Mardi 17 Mai (suite)

    Après avoir passé la matinée à arpenter les ruines de Persépolis, nous nous dirigeons maintenant vers la nécropole royale de « Naqsh-E-Rostam ». (Point N° 3 carte itinéraire) J’ai du mal à le croire tant il fait chaud mais le site est  bel et bien perché à 1640 m d’altitude !  Grimpée sur un petit monticule, je profite ainsi d’une vision panoramique sur ces 4 gigantesques tombeaux taillés dans le roc.



    Les Perses pensant que les bas-reliefs sassanides présents sous les tombes représentaient Rostam, un héros mythique perse, leur avait donné ce nom.

    Fleuron des sites archéologiques, les plus anciennes et les plus belles sépultures achéménides sont sculptées, à mi-hauteur, en forme de grandes croix sur la falaise.

    Une des tombes est explicitement signalée par une inscription laissant penser que celui de gauche serait le tombeau de Darius  le grand (522-486 av J-C).

   Les trois autres tombes sont censés être celles de ses successeurs :   Artaxerxés I (486-465 av J-C), Artaxerxés ll (465-424 av J-C) et Darius II (423-404 av J-C).

    L’inscription trouvée sur celui de Darius  commence et finit ainsi :

« Je suis Darius 1er, le grand Roi, le Roi des rois, Roi des contrées……/……voici les provinces que j’ai conquises au loin. Je les ai gouvernées, elles m’ont payé tribut. Ce que j’ai commandé, elles l’ont fait : la loi qui était la mienne leur fut imposée……/…… Alors tu sauras que la lance de l’homme  a pénétré au loin, alors tu sauras que le Perse a combattu au loin »

    Hé bé !!!!  valait mieux ne pas se trouver au-travers de sa route !

    L’orifice que l’on aperçoit au centre de  chaque croix donne sur la chambre funéraire, où le roi résidait dans un sarcophage.

    La partie basse de la façade reste sans ornementation, alors que la section entourant la chambre est décorée de colonnes à chapiteaux, censée être une réplique de l’entrée du Palais de Persépolis.

    Ces tombes ont été pillées après la conquête de l’empire achéménide par Alexandre le Grand (après l’incendie de Persépolis, on s’en serait un peu douté !)

           Face à ces tombeaux, s’élève  la « Kaaba de Zarathoustra » un édifice carré, à semi-enterré. Les historiens hésitent à se prononcer sur la fonction de l'édifice : une tour du feu achéménide ? le livre sacré du zoroastrisme ? une morgue pour momifier les rois ? une chambre de gardien des tombeaux ? L'hypothèse la plus plausible serait celle d'un temple abritant le feu sacré des Achéménides.

Sur la même falaise que les tombeaux sont également sculptés huit bas-reliefs sassanides. Réalisés un millénaire plus tard, le choix de ce site par les rois de cette dynastie n’est pas dû au hasard, ils espéraient certainement bénéficier, sur ces lieux devenus sacrés sous les Achéménides, du rayonnement divin de leurs prédécesseurs.

Détail de quelques uns :

                ¤ L’investiture d’Ardéshir 1er (224-241) fondateur de la dynastie.  Sous les sabots des chevaux, son ennemi Artaban V, dernier roi parthe, et Ahriman, le dieu du Mal, sont piétinés.

                ¤ La victoire de Shâpur 1er  (241-273) sur les Romains. Le personnage à genoux serait l’empereur Philippe l’Arabe, derrière le roi on y aperçoit  l'empereur Valérien fait prisonnier en 262.
                ¤  Bahram ll  (274-293) se livrant à des combats équestres.

                ¤ L’investiture de Narseh (293-302) qui reçoit la couronne des mains de la déesse de l’eau, Anâhita. 

          ¤ Hormuzd ll (303-309) qui désarçonne un ennemi d’un coup de lance. 

                 ¤ Les victoires de Shâpur ll (309-379)

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Saĩdé nous emmène enfin déjeuner (il n’est pas loin de 14h !)  tout près de là, au « Laneth-Tavoos » Je ressens en voyant ce restaurant enfoui dans la verdure, après ce que je viens d’endurer, l’impression de pénétrer dans un  oasis,

 Joli site ombragé avec une salle sur pilotis, un grand bassin avec  jets d’eau, les tables séparées par des arbustes sont disséminées au milieu de jardins plantés de platanes. Les chaises sont toutes recouvertes de housses blanches, un petit motif orange à l’arrière. Bref ! si l’on y inclut le bruit de l’eau du bassin et le chant des oiseaux, c’est l’étape idéale pour se ressourcer, dommage qu’on y passe si peu de temps ! 

Le repas est servi sous forme d’un buffet, beaucoup de choix, des spécialités iraniennes, dont l’intitulé est en anglais ! dans un frigo m' est proposé de l’eau, mais aussi des bières sans alcool aromatisée, du coca…  

Les toilettes des restaurants en Iran. Tout un programme ! le plus souvent ce sont des WC à la turque, à coté  un broc rempli d’eau, faut un minimum d’hygiène tout de même ! Parfois, principalement dans les mosquées, se trouvaient côte à côte les deux (turc et occidental) parfois aussi la cuvette installée tant bien que mal sur les emplacements pieds du WC à la turque. Faut s’adapter, on s’adapte !...

Le déjeuner terminé, Hamid reprend la route pour le site de « Pasargades » Vestiges d’une ancienne capitale achéménide encore plus ancienne que Persépolis, quant tout à coup il repère un petit coin d’ombre, ombre qui sera la bienvenue, vu la chaleur. Là il va nous faire une démonstration de son savoir-faire, muni d’un petit réchaud et d’une antique mais combien utile cafetière, il prépare au groupe café et thé accompagnés de petits gâteaux.

Vive Hamid et son café  qui sera le premier d’une longue liste !

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