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11 petits diaporamas sont visibles, voir à la fin du récit...

 

Précisions importantes : Ce récit condensé ne comportera ni liens, ni situation, l’historique sera réduit au minimum, ceci afin de ne pas encombrer inutilement ce récit de voyage. Les personnes intéressées par ces renseignements les trouveront dans les rubriques concernées, rubriques beaucoup plus détaillées, avec anecdotes et impressions personnelles,  rubriques également plus illustrées, repérables sur le site à partir du menu de gauche.

 

* Dimanche 14 Mai

Lorsque j’annonçais la destination à mon entourage, on me répondait soit par un « Ah ! » lourd de significations ou  « T’as pas peur ! » ou encore « Tu veux aller dans un pays où la liberté de la femme est totalement bafouée ! »  Ne pas y aller, aurait-il changé les choses ? Et c’est vraiment sans peur ni appréhension que je m’apprête à visiter ce singulier pays, qui désire s’ouvrir au tourisme et doit certainement posséder de splendides choses.

Décollage de Roissy, vol Air-France, munie de l’assurance rapatriement, du récépissé de visa délivré à Téhéran, ainsi que de mon passeport valable 6 mois après la date du retour.

L’hôtesse  nous charrie « Alors, qu’est-ce que vous faites là ? vous ne devriez pas être devant votre poste de télé, à regarder l’investiture d’ Emmanuel Macron » Il est vrai que notre Président vient tout juste d’être élu ! Coïncidence, seulement 5 jours plus tard, je serais au cœur d’une autre élection présidentielle, celle de notre hôte : l’Iran.

Ce vol direct Paris-Téhéran n’a été remis d’actualité qu’après les accords signés en Juillet 2015, concernant l’embargo sur le pays. Arrivée à 20 heures, le décalage horaire étant de 2h30.

. J’avais, pour l’occasion, tenue islamique oblige ! acheté des robes courtes à manches longues, j’en enfile une rapidement par-dessus tee-shirt et jeans, et couverte d’un foulard, me voilà parée prête pour découvrir ce oh combien mystérieux, mais aussi angoissant pays.

A l’arrivée, le commandant de bord rappelle que l'alcool est interdit en Iran. Les portes de l’avion  ne s’ouvrant pas, le commandant fait une annonce genre : « Nous devons attendre qu’une personne de la Sécurité Iranienne vienne donner l’autorisation d’ouvrir les portes de l’appareil » Coté liberté et démocratie, l’Iran donne déjà le ton !

  L’aéroport de Téhéran !!! Après bien des palabres et certainement du zèle de la part des employés aux visas qui veulent absolument me faire payer celui-ci (70 € en espèces, alors que je l’ai déjà réglé au moment de la réservation du voyage)  90 mns plus tard je l’ai enfin ce foutu visa ! Truandage, arnaque, bakchich ?  on peut se poser la question ! Enfin ! en compagnie des 7 autres membres de ce voyage  je fais la connaissance de Saĩdé, jeune femme de 30 ans.

        Célibataire, très diplômée, elle habite à Ispahan. Guide depuis 8 ans, elle est également professeur de français à l’Université. La voyant vêtue d’une tunique cintrée, son foulard laissant s’échapper une grande partie de sa magnifique chevelure, l’image que je m’étais faite de la femme soumise islamique s’est quelque peu écornée 

      Après un rapide dîner, nous regagnons l’ Hotel Mashad" . Sur la route, un coup d’œil rapide sur le mausolée de l’Imam Khomeiny qui brille de tous ses feux, ses interminables minarets illuminés transpercent la nuit. 

Les réceptions des hôtels gardent les passeports jusqu’au départ. Cet inconvénient, ainsi que l’insécurité à traverser les routes, même avec feux tricolores ! m’empêchera d’aller fouiner à droite à gauche, aux abords des hôtels, le matin ou le soir, comme j’aime tant à le faire.

A l’abri des regards masculins …..je peux quitter ce foulard que pourtant je ne porte que depuis quelques heures, et vais enfin pouvoir profiter d’un bon repos, il est près de minuit.




            * Lundi 15 Mai. 

 Téhéran (capitale depuis 1795, 15 millions d’habitants) date du néolithique. L’air y est très pollué du fait de ses innombrables embouteillages. Situé entre 1050m et 1950m d’altitude, la ville abrite une trentaine de musées.

Saĩdé nous offre la carte du pays, ainsi qu’un fin foulard blanc, plus agréable à endurer. Ce foulard (le hijab) mon nouvel ami, ne me quittera jamais, ni dans le bus, ni dans les restaurants, ni à l’hôtel, ni par 35 °, Le « hijab » fut imposé par le Prophète, censé protéger les femmes contre les  insultes, trois siècles après Mahomet un imam l’imposa  à l’ensemble des musulmanes. Aujourd’hui, en Iran, les femmes ont pris quelques libertés avec ce foulard le portant à l’arrière de la tête ou mariant plusieurs couleurs. Nous occidentales nous devons nous soumettre à cette contrainte, la police religieuse veille !!!

Au bureau de change : 1 euro = 46000 rials, un billet de 10000 rials = 0,25€. Inutile de vous encombrer de dollars, l’euro est accepté partout. Ces billets ont tous sur la face rédigée en langue persane, l’effigie de l’ayatollah Khomeiny.   

Ma première visite sera pour le :

              *     Musée Archéologique. (1937) Collection d’objets datant pour certains des Vème et VIème millénaire avant J.C.

La visite commence par la période néolithique, puis achéménide (statue de Darius le Grand, fresque avec l’empereur Darius, personnages dynastie parse…. )  et enfin l’époque sassanide avec des mosaïques découvertes à Bishapur.

                            Musée Abgineh du Verre et de la Céramique (début 20ème)

Palais de 1040 m² qui dans les années 50 abrita l’Ambassade d’Egypte, puis fut transformé en musée en 1976 par l’impératrice Farah. Il est depuis 1998 inscrit sur la liste du patrimoine national.

On y admire des pièces en cristal de roche, dont certaines remontent à l’époque achéménide, ainsi que de belles céramiques de Kashan, s’échelonnant de l’époque achéménide au 19ème siècle.

* Déjeuner au  « Farhand Hal Restaurant ». La salle est investi d’hommes, de couples qui mangent ou boivent du thé assis en tailleur sur une banquette tout à coté de nous.

En entrée, les serveurs apportent une salade de crudités présentée en plat individuel sous cellophane ! puis des brochettes de poulet, de kebab. Les couverts sont emballés dans du plastique. Très peu ou pas de dessert. Pour débarrasser, c’est le sac poubelle à la main qu’ils évacuent les déchets, alors que vous êtes encore à table !...

* Musée des « Joyaux de la Couronne » Situé dans une chambre forte du sous-sol de la Banque Melli, dans des vitrines protégées. Consignes pour tous bagages, photos interdites. Nombre de visiteurs réglementé, avec le passage de pas moins 3 portiques de sécurité, + une éventuelle fouille corporelle.  Il n’y a pas que les pierres qui brillent, les yeux aussi !!

Les « Joyaux de la couronne iranienne » sont une des collections de joaillerie les plus importantes au monde. D’une valeur inestimable, elle se compose de couronnes, de trônes, de tiares, d'épées et de boucliers recouverts de joyaux, de nombreuses pierres précieuses rassemblées par les chahs (rois et empereurs) d'Iran au cours de son histoire. (Butins de guerre, achats, cadeaux).  Joyaux en partie utilisés par le dernier chah d'Iran, au cours de cérémonies officielles et de visites d'État.

Leur valeur est tellement importante que ceux-ci servent de réserve à la monnaie iranienne. Exposés au public que depuis le règne du dernier chah, ils sont aujourd’hui la propriété de l'État iranien.    Parmi les plus célèbres : t « Darya-e Noor » le diamant le plus gros des joyaux du monde entier. t le « Globe des Joyaux »  mers et océans incrustés en émeraudes, continents en rubis. t  Le « trône de Naderi » t La « Couronne Pahlavi » utilisée  en 1926 et 1967 lors des couronnements des deux derniers Shahs. t La « Tiare de Farah Diba. ». t La « Couronne de l'impératrice » velours vert et or blanc avec émeraudes, perles, rubis et diamants. Le musée présente aussi des kilomètres de rideaux faits en très fines perles, des centaines de broches, des chandeliers, des colliers, des bagues, des bracelets mais aussi des vêtements de couronnement.

          

Wouah !! j’en ai eu plein les mirettes !!!!!

Après-midi, promenade sur le « Pont Tabiat »

Conduire à Téhéran est du vrai délire !... Piétons, gare à vos fesses !.... les « passages pour piétons » n’ont aucune utilité, celui-ci passe où il peut mais surtout  selon le bon vouloir de l’automobiliste. Une nuée de taxis jaune ou vert circulent dans la ville.

                *       Ce pont de 270 mètres, surplombant l’autoroute relie deux parcs publics. Sa structure faite de 14000 pièces d’aluminium pèse plus de 2000 tonnes.

Depuis sa hauteur, nous flânons, admirons la ville au pied du mont enneigé d’Albrouz.

                *       Le dîner. L’intérieur du restaurant est superbe comme d’ailleurs pratiquement tous les restaurants iraniens que je fréquenterais. Au centre une fontaine, au plafond une voûte recouverte de peintures.

Le riz est l’aliment de base, le « chelo » est le riz qui accompagne les viandes ou les ragoûts. Les viandes (agneau et poulet principalement) sont souvent servies sous forme de brochettes (kebâb). Le pain (nân) autre élément essentiel de la cuisine iranienne, est très fin (petit déjeuner) un peu plus épais et chaud (déjeuner et dîner) Un régal ! je lui ai trouvé un  goût ressemblant un peu à celui de l’hostie.

Ici le serveur commence par servir les hommes. Il faudra s’habituer dans ce pays, à ne pas voir l’homme laisser passer une femme, un peu déroutant tout de même ! En paradoxe, à l’hôtel un groom se tient en permanence derrière la porte, prêt à vous ouvrir, il va être temps qu’on leur fasse connaître les portes automatiques !

           Mardi 16 Mai.

    * Palais de Golestan. Ce chef d’œuvre de l’ère Qâdjâr  un des palais les plus visités d’Iran, servit sous les Pahlavi à l’occasion des couronnements des Shâh. Depuis 2013 il est classé au patrimoine de l’humanité par l’Unesco.

      Dans un bâtiment se trouve le tTrône de marbre, auquel fut rajouté t l’Emârat-e Bâdgir. C’est à Nâssereddin Shâh (1848-1896) que l’on doit l’essentiel du palais actuel, remarquable exemple d’architecture européenne combinée à l’art persan.

      Pour admirer ce fastueux trône de marbre  posé sur une terrasse, aux murs décorés de miroirs et de fresques, caché derrière une bâche, il faut s’en approcher. Sa forme s’apparente à celle d’un divan.  Dans la salle de réception, le sol est en mosaïques de faïences, avec au plafond de grands lustres. Le t Khalvat-e Karim Khâni une des plus anciennes parties, abrite le gisant de marbre du tombeau de Nâssereddin Shâh, tombeau qui échappa à la folie destructrice de la Révolution Islamique. Dans la t salle des miroirs  l’émotion y est indéfinissable.... imaginez des miroirs partout, sur tous les murs, devant, derrière, au plafond !...

      A coté, par une avenue piétonnière j’accède  au « bazar de Téhéran »

        * Dédale de galeries construites au fil des années dans les styles les plus hétéroclites, sans rien dans les poches, de nombreux pickpockets profitant de l’affluence et du manque d’attention des touristes pour leur faire les poches. Les larges galeries pavées sont traversées par des rayons de lumière naturelle, les voûtes recouvertes de briques.

     Le bazar joue un rôle important dans l’économie, la vie sociale et religieuse de l’Iran, ce n’est pas un hasard si les « Mosquées du Vendredi » sont si souvent situées à sa porte.  Dans le bazar iranien, les magasins sont généralement regroupés par métier,  une allée occupée par les marchands de tapis, une autre par les orfèvres. A Téhéran, il est particulièrement vivant avec les allées et venues constantes des manutentionnaires chargeant et déchargeant une multitude de marchandises. On y vend absolument de tout, allant du sachet de safran  au frigo, en passant par les fruits, les balais, les foulards, les tchadors…...

          

      * La mosquée de l’Imam Khomeini. (1830 -Ancienne mosquée du Shah) De style islamique-iranien, dynastie Qâjâr, elle est l’’une des plus anciennes constructions de la ville. A proximité du  bazar, cette mosquée demeure l’une des plus animées de la ville. Dans chaque coin un iwan, ici un bassin réservé aux ablutions, mais quel contraste avec ces climatiseurs installés sur les toits !   

         * Déjeuner au restaurant « Baharestan ». Des femmes servent à table.

     * La tour Azâdi, 45 m. Recouverte de 25000 plaques de marbre blanc, elle est composée d’un bloc central posé sur quatre pieds évasés. Achevée en 1971 pour les fêtes du 2500ème anniversaire de la fondation de l’Empire perse. Autrefois appelée Shâhyâde (souvenir du Shâh) rebaptisée Azädi (Liberté), c’est une grandiose porte d’entrée de la capitale.

   Téhéran est une immense ville trop polluée, trop bruyante, pendant ces deux jours, nous n’aurons circulé que parmi les embouteillages, une galère !  Certaines façades d’immeubles sont décrépies,  et tout est si gris ! Je garderais plutôt en mémoire le « Palais de Golestan » et surtout le « Musée des joyaux de la Couronne ».

   Départ pour l’aéroport Mehrabad, construit en 1955 en ville, il sert principalement pour les vols intérieurs, cependant il est l’aéroport par où transitent le plus de passagers et de marchandises.

   Je dépose ma valise de 16 kg et l’ensemble de mes bagages, sur un tapis roulant. Devant moi 2 portiques, un pour les hommes et 4 à 5 mètres plus loin un autre pour les femmes protégé des regards par un rideau, passé celui-ci une douanière fera ou pas, c’est selon ! une palpation. Puis re.. tapis-scanner pour les bagages à main. Nous retrouvons enfin les hommes restés près des valises qui inlassablement éjectées du tapis, s’entassaient pêle-mêle sur le sol. Pour eux ce fût beaucoup plus simple.

   Décollage à 16h à bord d’un A321 en direction de Chiraz, durée : 1 heure. Les hôtesses portent par-dessus leur foulard un petit chapeau.

   Je fais alors la connaissance de Hamid, notre chauffeur. A l’hôtel « L’ Elysée » distant de 10 kms,  nous sommes accueillis avec un verre d’eau parfumée à la rose d’Ispahan. Les hôtels où j’ai séjourné pendant mon voyage sont classés 3 étoiles par ce pays. N’y passant très peu de temps, je ne me suis pas spécialement attardée sur la décoration. Peu ou beaucoup de prises courant, c’était selon ! Ils étaient tous pourvus d’un frigo avec à disposition une bouteille d’eau, ainsi que de sympathiques produits décorés au nom de l’hôtel (mini brosse à chaussures, nécessaire à couture, chaussons, peigne, chausse-pieds) sans oublier gel douche, shampooing.

            *     Dîner au « Bistro Marlin » le restaurant de l’hôtel. Au-dessus de ma tête un panneau  préconise l’usage du « hijab » dans ces lieux. Dans le salon, un chanteur d’une  voix douce interprète au piano  quelques morceaux.

    * Mercredi 17 Mai

Qui de vous à l’école  n’a jamais entendu parler de Persépolis, chapitre important dans nos manuels scolaires ?

65 kilomètres  sépare ce site de Chiraz. Hamid fait le plein de glace, un bloc d’au moins 30 litres, ces commerces se trouvent sur le bord de la route, et le met dans la glacière où nous puiserons inlassablement, notre petite bouteille d’eau.

Dans la campagne, les scènes champêtres se succèdent les unes aux autres, gardiens de chèvres,  homme à califourchon sur son âne, marchands de pastèques, tomates, melons… Les maisons sont construites en brique de terre cuite.

Hamid doit régulièrement montrer ses relevés de conduite, rien de plus normal ! mais ces locaux n’existent que d’un seul coté de cette route à 4 voies, séparées par des barrières de sécurité, alors lorsque Hamid circule dans le mauvais sens, il doit franchir aller et retour, ces quatre voies et enjamber ces barrières.

             Persépolis. Comment résumer en si peu de lignes l’histoire de Persépolis, site ancestral et le plus visité du pays, joyau resplendissant de l’art antique d’Iran ! Ici les vestiges de + de 2500 ans magnifiquement conservés de cette citadelle royale des empereurs Achéménides, témoignent d’une partie de l’histoire de la civilisation perse.

       C’est au cours du second tiers du 1er millénaire avant J.C. que les Achéménides formèrent, par le succès de leurs armes le 1er  empire dans l’histoire du monde (Mésopotamie, Syrie, Egypte, Asie Mineure, quelques villes et îles grecques et une partie de l’Inde) Vers 518 av J.C. Darius fit construire sur un promontoire rocheux un pavillon royal, plus tard ses fils et petit-fils firent édifier d’autres monuments grandioses. La citadelle qui occupait un quadrilatère de 400m de coté, comprenait des palais, des résidences privées, le trésor royal et les fortifications. Deux siècles plus tard, cette ville prospère et considérée comme la mère patrie des Perses, fut abandonnée après qu’Alexandre le Gd l’eût détruite en l’incendiant.

Allez go ! C’est parti pour au moins deux heures de visite, du « sur-place » Il fait déjà chaud, et au milieu de ces vieilles pierres ça devrait encore plus cogner, 34° d’après Sâïdé, aussi nous conseille-t-elle de nous couvrir d’une casquette, posée par-dessus le foulard !!!!...  

Au bout d’une longue esplanade, un escalier qui en 2 paliers et 111 marches mène à ce promontoire où fût bâtie la citadelle. Ces marches de 10 cms permettaient de gravir l’escalier à cheval, aujourd’hui bien dégradées, elles sont recouvertes de lattes de bois. t De l’entrée (La Porte de Tous les peuples) il reste aujourd’hui trois portiques gigantesques et quatre colonnes élancées qui soutenaient le toit. t Les montants du portique Ouest taillés en forme de deux taureaux colossaux, leurs sabots reposent sur des piédestaux de 1,50m de hauteur t Porte Est, sphinx a tête humaine, au corps de taureau. t Le palais des audiences de l’Apadana, le plus grandiose monument du site se compose d’une salle centrale carrée à 36 colonnes, ornementés de magnifiques bas-reliefs (lion qui laboure les flancs d’un taureau, lanciers immortels, porteurs de présents, scène d’audience royale…)

    

        


t Palais privé de Darius (Tachar) plateforme surélevée dont l’escalier est lui aussi orné de beaux bas-reliefs (inscription de Xerxès, lion terrassant un taureau, porteurs de présents)  t Palais privé de Xerxès (Hadish) d’une superficie de 2200 m² t Le Harem t Le Palais aux trois portiques t Le palais aux cent colonnes, salle grandiose de 67 mètres au carré où 10 rangées de colonnes supportaient le toit, c’est dans cette salle qu’ Alexandre le Gd mit le feu. t Le mausolée. Ce tombeau des rois Artaxerxés l et Artaxerxés lll taillé dans le roc, surplombe le site, offrant une superbe vue sur l’ensemble.

       C’est en 330 av J.C. qu’Alexandre le Gd, ivre de conquêtes s’empara de Persépolis, les hommes furent tués, les femmes et les filles vendues,  la fortune de ce peuple pillée. Alexandre achemina dans un endroit sûr ces richesses inestimables, puis après y avoir séjourné deux mois, il mit le feu à la citadelle, signifiant ainsi que l’empire  Achéménide et son berceau n’existaient plus et qu’il était dorénavant le maître de l’Asie.

         Naqsh-e Rostam Nom donné par les Perses qui pensaient que les bas-reliefs sassanides présents sous les tombes représentaient Rostam, un héros mythique. Site perché à 1640m d’altitude qui contient t les tombeaux sculptés dans la falaise en forme de croix, de Darius (486 av J.C.) Artaxerxés I (465 av J.C), Artaxerxés ll (424 av J.C) et Darius II (404 av J.C), les plus anciennes et les plus belles sépultures achéménides. L’orifice au centre de chaque croix donne sur la chambre funéraire, où le roi résidait dans un sarcophage. Ces tombes ont été pillées plus tard par Alexandre le Grand.t Sous les tombeaux sont sculptés huit bas-reliefs réalisés un millénaire plus tard par les sassanides (Investiture d’Ardéshir 1er fondateur de la dynastie, victoire de Shâpur 1er  sur les Romains, investiture de Narseh, victoires de Shâpur ll…)  Face à ces tombeaux, un édifice à semi-enterré, peut-être un temple abritant le feu sacré des Achéménides.

       

  

  Déjeuner au « Laneth-Tavoos » Joli site ombragé avec salle sur pilotis  et grand bassin avec jets d’eau, les tables séparées par des arbustes sont disséminées au milieu des jardins. Après la chaleur écrasante et la poussière des sites archéologiques, j’ai l’impression de pénétrer dans un oasis.

Les toilettes des restaurants en Iran ! Le plus souvent des WC à la turque, avec à coté  un broc rempli d’eau. Parfois, principalement dans les mosquées, côte à côte le turc et l’occidental, parfois aussi la cuvette installée tant bien que mal sur les emplacements pieds du WC à la turque. Faut s’adapter, on s’adapte !...

 Pasargades. (1900m d’altitude) Vestiges de la civilisation du 1er des empereurs perses (550 av J.C.)

Ce site fut choisi par Cyrus ll le Gd  en 550 av J.C.comme emplacement pour sa capitale (1ère  capitale historique de l'Empire perse) à l’endroit ou il avait battu l’armée mède. Cette capitale sera reléguée au second plan à l’avènement au pouvoir de Darius 1er (522 av J.C.) et servira alors essentiellement lors des cérémonies d’investiture des rois achéménides.

    Quoique moins bien préservé, et moins spectaculaire que Persépolis, son intérêt historique et architectural de tout premier plan ont valu à ce site d’être inscrit dès 2004 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Le site archéologique couvre 1,6 km², avec des ruines très éparpillées. Une allée rectiligne d’une centaine de mètres bordée de cyprès mène au joyau de ce site :

    t le mausolée de Cyrus ll. En calcaire blanc de 11m de haut, avec dans sa partie supérieure la chambre funéraire qui autrefois a contenu le cercueil en or. Ce tombeau était entouré d’un jardin boisé et bien irrigué, appelé « paradis » Lorsqu’Alexandre le Gd arriva devant ce tombeau manifestement pillé, les ossements étaient éparpillés sur le sol, les draps et bijoux envolés, se considérant comme son héritier, il ordonna que l’on réparât la tombe et qu’elle fut scellée.

    Un bus, ainsi qu’une voiture de golf font la navette entre l’entrée et les autres sites qui sont éloignés de près d’un kilomètre.

    t Une tour du feu en pierre t La résidence royale, salle de 2472 m² reconnaissable aux socles carrés des piliers t Le palais S (salle d’audience) on peut y voir encore aujourd’hui des fragments de bas reliefs Poisson et Homme-taureau. t La porte R, ancienne entrée au complexe palatin, le portail aujourd’hui sous abri est décoré d’un géni ailé. Ces palais construits avec du schiste se sont moins bien conservés que ceux de Persépolis.

           

 

   Dîner au restaurant « Shater Abbas » de Chiraz. Pourtant pas loin de l’hôtel, nous mettons un temps fou à y parvenir, Hamid devant composer avec les embouteillages, devenus quasiment infranchissables, les iraniens descendus dans les rues manifestent à coups de klaxons,  terriblement excités en prévision de l’élection présidentielle qui aura lieu après-demain.

    Dès l’entrée on voit le boulanger qui prépare et cuit sa pâte. La décoration est superbe, banquettes de bois, murs recouverts de briquettes, fresques murales. Aujourd’hui, le plat principal nous est servi dans un moule à tarte, du coté culinaire, on en aura eu des surprises !

    Le retour à l’hôtel sera la encore laborieux, en Iran, l’élection présidentielle revêt une très grande importance, d’autant que face à  Rohani, le président sortant (religieux modérateur qui a assoupli la condition des Iraniens) se présente Raïssi, un conservateur.

     * Jeudi 18 Mai  

            Chiraz (1486m d’altitude, 1,5 million d’habitants) Cette ancienne étape caravanière est un oasis de verdure et de culture. Ville des roses, des rossignols et de l’amour, ville natale des poètes Saadi et Hâfez, et autrefois berceau d’un célèbre cépage. Datant de l’époque achéménide, elle deviendra capitale de l’empire perse en 1750 sous le règne de Karim Khân.

          * La mosquée chiite (1888) « Nasir al-Molk » (mosquée des roses) lieu de culte d’une grande originalité, grâce à ses vitraux qui lui donne mille et une couleurs, superbe témoignage de l’architecture qâdjâr.

Après avoir  franchi le porche orné de fines muqarnas réalisées avec des carreaux de faïence,  traversé la cour carrée, longé le bassin aux ablutions, je me déchausse pour pénétrer dans t le  shabestan (salle de prières) l’endroit le plus étonnant, particulièrement si l’on y vient de bonne heure, les seuls moments où les rayons du soleil font face aux nombreux vitraux colorés dont la mosquée est pourvue. Les reflets de l’astre projetés sur les grands tapis, lorsqu’ils traversent ces vitraux, sont extraordinaires.  A l’intérieur, les voûtes sont décorées de motifs géométriques et de faïences, les colonnes de torsades et de palmettes stylisées. Photos au flash interdites, pas le top !! t Le Cow Well, on y voit un qânât, ingénieuse canalisation souterraine qui permettait de recueillir les eaux de la fonte des neiges. t La façade de l’iwan Sud est recouverte de faïences à forte dominante rose

          * La citadelle de Karim Khân. (1766) Transformée en prison par le 1er souverain Pahalvi, puis en partie en musée par son fils en 1971.

          Monument militaire restauré en 1977. La citadelle (125mx93m) était à l’origine entourée d’une douve. A chaque angle se trouvent des tours rondes de 14m dont une penchée, les briques en relief, entrelacées forment de jolis motifs. Au-dessus de l’entrée, une fresque colorée en tuiles émaillées représente le combat de Rostam contre le Démon Blanc. L’intérieur est surprenant : bassins, jardins, palais aux portes de bois savamment travaillé, bordée par des rangées d’orangers, iwâns soutenus par deux grands piliers en pierre. t Le pavillon octogonal est aujourd’hui un musée avec personnages en cire. t La salle de prière est recouverte de marbre sur les parties inférieures des murs. t le hammam.

  * Le Pars Museum (18ème siècle) Structure octogonale destinée à recevoir et divertir les ambassadeurs et invités étrangers ou organiser des cérémonies officielles. Transformé en musée en 1936, on peut y voir des fresques témoignant de l’expédition de Nadir Shah en Inde, des céramiques anciennes, un exemplaire enluminé du Coran, la photo, l’épée de Karim Kahn, ainsi que son tombeau en albâtre gravé

       

          * Hammam du Vakil (18ème) Restauré à la fin des années 1990. Des mannequins reconstituent la vie des bains à l’époque, quand aux murs et aux voûtes, leurs fresques illustrent les histoires et poésies persanes anciennes. Beaucoup de couples visitent cet endroit, je me lance à demander l’autorisation de faire quelques portraits, succès assuré ! Merci à vous tous !         

       

     Et je continue de marcher..   Au début des années 2000, le percement d’un tunnel a permis de supprimer la circulation automobile en surface et d’organiser une vase zone semi-piétonne reliant la citadelle, le musée Pars, la mosquée du Vakil, l’ancien hammam et le bazar.

    * Bazar Vakil. Quatre grands bazars couverts sous des voûtes de briques sont regroupés + un ancien caravansérail. Lieu de vie foisonnant d’odeurs, de couleurs et de bruits, boutiques débordantes de pyramides d’épices de bijoux en or, d’objets en bois, de miroirs…… Ici et là, une banderole où pend le portrait du président sortant, prémices de la très prochaine élection présidentielle.

    Assis sur un banc, un homme aux longs cheveux blancs et à l’imposante moustache, habillé de manière typique tient tel un trophée, un vieux fusil, il monnaye son image, et ça ne date pas d’aujourd’hui qu’il se poste là, le retrouvant régulièrement sur de plus anciens reportages.     Déjeuner au :

     « Saray-e-mehr » restaurant typique situé au cœur du bazar. Superbe décoration avec des peintures murales traditionnelles, des ornements d’antiquité. En entrée est désormais servie une soupe à l’orge, soupe épaisse réalisée avec de tous petits morceaux de viande, surtout de l’agneau, des herbes et de l’orge.    

    Le « dizi » spécialité de ce restaurant est une sorte de pot-au-feu où tous les ingrédients sont mis à cuire dans un petit pot de terre. Le serveur à table pilonne, écrase afin d’en extraire le bouillon qui sera servi à part dans un bol. Geste pittoresque et inédit.

    En dessert, un « Faloudé » spécialité de Chiraz, sorte de glace persane, mélange de filament d’amidon, de vermicelle, d’eau de rose, de sucre, de jus de citron. Une fois cet ensemble cuit est mis quelques heures au congélateur avant d’être servi. Que c’était bon ! A goûter absolument.

           

Sâïdé propose d’acheter du safran, proposé en sachets de quelques grammes, il est utilisé par les Iraniens depuis des millénaires.

     * Mausolée d’Ali-Ebné-Hamzé. Reconnaissable à sa coupole bulbeuse décorée d’un motif à losanges, à ses cotés un minaret surmonté d’un petit toit doré. Cette construction du 10ème  siècle, abrite aujourd’hui la tombe du neveu du 7ème  imam chiite. Il est permis aux femmes non-musulmanes d’y pénétrer à condition toutefois qu’elles enfilent un tchador, prêté à l’entrée.

   A cet instant j’ai l’impression de porter sur moi tout le poids du monde ! Dans la cour, un alignement de tombes, certaines du 19ème siècle. L’intérieur du mausolée est somptueux, miroirs, verreries… le tombeau est encadré des portraits des deux guides suprêmes qui se sont succédé depuis la révolution Islamique.

    * Le mausolée de Hâfez. (1935) Lieu de promenade et de recueillement prisé par les iraniens. Poète très lu en Iran, quoique mort en 1389, ils lui vouent toujours un respect et une dévotion en venant se recueillir et lire ses poèmes parfois assis au pied de la tombe. Quelques couples viennent faire bénir leur union, preuve de l’attachement de ce pays à sa culture et à son patrimoine culturel. Son recueil de poèmes sert de livre de divination, une question sur l'avenir ? on ouvre le livre au hasard et on lit un ghazel pour avoir la réponse. Il a  grandement influencé les poètes persans et a laissé sa marque sur d’importants poètes occidentaux, tels qu’entres-autres Goethe.

Hâfez (celui qui connaît le Coran par cœur) est né à Chiraz vers 1320. Considéré comme le maître incontesté du ghazal (forme lyrique) l’interprétation de son œuvre à toujours suscité des opinions diverses et ambigües ce qui explique peut-être son immense popularité. En 1369, il rassemble ses poésies en un diwan. Talentueux, il est invité à la cour des princes.

Le mausolée se découvre au bout d’une longue allée bordée de roses, d’orangers, d’une pelouse recouverte de fleurs colorées. Charmant ce pavillon avec sa coupole reposant sur 8 fines colonnes. La tombe est recouverte d’une pierre tombale d’albâtre, érigée par Karim Khan Zand en 1773, sur celle-ci une strophe d'un célèbre poème y est inscrite.

      

       * La porte du Coran, construite au Xème siècle et presque détruite par plusieurs séismes pendant la dynastie Kâdjâr. À sa restauration, la petite pièce  rajoutée au-dessus, contenait deux copies du Coran. Selon une tradition persane, les voyageurs passant sous la porte étaient censés recevoir la bénédiction du livre sacré à leur sortie. En 1937, les deux Corans sont transférés au musée Pars de Chiraz, où ils se trouvent encore aujourd'hui. La vieille porte est alors dynamitée afin d’élargir la route, et une nouvelle porte du Coran, plus grande est reconstruite à proximité en 1947.

  *  Bâgh-e Erâm (jardin du Paradis) 110 000m² Il figure, en raison de ses caractéristiques typiques de jardin persan, depuis 2011 sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco. Servant de résidence lors du passage du dernier Shah à Chiraz, il est aujourd’hui propriété de l’Université et est ouvert au public.

Quelle fraîcheur ce jardin offre ! allées bordées de majestueux palmiers, petits escaliers qui longent les canaux reflétant le ciel, nombreux arbres, arbustes fleuris, roses et églantines encadrées d’orangers, agrumes et grenadiers.  Et voici que caché par ces hauts cyprès d’orient, je découvre le joyau de celui-ci : le pavillon Kakh-e Eram, bâti au 19ème sous la dynastie qâdjâr au bord d’un bassin de 335m²  Tout au fond, des hommes vendent des loquats, petit fruit qui ne se cultive pas au-dessous de 1000 m d’altitude, sa chair est légèrement acide.

       

Ce décor paradisiaque m’offre la possibilité de réaliser quelques chouettes portraits, ces jeunes femmes veulent ensuite être photographiées avec moi, façon selfie, photos prises rapidement, trop rapidement ! mais je ne veux pas perdre le groupe de vue !  J’ai regroupé ces quelques clichés, ces moments de vie dans un diaporama spécial.

    * Dîner au « Zeytoon restaurant complex » Fait assez rare en Iran pour le souligner, la décoration de ce restaurant ne m’a pas interpellée, par contre ! sur la table : une nappe blanche, un chemin de table bleu, et surtout des serviettes en tissu pliées à l’occidentale dans les verres.

                        * Vendredi 19 Mai                 

      Direction : Kerman. A 27 kms de Chiraz, voici le lac salé « Maharkloö » qui se dessèche l’été à n’en devenir qu’une croute de sel blanche, pour devenir carrément rouge au milieu de l’été. 60 kms plus loin, au milieu de nulle part, apparaissent les vestiges d’un petit palais sassanide :

     * Sarvestan. Cet édifice, pavillon de chasse, palais de réception ? construit sous le règne de Bahram V (420-438 av J.C.) possède trois iwans, un escalier, une coupole, une voûte, une cour et de nombreuses salles. Il a été restauré à partir de 1956 par le Département archéologique de Fars.

Restant plusieurs centaines de kilomètres avant d’arriver à destination, Sâïdé en profite pour nous parler de plusieurs sujets très intéressants, dont celui-ci qui m’a captivée !     

          u Le mariage. Les iraniens très attachés à la symbolique des choses et aux différentes superstitions de leur culture ont certaines pratiques hallucinantes !

         Il y a deux sortes d’unions :

               ¤ L’union illicite dite aussi « temporaire ou de plaisir » convenue pour une durée déterminée cette convenance peut être simplement orale. Ce genre d’union est néanmoins combattu aujourd’hui par l’Islam qui préconise le mariage.

               ¤ Le mariage arrangé !  Aujourd’hui les jeunes générations n’acceptent plus trop cette pratique.

          ¤ L’union licite. Relation officielle entre mari et femme. Les mères des jeunes gens vantent les qualités et mérites de leurs rejetons (bien né(e) belles études, riche…… Elles sont très influentes dans ce rituel s’inspirant d’une tradition millénaire (le khastegâri) et peuvent accepter ou refuser le (la) futur(e). Si tout colle,  le mariage sera alors envisagé après seulement une seconde rencontre.

-                    La cérémonie du mariage a lieu chez le fils ou dans un salon privé loué, les époux sont assis face au Coran. Devant eux, sur une nappe blanche sont posés plusieurs présents censés porter chance et bonheur (eau de rose, miroir, chandeliers, pièces de monnaie, aiguille et fil, grenades, pommes, œufs….)  Au total, vingt éléments symboliques traditionnels peuvent être présents.

-                   Autres particularités : le mollah  pose 3 fois la question du consentement à la mariée, avant qu’elle ne dise OUI. Enfin, après l’échange des alliances, chaque époux plonge le petit doigt dans le miel puis le met dans la bouche de son époux(se), le miel symbolisant la douceur.

          ¤ Le divorce. La femme recevra une dot dont le montant a été fixé au moment du mariage, lui assurant un avenir pécuniaire raisonnable.  Les enfants doivent alors rejoindre leur père dès l’âge de 7 ans. Parmi les situations dans laquelle la femme peut demander ce divorce, il y a la maladie incurable !!!! une peine d’emprisonnement de 5 ans, l’infertilité, l’infidélité……

          ¤ L’homosexualité. Pratique interdite, considérée comme une violation de la volonté suprême de Dieu, un crime qui mérite la mort. Le climat d’incompréhension et de violence, pousse de nombreux homosexuels à fuir leur pays. En 1987, l’ayatollah Khomeyni a légalisé la transsexualité, encourageant les interventions chirurgicales.  Depuis la réélection d’Hassan Rohani, en Mai 2017, les homosexuels vivent d’avantage à leur aise aujourd’hui, même si, en droit, ils sont toujours passibles de la peine de mort, les lesbiennes risquent, quant à elles, la flagellation.

     Aujourd’hui encore, quoique la condition des femmes iraniennes a évolué, je suis restée un peu coi… devant certaines soumissions, ainsi si une femme veut venir en France, elle doit demander, peu importe son âge, l’autorisation à son père et ceci jusqu’à son mariage, après ça sera l’autorisation de son mari !

     La route traverse des régions où poussent  amandiers, oliviers, figuiers, grenadiers… puis de somptueux paysages minéraux désertiques. Peu après Neyriz (1600m d’altitude) lors du passage de la frontière entre deux provinces : le Fars et Kerman, un policier monte dans l’habitacle et nous fait remarquer que nous n’avons pas mis nos ceintures de sécurité !!  Un bobard raconté par Sâïdé, et ce policier nous laisse repartir sans contravention !...heureusement les foulards eux !! étaient bien là où ils devaient être.

            Des commerçants vendent sur le bord de la route toutes sortes de fruits secs, en vrac, en bocaux : amandes, raisins, pistaches, figues, lokoums, etc…. Hamid va profiter de cet arrêt pour prendre la trousse à outils, mais sans succès, la climatisation vient de lâcher. il nous reste plusieurs centaines de kilomètres qu’on va devoir affronter par 35 % à l’extérieur, et combien derrière les vitres ??

    Le 2ème plus grand lac d’Iran, le lac salé  « Bakhtegan »  (3500km²) à 160 kms de Chiraz se profile.

    Voici Sirjan (1730m d’alt) préfecture de près de 180 000 habitants. Hamid et Sâïdé vont ’accomplir leur devoir électoral. En Iran,  pour les présidentielles n’importe quelle ville fait l’affaire. Le bureau de vote est à l’intérieur d’une mosquée, Sâïdé demandera, sans succès, si on peut l’y accompagner. Pour voter, il faut la pièce d’identité et  la carte d’électeur sur laquelle celui-ci appose l’empreinte de son index.

    La photo dite « officielle » de sa carte d’identité la montre revêtue du « maghnâe » un voile noir qui recouvre la tête et les épaules, en dissimulant totalement les cheveux et ne laissant apparaître que l’ovale du visage, comme on peut le voir sur la photo ci-contre qui n’est pas celle de Sâïdé. Elle m’avouera que c’est dans cette tenue qu’elle enseigne à l’Université, alors forcément quand elle fait le métier de guide, le foulard simplement posé en arrière sur son chignon doit lui paraître bien agréable

    Nous traversons désormais un plateau aride et désertique où ne poussent que ça et là de petits buissons. Sâïdé nous parle alors de :

    u Religion. L’Iran est à 85 % de confession musulmane, le sunnisme (89%) et le shiisme, dont les membres sont pour beaucoup  dispersés à travers les pays voisins. Après la révolution islamique, bon nombre de Juifs et d’Arméniens  ont émigré en Amérique du Nord et eu Europe.

    Une centaine de kilomètres avant Kerman le paysage s’adoucit, j’entrevoie des massifs vallonnés, au loin quelques massifs enneigés.

    Sâïdé nous fait écouter une chanson d’une artiste iranienne réfugiée en Occident, sa musique étant considérée comme « excitante » La Révolution Islamique interdit à une femme de chanter seule devant des hommes, ça pourrait les troubler !.. Certaines musiques occidentales sont également interdites, trop polluantes !...

             Kerman.  (1840m) Chef-lieu de province (600 000 habitants). Bordant le désert Kavir-e Lut, Kerman est au cœur d’une des régions les plus arides du pays, ce qui n’empêche toutefois pas d’importantes récoltes de céréales, de dattes, d’oranges et de pistaches, grâce à l’ingénieux système d’irrigation ancestral (qanâts).

      Sa fondation remonte à Ardéshir 1er, roi des Sassanides (3ème siècle) en faisant une des plus anciennes villes d’Iran. Kerman, étape importante sur la route de la soie connut une certaine prospérité sous les Safavides grâce au commerce avec les Indes.

      A l’Est de la ville se trouve un monument de la même époque, à base octogonale et en pierre,  le Gonbâd-e Jabaliye. D’après les historiens, il faisait office de temple du feu ou de mausolée zoroastrien. La coupole en briques a été ajoutée au XIème siècle.  Joli monument, tout entouré de verdure, avec en toile de fond de belles montagnes de calcaire, pressentant le grand désert tout près.

        Promenade sous les arcades du complexe Ganjali Khan (1631). Aujourd’hui  vendredi celui-ci est désert. Ce complexe couvre une superficie de 11000m². La place Ganjali, (99m x 54m)  lieu de rassemblement et de cérémonies,  est entourée par les arcades, dans un coin une statue de bronze représentant GanjAli Khan.

   Sur le portail d’entrée de l’ancien hammam, sont peintes des scènes de chasse d’époque Qadjar. Celui-ci se compose d’une chambre de déshabillage, d’une chambre froide et d’une pièce chaude. En 1971 il  a été transformé en musée avec  l’apparition de personnages de cire.  La décoration est magnifique, chaque alcôve est carrelée de faïence aux superbes motifs, du sol au plafond ce hammam est splendide avec ses stucs, ses arches.

    « Il serait dommage de quitter ce quartier sans aller boire un thé dans  la châikhâneh située en contrebas de l’allée menant à la mosquée du Vendredi » dit le guise Olizane ! Il s’agit d’un hammam reconverti en salon de thé et restaurant. Les habitants viennent ici en famille ou entre amis, pour déguster un faludeh, cette glace à l’amidon et eau de rose ! siroter un thé ou tirer sur le tuyau du narguilhé.

Le cadre est soigné, briques vernies, arches et colonnes. Le petit bassin central est faïencé en bleu, un bleu soutenu qui domine, briquettes au mur, banquettes recouvertes de coussins où les clients s’installent, ça flashe ! ...

       



         Trois musiciens interprètent des airs de musique traditionnelle. On nous apporte du thé, des petits gâteaux, et des sortes de sucettes, en réalité des bâtonnets de sucre cristallisé et coloré, qu’on laisse tremper le temps voulu dans la tasse.  Hamid fait son petit spectacle en tirant des bouffées d’un narguilhé.

   



 

         Mosquée du Vendredi (Masjed-e Djomeh) un des plus beaux monuments de Kerman. Erigée en 1349 par une dynastie locale, réaménagée au cours des derniers siècles, son pishtaq (portail d’entrée)  présente de remarquables faïences aux extraordinaires nuances de bleu. La décoration de la cour centrale intérieure marquée par quatre hauts iwans étroits et élevés à motifs floraux, illustre parfaitement le style qâdjâr. Les voûtes sont ici décorées de dessins géométriques polychromes.

Devant nous face au mihrab (sorte de niche tournée vers la Mecque et devant laquelle se tournent les musulmans pendant la prière) des hommes prient. Dans un coin assis en tailleur sur les tapis quelques hommes âgés, ce sont des baloutches : Ethnie iranienne de confession sunnite, datant du VIème  siècle, qui a  été chassée de l’Iran par l’invasion mongole au XIIème siècle, aujourd’hui il en resterait 1 million.

        Dîner au « Espakho restaurant » Je suis subjuguée ! En voyant cette  terrasse toute bordée d’arcades et de colonnes brisées, j’ai l’impression d’être revenue au temps de Cyrus, le 1er   empereur perse, balustrade, colonnades, fresques superbement sculptées, tout y est. Pour rajouter à l’ambiance du décor, ont été disposés au centre deux bassins, au  milieu de l’un d’eux, un feu continu. Wouah ! que cet endroit est charmant !

 

       

 

                *       Nuit au « Kerman Tourist Inn » Une voûte éclairée, des arbres projetant des colonnes bleues, rouges et bleues dignes d’une discothèque, et un sapin d’où jaillissent des étincelles lumineuses m’accueillent, c’est presque la féérie de Noël. Dans le hall de réception : tables de verre avec verdure incorporée, poteries. L’hôtel dispose également d’un salon de massage.

            * Samedi 20 Mai

    Départ à 4h30 pour une incursion dans un désert, le « Kavir-E Lut » (600m d’altitude) nous y prendrons notre petit déjeuner.

    Ce vaste désert salé (480 kms x 320 kms) la zone la plus chaude (il y a été relevé 70° à l’ombre ) et peut-être la moins  connue de la planète,  est inscrit depuis Juillet 2016 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Aucune forme de vie n’existe dans cette partie caniculaire. Au printemps l’eau qui s’écoule brièvement des montagnes de Kerman se dessèche rapidement, ne laissant que des roches calcaires, du sable et du sel. Roches qui, sous l’érosion, en se mélangeant vont sculpter de grands châteaux de sable  et des sillons (les kalouts) pouvant aller jusqu’à 75 m de hauteur

           Je ne me lasse pas d’admirer ce paysage spectaculaire.

         A environ 150 kms de Kerman, Hamid s’arrête au beau milieu de nulle part, quoiqu’il est encore très tôt le soleil est déjà haut, mais le paysage n’en est pas moins fantastique, calme, serein. Ces « kalouts » et ces formations de sable, me donne une impression d’isolement, d’être au bout du monde. Après les trépidations et le chahut des villes gargantuesques, ça change, c’est incontestable.

           Après une courte promenade sur le sable nous prenons, assis sur ces roches sculptées le petit déjeuner en pack.

      

            etoiles-09  Direction Rayen. Sur le bord de la route  de nombreux gardiens de moutons. Cette ville (1720m d’altitude) où l’on fabrique des couteaux et des armes  est un peu à l’écart de l’axe principal reliant Téhéran au Pakistan. Nous y arrivons en milieu de matinée.

           Sâïdé consulte son téléphone pour connaître le résultat des élections, Hassan Rohani, le président sortant, réformateur modéré vient d’être réélu dès le 1er tour, pour 4 ans, avec 58,13% des voix, nous sommes sincèrement contents pour ce peuple qui va, sans nul doute, avec cette réélection pouvoir continuer à s’ouvrir sur le monde. Nous les félicitons. 

           rond023 La citadelle

DSCN3524%20(Large)            La fondation de Rayen remonte à la dynastie sassanide (Vème siècle) Cette forteresse-sentinelle de 2000 m²  carrée avec 16 tours dentelées et entourée d’une muraille de plus de 10m, offrait en cas d’importants dangers (guerre, attaques de bandits) un endroit sécurisé pour la population.

Elle était habitée par le gouverneur de Nâder Shâh Afshâr.  Mais en 1794 l’enceinte tomba aux mains des armées qâdjâr et ne retrouva jamais sa splendeur d’antan. Il ne reste quasiment rien de cette époque. Les constructions que l’on visite DSCN3544%20(Large)aujourd’hui datent de l’époque safavide et ont subi depuis plusieurs restaurations.

            C’est le deuxième plus grand édifice en briques crues (mélange d’argile, de paille et d’eau moulée et séchée) du monde, les murs étaient ensuite recouverts d’une dernière couche de torchis afin d’améliorer la résistance et l’étanchéité de l’ensemble.

            Le portail d’entrée se prolonge en une série de couloirs et de passages couverts, des artisans y tiennent boutique en y vendant des couteaux fabriqués maison.

            L’escalier mène à la tour de guet. Du haut  de la terrasse, j’admire les remparts, les tours crénelées, mais également les vestiges des bâtiments spécifiques d’une cité iranienne traditionnelle : mosquée, bazar, hammam, logements pour la garnison, palais destiné au gouverneur, écuries, caravansérail. De  là j’aperçois également les montagnes enneigées du Hezar qui culmine à 4465 m.

            L’épaisseur des murs protégeait les occupants de la chaleur en été, et des nuits froides de l’hiver.  Qu’il y fait bon ! Je suis Sâïdé à travers ce labyrinthe, allant d’une pièce à l’autre, d’une cour à l’autre, longeant les couloirs, passant sous les voûtes. Ici c’était la mosquée, là le palais du gouverneur reconnaissable à ses tours d’angle et à sa cour plantées d’arbres.

 

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                    DSCN3587DSCN3581rond023 Déjeuner au restaurant traditionnel de Mahan : Eyvan.

            Un  régal pour les yeux, une longue allée pavée mène à la salle, au centre un bassin central aux eaux transparentes, bordé de jardins fleuris, le tout encadrés par une longueur de bâtiments avec arcades, tout ceci conçu selon une architecture typiquement persane.chapeau     

     Sur l’écran du téléviseur apparaît Rohani fraîchement réélu.

             Le plat proposé par Sâïdé est le « Gormeh Sabzi » ( قورمه سبزی)  plat national de l’Iran datant de plusieurs centaines d’années. Sorte de ragoût aux herbes (persil) légumes (poireau, épinards, feuilles de fenugrec) mélange d’abord cuit puis ensuite mijoté avec des haricots, des oignons rouges, des civettes hachées, des citrons secs et de l’agneau ou du veau. Ce plat est servi avez du riz à l’iranienne (polow)

               etoiles-09 Mahan        

tombe (Large)             rond023 Mausolée du soufi « Shah Nematollah Vali » Considéré comme un saint par le peuple iranien cet homme né en 1330 en Syrie mourut à Mahan en 1431. Il voyagea beaucoup de par le monde islamique pour perfectionner ses dons et apprendre les philosophies de beaucoup de maîtres. Après avoir fondé un ordre derviche, encore actif aujourd’hui, il s’installa à Mahan. Considéré comme l’un des grands maîtres du soufi d’Iran, il attira de nombreux pèlerins.

           Le soufisme, mysticisme de l’Islam apporte une dimension poétique et mystique qui a inspiré certaines œuvres arabo-persanes telles que les « Contes des Mille et Une Nuits ».

             Shah Nématollah y apporta un souffle nouveau, donna l'exemple en continuant son travail de fermier, montrant ainsi a ses disciples que cette façon était la meilleure des formes d'autodisciplines. Lorsque les soufis se tombe%203rassemblent ou vivent ensemble, leurs relations sont fondées sur l'égalité.

           Immense mausolée de 32000 m² (coupole, 2 minarets de 42 m, 4 cours intérieures, nombreux bâtiments). érigé en 1436 par un roi musulman indien, sur l’emplacement même de la maison du soufi.  La coupole recouverte de céramiques  turquoise  et la porte principale   sont incrustées d’ivoire.

            La « Cour d’Atanaki ». Ce grand espace bordé de cyprès, avec jardins, fontaines et  bassin peut accueillir la foule de pèlerins venus de tout l’Iran lui rendre hommage. Dans la chambre privée se trouve le tombeau en marbre, sur lequel a été posée une cage transparente ornée de boiseries, le nom des 12 imams y est écrit. Les pèlerins viennent  y déposer leur offrande

             A coté un second tombeau (Hasan Ali Khan Garoosy)  général d’Armée, enterré fin 19ème début du 20ème  siècle.

             Derrière le tombeau, une minuscule salle Shah Nematollah Vali a passé 40 jours et 40 nuits à adorer Dieu, tout en jeunant ! endroit qui l’inspirait pour écrire. Le complexe présente une bibliothèque et un petit musée (portes antiques en bois, copies du Coran, etc…)

                 rond023 Le Jardin de Shahzade  ou Jardin du Prince à 6 kms, dessiné et planté en 1850 pour un prince qâdjâr, oasis dans un climat semi-désertique particulièrement aride, le désert du Lut le plus chaud au monde, étant à proximité.  Avec son dénivelé, sa pente constante et grâce au système ingénieux et innovant d’un qanât, ce jardin recueille les eaux des montagnes avoisinantes et bénéficie d’un apport considérable d’eaux, permettant d’irriguer les fleurs, les parterres de pelouses, d’aménager de splendides bassins et canaux.

     Le jardin de Shahzade, (5,5 ha) se compose d’une structure d’entrée, d’un bâtiment résidentiel de deux étages, le « Sardar Khaneh », et de salles de service utilisées pour les domestiques et les animaux. DSCN3629%20(Large)Des pins et cèdres, aux feuillages permanents, ormes,  frênes, platanes et peupliers apportent de l'ombre, les massifs fleuris aux essences différentes sont utilisés comme décoration. Des arbres fruitiers sont également plantés: vignes, pommiers, poiriers, abricotiers, grenadiers, cognassiers, pêchers, pruniers. En tant que jardin, cet ensemble est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2011.

            Sa fraîcheur m’envahit de bien être, je remonte jusqu’au pavillon, en longeant les fontaines, les huit bassins qui se déversent les uns dans les autres, je franchis à grandes enjambées, pour ne pas y faire plouf !!! les nombreux ruisselets. Puis arrive l’heure du thé offert par Hamid, que je prends assise sur un muret, hypnotisée par le murmure de l’eau qui n’en finit pas de couler. « Il est difficile de résister à son charme » dit le Petit Futé, je confirme !...

           rond023 Dîner comme la veille à « L’Espakho restaurant »   Un camelot nous hèle « What country are you from ? «  « France » « I love Emmanuel Macron ! » Il nous amuse, déjà hier il nous avait fait le même scénario, il a l’air d’être au courant de l’actualité internationale ! car notre président n’est à ce poste que depuis 12 jours. Au menu une spécialité  de Kerman, le « Bozghormé » Légumes séchés coupés en petits morceaux, pois chiches, viande d’agneau et sauce au yaourt, comme à chaque fois c’est délicieux.

         La nuit a été « chaude » Dans tout le pays les Iraniens sont descendus dans la rue fêter la réélection du président Hassan Rohani à coup de manifestations bruyantes, concert de klaxons et de pétarades.

         * Dimanche 21 Mai

   Saĩdé met à profit cette longue distance, 400 kms qui nous séparent de Yazd, pour nous parler d’un évènement qui a bouleversé la vie du peuple iranien : l’avènement de la révolution islamique.

 En quelques lignes ce qui a précipité cet avènement : En 1977, le gouvernement réduit les dépenses sociales pour financer des projets de commandes d’armement, la multiplication de manifestations qui exigent le retour de l’ayatollah Khomeiny, alors en exil à  Neauphle-le-Château. En 1978 de violentes émeutes d’étudiants et de religieux de Qom éclatent, réprimés par les forces de l’ordre par la violence entraînant des massacres. Le 16 Janvier 1979, le shah condamné à la peine capitale quitte le pays, avec sa famille, pour l’Egypte. Le 1er Février 1979, Khomeiny revient en Iran, acclamé avec enthousiasme.

   La monarchie vieille de 2500 ans est abolie. L’instauration de la République Islamique est proclamée le 1er avril 1979, voté à 98,2 % des suffrages.

  Qu’en est-il aujourd’hui ! L’iran actuel est une théocratie, le mode de vie occidental, le capitalisme à l’américaine est banni, proscrit. A la tête du pays se trouve le Guide Suprême, élu à vie par des religieux. Il accepte ou évince les candidats à l’élection du président de la République, même celui-ci élu il peut le révoquer. Le pouvoir politique vient de Dieu (Allah) et est exercé sous le contrôle des religieux formant le clergé chiite.

   Le « conseil des Gardiens de la Révolution » composé de 12 hommes est nommé par le Guide Suprême. A l’avènement de la révolution, cette milice armée a pris le contrôle des tribunaux, procédé à des milliers d’arrestations et d’exécutions, de purges, montrant par ces actions qu’ils étaient les seuls maitres de l’Iran.

   Ce sont aussi ces « gardiens » qui veillent quotidiennement à ce que soit respectée la loi islamique, la charia. Ils peuvent réprimander, voir plus !!!  par exemple une femme qui n’adopterait pas la tenue islamique, ou tout autre manquement aux fondamentaux de l’Islam, la mixité dans les écoles est abolie.

   Revenons maintenant à notre route ! Ce tronçon de « la route de la soie » de Kerman à Yazd fut une de celles empruntées par Marco Polo lors de ses échanges commerciaux. A perte de vue  je ne vois que champs de pistachiers, puis  d’innombrables petites alvéoles boursouflées, trahissant la présence des qanâts.

   Un qanât est un ensemble de puits verticaux (accès, aération)   d’environ 10 m de profondeur, reliés à une galerie de drainage légèrement en pente qui achemine l’eau vers des citernes construites à l’entrée de l’oasis, de la palmeraie ou de la ville, cette invention date du début du 1er millénaire. Yazd et Kerman sont les zones les plus connues pour leur dépendance à ce système. Un qanât délivre un débit de 8 000 m3    par période de 24 h.

        « Il y a bien longtemps, les hommes chargés de la construction étaient habillés de blanc, nous dit Saĩdé, la couleur du deuil «  symbolisant sans doute la dangerosité de ce métier et le peu de chance alors d’y survivre !!

 A mi-parcours, voici une zone désertique, puis se dessinent des paysages vallonnés, annonciateurs de la proximité de villes ou villages

 Je vous invite à découvrir la suite de ce voyage. Yazd, fille du désert, Ispahan la belle et bien d’autres merveilles encore.