison de la Soie. Ce textile fait aujourd’hui un peu partie de nos habitudes vestimentaires, mais en connaît-on vraiment son origine ?

    Ce noble tissu, qui fut longtemps l’apanage des seuls chinois, a sans conteste, fait la fortune de l’Empire du Milieu. Cette technique multimillénaire chinoise  viendrait d’un conte de fée, il est dit que Leizhu (légendaire épouse de l’Empereur jaune, née 3000 avant J.C.) buvait son thé quand un cocon tomba dans sa tasse, la chaleur de la tasse détendit le fil de soie qui lui parût particulièrement doux, il est dit par ailleurs que Leizhu trouva un ver à soie en train de manger des feuilles de mûrier, elle prit le cocon et le plongea dans son thé chaud, un fil fin commença à se séparer du cocon. Elle convainquit alors son mari de lui donner un bosquet de mûrier où elle pouvait domestiquer les vers à soie, et inventa le moulinet à soie.

     Jalousement gardé, si jalousement qu'ils menaçaient de mort quiconque l'aurait dévoilé,  le secret de fabrication de la soie est découvert par les Japonais au début du 2ème siècle après J.C. La Chine réussit pourtant à en conserver l’exclusivité en interdisant l’exportation du ver à soie jusqu’au 6ème siècle. C’est un moine qui l’exportera clandestinement dans l’Empire byzantin.

    Une jeune femme francophone nous accueille, elle nous fait un court descriptif sur la façon d’élever les vers à soie pour  obtenir des cocons, nous rappelant que le Sud de la Chine est particulièrement riche en mûriers blancs, et que ce ver, chenille du papillon Bombyx, ne se nourrit que des feuilles de cet arbuste.

    Là où c’est moins marrant, c’est lorsqu’elle dit que pour récupérer les fils de soie, les chenilles doivent être tuées avant qu’elles ne deviennent un joli papillon, et qu’elles abîment le cocon. Pour cette sympathique…. besogne, elles sont plongées dans de l’eau bouillante, puis les ouvrières épluchent ce cocon, ôtent la chenille, il en reste une sorte de galette. Qu’en est-il de ces chenilles tristement sacrifiées sur l’autel du business du textile, ira-t-on jusqu’à imaginer qu’elles puissent être vendues sur les marchés pour être mangées ?...

    Ce cocon, alors débarrassé de son encombrante génitrice est enroulé sur un support ovale en bois. Lorsque l’ouvrière a posé l’une sur l’autre une dizaine de couches, cet ensemble est  accroché à des bobines octogonales, car pour tramer un seul fil il faut une dizaine de cocons, le fil se dévide alors comme une pelote de laine. Ci-dessous, courte vidéo d'à peine 4 mns :



     

   Difficile à imaginer qu’une si petite bestiole puisse fournir à elle seule un fil d’une longueur moyenne de plus de 1000 mètres.

   Nous zappons l’atelier de tissage, mais dans cette Maison de la soie, y en avait-il seulement un ?  où était-il occupé par un autre groupe, ou encore le temps nous était-il encore là compté ? j’ai tout de même l’étrange sensation, nous touristes, d’être considérés plutôt comme des tiroir-caisses, et le plus beau restera à venir !  toujours est-il que nous allons directement à l’endroit où elles sont confectionnées,  car la couette en soie est l'atout majeur de ce magasin. 

   Quatre ouvrières tiennent à chaque coin un carré de soie de pas plus de 30 cms au carré, et l’étire, l’étire….. ce n’est pas possible, ça va déchirer, mais non ! elles l’ont étiré à la dimension d’un lit et ce carré  ne rompt point !... De plus ! la soie est ignifuge, cette employée nous en montre la preuve, en tentant d’y mettre le feu.

   Les couettes vendues ici sont une superposition de ces carrés de soie.

   Après avoir fait sa promotion et démontré les qualités de la production, l’employée nous dirige vers la boutique, et nous montre le tableau indiquant les prix. J’ai trouvé que le coût de ces couettes n’était pas excessif, la « King » recommandée pour un lit de deux personnes (220x240) coûte de 100 à 120€ selon le poids de garnissage. Un ouvrier, à l’aide d’une machine, vous la tasse et la ficèle si bien qu’elle ne sera pas trop encombrante comme bagage à main. A coté un magasin, où sont proposées tous sortes de souvenirs, allant du chemisier, de la robe,  à l’enveloppe du coussin, en passant par la cravate, la pochette à main……

   Nous terminons la matinée par la visite du Temple du Bouddha de Jade

 

ACCUEIL    image035   Temple du Bouddha de Jade