Vendred 13 Avril (suite et fin) Après la trépidante balade
pédestre à travers les rizières de Londji, dite la « Dorsale du Dragon »
nous voici arrivés au « New Century Hotel » de Yangshuo.
® Yangshuo (阳朔) signifiant
« Nouvelle Lune du Yang » est une ville touristique située à 65
kms au Sud de Guilin, dans la province du Guangxi. (Point N° 9 carte itinéraire). Celle ci située
entre les rivières Li et Yulong alterne un paysage exceptionnel
de montagnes karstiques, de grandes étendues de rizières, de bambouseraies et
de cultures. Ville étape sur la croisière du plus célèbre affluent de la rivière des Perles.
Alors que jusqu’à la fin des années 1980, Yangshuo n’était qu’un village avec son marché qui survivait sous une vaste halle, aujourd’hui, grâce notamment aux nombreux routards qui viennent se frotter aux parois des pics karstiques, le tourisme s’est fortement développé. Ce marché a été déplacé, les villageois se sont installés ailleurs, laissant Yangshuo aux commerces touristiques.
Les valises récupérées, l’installation
dans la chambre faite, il me reste environ 70 minutes avant le rendez-vous du dîner,
pour profiter de cette sympathique ville. Après avoir fait quelques clichés,
bien évidemment indispensables … de la salle de restauration qui, avec
ses fauteuils d’osier, son pont enjambant un filet d’eau, conférant un coté
champêtre, ses dalles de pierre et sa verdure sur les murets, est bien jolie, je
pars donc à l’aventure.
Pour traverser la grande rue, la « Pantao Road », qui n’est pas très loin de l’hôtel, j’emprunte une passerelle réservée aux piétons, abondamment décorée de jardinières fleuries. Après avoir longé quelques boutiques traditionnelles chinoises, mes pas me mènent dans une grande halle couverte proposant divers animaux, qui je pense sont pour la consommation, des céréales en vrac dans des grands sacs, un peu ce qu’on peut trouver chez nous, mais ici c’est à même le sol que cette femme propose dans des cuvettes plusieurs sortes d’animaux vivants, principalement des crapauds……
Au retour, pour rejoindre l’hôtel je désire traverser cette route, c’est impressionnant mais ça devrait le faire, il y a des feux tricolores et heureusement ils les respectent !.. dès le feu vert annoncé, c’est une flopée de vélos, mais surtout de scooters qui s’élancent. Pas de casques, parfois 3, voir même 4 sur le même engin, comme quoi les Chinois ne sont pas surveillés dans tous les domaines… car chez nous conduire ainsi est fortement réprimandé.
Après le dîner, une option facultative
est proposée, aller voir : « Impressions Sanjie Liu »
spectacle nocturne sur l’eau offert par 600 habitants des bords de la rivière. Deux
séances se suivent, la 1ère à 19h40, la 2nde à 21h. Je
puis vous assurer que l’entrée des 2500 spectateurs se fait, comme d’ailleurs,
pratiquement partout en Chine au pas de course, allez !… allez !….
c’est à peine si, lorsque la policière passe le scan sur les sacs à main, on
s’arrête !….c’est certain, ça ne va pas embouteiller à l’entrée !
Le spectacle est en extérieur, il fait bon, je ne suis couverte d’un seul gilet, il nous est donné une protection jetable contre la pluie, sait-on jamais ! Nous sommes une dizaine à avoir pris cette option, Laura nous amène jusqu’à nos places et lâchement..... nous abandonne, non sans nous avoir indiqué et ré-indiqué…. le lieu de rendez-vous à la fin du spectacle, nous sommes alors 10 petits français perdus dans la jungle chinoise.
Quoique que nous ne sommes pas très éloignés,
ça sera difficile de discerner les détails, l’inconvénient des « grandes
salles » où les acteurs se produisent assez loin. Les spectateurs sont installés,
assis sur des chaises montées sur gradins, amphithéâtre qu’il me sera donné de
voir sous un autre angle, le lendemain,
lors de la balade sur la rivière.
Ce spectacle a été crée en Mars 2004, utilisant les eaux de la rivière Li comme scène avec les douze collines brumeuses et le ciel comme toile de fond, c’est le plus grand théâtre naturel au monde. Sanjie Liu est une fée légendaire et mythique de la minorité ethnique des Zhuangs, une brillante et très belle chanteuse.
Le réalisateur n’est pas moins que Zhang Yimou, celui là même qui réalisa le film « Epouses et Concubines » tourné dans la maison Qiao près de Pingyao, que j’ai eu la chance de visiter, quand au responsable des lumières, Fan Yue, il fut récompensé pour sa Cérémonie d’Ouverture des JO de Pékin en 2008.
Le
spectacle se déroule en 7 scènes : le prélude, cinq tableaux avec couleurs
principales et l’épilogue.
* Prélude : La légende des collines et des rivières. Lumières éteintes, l’image de Sanjie apparaît dans le ciel, elle chante puis lorsque les lumières s’allument, les douze collines apparaissent, un petit bateau de pêche rame depuis les collines.
· * Impression
rouge :
Sur l’eau, les pêcheurs alignés rament sur leurs radeaux de bambou. sur
fond de chansons folkloriques. Debout, puis accroupis, ils accrochent la grande
soie rouge. Cette image rouge symbolise l’enthousiasme et fait l’éloge des
travaux de la population locale.
· * Impression verte : cette couleur représente la nature et la vitalité. Parmi les collines et les rivières monte la fumée des feux de cuisson, les bergers rentrent à la maison avec leur bétail sous la lueur du soleil couchant. Les femmes qui lavent les vêtements au bord de l’eau, attentent leurs maris qui ramènent les radeaux de pêche à la maison. Ce chapitre révèle la vie paisible et heureuse de la population locale.
· * Impression or : Des centaines de radeaux de bambou se répandent partout dans la rivière, c’est la pêche au cormoran, signifiant l’existence simple des gens autour de la rivière Li.
· * Impression bleue : Sous le ciel bleu profond, apparaît
un croissant de lune ou une femme représentant Sanjie chante des chansons
d’amour. Puis des jeunes femmes à la chevelure noire qui tombe jusqu’aux
pieds, dansent, revêtues d’une robe blanche aux manches immensément longues,
elles semblent être les notes d’une portée d’une chanson interprétée par la fée
Sanjie.
· * Impression argentée : Cérémonie traditionnelle, Plus de 200 jeunes
filles Zhuang forment une longue colonne à travers le pont sur la rivière li.
Leurs robes d’argent miroitent dans la rivière.
· * Epilogue Alors que les radeaux de pêche s’éloignent du public, les filles sur le pont remercient le public avec des chansons folks.
Pour le final, alors qu’il m’est devenu
plus facile de filmer, les acteurs étant plus près, au pied de l’auditorium,
les chinois se lèvent et partent …. Et ceci 5 bonnes minutes avant la fin du
spectacle, tout de même irrespectueux pour ces comédiens, et aussi pour nous,
car ils passent ainsi debout devant nous, sans
vergogne, m’obligeant à couper plusieurs bouts de scènes. Le OH !……. retentissant,
râleur, que nous poussons alors tous n’y fera pas grand-chose…
J’ai fondu de bonheur devant ce spectacle coloré, illuminé, poétique, n’ayant qu’un seul but : faire connaître à l’aide de légendes et de chants, la vie simple des paysans de la Chine profonde, de ces pêcheurs de la rivière Li.
Je vous invite à partager cette émotion en visionnant cette vidéo d’à peine 8 minutes qui présente quelques extraits de ce superbe spectacle que je conseille d'aller voir, si cela vous est possible.
Celui-ci fini, nous nous regroupons en
nous tenant les uns aux autres, petits souvenirs de plusieurs égarements et retrouvons Laura
sans problème. Idem pour retrouver le bus, il ne faut pas lâcher des yeux son drapeau,
car il est trop facile de s’y perdre, les uns allant à droite, les autres à
gauche…
Quant au retour, là encore c’est du n’importe
quoi ! les bus étant collés les uns aux autres, il faudra attendre la
délivrance, mais quel bor……euh pardon ! bazar. Enfin, on y est arrivé, et
c’est un petit plus d’une demi-heure plus tard que je retrouve ma chambre, mon pyjama
et quoiqu’il ne soit pas très tard, hop dodo.
Demain, nous allons faire la croisière sur la rivière Li.
Bonne nuit, et à demain