Samedi 2 Février 2019.
Je me lève à l’aurore pour tenter de capter les
premières lueurs du soleil sur la Plaza Carillo. Cette place spacieuse et
arborée, construite au 19ème siècle, est entourée de beaux
édifices tels que l’Ayuntamiento et l’église San Francisco de Paula. (Point n° 11 carte itinéraire)
Une femme qui balaye vient vers moi, elle me demande tout en me faisant voir ses tee-shirts troués, des stylos ou du savon, son éclatant sourire est le plus beau des mercis. Cette incessante quémande de savons et stylos me surprend, ces deux articles ont l’air d’être les premières préoccupations des Cubains, où pensent-ils que les touristes ne peuvent rien leur donner d’autre ? Combien de fois, ais-je du dire « sorry » n’ayant pas pensé à en faire une provision, alors si vous allez à Cuba, pensez aux stylos, si peu encombrant dans une valise, quant aux savons j’ai distribué tous ceux récupérés dans les hôtels.
Y règne sur cette place une animation étonnante,
ambiance de kermesse avec la présence de vendeurs
ambulants de pop-corn, de sandwichs, malgré l’heure matinale il y a déjà
beaucoup de monde.
De partout arrivent des gamins costumés, des fillettes habillées en majorette. Au fil des minutes qui s’écoulent ça se précise, ce sont les enfants des différentes écoles qui vont défiler en l’honneur de la naissance de leur héros : José Marti, Les cubains lui vouent une admiration sans bornes, si l’on en croit les nombreuses pancartes portées par les enfants où figurent aussi les photos de Fidel Castro, du Che Guevara… José Marti né un 28 Janvier est le plus grand martyr de la lutte pour l’Indépendance et le fondateur du Parti communiste cubain, patronyme que je vois d’ailleurs un peu partout à Cuba : places, rues.
La manifestation commence par l’hymne cubain chanté par des personnalités, nous l’écoutons bien évidemment, respectueusement. A peine celui-ci est-il fini que le cortège démarre, c’est une succession à perte de vue de majorettes, d’élèves portant fièrement une photo de leurs héros, mais aussi de jeunes enfants jugés sur un cheval, arborant le drapeau cubain.
Maxwell n’a pas pu
faire autrement que de nous laisser regarder un moment, mais on a un programme
qu’on se doit de respecter, aussi laissons nous cette joyeuse manifestation
politique, pour partir à pied arpenter les ruelles pavées de galets grossiers,
où se côtoient cireur des rues et belle voiture américaine.
Afin de ne pas se perdre, il nous fait mémoriser le carrefour entre la calle Jésus Marie (celle de l’hôtel) et la calle Simón Bolivar (qui mène à la Plaza Mayor). En me retournant, j’aperçois alors le bus de Félix stationné devant les portes de l’hôtel, ce qui est sera un bon repère, pensé-je !
La première visite est pour le moins inattendue : une bodega. Qu’est-ce me direz vous ? une bodega est une épicerie d’Etat où les détenteurs d’un carnet d’approvisionnement, la Libreta, peuvent acheter à un coût extrêmement bas quelques denrées de première nécessité, celles-ci conditionnées en sacs d’une cinquantaine de kilos sont vendues au gramme près.
La Libreta fut mis
en place par Fidel Castro en 1963 et distribué à tous, pour contrôler
l’alimentation, les denrées étant devenues rares à la suite de l’embargo
américain. Cette libreta est un carnet composé d’une vingtaine de pages
quadrillées sur lesquelles est déjà noté pour chaque mois le nom des aliments subventionnés,
la bodeguera (commerçante) inscrit à chaque passage ce que le Cubain a acheté.
Chaque famille reçoit sa Libreta en début d’année autorisant
la même quantité de nourriture pour chacun : 6 livres de riz, 5 de sucre, quelques
œufs, de l’huile, des haricots rouges, du pain, du poulet, du sel, du café, des
pâtes, quant à la viande, elle est disponible dans une boucherie
d’Etat. Dépassé ce quota, le Cubain doit s’approvisionner aux tarifs normaux,
sur les marchés ou dans les boutiques hors d’Etat. Toutefois, il peut y avoir des
petites exceptions, tels que l’attribution d’un morceau de bœuf pour les
malades, ou les ingrédients pour confectionner un gâteau d’anniversaire, de encore
de la bière et du rhum pour un mariage.
Les aliments disponibles, les dates d’arrivée des articles et les quantités permises par personne, sont inscrits sur un tableau noir. Chaque secteur dispose de sa bodega, hors de question d’aller voir ailleurs, la bodeguera veille à ce que son client soit bien domicilié dans le quartier.
En 2011, Raoul Castra envisagea de supprimer cette
libreta, compte tenu de son énorme coût annuel, mais mis devant la pauvreté des
cubains, il y renoncera, cependant d’année en année, l’offre des produits diminue.
Il est vrai qu’il n’y avait pas grand-chose sur les étagères de cette bodeguera
alors qu’il est bien tôt !
L’histoire de Trinidad en quelques lignes. Elle fût fondée
comme ses sœurs en 1514 par Diego Velázquez. Les
premières familles espagnoles se sont consacrées à l’exploitation de l’or, mais
les filons s’épuisèrent rapidement. Pendant plus de 200 ans, les habitants vont
élever du bétail et cultiver canne à sucre et tabac.
Durant la seconde moitié
du 18ème, l’industrie sucrière se développant considérable, Trinidad
profitera alors pleinement de son arrière-pays, la Valle de los Ingénios,
particulièrement propice à la culture de la canne, et surtout de la ruine de
Haïti, l’île voisine. Vendant alors son sucre à prix d’or, la petite ville
s’enrichit, mais au milieu du 19ème l’industrie
betteravière en France stoppa brutalement l’essor de Trinidad, la cité se
reconvertit alors dans l’artisanat et la confection de cigares.
Un siècle d’isolement
(1850 à 1950) de cette cité enclavée, permit de préserver son architecture. La
ville qui compte aujourd’hui un peu plus de 50 000 habitants, située à
l’abri de la Sierra del Escambray, fût reconnue Monument national historique en
1965, et inscrite sur la liste du Patrimoine Mondial de l’Unesco en 1988.
La plazza Mayor. Que dire de cette place
centrale, construite en 1856, sinon qu’elle est magnifique, élégante et
harmonieuse ! J’ai d’un coup l’impression que le temps s’est arrêté, d’être
revenue à l’époque coloniale. Cette petite place est bordée de toutes parts par
de superbes bâtiments espagnols aux couleurs acidulées, chatoyantes, témoignage
de la richesse des propriétaires des 18ème et 19ème
siècle.
Au milieu ont été réalisés des parterres de verdure,
oasis de fraicheur, parterres délimités par de belles
grilles blanches, j’aperçois ça et là de ravissants bancs de fer forgé, des
lampadaires et beaucoup de grands vases en céramique, en haut des quelques marches
d’accès on peut voir deux lévriers de bronze. Au centre la statue de la Muse
Terpischore qui symbolise la danse et la musique, très chers aux cubains. La
présence de plusieurs palmiers royaux confère à l’ensemble un certain
charme. En
arrière plan, se dresse un clocher, celui de l’église et couvent San Francisco
de Asis.
Que pensez vous de ce cliché ? à lui seul il présente plusieurs des signes distinctifs de ce centre historique : grilles et banc en fer forgé, haies de verdure, lampadaires, vases, palmiers royaux, la petite maison aux couleurs du ciel, les fenêtres pourvues de barrottes (petites pièces en bois tourné) caractéristiques de la cité, et comme posé sur ce toit de tuiles rouges, le clocher jaune et brique, lieu très photogénique !
Ce centre historique qui a fêté ses 500 ans en 2014 a
fait l’objet d’une restauration soigneuse dans les moindres détails, et ça se
voit !
Sur cette place j’y admire :
u Le Muséo d’Arquitectura
colonial. Installé depuis 1980 dans la casa de los Sänchez, cette maison
du 18ème siècle, au large auvent de bois appartenait à un magnat du
sucre. Les photos y sont interdites. Ce musée renferme une immense salle de
réception avec un plafond de cèdre très travaillé, témoignage de la
colonisation espagnole. Les huit salles d’exposition recensent tous les
éléments architecturaux et les techniques de constructions à l’époque coloniale
: verrous, charnières, loquets, persiennes, grilles décoratives, barreaux sculptés
en bois, vitraux, fragments de murs et de tuiles. J’apprends ainsi qu’à la fin
du 19ème des tuiles plates ont été importées de France. Le guide
parlant français, mais avec un fort accent nous montre les toilettes d’époque, toujours
jumelées « pour faciliter la communication » nous dit-il. A l’extérieur des
jarres où l’on a planté des plantes et des arbustes sont posées sur le sol des
patios.
u Le Palacio
Cantero (1828) Ce joyau néoclassique renferme le Museo Municipal de
Historia ainsi qu’ une tour belvédère de deux étages qui offre un panorama sur
la ville. Depuis la place je la vois cette tour, j’y aperçois même plusieurs
personnes, ça doit être sympa d’y monter pour admirer la Plaza Major et son
centre historique ! mais Maxwell réplique « Ce n’est pas
prévu »
et pourtant en relisant plus tard ma brochure, je constate que si c’était bien
prévu !!!.. c’était ce Palacio Cantero et non le Musée de l’Architecture qui
devait être visité, bref !...
Sur la Calle Cristo, à droite d’un magistral escalier menant à la Casa de la Musica, je pénètre dans :
u La Casa
de Los Conspiradores. Cette maison coloniale du début du 18ème
siècle possède un très beau balcon en bois, elle est mise en valeur par de
magnifiques et imposants rhododendrons blancs et roses. Cet édifice important
de l’histoire de la cité est devenu un symbole car il était le siège d’une
société secrète dont les membres conspiraient contre le pouvoir espagnol,
planque découverte le 4 Juillet 1848. Son entrée est aujourd’hui transformée en
galerie d’art, l’artiste Yami Martinez y ayant installé ses œuvres en 2006 sur
le thème principalement des cafetières.
u L’Iglesia Parroquial de la Santisima Trinidab (1892) est une imposante église qui se dresse au sommet de la Plaza Major, son austère façade est d’inspiration jésuite. Cette église qui somnole la plupart du temps derrière ses grilles closes, car ouverte que le matin, fût construite à la place de celle du 17ème siècle alors ravagée par un ouragan. Elle renferme dans sa vaste nef un autel en bois précieux dédié à la Vierge et une statue en bois réalisée au 18ème siècle en Espagne : le Senór de la Vera Cruz (le Christ de la Vraie Croix)
Tout en tentant de
ne pas perdre le groupe de vue, j’en prends plein les yeux tant je suis émerveillée devant
cette concentration incroyable de demeures coloniales, aux multiples couleurs
éclatantes sous le soleil, roses, vertes ou bleues. La plupart de ces casas
sont habitées par les
descendants des familles
locales.
Les plus anciennes qui remontent aux années 1750 se distinguent par leurs lourdes portes et leurs fenêtres défendues par d’étroits barreaux de bois, les barrottes, tandis que les maisons du 19ème affichent leur richesse avec des grilles en fer forgé, délicatement ciselé, et des volets de bois pour préserver l’intimité. Je dois aussi regarder où je mets les pieds, car ces ruelles sont pavés de « chinas pelonas » (cailloux chauves) de gros cailloux irréguliers qui ont été ôtés du lit d’une rivière.
Voici maintenant :
u Le Palacio
Brunet devenu aujourd’hui un hôtel particulier, il abrite le Museo romāntica.
Grande demeure ocre, édifiée entre 1740 et 1828 et habitée autrefois par un des
plus importants esclavagistes de l’époque.
En m’éloignant un peu de cette place j’arrive sur :
u La plazuela del Jigüe, celle là même d’où fut célébrée la première messe de Trinidad en 1514, un grand acacia (jigüe) y a été planté en mémoire. A l’ombre de celui-ci quatre musiciens interprètent un morceau. A proximité d’un restaurant à la façade décorée de faïence de couleur, je parviens à :
u La Casa du Temple de Yemaya, temple dédié à l’une des principales divinités de la religion santeria.
Je suppose que comme moi, vous n’avez pas souvent entendu parlé de celle-ci, pourtant si importante dans la vie des cubains. Mais peut-être que le mot "vaudou" vous parle mieux ! Voici en quelques lignes ses caractéristiques :
Son origine : Dès leur arrivée à Cuba, les esclaves africains sont christianisés par les Espagnols, pour préserver leurs rites, ils dissimulent leurs divinités derrières les saints catholiques. Parmi ces divinités, on trouve Ochün, déesse de l’amour assimilée à la Vierge del Cobre, vêtue de jaune, elle habite les rivières, Yemayà, déesse de la mer, vêtue de bleu, (la vierge noire de Regla) à l’origine de la création du monde et capable de grandes douceurs ou de grandes colères, Changó, dieu du feu et de la guerre, sensuel et viril, adorant la danse il est associé à Ste Barbe. Au fil des années, les deux religions se sont mêlées. La santeria fait aujourd’hui partie intégrante de l’identité nationale.
En quoi consiste-t-elle ? Les babalaos, la plus haute
autorité religieuse, utilisent l’art divinatoire et la magie pour apporter une
solution aux multiples problèmes, tels que retrouver du travail, faire revenir
l’être aimé, recouvrer la santé, se débarrasser des mauvais esprits.
Ils interprètent les oracles en lançant des coquillages, des coques de noix de
coco, sur un plateau de bois.
Pour devenir « santeros » (initié) la personne doit au préalable posséder des dispositions spirituelles. Ce dernier devra alors, pour se purifier, se vêtir de blanc pendant un an. A l’issue de cette période est organisée la cérémonie initiatique, au cours de laquelle l’orisha (divinité proche du vaudou) va entrer dans la tête de l’initié. Des offrandes, fruits, légumes herbes sont dédiées aux divinités, on procède aussi aux sacrifices d’animaux, poules, pigeons, colombes blanches dont le sang sera offert à l’orisha. Porté par le rythme des tambours et des chants rituels, le futur initié entre peu à peu en transes, signe que l’orisha prend possession de son corps. (ci-contre, photo récupérée sur Internet)
Cette manière de faire, voisine du vaudou, est en tout point semblable à ce qui se pratique au Nigeria et au Bénin, et Cuba est le seul territoire des Amériques où cette pratique s'est conservée.
Le jour où la ville honore sa divinité, le maître de maison dresse un autel en son honneur, la statue est entourée d’offrandes, telles qu’étoffes, objets de dévotion, fleurs, fruits… J’aperçois dans la première salle de cette casa du Temple une poupée noire noyée dans une grande robe blanche, un collier autour du cou, cette vierge aide à conserver la santé.
Quelques pas plus loin, dans la seconde salle,
quelques bancs pour les croyants et les touristes ! face à ceux-ci un
autel, celui de Yemayà, déesse de la mer, divinité honorée par
Trinidad, sur les murs ont été peints des
dessins à tendance marine. « Tu es malade, tu te baignes dans la
mer, elle te nettoiera de toutes les mauvaises choses » dit alors Maxwell, ah si
c’était si simple !
L’autel consiste en une poupée noire tenant un poupon blanc, signe que la déesse ne fait aucune distinction de race, jugée en haut d’une pyramide de coquilles d’huitres. Au milieu d’objets païens tels qu’un bateau de bois, une ancre de marine, des fleurs fraîches sont régulièrement déposées, rouges, blanches et bleues, les couleurs des divinités. Une corbeille est mise à disposition, l’argent recueilli servira à acheter des objets de culte.
Voulant sans doute contrer un éventuel scepticisme de
notre part, Maxwell nous raconte qu’il n’y croyait pas, jusqu’à ce qu’un homme,
les yeux exorbités, entrant dans la tête de sa sœur décédée, l’impressionna en
lui révélant un détail connu de lui seul, on lui a aussi raconté qu’une femme âgée
de 81 ans avait prit un homme sur son dos. Si…si…ne riez pas !....
Avec beaucoup de conviction, il nous confie ne pas vouloir tomber amoureux d'une femme de
Guantanamo, car dit-il "celles-ci se servent du sang animal pour vous souhaiter du mal "
Esteban
Lazo, le président de l’assemblée nationale est venu en personne visiter ce
temple.
Nullement impressionnée par ces pratiques curieuses, je continue ma balade au cœur de Trinidad par une intrusion chez un marchand de chapeaux, ceux-ci sont indéformables, faciles à ramener en France. Maxwell n’en rate pas une, faisant une fois de plus le pitre.
Dans la Calle del Jigüe, il y a un bar incontournable pour les touristes :
u « La Conchànchara » Cet édifice, l’un des plus
vieux de Cuba est célèbre pour son cocktail du même nom, un mélange de rhum, de
citron, d’eau et de miel, le tout bien glacé et présenté dans un original bol
en grès. Cette conchàchara était autrefois la boisson des coupeurs de canne à
sucre. Déguster ce cocktail frais sous un porche ombragé est des plus
agréables, même si l’endroit étant tout petit, on prend forcément toute la
place.
A l’entrée, un homme fabrique le cigare sous nos yeux. Maxwell en fait la promotion « Achetez ici, le Cohiba le cigare le plus fin du monde est la meilleure marque, c’était la préférée de Fidel Castro et du Che Guevara, ici vous le trouverez à trois fois moins cher que dans une boutique d’état, 100 CUC le paquet de 23 cigares » Et voilà comment un petit commerçant fait son chiffre d’affaires.de la journée. Comme bien souvent, lors d’un voyage organisé, la dégustation se fait au pas de course, nous n’y restons pas plus d’une demi-heure, et pourtant un groupe de musiciens nous attendait, ce bar vend aussi des cartes postales.
Déjeuner au
restaurant « La Nueva Era » Les employés nous installent sous un petit porche à
l’étage, la vue sur les toits de tuiles est au top, trop loin pour voir la
plazza Mayor, dommage !
Celui-ci est à peine terminé que Maxwell annonce qu’
il nous abandonne et nous donne rendez-vous ce soir pour le dîner. Chouette !
du temps libre dans le vieux Trinidad. Je décide de partir de suite rejoindre
l’hôtel pour revenir sur la Plaza Major quand le soleil déclinera.
Au début tout va
bien, heureuse je profite encore et encore de ces maisons colorées,
de cet air ambiant d’un autre âge, m’enthousiasme de me retrouver au milieu
des calèches qui progressent difficilement sur ces pavés irréguliers, des
vendeurs de rues, puis rapidement je ne me reconnais plus, j’ai dû descendre
une rue trop loin ou en prendre une trop vite depuis le resto, je n’aperçois
pas le bus de Félix, et imprévoyante je n’ai pas pris de plan ce
matin !... A plusieurs reprises je demande mon chemin, je ne tourne pas en
rond, mais en carré, bien souvent je crois y être arrivée voyant un bus,
hélas ! ce n’est pas le bon numéro !
Enfin !.. j’y suis, ça n’a pas été une petite sinécure,
et le croiriez vous, le bus de Félix n’est plus la !
La climatisation revenue ainsi que mon calme, je m’apprête à profiter d’Internet. Ma chambre étant tout près de l’accueil, je peux envoyer mail et photos depuis celle-ci. Ayant quelques minutes restantes sur la carte je regarde les infos, et qu’apprends-je ! qu’en début d’après-midi, une météorite est tombée sur la ville de Viñalès, décidément, il se passe de drôles d' évènements dans ce pays durant mon séjour. !
Les habitants ont
signalé une explosion qui a brisé des fenêtres, puis plusieurs cailloux de la taille d’un
poing, sont tombés sur la ville. Avant d’entrer en
collision avec notre atmosphère, la météore avait la taille d’une camionnette, impressionnant !
Après l’impact, un incendie s’est déclaré. Fort heureusement il n’y a aucun
blessé, plus de peur que de mal.
Et je repars, avec un plan cette fois, et en moins de 10 minutes je suis de retour sur la place. L’ombre a gagné les ruelles de ce petit bijou, le soleil colore d’orangé les bâtisses, telle la case des Conquistadors éclatante sous le feu céleste.
J’erre au milieu de très vieilles rues où les siècles
se sont mélangés dans une parfaite harmonie, barrottes ou grilles en fer forgé,
ruelles qui, je pense, sont moins foulées par les touristes. Les
façades des maisons de Trinidad se caractérisent par une grande porte centrale percée
d’une plus petite, les fenêtres qui n’ont pas de vitre, sont pratiquement de la
taille de la porte et arrivent à quelques
centimètres du sol.
Ces grands parents, aidés de leurs petits enfants balaient devant leur porte, faut dire que les interstices entre les cailloux ramassent tout : mégots de cigarettes, papiers, parfois même de petits morceaux de viande, hé si !!! d’ailleurs que peut bien renifler Médor, hein ? A l’abri derrière les grilles, mais néanmoins à la vue de tout le monde, une gamine apprend à jouer de la guitare, un peu plus loin, ce jeune garçon tape déjà sur une casserole.
Après un dernier regard
sur la paresseuse église aux grilles toujours fermées, le Palacio Brunet, l’église
San Francisco d’Asis, ainsi qu’un petit coucou à la Muse Terpischore, je m’apprête
à redescendre vers l’hôtel et qui que je retrouve ! mes compères de Cayo
Guillermo.
Je laisse alors Valérie gérer le trajet du retour et
peux ainsi me laisser porter par le charme de cette ville, c’est donc ensemble
que nous nous frayons un passage parmi les nappes et robes blanches, les
chapeaux et tout autre artisanat, que nous empruntons d’autres vieilles rues,
inconnues de moi, il y en a tant !....
19h30. Pour rejoindre le restaurant, je reprends une
dernière fois le chemin de la Plazza Major. « La Ceiba » est situé Pablo
Pic Gion, au Nord-Ouest de la place, pas très loin du Musée de l’Architecture.
Comme à chaque fois, tant il fait bon, on nous installe sur une terrasse, sous une
ceiba.
La ceiba est un arbre tropical au tronc épais, qui peut atteindre 30m de haut, celui du restaurant est le plus vieux de Cuba.
Ce soir au dîner est prévu de la langouste, grillée elle est présentée prête à être dégustée, il n’y a qu’à soulever sa coque, ce fût un moment de plaisir, un vrai régal ! Là encore, le dîner à peine terminé, Maxwell nous donne rendez-vous pour le lendemain, il faut se débrouiller pour retourner à l’hôtel, mais cette fois, quoique plus maligne puisque j’ai le plan en poche, je me colle telle une sangsue aux autres.
Fini le repos Félix !
demain, tu reprendras du service, car tu dois nous conduire à Cienfuegos, surnommée la « Perle
du Sud »
Sur ce, je vous souhaite une bonne nuit, et vous
donne rendez-vous sur cette jolie place.