Jeudi 12 Avril 2018 (suite) Me voici arrivée au pied du
village de Ping’an, village située à 103 kms au N/O de Guilin, à 23 kms Est de Longsheng, dans la province du Guangxi. L’altitude est alors de 300m. (Point N° 8 carte itinéraire). Sur le programme de l’agence,
il était précisé « Village difficile d’accès, mais possibilité
d’avoir recours aux porteurs » N’ayant pas réussi à trouver, avant le
départ, quelconques informations quant à ce « difficile d’accès »
j’avais d’ors et déjà pris la décision de faire appel à ces hommes, ayant
quelques inquiétudes à pouvoir effectuer sans risques cette grimpette, petit
souvenir de la
montée au Rocher d’Or en
Birmanie qui présentait là aussi un terrain à forte dénivellation.
Ici, LEI nous l’a dit il y a peu de temps,
ce sont 400 marches à grimper. L'accès à ces aires panoramiques, merveilles de la nature est soumis à un
droit d'entrée. Ce concept chinois est un peu déroutant : même pour admirer les sites naturels il faut payer !
Sur ce parking, nous sommes tous autant
que nous sommes, littéralement happés par ces gens qui veulent absolument
gagner leur croûte. C’est une véritable foire d’empoigne, chacun tirant à lui
la couverture, en nous tirant par le bras. Mais hors de question de dire oui au
premier, car il faut tout de même que LEI veille au grain, qu’il sache où
chacun est. Nous sommes ainsi trois femmes à utiliser les services de ces hommes au chapeau pointu. Je pars
la toute première, ça ne m’a guère avancée !....
En Birmanie, c’était 4 personnes qui vous portaient, ici ce sont seulement 2 hommes harnachés comme des animaux, excusez la comparaison, mais c’est vraiment ce que j’ai ressenti…. Quant aux femmes, certaines bien âgées portent les bagages des voyageurs, la hotte dans le dos. Le dur labeur ne leur fait pas peur, car quand elles ne s’occupent pas des touristes, elles portent leurs récoltes, leur bois sur les pentes escarpées des rizières.
Dès les premières marches je ne suis pas rassurée, ce dénivellé me propulse en permanence en arrière.
Je n’ose prendre les paysages en photo, peur en bougeant de rompre l’équilibre précaire dans lequel je me trouve, peur si je tombe de ce palanquin de tout casser, car ça m’a l’air bien fragile cette ossature ! N’oublions pas non plus mes deux bagages que je ne dois pas laisser tomber, petits certes mais là tout de même !
J’ai beaucoup de compassion
pour eux, les voyant en nage et prenant conscience de la présence de mes kilos,
rassurez-vous, je ne pèse pas un quintal non plus !...
mais où je n’ai pas
apprécié, c’est qu’ils n’ont pas tenté de suivre mes 2 co-voyageuses, qui m’avaient
déjà doublée, certes plus légères que moi, mais tout de même ! et se sont
même arrêtés pour laisser passer une allemande, qui pesait bien 20 kilos de
plus que moi, voir plus.... et je vous assure que je n’exagère pas !!!!!
A plusieurs reprises ils ont fait la
« pause cigarette » ça je le comprends aisément, mais ce ! en
compagnie des porteurs de l’allemande, et pendant ce temps là, je ne faisais
que penser à mes compagnons qui là-haut devaient m’attendre pour la visite qui,
d’après moi, devait suivre notre installation. Ah ! si j’avais
su !...
Ben oui ! là encore LEI n’a pas
donné l’information capitale, celle qui aurait peut-être changé le cours de
l’histoire, huum…. je m’égare, je m’égare… je disais donc que LEI n’a pas expliqué qu’après
la montée au village, il n’y avait plus de visites, c'était temps libre en
attendant l’heure du dîner. Si je l’avais su….. j’aurais tenté en prenant mon
temps, quitte à faire de multiples arrêts
de faire cette grimpette, d’autant que
lors d’un passage plutôt difficile, on m’a fait descendre et j’ai monté sans
aide… une trentaine de marches en zigzag ! le palanquin et ses deux
porteurs me suivant allégrement, alors que pour cette pauvre allemande qui n’en
pouvait plus tant elle était essoufflée, elle n’a pu franchir ce passage que
soutenue par l’un des porteurs qui est forcément redescendu chercher son
palanquin, et malgré tout ça ! mes deux hommes se sont mis sur le coté pour qu’elle
puisse me doubler !....
Je l’ai mauvaise….
Laura nous avait indiqué le
prix demandé : 200 yuans pour un trajet. J’avais préparé plus, et sincèrement
j’aurais donné un supplément s’il ne m’avait pas larguée ainsi. Je suppose qu’il y a un accord
au préalable entre les guides et les porteurs, pourtant ceux-ci râlent,
rouspètent même… lorsque je donne les billets.
Enfin ! ce fut une expérience unique, unique pas vraiment ! puisque j’avais déjà connu ça en Birmanie. J’ai aussi donné l’occasion à mes compagnons de faire quelques photos originales.
Au terme de ce périple qui a bien
demandé 30 minutes de plus…… (soit le double) que le temps normalement
nécessaire, je retrouve LEI qui m’accompagne à l’hôtel et me donne ma clef de
chambre. Fin de l’histoire… fin me direz-vous, oh que non ! une surprise
m’attend au cours du dîner.
L’hôtel : le Ping An hôtel. Tout en haut du village, il se situe à 800 m d’altitude. L’entrée est jolie, superbement bien décorée, c’est un hôtel pittoresque en bois, respirant l’authenticité, promettant le calme mais tout est si moite ! on dirait qu’on vient de passer la serpillère sur les escaliers qui montent aux chambres, tant les marches en bois luisent d’humidité, le taux d'humidité est ici de 80 % avait dit Laura. Il faut essuyer les glaces pour pouvoir s’y regarder, et je ne parle pas des lits, les draps aussi sont si moites, qu’il m’est difficile de m’y glisser entre les deux. Je pense qu’il faudrait chauffer les chambres, mais vu le contexte, ça doit être en option !...à moins que là encore, je n’ai ni vu, ni pensé !... Bref ! moi qui ne suis pas frileuse, hé bien j’ai eu un peu froid !
Alors conseil à ceux qui lisent cette page, prévoyez quelque chose de plus chaud dans votre bagage pour passer une nuit confortable et si rien ne vous met la pression ! lancez vous à grimper ces 400 marches, ce n’est pas très compliqué, il suffit d’aller à son rythme. Au besoin si vous voulez faire travailler ces gens, donnez leurs vos bagages.
Sinon, pour l’hôtel rien à en redire,
quoique si !... chambre propre, avec deux grands lits, des sanitaires
corrects, il y a même la Wifi gratuite, comme d’ailleurs dans tous les hôtels
chinois, mais ici, dans cet endroit reculé qui semble hors de la civilisation
moderne, c’est surprenant ! '
J’ai un petit balcon qui donne sur les toits, et c’est pour ça que je dis quoique
si !... pour avoir lu (au retour) nombre de témoignages sur cet hôtel,
beaucoup de chambres avaient un balcon qui donnait sur les rizières, loupé
cette fois !... .. Est ce du fait d'avoir une chambre individuelle, pas sympa !!!
Et ne me traitez pas de parano, car voici (photo à droite) ce que Josiane et Dany voyaient eux... depuis leur balcon
Il me reste une heure avant le dîner, j’en profite pour me balader dans cet authentique village, au milieu des ânes et des poules, on dirait alors qu’il n’y a que nous, tant c’est calme ! Il est constitué d’une centaine de bâtisses en bois, de 3 étages, construites sur pilotis. Plusieurs sont en cours de construction, peut-être de futurs hôtels ?
Je ne risque pas de me perdre, le seul chemin possible est ce sentier pavé de dalles de pierre, souvent en escalier. Sentier typique qui traverse le village de part en part.
Je fais quelques sympathiques rencontres avec les femmes Hongyao Dommage ! lorsque j’ai demandé l’autorisation de prendre cette photo, je n’ai pas eu l’idée de lui demander de me dévoiler sa magnifique chevelure, Josiane, y as-tu pensé ?
Les femmes de cette ethnie Yao portent des corsages rouges d’où leurs noms de Hong… de lourds anneaux aux oreilles et une chevelure qui atteint les pieds. Ces femmes ne se coupent les cheveux que deux fois dans leur vie : à 18 et 38 ans. Je trouve étrange de n'en rencontrer que si peu, la raison est que nous ne sommes pas dans le bon village, c'est à Huangluo, à seulement.... 1 km au Sud de Pingy'an qu'on avait la possibilité d'en apercevoir beaucoup. Cette femme rencontrée aujourd'hui est une commerçante, dommage !! Je lis, en faisant des recherches, que la visite de ce dernier village est payante, ces femmes doivent se considérer un peu comme des bêtes de cirques, non !
Le dîner se prend
dans le restaurant qui est situé un peu plus en contrebas de l’hôtel : le Green Garden
coffee House. La spécialité locale est ce riz collant fort appétissant,
présenté d’une manière originale
dans le bambou qui a servi à le cuire, au
menu nous apprécions aussi les pousses de bambou.
Les
deux tables sont comme à l’accoutumée côte à côte et pendant le repas, Laura
veut nous présenter la journée du lendemain, il nous est impossible de l’entendre,
car nous ne sommes pas seuls dans ce restaurant, un petit groupe d’allemands,
dont ma copine !...
passe également la nuit dans le village, et je puis vous assurer que même en
nombre réduit et pourtant à quelques mètres de nous, ils sont bruyants, très bruyants,
mais ça, ce n’est pas un scoop !
Laura doit répéter ses explications à
chacune des tables et là, patatras……. alors que sur le programme était noté « matinée
de marche à travers les rizières en terrasses » elle annonce que pour la
dite balade, il faut encore grimper 483 marches… là je cogite à 100 à l’heure… trop de montée…
il m’est impossible d’envisager cette promenade.
Pour la deuxième fois en si peu de temps
je suis fortement déçue. Adieu belles rizières !
C’est sur ce sentiment de déception que je
m’en vais me coucher, dans cette chambre où rien n’a changé depuis cette fin d’après-midi,
tout est toujours aussi moite. Mais demain est un autre jour n’est-ce pas !
qui sait ce qu’il peut arriver d’autant qu’on sera Vendredi 13, jour
maudit ou jour de chance ? Sur cette touche d’optimisme, je vous invite à
continuer le partage de cet incroyable périple en Chine
Bonne nuit. A demain !