Vendredi 13 Avril 2018. La nuit passée à Ping’an,
petit village peu peuplé, situé à 800m d’altitude, près de Longsheng, et
accessible uniquement à pied ou assis dans des palanquins portés par deux
porteurs, a plutôt été fraiche. Dès l’aube j’ai été réveillée par un des coqs
du village, vive les joies de la campagne !
Au petit déjeuner, il n’y a pas de lait, si je veux malgré tout avaler un breuvage, je dois faire une mixture entre café et chocolat, c’est une première !
A 8h30 on est tous là près de Laura pour entreprendre la balade dans les rizières. LEI récupère les sacs à dos qui ne feraient que nous encombrer inutilement, il va les mettre « en consigne » Le temps est très couvert, mais il ne fait pas froid, c’est donc avec un pull, que plus tard nous mettrons autour des hanches, que nous entreprenons cette balade. Nous avons de la chance semble-t-il ! car il n’y a pas de brouillard qui aurait ostrué le paysage. Le soleil qui aurait dû faire scintiller les terrasses n’est pas avec nous, mais il ne pleut pas, les touristes allemands ne sont pas là, une bonne chose !
L’histoire
de ces rizières. Ce sont les ancêtres des ethnies Zonghuan qui sont
à l’origine de ces terrasses, il y a de cela plusieurs siècles. Des documents
historiques disent que les terrasses ont commencé à être défrichées à la
dynastie des Yuans par des réfugiés des régions côtières de
la province du Shandong (vers 1300), les hommes sculptèrent ces montagnes
arides pour en faire des espaliers verdoyants, les travaux durèrent jusqu’au 19ème
siècle.
Les rizières s’étalent sur 65 km² et sont classées en trois grandes zones : Longji, Ping’an et Jinke Red Yao. Quel travail ça a demandé pour façonner ainsi la montagne, et amener l’irrigation à tous les paliers ! L’entrée de chaque zone est réglementée avec parking obligatoire, droit d’entrée et navette.
Depuis l’hotel de Ping’an, Laura prend
le petit sentier à droite et après avoir déjà !... grimpé quelques
marches s’arrête au premier belvédère, celui qui est juste au-dessus du
village, et c’est de là que je dois décider si je poursuis….. ou je redescends…
rejoindre LEI et deux de mes co-voyageuses qui n’ont pas souhaité faire cette
balade dans les rizières.
Gros dilemme !! d’après Dany, il
ne reste que.... 284 marches ! j’en aurais donc déjà grimpé 200 pour
arriver jusque là ! … si je renonce je devrais les
redescendre, alors autant aller jusqu’au bout ! et c’est encouragée par
tous mes compagnons, tandis qu’ils restent quelques minutes à écouter les premiers
commentaires de Laura, que je prends de l’avance, Est-que ce le nombre annoncé
par Dany était le bon ? ayant dans l’idée de faire demi-tour je n’ai pas compté !
en tout cas ça m’a donné le courage nécessaire, je vous remercie tous.
Cette décision prise, Laura vient me féliciter et m’encouragera à plusieurs reprises, elle m’avouera plus tard qu’elle n’a bien souvent que 6 ou 7 personnes qui veulent monter voir les rizières, alors là ! 19 sur 21, elle est comblée.
Sur ce belvédère, qui donne déjà un bon aperçu de ces rizières en terrasse, pose une femme en superbe habit de fête, elle ne demande rien pour la photo.
Mi-Avril n’est pas la meilleure saison pour admirer les terrasses, il n’y a personne à y travailler, l’eau n’était pas présente partout, de plus aujourd’hui le temps étant couvert, les conditions ne sont donc pas optimums.
Et je continue de grimper, 10… 50… 100…
et j’y arrive
au sommet de ces collines, à plus de 1000 mètres ! J’arrive à :
·
ce
belvédère au nom poétique de Qi Xing Ban Yue signifiant Les Sept
Etoiles Accompagnant la Lune. Ce lieu a été appelé ainsi par les Chinois car 7 petits tas de
terre ont été oubliés au milieu d’un champ en forme de croissant de lune. Mais
à nous français, il nous faut beaucoup d’imagination pour y voir des étoiles et
la lune.
Il est dit que les
terrasses sont tellement étroites qu’une grenouille
pourrait sauter à travers trois
rizières d’un coup.
Maintenant, je peux vraiment profiter
de ce superbe paysage, car la promenade va se poursuivre en terrain plat. Taillées
à flanc de collines, l’ensemble de ces rizières en terrasses, baptisée « l’échine dorsale
du dragon »
ressemble à de gigantesques amphithéâtres. Ces rizières sont considérées comme
les plus belles de Chine.
Pourquoi ce nom de Dos du Dragon ? parce que ce
que l’orsqu’elles sont remplies d’eau, au printemps, cette eau brillant au
soleil fait penser aux écailles sur le dos de cette créature de légende. Notre
ambition n’est pas de toutes les découvrir, elles s’étalent sur 65 km² mais
Laura nous amène aux 2 sites parmi les plus beaux de ces rizières. C’est alors
que des vendeuses de breloques nous pourchassent, mais on s’en est tout de même
débarrassés facilement !
· Voici la terrasse des Neuf dragons et des Cinq Tigres, signifiant que les neufs crêtes qui bifurquent depuis la crête principale évoquent neuf dragons en position courbée qui semblent se désaltérer dans la rivière et près d’eux, émergent cinq rochers en forme de tigre.
Vous je ne sais pas ! mais sincèrement, là encore faut faire preuve d’une sacrée imagination pour y voir un dragon et des tigres !... ah croyance chinoise, dragon, toujours dragon ! En tout cas, ce fut une bien belle balade, avec de superbes paysages, une promenade le long de ces sentiers étroits ou régnait un grand calme, et tout ça sans une seule goutte de pluie, alors que le ciel est bien gris, bouddha devait certainement nous protéger…
Depuis cette terrasse des « Neuf dragons et Cinq Tigres » Laura accède au belvédère supérieur et fait sa photo-souvenir du groupe.
Quant on gravit des marches, il faut bien à un moment les redescendre !... et go c’est parti, près de 1000 marches sans s’arrêter, car nous ne repassons pas par le village mais allons tout en bas, jusqu’au parking où nous attend la navette, de l’autre coté du splendide portail d’entrée de la « zone ». Sur la carte, j’ai tracé d’une ligne rouge notre itinéraire pédestre. Le lendemain les mollets s’en souviendront.
Juste avant de franchir ce portail où des palanquins bien rangés n’attendent que le client, nous passons devant quelques stands sommaires proposant de la nourriture, ici un foyer entretenu avec quelques buches par une veille femme, elle y cuit des œufs, là ce sont des bambous remplis de riz mis à cuire (spécialité locale) dans un four bricolé, là encore ce sont des saucisses fumées.
Deux bus attendent, le second serait-il
celui des allemands ? qui logiquement devraient être derrière nous, en
tout cas, s’ils furent bruyants au restaurant, nous ne les
avons plus vu nulle part !
Moyennant 20 yuans, je récupère mon sac à dos, la promenade nous a demandé un peu plus de deux heures. Je suis fière de moi, alors que la veille au soir j’étais découragée, là j’y suis allée, je les ai montées ces 484 marches ! et ainsi pu profiter de ce splendide panorama, sans omettre le petit millier à redescendre. Il y en a un autre aussi qui me félicite, c’est bien évidement LEI, il me confie avoir été très étonné lorsque, du premier belvédère, Laura l’a appelé en lui annonçant que je continuais, alors que la veille je lui avais signifié que je n’arriverais pas à monter toutes ces marches en suivant le rythme des autres.
Le restaurant est situé en pleine campagne, au bord de la route, si là encore ce fut délicieux, on est toujours dans cette humidité constante, les vitres sont recouvertes de buée, on se croirait presque à la fin de l’automne.
Nous allons maintenant à l’hôtel de Yangshuo, le « New Century Hôtel » distant d’environ 170 kms au Sud de Ping’an, ce trajet en bus va nous permettre de nous reposer après cette excursion tout de même un peu sportive. Nous y arrivons il est à peine 16 heures et avons quartier libre pour découvrir un peu cette petite ville du Guangxi que borde la rivière Li.