Voyage au pays de la Révolution, du rhum et des cigares.

Du 22 Janvier au 7 Février 2019

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 12  petits diaporamas sont visibles, voir à la fin du récit...

 

        Précisions importantes: Ce récit condensé ne comportera ni liens, ni situation, l’historique sera réduit au minimum, ceci afin de ne pas encombrer inutilement ce récit de voyage.
       Les personnes intéressées par ces renseignements les trouveront dans les rubriques concernées, rubriques beaucoup plus détaillées, avec anecdotes et impressions personnelles, rubriques également plus illustrées, repérables sur le site à partir du menu de gauche.

 

 

                    Mardi 22 Janvier 2019. En gare de Nantes, la compagnie  Air-caraïbes me délivre le billet pour Massy, ainsi que le coupon obligatoire navette Gare-Aéroport d’Orly. Pour ce voyage, j’ai choisi l’agence Havanatours.  Ce soir, nuit à l’hôtel Ibis Budget, mais le sol étant recouvert de neige il ne m’est pas aisé d’y parvenir.

           * Mercredi 23. Je pénètre dans l’aéroport d’Orly il est tout juste 6 heures. Les différents contrôles se passent rapidement et à 9h30 je décolle pour Santiago-de-Cuba à bord d’un Airbus A330 d’Air-Caraïbes. L’écran de bord est moderne, une fonction permet de suivre en direct les manœuvres.

             Le vol dure 9h45. Décalage horaire – 6heures. A 13h15 je foule le sol de l’aéroport international cubain « Antonio Maceo ». Un peu bordélique ce contrôle,  car il est procédé à une nouvelle fouille des bagages à main, avec seulement deux douaniers et un portique ça coince forcément ! Après avoir récupéré montre, téléphone, papiers, stylos, appareil photo.. il me faut encore remplir une feuille d’immigration.

            Enfin ça y est ! A la sortie j’aperçois un homme une pancarte « Havanatours » à la main, ouf ! Un cubain prend mon bagage et me conduit au bus, c’est déjà la distribution de pourboires. Je fais alors la connaissance des 27 autres personnes, âgés entre 47 et 86 ans qui vont m’accompagner. Notre guide se prénomme Maxwell,notre chauffeur Félix.

           Nuit au Melia Santiago, hôtel 5*. A 17 heures, le représentant d’Havanatours informe sur le voyage à venir, les options facultatives, comment se servir d’Internet. Dans la cour de ce gigantesque complexe, je trouve un bureau de change, 1€ = 1,06 peso.

           Deux monnaies circulent, CUC pour les touristes et CUP pour les cubanais. Pièces de 1,5,10 et 25 centabos et d’1 peso, billets de 1,3,5,10,20 et 50 pesos.

           En soirée je me balade parmi les  différents restaurants, la piscine, le salon de mariage, puis monte au 18ème étage, d’où une terrasse panoramique  me permet d’avoir une vue époustouflante !

Santiago de Cuba

                        Jeudi 24.  Le bus climatisé de la Compagnie Transtur est confortable, un 50 places. La 1ère  consigne de Maxwell est de ne pas courir si l’on est en retard lors d’une visite, vaut mieux éviter un accident, il attendra dit-il, et pourtant dès la fin de la première matinée,  j’en ai déjà.. fais les frais ! Il nous indique le montant du pourboire à leur allouer !

           Maxwell demande 15 CUC à chacun pour avoir quotidiennement une bouteille de 50 cls. Mais Félix traîne à remplir sa glacière et nous sommes si assoiffés qu’au gré des visites, chacun achètera de la boisson par ci, par là. Pas bien ça !

           Le premier arrêt est pour cette :  Plaza de la Revolución. Vaste esplanade avec une colossale statue d’Antonio Maceo sur son cheval. Les 23 barres de fer évoquent le 23 Mars 1878, jour ou Maceo rejettera la capitulation des insurgés et s’exilera. C’est de cette place que, plus tard, Fidel Castro s’adressera au peuple. Les trois derniers papes y sont venus célébrer une messe.

            Puis voici la     Caserne Moncada.  Camp militaire qui fut attaqué par Fidel Castro en Juillet 1953 pour tenter de renverser le dictateur Batista. Cette attaque fut un échec, les prisonniers exécutés, enfui Castro fut repris, jugé et condamné à 15 ans de prison,on y voit encore les éclats de balle. C’est aujourd’hui une école.

           Cimetière Sainte Iphigémie, Droit pour photographier : 5 CUC. Y sont enterrés  des patriotes tombés lors des guerres d’indépendance ou pendant la Révolution.  Nous assistons à la relève des soldats qui gardent le mausolée de José Marti, celle-ci a lieu toutes les demi-heures.


            Dans ce cimetière de 6 ha, les magnifiques sculptures qui surmontent les tombes, sont en marbre blanc. Maxwell nous montre quelques sépultures:

        - Mariana Grajalas (1893) mère de Maceo, la Mère de la Patrie, figure marquante des luttes féministes et de l’abolition de l’esclavage.  – Carlos Manuel de Cespedès (1874) le Père de la Patrie, ce riche propriétaire qui, après avoir libérer ses esclaves, s’engagea dans la grande guerre d’Indépendance.  – Emilio Bacardi (1922) Homme d’affaires vénéré pour son implication dans la vie de ses concitoyens : maisons pour les pauvres, électrification de la ville, bibliothèque… - Fidel Castro. (2016) Sur le bloc de granit, provenant de la Sierra Maestra, est apposée une plaque portant l’inscription « Fidel ».

      - Le mausolée de José Marti, grande tour hexagonale percée d’arches  inaugurée en 1951. José Marti (1895) qui fonda le Parti révolutionnaire cubain et mourra au combat à 41 ans est considéré  comme le plus grand martyr de la lutte pour l’Indépendance. Depuis le balcon j’aperçois cette crypte où se trouve le monument funéraire, un pentagone en bronze recouvert d’un drapeau cubain. Les arches permettent le passage de la lumière naturelle.  - Le monument pour les Héros de l’Insurrection de couleur rouge pâle est celle du sang versé.

      

              Santiago de Cuba, fondée en 1515 par Vélazquez, capitale jusqu’en 1589,  abrite 520 000 habitants. En 1492, à l’arrivée de Colomb, y vivaient plus de 100 000 indiens aborigènes qui furent exterminés et remplacés par 2 millions d’esclaves africains. Ville d’une grande richesse historique avec ses édifices coloniaux, ses places. Fidel Castro l’a qualifié de « berceau de la Révolution »

             Arrêt dans une boutique pour nous présenter du rhum de la marque Bacardy, ça serait le meilleur !.. 11 ans d’âge : 40 CUC, 12 ans : 50 CUC.

             Puis nous passons par le quartier El Tivoli construit en 1791 par les français chassés de Saint-Domingue, ils y apportèrent la mode des cafés-concerts. C’est ici que se situe l’école ou les frères Castro ont effectué leur scolarité. L’escalier Padre Pico de 52 marches est le terrain de jeux des enfants (base-ball, dominos).  

             Félix nous conduit à 10 kms, au Castillo del Morro, classé au patrimoine de l’Unesco en 1997. Une allée bordée de stands d’artisanat, de peintures du Che et de Castro y mène.

            Ce Château de San Pedro de la Roca, juché sur une falaise de 70 mètres, fut construit vers 1700 pour protéger Santiago des pirates et flibustiers. Il fut transformé ensuite en prison ou les mambises (guérilleros) seront détenus par les Espagnols pendant les guerres d’Indépendance.

           La place centrale donne accès à la chapelle, à la caserne, à la garnison et aux pièces souterraines. La forteresse alors occupée par l’armée américaine sera à l’abandon durant 50 ans, mais restaurée en 1962 elle abrite aujourd’hui le Musée de la Piraterie. 

           Lors du trajet menant au « Parque Cespedès »  Maxwell nous raconte comment au fil des différentes immigrations ou occupations, la population cubaine s’est mélangée, sa mère est blanche, son père africain, son grand-père espagnol. Etant guide il est employé d’Etat et ne doit pas avoir une seconde profession, mais il nous confie être aussi, selon les occasions, journaliste, écrivain, poète, masseur et j’en passe …… il dit certainement beaucoup de sottises !

                        *Parque Céspedes. Sur cette ancienne Plaza de Armas, les gens viennent bavarder, se rassembler pour les festivités, rechercher une connexion Internet. Restaurée dans le style néoclassique en 1943, ce cœur historique est encadré par les plus anciens bâtiments de Santiago :

              -  « L’hôtel Casa Granda » qui servit de décor à un des romans policiers de Graham Greene.  -  L’ayuntamiento (1950) C’est de son balcon que Fidel Castro fit, le 1er Janvier 1959, son premier discours au peuple. Bâtiment d’une grande valeur esthétique.          

              - La  Casa de Diego Velàzquez. Cette maison la plus ancienne de l’île (1530) possède une architecture d’influence maure. Le gouverneur habitait au 1er étage, en bas étaient fabriqués les lingots d’or. Transformée aujourd’hui en Museo de Ambiente Histórico Cubano, j’y admire le mobilier en bois précieux ainsi que certains plafonds ouvragés en cèdre.

           La galerie de l étage est fermée par des moucharabiehs en bois de style mauresque. Une fois le patio traversé, je me trouve dans une demeure du 19ème  dotée d’un riche mobilier colonial, dans l'entrée j' y aperçois une calèche.

    


            Sur la calle Hérédia, face au Parque Cespedès se trouve la maison natale de José Maria de Hérédia, l’un des meilleurs poètes cubains. Il lui a été décerné le titre de « chantre du Niagara » une partie de ce poème dédié à cette célèbre chute, y à été placardée, à l’occasion du 114ème anniversaire de sa naissance.

              Cette statue de bronze installée au coin d’une rue, ce chanteur et sa guitare, serait-ce celle du célèbre musicien Benny Morré ?      

               Me voici arrivée devant le Muséo del Carnaval, inauguré en 1983. Dans cet édifice de la fin du 17ème siècle, sont exposés des photographies illustrant l’histoire du carnaval (étendards, costumes, tambours) Vers la mi-Juillet, la ville est en fête, avec défilé de chars, danses, spectacles de rue, en l’honneur du saint patron, la musique et les danses emplissent alors les yeux et les oreilles.

             Ensuite nous assistons à des danses.  5 CUC pour photographier !...La troupe nous interpréte des danses typiques, puis passe le chapeau à la main, préparez vos pesos ! …    



                  Cathedral de Nuestra Señora de la Asunción. Reconstruite en 1922 suite aux destructions successives (tremblements de terre, incendies, attaques de pirates. Sur la façade néo-classique, j'aperçois clochers, ange en marbre et statues de Colomb et de Bartholomé  de las Casas.      


           C’est dans une belle voiture américaine qu’à 21h30 je prends place  pour assister à un petit spectacle de musiques et de danses à la Casa de Trova. David Calzado et son orchestre interprètent quelques chansons traditionnelles, parfois accompagnés d'émérites danseurs. La trompette fut introduite par les chinois en 1840. Il nous est offert CD et cocktail maison : le tropada : rhum blanc, boisson à l’orange et grenade.



                   rond006 Vendredi 25.  Il est 8h30, la température est de 25°. Beaucoup d’heures de bus seront nécessaires pour rejoindre Baracoa.

           La route est bordée de champs de canne à sucre, de bananeraies, parfois je vois un attelage de bœufs. Les « transports en communs » sont des camions bondés qui peinent dans les côtes, inconfortables, où il doit faire chaud ou des carrioles à cheval transportant 4 à 6 personnes. En ville et en région touristique, les habitants peuvent compter sur l’omnibus, mais dans les campagnes c’est stop ou covoiturage, quelle patience ! car ces gens peuvent attendre parfois jusqu'à 2 ou 3 heures avant de pouvoir monter dans une voiture.         

          La Sierra Mestra, si chère à Castro et au Che, se dessine au loin. La végétation y est dense,  plantations de café, de cocotiers, d’ananas, bananeraies, immenses champs de canne à sucre. La canne est coupée par des machines entre Décembre et Mai.

           Maxwell apostrophe quatre garçons qui marchent un linge blanc sous le bras, y sont cachés deux  jeunes coqs, destinés certainement au combat.  Nous leur distribuons savons et shampoings récupérés à l’hôtel.


Guantanamo

           Connaissez-vous  l’histoire de la chanson « Guantanamera » ? Cette chanson lente, aujourd’hui symbole national, fut composée en 1928 par José Fernàndez, sur laquelle furent posés des vers du poète et héros José Marti. C'est un paysan tombé amoureux d’une jeune fille fière de Guantanamo, qui ne répondit pas à ses attentes.

         Félix remplit des carnets de notes, il doit tout inscrire concernant nos arrêts. Employé par l’Etat, ce compte-rendu est obligatoire. 

        L’arrêt de la mi-matinée à lieu dans un hôtel de Guantanamo, et comme partout, un groupe y joue de la musique. Les toilettes, ces « bânos »  sont souvent couplés  avec un lavabo à coté. La chasse d’eau ne fonctionne pas toujours, soit on a un broc, soit c’est une personne payée qui nettoie après chaque passage. Ne pas oublier le pourboire, et qui n’est pas donné  comparé aux salaires des locaux (plus cher que dans nos gares régionales !  )

      Dans le hall, voici une carte de la région de Guantanamo, Maxwell nous parle de la base américaine qui y est installée. Ce nom me faisait plutôt penser aux effroyables prisons.

           En 1901, les Etats-Unis imposèrent, en compensation de leur soutien contre l’Espagne, l’installation d’une base navale dans la  baie de Guantanamo. Les 117 km² de territoire américain sont protégés par 27 kms de clôture. Des centaines de militaires et leurs familles y vivent confortablement. En 1934, la concession initialement à perpétuité  a été transformée en 99 ans, Cuba devrait donc bientôt récupérer son territoire.

           Depuis les attentats du 11 Sept 2001 et la guerre contre l’Afghanistan, les Américains y entassent plusieurs centaines de prisonniers, dans des conditions de vie décriées par la Ligue des Droits de l’Homme. Ce sont surtout des musulmans ayant combattu les troupes américaines qui sont enfermés dans ce bagne sous très haute sécurité. Obama a tenté de le faire fermer, mais Donald Trump entend bien le conserver.

            Et Maxwell raconte ! Le salaire minimum mensuel est d’une quinzaine de pesos (14,50€) le coût de la vie est extrêmement bas et de nombreux petits métiers existent. Les plus hauts salaires sont pour la police et les militaires (40 à 50 CUC par mois). Les congés sont répartis en deux semaines tous les 6 mois. Les frais de scolarité, de santé  ainsi que les services funéraires sont entièrement gratuits.  Il n’y a pas d’usine de fabrication de voitures, elles sont importées de Corée, des Etats-Unis, de Chine, du Japon, d’Allemagne..

            Félix s’arrête souvent en pleine campagne, devant le panneau « Pare »   indiquant une voie ferrée. Ici pas de passage à niveau, les rails sans aucune protection traversent les villes, les villages, les champs, les routes.

             «  On va voir les danses du centre culturel de la Tumba Francesa Pompadour ! »

            L’origine de cette  tumba francesa  vient des esclaves amenés dans les bagages des  propriétaires fonciers français fuyant  la Révolution haïtienne de 1791. Ces esclaves ont pu à travers danses et fêtes,  conserver leurs traditions haïtiennes.

           Les danseuses portent des fins châles, des mouchoirs de soie, de longues robes de style colonial, sur la tête des foulards africains. L’homme et la femme se déplacent avec douceur sans lever les pieds du sol. Les musiciens jouent avec trois tambours. En novembre 2003,  cette tumba francesa, a été déclarée par l'UNESCO, chef d'œuvre du patrimoine culturel immatériel de l'humanité. Leur prestation terminée, ces danseurs nous invitent à les joindre.




            Le parque Marti est dominé par la parroquial de Santa Catalina (église du 19ème) Depuis celle ci, une courte promenade m’amène à cette fontaine, un hommage aux enfants handicapés qui dans des écoles spécialisées, poursuivent leurs études, telle cette jeune fille sourde et muette qui joue de la trompette.      

            « Pays idyllique, aucun animal sauvage, que des chevaux, des vaches, des lapins, même les serpents n’y sont pas venimeux. Cuba est une destination de grande sécurité, aucun terroriste n’y vit, aucun risque d’attentat, c’est pourquoi elle est si touristique ! » dit avec sérieux notre guide.

           Un policier debout, en plein soleil, surveille la circulation à l’endroit où 15 jours auparavant, un accident d’autobus sur la route mouillée a fait 7 morts dont un français. A présent nous longeons la mer des Caraïbes, mot évoquant soleil, chaleur, farniente. Pour  traverser la Sierra del Purial. Félix emprunte le Viaduc de la Farolo, qui est non pas un pont, mais une portion de route construite en 1964.

           Ce « viaduc » a permit à Baracoa de sortir de son isolement. La route a été aménagée (150 virages sur 35 kms) pour traverser la cordillère. Travail de titan et d’équilibriste, puisqu’il a fallu défricher la forêt, creuser la montagne et poser des plaques de béton sur ce tronçon. Lors de la saison des pluies, de fréquents éboulements bloquent cette route. La principale culture est l’ananas, vendu à la Coopérative d’Etat.

         Nous arrivons dans une zone fortement touchée par les ouragans, notamment ceux de  2008 qui balayèrent le pays : Faye, Gustav considéré comme la pire tempête depuis 50 ans et Ike. Tout n’était que spectacle de ruines et désolation. 1,45 million de personnes durent être évacués, 63 000 maisons rasées.

          Nous verrons, nous dit Maxwell beaucoup de fermes abandonnées, les jeunes ruraux préférant rester en ville après leurs études. Obama désirait faire venir des ingénieurs pour investir dans l’agriculture, mais Trump y a mis son veto. Pour les cubains, l’élection de Trump a été une dure réalité, celui-ci ayant renforcé l’embargo. C’est peu de dire que pour un cubain, tous ses malheurs proviennent des Américains !...

           La nuit est tombée que Félix conduit toujours sur cette route de montagne, où il peut à tout moment y avoir un animal en divagation ou des carrioles non éclairées.  L’hôtel Porto Santo de Baracoa, est constitué de petits bungalows dispersés dans la végétation.

       

            Samedi 26. Je profite du spectacle du soleil se levant sur la baie de Baracoa, lorsque j’aperçois en contrebas des vendeurs de babioles à proximité de « la croix de Parra »

           Celle-ci est la réplique d’une des 29 que Colomb érigea lors de ses  voyages en Amérique, Lorsqu’en 1942 il découvrit cette côte, il se serait émerveillé devant tant de beauté.  A l’époque, 100 000 aborigènes qui y vivaient tranquilles furent exterminés par les conquistadors.  Une fresque de ce conquérant orne un des murs de l’hôtel.

            ® Baracao, la plus vieille ville de Cuba (1511) entourée de forêts tropicales et cernée par la mer a gardé son charme colonial et ses trois forts. Pendant quatre siècles, isolés les habitants vivaient d’agriculture et de ramassage du bois, jusqu’à ce qu’au début du 19ème siècle, plusieurs planteurs français fuyant la Révolution haïtienne, s’y installèrent et importèrent la culture du cacao, principale richesse aujourd’hui. A la même époque les indépendantistes Maceo et Marti y débarquèrent pour entreprendre la reconquête de l’île. Depuis 1960, une route la relie à Santiago.

            En 1997, une partie du film : « Villa Vanille » y fut tourné avec Marie Laforêt, Richard Bohringer, Xavier Deluc.

            Près du Castillo de Seboruco, forteresse du 18ème siècle, une grande affiche m’interpelle « Con Decision Revolucionaria Seguimos Con Fidel »  c’est le symbole des Comités de la Défense de la Révolution, comité constitué en 1960 après le renversement de Batista, pour empêcher d’éventuels sabotages des contre-révolutionnaires. Sa mission est aussi de surveiller les maisons, les voisins, Raoul Castro était alors au courant des moindres faits et gestes de tous ses concitoyens.

           Prenant la direction du cœur historique de Baracoa, j’entre dans la boutique d’un coiffeur, celui-ci peut aussi en massant offrir une pause relaxante. Cette rue est bordée de maisons aux influences néoclassiques et françaises. Dans le square j’aperçois des élèves assis à l’ombre d’arbres séculaires, ainsi qu’un buste posé sur un socle, celui d’ Hatuey.

                 Hatuey était un chef taïno qui, expulsé de Haïti, arriva par canot à Cuba, il s’attaqua aux Espagnols, armé seulement de bâtons, de pierres et de flèches. Capturé, il sera brûlé vif en 1512, aujourd’hui ce chef indien est un héros, le premier qui résistât contre le conquistador.

            Face à ce buste, voici :  La cathédrale Nuestra Senora de la Asuncion, église construite en 1512, restaurée en 2012. A l’intérieur, j’y admire la petite statue d’une vierge noire, copie de celle retrouvée en mer par trois hommes en 1606, ainsi qu’un vitrail représentant Colomb et sa croix.

            Au milieu d’un carrefour, se tient la statue de Vicente Francisco Rodriguez, surnommé  « El Pelu »    Cet homme arriva à Baracoa en 1893, considéré comme riche marchand, il était traité comme un grand seigneur et inspirait le respect. Un jour Vicente disparût, à son retour trois ans plus tard, son apparence ayant changé : cheveux en bataille, vêtements en lambeaux, errant seul la nuit, certains le crûrent devenu fou et l’humilièrent, le maire décida alors de l’expulser. Ce jour arrivé, El Pelu maudit l’endroit. La légende reste intacte dans la mémoire populaire, beaucoup d’habitants associent les désagréments subis, à cette malédiction.

              La rue maintenant empruntée est typique, étroite, bordée de maisons aux hautes balustadres colorées,  animée : boucher qui propose sa viande à même la rue, vendeurs de fruits et légumes sur de petites charettes.

            Cette grande maison rose bâtie sur le Maleçon face à la mer est l’ hôtel « la Rusa » construit en 1953 par Magdalena Rovenskaya,  une femme russe qui en 1917 fuya la révolution d’Octobre. Errol Flynn, Hemingway, Che Guevara, Fidel et Raoul Castro figurent parmi ses clients. Cette femme qui obtint la citoyenneté cubaine en 1944 fût très appréciée, en donnant argent et médicaments, elle lutta contre la tyrannie de Batista.

          

                 Nous nous rendons à 17 kms de Baracoa, village où il est prévu de rencontrer des membres de la communauté d’El Güirito.  Sur ce sentier je profite du paysage verdoyant, maisons de bois colorées noyées dans la végétation, poules ou nichée de petites cochons.

         El Güirito, Ici les gens dansent le nengon et le kiribà au rythme d’instruments ancestraux.

           Tradition déjà présente à l’époque de la lutte pour l’indépendance. Ces cadences langoureuses proviennent d’une fusion d’influence indigène, africaine et européenne. Le nengon et le kiriba font partie des anciennes fêtes paysannes, on dansait alors autour du cochon rôtissant sur la broche.   

             Aujourd’hui, les habitants  veulent faire perdurer leurs traditions. Après un mot de bienvenue, les musiciens se mettent à jouer des instruments typiques : le guayo, les maracas, la marímbula, le bongó et le tres.   Au fil des ans, le groupe a reçu de nombreux prix et travaille auprès de l’Unesco pour que le nengón et le kiribà soient reconnus comme éléments du patrimoine mondial culturel. Il nous est ensuite servi un chocolat chaud dans une govaye creusée.


              A l’extrémité Est du Malecón, face au Fuerte Malachin, est posée la statue de Colomb. Une petite marche me permet de voir de près ces maisons qui ont tant souffert des ouragans, aujourd’hui restaurées, elles montrent leurs balustrades et leurs couleurs. Puis Félix passe devant une usine de chocolat inaugurée en 1963 par Che Guevara, alors Ministre de l’Industrie.

        

           

            Déjeuner à la Finca Duaba, (5 kms O) une petite ferme d’Etat écologique sur le thème du cacao. Une  soupe de riz  est servie dans un morceau de bambou, puis vient le cochon qui a été rôti pendant 4 heures au-dessus des braises, accompagné de riz, de haricots noirs et de manioc. Un cocktail fait de : rhum, pamplemousse et miel est servi dans une govaye.

            La digestion se fait à bord d’une  « cayuca » petit canoë plat utilisé autrefois par les indiens taïnos.

             La région de Baracoa possède beaucoup de fermes produisant du cacao, le climat y étant propice. En 2011, le Ministère de la Culture qualifie ces superficies cacaotières en « Zone de Protection »

              Maxwell nous présente Juan qui va tout nous dire sur l’extraction du cacao jusqu’à sa finalisation, c’est à coup d’ « Arriba » qu’il nous invite à le suivre. Un jeune plant met 5 ans avant d’avoir un fruit, un cacaoyer peut donner pendant 50 ans.  Juan nous montre le fruit, la cabosse, qui contient de 20 à 40 graines (les fèves). Sitôt cueillies, celles-ci sont triées, nettoyées et mises à fermenter 6 jours, dans des caisses de bois. Elles sont ensuite mises à sécher au soleil, pendant plusieurs semaines. Les graines passent alors au concassage, on obtient une pâte de cacao amère, dont on fait une boule.

                    Il est 21h. Je me connecte à Internet grâce à la carte Etecsa qui vient de m’être vendue 1 CUC. Celle-ci, à gratter, est valable 1 heure pendant 30 jours suivant la première connexion.

         *  Dimanche 27. Départ dès 8 heures pour un retour sur Santiago. Ce matin Baracoa est déjà encombrée de carrioles à cheval, de bici-taxis et de chiens errants. Sur le bord de la route, les habitants font signe à Félix de s’arrêter, nous prenant probablement pour l’omnibus. Maxwell montre un documentaire, un court métrage réalisé par Agnès Varda, lors d’un séjour en 1962. « Salut les Cubains » cet hommage constitué de 1500 photos, est commenté en duo avec Michel Piccoli. Ce document porte sur les arts, l’histoire, la culture de la république socialiste de Fidel Castro, les cigares, la religion Santeria, les peintres, les poètes, le Granma, le chanteur Benny Moré.

          Benny Moré surnommé « El Barbaro du rythm » est considéré comme le plus grand chanteur de musique cubaine, drôle, talentueux, il possédait un don magique et revendiquait ses origines paysannes. Ce chanteur à la voix de ténor mourra en 1963, à l’âge de 42 ans d’une cirrhose du foie. A l’annonce de son décès, Cuba est sous le choc et c’est 250 000 personnes en larmes qui se presseront derrière le cortège funèbre.

           Félix s’arrête sur un belvédère offrant de jolies vues sur la Sierra. A peine descendus du bus, une dizaine de villageois venus en vélos malgré cette altitude, nous proposent fruits, chocolat ou artisanat. Puis nous arrivons au : Mirador Gobernadora, accessible moyennant 1 CUC. Deux paires de jumelles sont mises à disposition pour tenter d’apercevoir ces installations américaines qui sont à 15 kms à vol d’oiseau : aéroport, école, prison. 7000 militaires y vivent avec leurs familles.

            Le site aménagé depuis 2015 est agréable, verdoyant, avec un  bar-restaurant, une boutique de souvenirs et des tables de pique-nique ombragées.

           Puis Maxwell nous parle d’un oiseau qui vit exclusivement à Cuba, le plus petit du monde (5 cms) Cet oiseau est classé espèce « quasi-menacée » car il est possible qu’il aura disparu d’ici quelques années. Voici à présent le « mariposa blanc » la fleur nationale de Cuba, celle-ci, de par son histoire, est un des emblèmes du pays.

           * La ferme bio Juanica Cuba, à 20 kms de Guantanamo est située en plein cœur d’une importante végétation tropicale. Pour accéder à la terrasse du restaurant qui est au bout d’une cinquantaine de marches, je m’enfonce dans cette jungle. A Cuba les fruits sont servis en entrée.

           Une nouvelle fois, c’est le cochon rôti à la broche qui est au menu, celui-ci n’étant pas tout à fait cuit, nous assistons à cette opération lente, qui consiste à tourner une broche pendant des heures.

      

        Pour combler les heures de bus d’ici Santiago, Maxwell nous narre un incident navrant qui s’est passé en 1976 :  

         Une bombe fit exploser le vol 455 de la compagnie aérienne cubaine, à proximité de la Barbade. 73 personnes ont trouvé la mort, dont 24 jeunes qui venaient de remporter les championnats
d’escrime.

            Maxwell nous parle enfin de la femme de Raoul, personnage qui figura parmi les trois grandes figures féminines cubaines.

             Vilma Espin Guillois née en 1930 à Santiago, épousa Raoul Castro qu’elle connût à Mexico où il s’était exilé avec son frère Fidel. Après la révolution, elle créa la Fédération des femmes cubaines, puissante organisation qui lutte pour l’égalité des sexes. Elle fit ériger une loi accordant aux femmes un congé maternité, créa des garderies, se battît contre l’analphabétisme et la malnutrition des enfants.


Nuestra Senora de la Caridad del Cobre


              Aux abords du village del Cobre, des commerçants installés sommairement sur le bord de la route, proposent des petites vierges, des bouquets de fleurs.

            *Ce village situé 20 kms à l’Ouest de Santiago de Cuba, était autrefois connu pour ses mines de cuivre exploitées par des esclaves. Aujourd’hui il est réputé par son église contenant  une statue de la Vierge. Cette madone noire de 40 cms, porte des habits dorés, une couronne incrustée de diamants, elle ne sort de son écrin que le 8 Septembre pour une procession.

             En 1606, trois esclaves noirs pris dans une tempête  trouvèrent la statue de cette Vierge qui flottait, il est dit que la madone les aurait sauvés de la noyade. Ces esclaves amenèrent la statue au village où un autel de planches fut sommairement construit.  En 1648 un ermitage est bâti puis un sanctuaire en 1926. Celui-ci est proclamé basilique en 1977 par le pape Paul Vl, et la vierge déclarée sainte patronne de Cuba.

            Cette basilique est aujourd’hui un haut lieu de pèlerinage. Depuis le village, on y accède par un escalier de 254 marches. Sa façade blanche est surmontée d’un clocher central couronné d’un dôme en briques rouges, et flanquée de deux tours. En 1998, le pape Jean-Paul ll a offert une couronne en or et un manteau orné de pierres précieuses. En 2015, l’actuel pape François y  a déposé un vase en argent portant ses armoiries.

           Des milliers d’ex-votos de pèlerins sont exposés, dont la barbe des rebelles qui ont survécu à la guérilla. On voit également une multitude d’objets : béquilles abandonnées par les miraculés, lettres à la vierge, mèches de cheveux,  balles de base-ball, cd de chanteurs, maillots d’athlètes, médailles olympiques, diplômes universitaires….Il est dit qu’Hemingway qui a vécu quelques années à Cuba, aurait offert la Médaille qu’il reçut en 1954 lorsqu’il fut nommé Prix Nobel.          

           Une pancarte interdit de photographier au-delà. Tout près de l’autel, des jeunes femmes vendent des bouquets de fleurs de tournesol, la couleur jaune étant la dominance de ce sanctuaire.

            Les femmes enceintes viennent prier la Vierge pour le bon déroulement de leurs grossesses et accouchements  Dans chaque foyer cubain, il y a une statue de la Vierge

            De chaque coté du portail d’entrée, les bustes de Jean-Paul ll, et du padre Felix Varela, le 1er abolitionniste de l’esclavage.

            Maxwell est fier de nous rappeler que tout le système de soin est gratuit : médecins, infirmières, médicaments, services funéraires, mais pas l’incinération, précise-t-il, qu’ils ont chaque année 6000 diplômés en médecine. A 60 ans, la personne peut prendre sa retraite, les maisons de retraite sont gratuites à condition toutefois que la famille du futur résident ne soit  pas en mesure de l’accueillir. Avant l’élection de Fidel Castro, les femmes n’avaient pas le droit de travailler, uniquement domestiques dans les maisons des riches, l’avortement était interdit, les plages étaient privées et interdites aux gens de couleur. Il nous parle aussi d’une année maudite : 1994.

            Furieux contre l’embargo américain, Fidel Castro a fait croire à ses concitoyens que Miami était prêt à les accueillir, il laissa ainsi 30 000 cubains s’embarquer sur des radeaux ou s’accrocher à des chambres à air. Après leurs captures évidentes par les gardes-côtes américains Castro ne s’est absolument pas soucié de leur sort, et ce n’est qu’ au bout d’un an que Clinton leur accorda l’asile politique.

                  Lundi 28. Mettant à profit les kilomètres qui nous séparent de Bayamo, Maxwell nous parle du système électoral. Celui-ci est pyramidal, le citoyen élit son président de quartier, qui élit un président provincial…  et ainsi de suite jusqu'aux députés de l’Assemblée nationale, qui eux éliront le Président d'Etat. Information curieuse : le nombre de candidats est égal aux sièges à pourvoir.  Lors des élections de quartier, la moitié des candidatures proviennent de personnes méritantes, patriotiques. Maxwell a donc voté pour son président de quartier, et non pas pour Miguel Diaz-Canel  (seul candidat)  qui a été lui, élu par l’Assemblée Nationale en 2018.

          Les condamnés ne peuvent pas voter et le Comité de défense de la Révolution n’hésite pas à emprisonner tous les dissidents. Les campagnes individuelles sont interdites, pour se faire son opinion le citoyen se réfère aux informations biographiques de chaque candidat. Les urnes sont gardées par les enfants et adolescents.

           A Cuba 82,9% de la population vote. Une nouvelle constitution, fruits de propositions faites lors de débats populaires, doit voir le jour fin Février 2019, celle-ci largement…. retouchée par les 560 députés reconnait l’investissement étranger, et interdit à un président d’Etat de se présenter à un troisième mandat, comme ce fut le cas pour Fidel Castro qui gouverna 33 ans.

          Nous voici arrivés dans le patio d’une maison, le groupe « Enhorabuena » va nous offrir un mini-concert de musiques traditionnelles cubaines, salsa, cha-cha….  Le responsable nous accueille avec un français très accentué, hélas pas toujours compréhensible. Alors écoutons ces chansons qui nous auront été distillées à chaque repas, midi et soir, mais dont je ne m’en lasse pas « Guantanamera » et « Che Guevara » Je vous offre un court extrait de la prestation de ce sympathique groupe.




Bayamo

          ì Bayamo. Aujourd’hui cette ville située à 800 kms au SO de la Havane est si tranquille, que l’on imagine mal qu’elle fut le théâtre d’évènements sanglants.

             Quelques lignes d’histoire. Ville fondée en 1513 par Velázquez, à l’intérieur des terres pour être hors de portée des pirates. En 1868, ce sont les patriotes Cespedès et Figueredo qui entrèrent en 1868 dans la ville en conquérants. Trois mois plus tard, le 12 Janvier 1869, face à l’armée espagnole, les habitants préférèrent réduire leur ville en cendres plutôt que de la voir tomber aux mains de l’ennemi, acte qui lui confèrera le titre de Monument National.

               v La plaza de la Revolución. Belle place encadrée d’édifices néoclassiques. Sur les plaques de bronze entourant le buste de Pedro Figueredo, sont gravées les paroles et la partition  composée par ce musicien-patriote, de l'hymne joué pour la première fois dans l’église, en Juin 1868. J’y aperçois aussi « la statue de Carlos Manuel de Cèspedes, « le père de la patrie ».

            Face à cette place :  « La casa de Carlos Manuel de Cèspedes ou naquit le 18 avril 1819 ce personnage marquant de la première guerre d’Indépendance et enfin la   v Plaza del Hymno Nacional. Dans cette jolie maison bleue, Los Correos, je prends le temps d'acheter quelques timbres, celui-ci coûte 0.70 ou 0.90 CUC selon qu’il est ou non sous enveloppe.

 

         

 

          Le restaurant « Cuchipapa »  au centre du cœur historique, offre une décoration sympathique et colorée. On y voit les cuisiniers qui s’affairent, le décor est rétro avec notamment un poste de radio et un tourne-disque des années 50.

            Un peu plus loin, un moulin permet d’extraire soi-même le jus de la canne à sucre. Face à moi une carte de Cuba lumineuse, sur les murs de briques, sont fixés les menus inscrits sur des ardoises rouges ou des photos de personnalités. Les toilettes se distinguent par les dessins d’un baniato (patate douce) et d’un yuca (manioc)     

           Derrière le barman, je peux lire une citation de Carlos Manuel de Cèspedes avec le portrait en filigrane de ce héros.

            Lors du trajet menant à Camaguey, Maxwell nous parle des conditions de vie des cubains, devenues difficiles à cause de l’embargo américain, renforcé avec Trump. Trump demande que Cuba instaure un système démocratique et capitaliste, à quoi Diaz-Canel  répond que Cuba n’acceptera pas qu’on lui impose des conditions. Ca me paraît bien mal parti pour une levée de cet embargo qui dure depuis plus de 50 ans. L’ONU chaque année vote contre, François Hollande est venu en mai 2015, soutenir la levée, même le pape François s’est exprimé à ce sujet, mais jusqu’à présent rien n’y fait.

               u Le 3 janvier 1961, suite à l'installation de missilles soviétiques sur l'île, Kennedy rompt les relations diplomatiques. L’embargo étant partagé par une grande partie des alliés des USA, Cuba se retrouve isolé. Mais  l’Union Soviétique apporte en 1959 son aide au pays.

                Lorsque de 1960 à 1990, l’Union Soviétique et les pays communistes aidaient Cuba, la population avait un salaire correct et ne manquait de rien. Tout a changé vers 1991, à la chute du bloc communiste, Cuba est alors entré dans une ère de grand isolement et de difficultés économiques.  Jusqu’en 2009, les cubains ont passé des moments terribles, coupures de courant, nourriture insuffisante. Puis Raoul Castro s’est rendu à Moscou et a obtenu l’attribution de tonnes de céréales et des millions de dollars de crédit, dette que Poutine réduira de 90% en 2014.

          Aujourd’hui l’île peut compter sur l’implantation sur son sol de sociétés étrangères. Cuba à développé sa propre industrie pharmaceutique aujourd’hui florissante, le pays possède l’un des meilleurs systèmes de santé au monde, des milliers d’étrangers viennent s’y faire soigner.

          Le tourisme est la principale entrée de richesses, au point que les médecins trouvant le métier de chauffeur de taxis plus intéressant, pratiquent cette activité le soir après leur journée. Quant à la présence des hommes au travail, Maxwell est un peu flou sur le sujet, il nous affirme que la personne qui travaille pour le gouvernement, peut aller et venir «  tu sors, tu rentres, parce que dit-il, si il y a quelque chose à manger dans un magasin, il faut aller sans tarder s’y approvisionner, tu reprends le travail ensuite » …

         Installation à l’hôtel Gran Hôtel de Camagüey.  Après dîner, en regardant TV5, j’apprends stupéfaite qu’il y a eu la nuit dernière dans un quartier de la Havane, une tornade qui a fait 4 morts et 195 blessés, maternité évacuée, réseau électrique abimé, 1238 maisons endommagées, champs de tabac dévastées, bus et voitures renversées, arbres déracinés. Les vents ont soufflé à plus de 250 kms/heure. La tornade a commencé avec un diamètre de 500m pour s’étendre à 1000m, elle a parcouru en 16 minutes, une distance de 11,5kms. Diaz-Canel s’est rendu sur les lieux

           (Ci-contre, photo récupérée sur Internet)

           Camagüey n’est qu’à 500 kms de la Havane, ce qui me paraît à cet instant, bien peu !

           La 1ère  partie de ce reportage est terminée, j’espère que mon périple vous aura plu et c’est tout naturellement que je vous invite à me suivre dans ce 2ème   volet où vous m’accompagnerez à la découverte  des sublîmes rivages des los cayos, de la charmante petite ville coloniale de Trinidad et de bien d’autres belles choses encore.


Suite du voyage : Camagüey, Los Cayos, Sancti Spiritus….