Vendredi 1er Février 2019.

            A 8 heures, il fait  déjà 25° si l’on en croit le bandeau lumineux du bus. Après avoir traversé Moron, Félix continue sa progression vers l’ouest en direction de la Havane. Voici maintenant Ciego de Avila, du nom de son fondateur Jàcome de Avila, les rues de cette localité traversée par une voie ferrée sont envahies de calèches. Dans la campagne environnante, les cultures sont florissantes avec des plantations de canne à sucre, d’agrumes et d’ananas.

          Maxwell nous présente un documentaire retraçant l’histoire de la canne à sucre, j’en parlerais plus longuement lors de la visite, cette après-midi, de Manaca Iznaga, une ancienne plantation.

           La pause de mi-matinée se fait dans un petit restaurant « El Vaquero » situé en milieu rural, celui-ci comme c’est souvent le cas dans les campagnes, fait aussi office de ferme, avec notamment un élevage de petits cochons.

           Au bar la serveuse nous propose une pinacolada. Dans les jardins une  statue grandeur réelle d’un cow-boy à cheval, mais bien sûr  « El vaquero »  pourquoi n’y ais-je pas pensé de suite !.... Une carriole à cheval transportant deux personnes passe sur la route, exemple de la vie banale d’un couple de  paysans de Cuba

          Nous arrivons en fin de matinée  à Sancti Spiritus située au cœur d’une région fertile comprenant notamment des plantations de tabac.

Sancti Spiritus

          ® Sancti Spiritus (point N° 9 carte itinéraire) fut fondée en 1514 par Diego Velázquez, la quatrième des 7 villes construites par ce conquistador, mais la seule à porter un nom latin. Cependant en 1586  la ville connût un terrible sort, des pirates anglais y mirent le feu, détruisant alors toutes traces écrites de sa fondation. Poumon économique, la ville s’est enrichi de somptueux hôtels particuliers au 17ème  et 18ème  siècle. Son centre colonial et historique classé « monument national se visite à pied.




              * Le parque Serafin Sanchez. Appelée autrefois « Plaza de Armes » cette place était l’endroit où les troupes faisaient le matin leurs exercices. Aujourd’hui elle est dédiée à Sanchez Valdivia, héros des guerres pour l’Indépendance, qui mourra au combat en 1896, au centre un buste rend hommage à ce héros local.

          Cette calme et sereine place est à présent un lieu de récréation et de détente, où les plus jeunes se branchent au wifi, tandis que les anciens discutent, leur passe-temps favori, confortablement assis sur les nombreux bancs mis à disposition.

                      Le Parque est entouré d’édifices néoclassiques, de beaux immeubles qui furent rénovés au 19ème siècle, tels que :

                             : Le Cine Conrado Benitez, le chic hôtel Plaza, et un superbe bâtiment aux allures d’ Opéra, tant il est remarquable : la Biblioteca Provincial. Ce monument se distinguant par ses valeurs architecturales a été inauguré en tant que bibliothèque en 1963, le nom qui lui fût alors donné est un  hommage à l’intellectuel et révolutionnaire Ruben Martinez Villena.


 

   

                         Qu’il est agréable de se promener tranquillement dans ces rues piétonnes, parmi ces maisons coloniales très colorées !

                         Au milieu de la calle Independencia, sont posées, de ci-de là, tels des individus faisant partie de la cité, des statues de bronze en taille réelle, celles-ci honorent bien souvent un personnage local connu dans la ville, ou encore quelqu’un de charismatique, tel qu’ici Serapio jouant avec ses maracas, ailleurs c’est un peintre représenté avec sa palette.

*                         Ici ce sont des cloches de bronze posées sur un soubassement de ciment, avec l’inscription « vestigo del tempo » sur le socle de l’une : 1814-1914, l’autre : 1914-2014,  le temps qui s’égrène.

                    

                             La plaza Mercato. Sur cette aire d’environ 1500 m² se succèdent des comptoirs proposant fruits, légumes et viande.

                         Maxwell assure que celle-ci  présente toutes les qualités d’hygiène, moi je veux bien, mais tout de même lorsqu’on voit ces quartiers de viande à même l’air !  Les prix affichés le sont en CUP, la monnaie locale.

            La calle Honorato mène à l’église paroissiale, mais avant je passe à proximité de la place du même nom, où j’ai tout juste le temps d’apercevoir une statue colossale bâtie sur un haut piédestal, c’est celle de Rudesindo Antoni Garcia Rijo, monsieur qui était une figure exceptionnelle de la médecine cubaine du 19ème siècle.


   

          Dominant cette place, j’arrive à cette église qui a bénéficié d’une restauration lors du 500ème  anniversaire de la construction de la ville :

               * Parroquial Mayor del Esperitu Santo. Cette église paroissiale, fraîchement repeinte d’un joli bleu, construite en 1680 grâce à l’argent donné par le maire de la ville a été édifiée à l’emplacement d’une église en bois du 16ème siècle détruite par les pirates.

          Construit en baroque et romain avec un clocher de trois étages, haut de 30 mètres, le tout recouvert de tuiles, cet édifice est classé depuis 1978  monument National. L’intérieur possède une impressionnante statue en bois du Christ, et que dire du plafond de bois finement ouvragé ! A l’extérieur, deux statues, un homme d’église et le Christ. Près de la porte de sortie, une pancarte écrite notamment en français en appelle aux dons, il en va de la survie de cette sympathique vieille église.

                           J’emprunte à présent la calle Maximo Gómez qui mène au Pont Yayabo,  à gauche se situe le Barrio San Juan, le quartier le plus traditionnel de la cité, avec ses ruelles pavées de galets irréguliers, ses petites maisons colorées coiffées de tuiles. Je m’arrête quelques instants pour photographier ce mural, quelque peu original.


     

           Go, partez !  Maxwell nous donne 20 minutes (pas une de plus !..)  pour aller jusqu’au pont et revenir à l’église. Echaudée par ma prestation du premier jour et la désinvolture de ce guide, je tente, malgré l’envie de tout photographier, d’avoir toujours au moins une personne du groupe en visu.

               Pont Yayabo. Ce pont construit en 1825, le plus vieux de Cuba, enjambe la rivière du même nom, il est unique ici par son aspect médiéval. Avec ses cinq grandes arches en brique, il est classé monument historique. Un mythe dit qu’il a été fait avec du lait de vache à la place du ciment, d’où sa résistance à travers les siècles !

           Yès ! quoique je n’ai pas pris le temps de m’aventurer trop loin sur les berges de la rivière, j’ai néanmoins réussi à prendre ce pont légèrement de coté.

           De retour sur la calle Maximo Gómez, j’admire au passage le théâtre principal, impossible à louper avec sa couleur bleue vive, lorsque je suis attirée par des cris d’enfants. Ils sont en classe, vite ! à travers les grilles qui les protègent de la rue, j’arrive à les immortaliser. Je ne sais ce que pense la maîtresse de ces touristes qui importunent ses élèves, car visiblement ils ont l’air d’être heureux de cette distraction.

           Depuis la place Honorato, je tente de suivre Maxwell à travers ce dédale de ruelles pavées, où il serait si facile de se tordre les pieds, jetant rapidement un œil sur les maisons basses ornées de balcons en fer forgé, je le suis péniblement, courant parfois, car il marche tout de même vite. Il se dirige vers l’Ouest de la ville, et que je te tourne à droite,  à gauche, et encore à gauche, pour arriver au 63 rue Dolores, là où se trouve le restaurant « Los 500 ànos »

           Le nom de ce restaurant  fait référence aux 500 ans de la ville. Juste avant l’entrée deux jeunes filles nous attendent le verre sur un plateau.

           En début du repas nous trinquons en l’honneur de Jacques notre doyen qui fête aujourd’hui ses 86 printemps  il me confiera « Cet anniversaire est le plus beau de ma vie, car jamais je n’ai été aussi entouré » Sacré Jacques, va ! avec Micheline, ils forment un couple très sympathique, je leur souhaite encore de bien beaux voyages.


            Il fait à présent 34°, mais le bus étant climatisé je suis bien. Ce soir je dormirais à Trinidad, mais auparavant Félix doit s’arrêter à Manaca Iznaga, une ancienne plantation.


            A quelques kilomètres de cette destination, au cœur d’un village, Maxwell le fait stopper pour acheter quelques gâteaux. C’est pour moi l’occasion d’immortaliser à travers les vitres, il est vrai ! l’animation qui y règne, cette petite place est en effet le lieu de rendez-vous des  taxis, ici on se sert de carrioles à cheval pour ce besoin.


            Ne manquez pas la suite de mon périple cubain, la découverte de Manaca Iznaga, plantation où les propriétaires sucriers faisaient travailler les esclaves.

     Manaca Iznaga