Voyage au pays de la Révolution, du rhum et des cigares.

Du 22 Janvier au 7 Février 2019

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Camagüey

                    * Lundi 28 Janvier.  Une balade nocturne me mène à l’hôtel Colon (1926). Dans le hall d’entrée trône la maquette de la Santa Maria, première goélette de Colomb. Voici la Plazza del Gallo, place dominée par l’Iglesia Nuestra Seήora de la Soledad, une des nombreuses églises de la ville.

             Le Gran Hôtel où je loge est situé à proximité de cette place, en plein cœur historique. Hemingway venu quelquefois a certainement dû emprunter ce minuscule ascenseur. Les chambres réparties sur cinq étages encadrent un patio verdoyant. Au-dessus du restaurant, une terrasse offre à 360° une superbe vue sur la ville illuminée et ses églises.

                   Mardi 29    Quelques lignes d’histoire. Camagüey, 320 000 habitants, fondée en 1514 par Velázquez, est depuis 2008 inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco. La ville construite à l’intérieur des terres pour échapper aux indiens et aux pirates, terre  d’agriculture et d’élevage, vit principalement de la culture de la canne à sucre.

           Surnommée la « Cité des Eglises », elle est aussi la ville des « tinajones », grandes jarres en terre cuite. C’est également à Camagüey que l’on trouve un atelier de fabrique de violons, à la renommée nationale. C’est encore ici qu’a été écrit le premier ouvrage de l’île en 1608, amenant depuis de nombreux écrivains français.  Cette architecture d’ancienne colonie espagnole a pu être préservée grâce à son isolement géographique.    

         * L’Iglesia de Nuestra Seήora de la Soledad (1776) *La Plaza de los Trabajadores, grande place bordée d’édifices importants : El Correos, la maison de la richissime famille d’Agramonte, le Palais des Congrès Santa Cecialia, superbe immeuble d’angle bleu.  L’Iglesia de la Merced  (1748) à l’intérieur un saint Sépulcre (1762) exécuté à partir de 20 000 pièces d’argent fondues, pièces offertes par un homme qui devenu veuf entra dans les ordres.

           La Casa natal d’ Ignacio Agramonte, musée depuis 1973. Agramonte, alors avocat, s’engagea dans la lutte pour l’Indépendance. Combattant les espagnols, armé seulement d’une machette, il mourut en 1573 à 31 ans. A l’étage, on voit ses souvenirs personnels, des photos de famille, celle de ceux qui ont signé la 1er constitution. Le second étage était réservé aux domestiques. A sa mort, les espagnols s’emparèrent de la maison, en firent une taverne et fêtèrent sa mort.

            Pour découvrir les autres recoins de cette ville mystérieuse, j’utilise les services d’un  bici-taxi.  * Le Théâtre National (1850)  L’Iglesia del Carmen de style baroque, façade surmontée par deux clochers.  La « Place de San Juan de Dieu » vaste esplanade aménagée en 1732 magnifiquement restaurée avec ses belles maisons pastel du 18ème et ces tinajores posées ça et là.  Quelques statues de bronze représentent les habitants dans leur vie quotidienne  dont ces 3 commères qui chuchotent devant l’église.  Si tout  est si beau, repeint, c’est parce que la ville s’est refaite une beauté en Février 2014, pour ses 500 ans.

        


            Parque Ignacio Agramonte   Cette place est dominée par la statue équestre du héros, statue en bronze et granit rose. Elle fut un haut lieu d’exécution, de nombreux indépendantistes y furent tués par les Espagnols. Quatre palmiers ont été plantés en mémoire aux premiers cubains exécutés pour leur participation au soulèvement de la ville en 1851. * Cathédrale de Nuestra Seήora de la Candelaria (1735). Restaurée en 1998 pour la visite du pape Jean-Paul ll, elle accueillit 100 000 fidèles lors d’une messe.  La maquette du centre historique. Sur un mur la photo des églises avec leurs noms. Sous vitrine, la déclaration du Patrimoine Culturel de l’Humanité.

          Le restaurant « Meson del Principe » propose sa spécialité :  crevettes décortiquées, réduites en miettes, préparées avec des épices, c’est délicieux !

           Félix se dirige maintenant vers les « cayos » de la côte Nord. Nous en avons pour plusieurs heures de bus, alors Maxwell raconte. Il nous parle de la prostitution, du risque de prison encouru par la cubaine. J’aperçois dans les champs des vaches importées de Hollande, à la robe  rouge. D’autres ont une petite bosse sur le garrot, ce sont des  vaches inséminées artificiellement par des Zébus. A Cuba, il est  interdit de tuer une vache, un cheval pour en manger la viande, le cubain peut encourir jusqu’à 15 ans de prison. Le paysan  ne peut vendre ceux-ci qu’à l’Etat, qui les redistribueront aux hôtels et aux touristes, mais peut manger du porc, du poulet, du lapin, ou du mouton.

          Après l’arrêt toilettes où il est demandé 1 CUC, pas de sous, pas de pipi ! Après avoir longé des mangroves, Félix arrive à proximité de ces petits ilots situés au Nord.  Ce territoire s’étend sur 200 kms et compte plus de 400 petites îles. Celles-ci furent découvertes en 1522 par Velázquez qui les dédia à son roi. Fidel Castro et Hemingway y venaient souvent pêcher l’espadon. Parmi les plus touristiques :  Cayo Coco et Cayo Guillermo  reliées entres-elles par un petit pont. Cette région fut lourdement endommagée lors du passage de l’ouragan Irma en Septembre 2017.

           Le pedraplèn, cette route de 27 km achevée depuis 1999 serpente sur l’océan. Aujourd’hui asphaltée, elle est le résultat d’un travail titanesque, dommage qu’elle ne soit ni éclairée, ni pourvue de barrières de sécurité ! Pour accéder aux cayos il faut s’acquitter d’un droit d’entrée de quelques CUC et justifier de son identité, le cubain n’y étant pas autorisé, exception faite des salariés des hôtels.

          Félix s’arrête au soleil couchant devant ce mirador annonçant cette zone privée, cet eden des touristes, connue sous l’appellation de « Jardines del Rey »

           Je loge à l’hôtel Daïquiri de Cayo Guillermo, on me met au poignet le bracelet qui me permettra de manger et boire à volonté, ainsi qu’un coupon pour l’obtention d’une serviette de plage. Ce complexe hôtelier ouvert depuis 1998 compte 13 bungalows peints  couleur pastel. Un employé avec sa voiturette apporte ma valise jusque dans ma chambre et attend son pourboire !  Les dîners et petits-déjeuners se prennent, sous forme de buffet, dans une immense salle bruyante. Chaque soir, se produit un spectacle de 50 minutes, celui d’aujourd’hui le « Fantasia Tropical »  est visuel, coloré, vivant.

 

                    Lundi 30. Tôt je rejoins Christiane, Valérie et Serge pour une marche sur le sable, ce paysage des Caraïbes, ce dégradé de bleu est magnifique. Ces plages payantes sont la propriété de chaque hôtel. Face au Daïquiri, c’est tout simplement magnifique, un paysage de carte postale avec ces paillottes recouvertes de feuilles de bananiers, paillottes qui s’avancent dans l’Océan et que nous partageons avec pélicans et mouettes.   

       

 

          Après déjeuner,  j’erre ça et là au gré de mes envies, me balade à travers les  nombreuses infrastructures de l’hôtel. Les chambres sont reparties dans des bungalows essaimés au milieu de palmiers  et de genévriers. De belles pelouses et des petits arbustes viennent agrémenter le tout. Le bloc central est composé du théâtre, d’un bar, de l’accueil, des divers restaurants, ainsi que de plusieurs boutiques (change, zone wifi, souvenirs) Dans un coin du hall d’accueil, divers catalogues proposent des excursions.

          Mardi 31. 6H30, lorsque les premières lueurs du soleil apparaissent, je suis la ! Les nuages  présents dans le ciel offrent un superbe contraste de couleurs.

           Le bus va, moyennant 5 CUC, m’emmener à la Playa Pilar à 7 kms  de l’hôtel, nom provenant du yacht d’Hemingway. Ce bus à impériale qui circule en boucle dans les cayos, récupère les clients de chaque hôtel, le ticket valable toute la journée est à demander  au chauffeur.

          Pour accéder à cette plage, il faut emprunter une passerelle d’une centaine de mètres. Un bar et un centre nautique  proposent en location : chaises, transats, embarcations non motorisées permettant de pratiquer la pêche en haute-mer ou la plongée sous-marine.  Cette plage est ceinte par des falaises abruptes et des dunes de sable de 15 mètres : les dunes de Pilar. L’eau y est limpide, turquoise, en face on aperçoit Cayo Media Luna, à seulement 2 kilomètres

           Au retour, je m’arrête à l’hôtel Grand Mutho. Cet établissement vaut bien ses cinq étoiles avec un  son  hall d’accueil qui mène directement à la  plage,  Puis voici une zone réservée aux pratiquants de kitesurfing. Je contemple avec admiration et amusement  ce joli ballet qu’effectuent dans le ciel ces cerfs-volants colorés.

           Plus tard je retrouve mes compères, je me joins à eux et nous finissons ensemble l’après-midi à farnienter. Au dîner, surgissent des automates couleur brique, leurs gestes ralentis, leurs immobiles statures et la parfaite  synchronisation de leurs mouvements, suscitent mon admiration.

             Quoique je n’aime pas ces hôtels « all incluse » où vous n’avez qu’à vous préoccuper de boire, manger et vous prélasser sur la plage, j’ai pris plaisir à simplement contempler la beauté du paysage. Partager partiellement mes journées avec Christiane, Valérie et Serge m’a certes empêchée de trouver le temps trop long.

                            Vendredi 1er Février. Félix continue vers l’ouest. Dans la campagne, les cultures sont florissantes avec des plantations de canne à sucre, d’agrumes et d’ananas. La pause de mi-matinée se fait dans un petit restaurant « El Vaquero » situé en milieu rural, celui-ci fait aussi ferme, avec notamment un élevage de petits cochons. Dans les jardins se trouve une  statue d’un cow-boy à cheval. Une carriole transportant un couple passe sur la route, la vie banale des  paysans. Voici Sancti Spiritus, située au cœur d’une région fertile comprenant des plantations de tabac.

Sancti Spiritus

          ® Sancti Spiritus fondée en 1514 par Velázquez. Mais en 1586  des pirates anglais y mirent le feu, détruisant tout. De somptueux hôtels particuliers des 17ème et 18ème siècles ont été bâtis. Son centre colonial et historique, aux maisons colorées, classé « monument national » se visite à pied.

              * Le parque Serafin Sanchez. Endroit où autrefois les troupes faisaient leurs exercices. Aujourd’hui dédiée à Sanchez Valdivia, héros des guerres pour l’Indépendance, qui mourra au combat en 1896, au centre un buste lui rend hommage. Place tranquille où les anciens discutent et les plus jeunes se branchent aux wifi. La place est entouré d’édifices néoclassiques, de beaux immeubles qui furent rénovés au 19ème siècle, tels que :

                           t : Le Cine Conrado Benitez, le chic hôtel Plaza, et un superbe bâtiment aux allures d’ Opéra : la Biblioteca Provincial, dont le  nom est un  hommage à l’intellectuel et révolutionnaire Ruben Martinez Villena. Au milieu de la calle Independencia, sont posées de ci-de là, des statues de bronze en taille réelle, celles-ci honorent souvent un personnage local connu, tel qu’ici Serapio jouant avec ses maracas.  Là ce sont des cloches de bronze posées avec l’inscription « vestigo del tempo » sur le socle de l’une : 1814-1914, l’autre : 1914-2014,  le temps qui s’égrène.

   

                         

                  

*                           La plaza Mercato. Sur cette aire d’environ 1500 m² se succèdent des comptoirs proposant fruits, légumes et viande, celle-ci est présentée à température ambiance.  Les prix affichés  sont en CUP.

            Empruntant la calle Honorato pour parvenir à la  Parroquial Mayor del Esperitu Santo, j’aperçois la statue de Rudesindo Antoni Garcia Rijo, figure exceptionnelle de la médecine cubaine du 19ème siècle. Cette église fraîchement repeinte en bleu, fut bâtie en 1680 grâce au maire de la ville. Construite en baroque et romain avec un clocher de 30m, recouverte de tuiles, elle est classée depuis 1978 monument National.

           Le Barrio San Juan est le quartier le plus traditionnel de la cité, avec ses ruelles pavées de galets irréguliers, ses petites maisons colorées coiffées de tuiles.

*                         Pont Yayabo. Ce pont construit en 1825, le plus vieux de Cuba est unique par son aspect médiéval. Avec ses cinq grandes arches en brique, il est classé monument historique. Un mythe dit qu’il a été fait avec du lait de vache à la place du ciment, d’où sa résistance à travers les siècles !

 

     

 

           Depuis le pont Yayabo, je suis Maxwell à travers ce dédale de ruelles pavées, jetant rapidement un œil sur les maisons basses ornées de balcons en fer forgé. Il se dirige vers la Rue Dolores, où se trouve le restaurant « Los 500 ànos » en référence aux 500 ans de la ville.  

            Que calor ! le thermomètre affiche 34°. Félix, avant de visiter Manaca Iznaga, une ancienne plantation sucrière, s’arrête quelques instants. De derrières les vitres, je regarde l’animation de la place de ce tout petit village, le rendez-vous des taxis, des carrioles à cheval.

            Me voici dans la Valle de Los Ingenios, vallée verdoyante, propice au développement de l’industrie du sucre au cours des 18ème et 19ème siècle. Cette longue plaine agricole inscrite sur la liste du Patrimoine de l’Unesco depuis 1988, a sût tirer profiter des richesses provenant de cette industrie florifère. Aujourd’hui encore, sur plus de 400 km², les champs de canne à sucre forment des étendues vertes ponctuées de quelques palmiers royaux.

           L’histoire de la canne à sucre en quelques lignes. Cultivée  déjà par les indiens et les chinois, c’est finalement Colomb qui importa depuis les îles Canaries, les premiers plants à Cuba.  Les moyens utilisés pour extraire le jus étaient très primitifs, une petite machine en bois actionnée par la force animale. Au 17ème siècle apparaissent de grandes plantations et avec l’exploitation des esclaves, des propriétaires très riches. Lorsqu’en 1791, la révolte de ceux d’ Haïti généra une flambée des prix, la canne à sucre devient un atout majeur de l’économie cubaine.

            Aujourd’hui elle est coupée à l’aide de machines, mais auparavant 800 000 africains y travaillèrent dans des conditions inhumaines, suivis par 120 000 collies chinois. La traite des esclaves devient alors une source d’activités des plus lucratives, et Cuba en plein essor régna sur le monde sucrier. Des rebellions fortement réprimées éclataient périodiquement, l’abolition (1886) aura petit à petit raison de ces plantations.  Au cours du 20ème siècle,  Cuba, suite à un traité commercial, pour assouvir les besoins de l’ « impérial yankee », appauvrît  ouvriers,  paysans et journaliers, ceux là mêmes qui avaient remplacé les  esclaves.

Manaca Iznaga

           Manaca Iznaga ancienne et importante plantation située au cœur de la « Valle de Los Igenios »  est l’une des rares sucreries encore aujourd’hui  intactes, parmi les 76 que comptait alors la région. Un bar vend du Guarapo (jus de canne)  obtenu en passant la tige de la canne dans une presse qui en broyant le roseau extrait ce jus naturel et sucré.

           L’hacienda Iznaga Manaca.

             Tout au long de l’allée qui mène à l’entrée, des dizaines de nappes blanches et fins ouvrages sont proposés.  La maison des maîtres fut construite en 1750, cette noble bâtisse coloniale illustre la richesse de la famille Iznaga. J’y aperçois portrait, peintures de la propriété à son apogée, ainsi que des dessins représentant des esclaves, qui étaient alors 350.     

             A l’arrière une hutte  abrite un trapiche, pressoir qui avec des leviers en bois et un système d’engrenage, permet grâce à la rotation d’animaux, parfois d’hommes, l’écoulement du jus.

            La tour  d’observation achevée en 1835, haute de 44 mètres, est intacte, étages carrés, puis octogonaux. Au sommet il y avait une grosse cloche qui rythmait la vie quotidienne de l’ingenio, début et fin de journée de travail (entre 14h et 18h) servait de sirène en cas d’incendie et prévenait lors de la fuite d’esclaves.  Cloche installée près de l’entrée de la maison. Depuis le sommet, j’aperçois l’ensemble des bâtiments: les barraçons (dortoirs des esclaves), granges, étables, écuries…

       

            La voie ferrée située à proximité était le moyen le plus rapide pour convoyer cette marchandise jusqu’aux usines de Trinidad, à 12 kilomètres.

           Installation à l’hôtel La Ronda de Trinidad, hôtel situé près du Parque Cespedés, aujourd’hui il faut donner le voucher « pas de voucher, pas de chambre ! » dit alors Maxwell. J’y achète une seconde fois une carte Etecsa, que je règle 1 CUC, le lendemain ces mêmes cartes seront proposées à 1,5 CUC !       

         Trinidad

                    Samedi 2 Février.   La Parque Cespedés est entourée de beaux édifices tels que l’Ayuntamiento et l’église San Francisco de Paula. Une femme qui  balaye vient vers moi, me faisant voir ses tee-shirts troués  elle me demande des stylos ou du savon.

           Sur cette place y règne une animation étonnante.  De partout arrivent des gamins costumés, des majorettes. Ces élèves vont défiler en l’honneur de la naissance de leur héros : José Marti, à qui les cubains vouent une admiration sans bornes. Né le 28 Janvier 1853 il est le plus grand martyr de la lutte pour l’Indépendance et le fondateur du Parti communiste cubain.  Nous  commençons par écouter respectueusement l’hymne national, à peine celui-ci est-il fini que le cortège démarre, c’est une succession à perte de vue de majorettes,  d’élèves portant fièrement une photo de leurs héros, mais aussi de jeunes enfants jugés sur un cheval, certains arborant le drapeau cubain.   



           Puis je pars arpenter les ruelles pavées de grossiers galets,  où se côtoient cireur des rues et rutilante voiture américaine

           Voici une bodega. Epicerie d’Etat où les détenteurs de la Libreta, peuvent acheter à un bas coût quelques denrées de première nécessité, vendues au gramme près.

           La Libreta instaurée par Fidel Castro en 1963 est distribuée pour  contrôler l’alimentation, les denrées étant devenues rares à la suite de l’embargo américain. Sur ce carnet est déjà inscrit par mois le nom des aliments subventionnés, la commerçante note ce que le Cubain a acheté.

            Chaque année, la famille reçoit sa Libreta autorisant la même quantité de nourriture pour chacun (riz, sucre, œufs, huile, pain, poulet, sel, café, pâtes) la viande est disponible dans une boucherie d’Etat. Dépassé ce quota, le Cubain doit s’approvisionner aux tarifs normaux, sur les marchés ou dans les boutiques hors d’Etat. Il peut y avoir des petites exceptions, comme pour les malades, ou l’obtention du rhum nécessaire à un mariage

           En 2011, Raoul Castra envisagea de la supprimer, compte tenu du coût, mais devant la pauvreté, il y renoncera. Cependant d’année en année, l’offre des produits diminue.

           L’histoire de Trinidad en quelques lignes. Fondée en 1514 par Velázquez. Après avoir exploité de l’or, les habitants vont pendant deux siècles, élever du bétail et cultiver canne à sucre et tabac. Durant la seconde moitié du  18ème siècle, Trinidad profitera des richesses de la Valle de Los Ingénios, qui en vendant son sucre à prix d’or, s’enrichira, jusqu’à ce que l’industrie betteravière en France stoppera brutalement cet essor. La ville de 50 000 habitants qui a su préserver son architecture,  est inscrite au Patrimoine de l’Unesco depuis 1988.

             * La plazza Mayor. Au milieu ont été réalisés des parterres de verdure délimités par des grilles blanches, avec ça et là des bancs de fer forgé, des lampadaires, des vases en céramique, et deux lévriers de bronze. Au centre la statue de la Muse Terpischore symbolise la danse et la musique. La présence de plusieurs palmiers royaux confère à l’ensemble un certain charme.

            Cette harmonieuse place construite en 1856 est bordée de superbes bâtiments espagnols témoignage de la richesse de leurs propriétaires   u Le Muséo d’Arquitectura colonial  installé depuis 1980 dans la maison Sänchez, un des magnats du sucre. Les huit salles d’expositions recensent les éléments architecturaux et les techniques de constructions à l’époque coloniale. u Le Palacio Cantero (1828) Joyau néoclassique qui renferme le Museo Municipal de Historia ainsi qu’une tour belvédère de deux étages.  . 

            u La Casa de Los Conspiradores. Cette maison coloniale du début du 18ème siècle, était le siège d’une société conspiratrice. Aujourd’hui un artiste y a installé ses œuvres.  u L’Iglesia Parroquial de la Santisima Trinidab (1892) église d’inspiration jésuite, elle renferme un autel en bois précieux et une statue en bois du 18ème siècle: le Senór de la Vera Cruz.      

           La plupart  de ces splendides demeures coloniales, aux multiples couleurs, sont habitées par les descendants des familles locales. Les plus anciennes (1750) se distinguent par leurs fenêtres aux étroits barreaux de bois, les barrottes, tandis que les maisons du 19ème ont des grilles en fer forgé, et des volets de bois.   Ces ruelles sont pavés de « chinas pelonas » de gros cailloux irréguliers ôtés du lit d’une rivière.

            u Le Palacio Brunet. Grande demeure ocre, édifiée entre 1740 et 1828, habitée autrefois par un des plus importants esclavagistes de l’époque est aujourd’hui un hôtel particulier qui abrite le Museo romäntica. u La plazuela del Jigüe, d’où fut célébrée la première messe en 1514, un grand acacia (jigüe) y a été planté en mémoire. .  Ce centre historique qui a fêté ses 500 ans en 2014 a fait l’objet d’une restauration soigneuse.

       

            u La Casa du Temple de Yemaya, dédié à une divinité de la religion santeria. 

             Voici en quelques mots les principales caractéristiques de cette religion, faisant aujourd’hui partie intégrante de l’identité nationale :

          Pour préserver leurs rites, les esclaves africains christianisés par les Espagnols, dissimulent leurs divinités derrières les saints catholiques. Ainsi Ochün, déesse de l’amour est assimilée à la Vierge del Cobre, Changó, dieu du feu et de la guerre à Ste Barbe… Au fil des années, les deux religions se sont mélangées. Les babalaos utilisent l’art divinatoire et la magie pour apporter une solution aux multiples problèmes (travail, amour, santé, mauvais esprits) Ils  interprètent les oracles en lançant des coques de noix de coco, sur un plateau de bois.

          Pour devenir « santeros » (initié) la personne devra se purifier en se vêtant de blanc pendant un an. Puis sera organisée la cérémonie initiatique, au cours de laquelle l’orisha (divinité proche du vaudou) va entrer dans la tête de l’initié. On lui fait des offrandes, sacrifie des poules, pigeons, ou colombes blanches dont le sang lui sera offert.  Porté par le rythme des tambours et des chants rituels, le futur initié entre peu à peu en transes, l’orisha a bien pris possession de son corps.

          Cuba est le seul territoire des Amériques où cette pratique, coutumière au Nigeria et au Bénin, s'est conservée.  J’aperçois d’abord une poupée noire habillée d’ une grande robe blanche, cette vierge aide à conserver la santé.  Dans une autre salle : l’ autel de Yemayà déesse de la mer, honorée par Trinidad, est dressé. Une poupée noire tenant dans ses  bras un baigneur est jugée sur une pyramide de coquilles d’huitres au milieu d’objets païens (bateau de bois, ancre de marine..) à ses pieds des fleurs fraîches sont régulièrement déposées, une corbeille destinée à recueillir  l’argent. Esteban Lazo, le président de l’assemblée nationale est venu en personne visiter ce temple.

           Mes pas m’amène chez un marchand de chapeaux, puis dans un bar où je vais déguster, sous un porche ombragé, un cocktail traditionnel.   u « La Conchànchara » Ce très vieil édifice est célèbre pour son cocktail  éponyme : rhum, citron, eau et miel, le tout bien glacé et présenté dans un original bol en grès. C’était autrefois la boisson des coupeurs de canne.

            Un homme y fabrique des cigares. «  Achetez ici ! le Cohiba était  le préféré de Fidel Castro et du Che Guevara, vous le trouverez trois fois moins cher que dans une boutique d’état, 100 CUC le paquet de 23 cigares »  nous clame Maxwell. J’y trouve des cartes postales.

     

           Déjeuner au restaurant «  La Nueva Era » sous un petit porche à l’étage offrant une jolie vue sur les toits de tuiles. Le repas est à peine terminé que Maxwell annonce qu’ il nous donne rendez-vous ce soir pour le dîner. Chouette ! du temps libre dans le vieux Trinidad. Je décide de partir de suite rejoindre l’hôtel pour revenir sur la Plaza Major quand le soleil déclinera.     

            Je profite d’Internet et envoie mail et photos, lorsque j’apprends qu’une météorite est tombée en début d’après-midi sur la ville de Viñalès, décidément, il s’en passe des choses dans ce pays durant mon séjour. !   Les habitants ont signalé une détonation qui a brisé des fenêtres, puis plusieurs cailloux de la taille d’un poing, sont tombés sur la ville. Après l’impact, un incendie s’est déclaré, il n’y a aucun blessé, plus de peur que de mal, ouf !

            Et je repars vers la place, l’ombre a gagné les ruelles, le soleil  coloré d’orangé les bâtisses.   J’erre au milieu de très vieilles rues où les siècles se sont mélangés, barrottes ou grilles en fer forgé. Les façades des maisons se caractérisent par une grande porte centrale percée d’une plus petite, les fenêtres sans vitres arrivent à quelques centimètres du sol.

            Ces grands parents balaient devant leur porte, faut dire que les interstices entre les cailloux ramassent tout : mégots de cigarettes, papiers, parfois même de petits morceaux de viande, hé si !!! Derrière les grilles une gamine apprend à jouer de la guitare, un peu plus loin, un jeune garçon tape déjà sur une casserole.      

       

            Après un dernier regard sur l’église, le Palacio Brunet, ainsi qu’un petit coucou à la Muse Terpischore, je m’apprête à redescendre vers l’hôtel. Je me laisse alors porter par le charme de cette ville, me fraies  un passage parmi les nappes  et les chapeaux, j’emprunte d’autres vieilles rues inconnues, il y en a tant !....

            19h30. le restaurant «  La Ceiba » est situé Pablo Pic Gion, au Nord-Ouest de la place, on nous installe sur une terrasse, sous une ceiba. La ceiba est un arbre tropical au tronc épais, qui peut atteindre 30m de haut, celui-ci est le plus vieux de Cuba.

            Ce soir un menu exceptionnel : de la langouste,  grillée elle est présentée prête à être dégustée, un régal !  Là encore, le dîner à peine terminé, Maxwell nous donne rendez-vous pour le lendemain, il faut donc se débrouiller seuls pour rentrer à l’hôtel.           

             Demain, Félix nous conduira à Cienfuegos, surnommée la « Perle du Sud 

         * Dimanche 3 Février.  Me voici arrivée Rue San Fernando, une des rues piétonnes de Cienfuegos, dont le centre historique est inscrit au Patrimoine de l’Unesco depuis 2005. Cette rue est bordée de palmiers et d’élégantes maisons coloniales du 19ème siècle, inspirées de l’architecture française.

           J’ai bien failli me heurter à cette statue posée au milieu de la rue, cette homme au look dandy n’est autre que Benny Moré, le plus grand chanteur de musique cubaine, né tout près de là. Cette statue érigée en 2004, en bronze, sans piédestal, donne l’impression d’un homme se baladant au milieu des passants, d’où ma confusion.

            L’histoire de Cienfuegos en quelques lignes. Velázquez se désintéressera de ce territoire alors occupé par les indiens Jaguas. Ce n’est qu’en 1819 que le français Louis de Clouet contraint de quitter la Louisiane au lendemain de ca cession aux Etats-Unis s’y établit avec une quarantaine de familles. Les Français baptisèrent cette ville Fernandina de Jagua, mais dix ans plus tard elle sera renommée Cienfuegos, du nom du gouverneur espagnol alors en poste.

        La ville, grâce à l’expansion de l’industrie sucrière, connaît un développement fulgurant, les notables édifient à un rythme effréné de superbes  bâtiments publics avec frontons, colonnes, dômes.

               ® La Place José Marti est une vaste esplanade  de 200m de long, où autrefois les militaires venaient faire leurs exercices. Cette place fut le témoin de bien des soulèvements populaces, dont celui contre Batista en 1957 qui mènera à la révolution. A l’entrée deux lions de marbre sont hissés sur de hauts piédestaux.  

               *  Aux pieds de la statue du héros, érigée en 1906, en marbre blanc, une femme tient un plateau sur lequel est inscrite  la date de la proclamation de la République Cubaine. *  Une rosace gravée sur le sol indique le point de fondation de Cienfuegos.*  Une glorieta (kiosque à musique) parfois utilisée par la fanfare municipale. De ci de là, sont érigés des bustes en l’honneur  d’artistes cubains (poétesse Clotilde del Carmen Roriguez) Un peu partout des chaises et des bancs invitent à la pause.            

               *  Le théatre Tomas Terry, inauguré en 1890 porte le nom d’un riche propriétaire qui bâtit sa fortune sur le commerce des esclaves avant de devenir maire de la ville. Son projet interrompu par son décès fut abouti par ses fils. La façade à cinq arches est d’inspiration italienne, le fronton est orné de céramiques byzantines. Dommage ! il est en restauration, de grands échafaudages et des tôles le camouflent partiellement. Ce théâtre a reçu de grands artistes internationaux tels que  Sarah Bernhard, Enrico Caruso, ainsi que de nombreux artistes cubains de renom.

           L’intérieur est décevant  à part la  statue en marbre blanc du propriétaire installée dans l’entrée et les portraits de Bernhard et de Caruso restés accrochés aux murs, tout est en chantier, la fresque du plafond est camouflée, les sièges de bois de cette salle pouvant accueillir 950 spectateurs sont couchés, il est même interdit de pénétrer plus avant.

      

             A l’extrémité de la place un  Arc de triomphe, commandé en 1902 pour fêter l’instauration de la République cubaine   Le Palaccio Ferrer. Ce superbe édifice Art nouveau construit en 1918, repeint de bleu tendre, porte le nom de son propriétaire, un riche Catalan qui s’installa à Cienfuegos à la fin du 19ème..Caruso y aurait séjourné. La tourelle de guet vernissée de mosaïques bleues, bâtie sur le toit du palais, permettait au marchand de surveiller les opérations du port, et d’augmenter ainsi le contenu de ses coffres.

            Voici le bâtiment le plus imposant, mais le plus récent de la place: Le Palacio de Gobernio de style néo-classique, inauguré en 1950. C’est de là que Fidel Castro incita le peuple à le suivre dans sa marche triomphale vers la Havane en Janvier 1959. *  La Cathédrale de la Purisima Concepción. Edifiée en 1869, sa façade néoclassique est pourvue de deux clochers de tailles différentes.

 

             

             Sur la route menant à Santa-Clara, je rencontre des coupeurs de canne à sucre. Ils sont dotés d’un sacré matériel : tracteurs, remorques, cantine, citerne d’eau potable.  C’est la pause, nous distributions  les savons. Après déjeuner, arrive un moment très émouvant : le mémorial du Che Guevara.

Santa clara

           Mawxell nous montre un documentaire relatant la naissance de la Révolution, les rôles  menés par Fidel et Raoul Castro, Guevara, Cienfuegos…. mais n’oublions pas les femmes ! elles furent plus de 300 à  s’impliquer dans cette guérilla, dont Celia Sánchez Manduley, indispensable collaboratrice du Commandante, première à rejoindre l’armée rebelle, elle joua le rôle de messagère et participa même aux combats.

            En 1953 sous la dictature de Batista, c’était la misère, paysans qui mouraient de faim, cubains qui vivaient sans électricité, forte mortalité infantile, assassinat des protestataires. Alors que le peuple tentait de survivre, les fonctionnaires corrompus détournaient des centaines de millions de dollars des caisses publiques, qu’ils planquaient dans des banques étrangères. 

           De quoi faire bondir de colère ces jeunes hommes, ces futurs révolutionnaires

           Fidel raconte l’attaque suicide contre la caserne Moncada de Santiago en Juillet 1953, son exil au Mexique, sa  rencontre avec le médecin argentin Ernesto Guevara. Il raconte aussi le débarquement loupé du yacht Granma en Décembre 1956 avec seulement 12 survivants, sa fuite dans la Sierra Maestra, refuge des guérilleros, l’attaque du train blindé à Santa-Clara en 1958. A l’annonce du succès de cette opération, le dictateur Batista s’enfuira en République Dominicaine, emportant avec lui 40 millions de dollars.

                      « Batista était très riche, il a gagné beaucoup d’argent grâce aux casinos, à la cocaïne et la prostitution. L’hôtel où vous allez séjournez ce soir appartenait à la Mafia  » nous confie Maxwell.

           L’Etat cubain et la Mafia finançaient la construction d’hôtels de luxe avec des casinos haut de gamme. En 1958 on dénombrait 100 000 prostituées. Batista et son clan recevaient régulièrement une partie importante des bénéfices.

           Après déjeuner, Félix nous amène sur le site du :

            *Monument du train blindé, réalisé en 1986 à la gloire des héros révolutionnaires. Situé en plein air, à l’endroit ou eu lieu le 29 Décembre 1958 l’assaut du train blindé de l’armée de Batista, ce train amenait  troupes, munitions et provisions dans le but de combattre cette guérilla qui mettait en péril son pouvoir. Guevara, Cienfuegos et une poignée d’hommes le firent dérailler en arrachant les rails à l’aide d’un bulldozer. On voit ce Caterpillar couleur jaune vif posé sur une base. Un grand obélisque décrit la bataille et une sculpture faite de longs éclats de béton  sortant de la terre illustre les explosions.  Il est possible de découvrir l’intérieur de quatre wagons sur les vingt-deux d’origine (cartes, armes, vêtements, photographies…)

            Félix se dirige maintenant vers le centre de Santa-Clara, à proximité du Parque Leoncio Vidal.

            Santa-Clara fut fondée en Juillet 1689 par un groupe d’habitants de Remèdios qui, en s’éloignant des côtes, espéraient se soustraire aux attaques pirates. La ville est aujourd’hui connue  pour sa bataille décisive qui mit un terme à la dictature de Batista, d’où son surnom de « Ville de la guérilla héroïque »

            Je découvre une charmante place animée, avec parterres de fleurs,  bancs en fer forgé et  lampadaires d’époque. Au centre un obélisque a été érigé en hommage à ce prêtre qui a fondé la ville, ainsi que la statue en bronze de « El niήo de la bota » qui représente un garçon fuyant une botte à la main. Jusqu’en 1894, l’accès du parc aux personnes de couleur était interdit. En raison de son grand nombre de monuments historiques, la place a été désignée monument national en 1998 : le théatro de la Caridad, (1885) l’ancien Palais du Gouverneur abritant la bibliothèque, l’hôtel Santa Clara Libre, couleur vert d’eau, inauguré en 1956 dans un style « Art Nouveau » Ce dernier porte toujours les impacts de balles, les guérilleros tirant depuis les chambres.

    

          Le deuxième documentaire raconte les ultimes instants du Che, qui après une carrière politique à Cuba à brutalement quitté le pays, préférant faire la révolution.

          Muni d’un faux passeport où on le découvre crâne et barbe rasés, cheveux teints en gris, fausses dents, il passera ainsi sans encombre en Uruguay, au Congo, puis en Bolivie en Novembre 1966, pays où il tenta d’organiser une guérilla. Mais les forces spéciales boliviennes apprenant le lieu du campement y envoient 1800 soldats. Le Che est alors capturé, blessé, enfermé dans une école, puis fusillé  le 9 Octobre 1967. Il laisse à Cuba une femme et quatre enfants. Le 15 Octobre, Fidel Castro proclame trois jours de deuil national.

          Son corps et celui des autres guérilleros sont exposés pour les médias du monde entier. Sa dépouille est ensuite transportée dans un lieu secret, si secret qu’il ne sera retrouvé que 30 ans plus tard, grâce aux révélations d’un général bolivien à la retraite. En Juin 1997, des géologues cubains exhument les ossements de sept personnes dans une fosse commune, près de l’aéroport de Vallegrande. Une fois les corps formellement identifiés, ceux-ci sont rapatriées  à Cuba et le 17 Octobre 1967, les restes de ces guérilleros, après avoir reçu les honneurs militaires, sont transférés dans le mausolée au cours d’une cérémonie solennelle, retransmise par la télévision.

          Pour entrer dans l’antre de ce mausolée, il faut laisser dans le bus appareils photos, téléphone, sacs à main et faire silence. (Ci-contre, photo récupérée sur Internet) L’instant est émouvant, impressionnant, un peu stressant.

          Le mausolée construit dans un sous-sol est conçu en forme de grotte. Les ossements du « Che » et de 38 de ses compagnons ont été placés dans des niches encastrées dans des murs, leurs visages dessinés. Tous ont une rose rouge fraîche, au pied de la tombe du Che est posé un bouquet de fleurs blanches. L’éclairage blafard, le brasero où brille la flamme éternelle allumée par Fidel Castro, les fleurs et l’odeur parfumée contribuent à rendre cet endroit saisissant, fascinant, envoûtant….

          Son meilleur ami, celui qui était près de lui lors du débarquement du Granma n’est pas à ses cotés pour l’éternité, Camillo Cienfuegos, est mort dans un étrange accident d’avion en Octobre 1959. Malgré des recherches importantes, son corps ne sera jamais retrouvé.

          Dans le musée situé tout à coté, Maxwell commente les objets ayant appartenu au « Che »  (uniforme, montre, pipe, récipient dans lequel il buvait le thé de la fraternité, béret, téléphone, lunettes, appareil photo, les aiguilles qui lui servaient lors des crises d’asthme) Il y a aussi beaucoup de photographies  des trois hommes ainsi que des principaux évènements qui ont émaillé leur vie.

              Puis je découvre cette gigantesque esplanade construite en 1988 au-dessus du mémorial, à l’occasion du 30ème anniversaire de la bataille de Santa-Clara. Elle est dominée par une statue monumentale de ce héros, représenté debout le fusil à la main, un bras dans le plâtre, à ses pieds est inscrite la célèbre devise «  Hasta la victoria siempre » A sa gauche on peut lire gravées dans le marbre, l’intégralité de l’émouvante lettre d’adieu adressée à Fidel Castro, écrite juste avant de quitter Cuba.

      

          400 kilomètres nous séparent de La Havane, c’est la nuit bien installée que Félix me dépose devant l’Hôtel Capri.

           La 2ème  partie de ce reportage est terminée, j’espère que mon périple vous aura plu et c’est tout naturellement que je vous invite à me suivre dans ce 3ème   et dernier volet où vous m’accompagnerez à la découverte  de La Havane, ville envoûtante, de la région de Pinar del Rio et son tabac.


Suite du voyage : La Havane, Pinar del  Rio, Viήales