Pasargades

* Mardi 17 Mai (suite)

    Le café offert par Hamid avalé, nous reprenons la route pour Pasargades, capitale achéménide datant de 550 avant J.C, Après Persépolis et Naqsh-E Rostam, je marche maintenant sur les traces de la civilisation laissée par le 1er  des empereurs perses, et ce faisant, continue à remonter le temps.

    Site incontournable (Point N° 4 carte itinéraire) d’après « le Petit Futé »  mais que ce site est austère !

    Du parking, une  allée rectiligne d’une centaine de mètres bordée de cyprès avec en son milieu un alignement de roses plantées en jardinières chic, mène tout naturellement au joyau de ce site : le tombeau de Cyrus ll le fondateur.

    Ville située à 1900m d’altitude au cœur de la chaîne montagneuse du Murghab, dans la province du Fars,  87 kms  Nord-est de Persépolis, 125 kms Nord-est de Chiraz. Ici se trouvent les vestiges d’une autre cité achéménide : Pasargades.

    Les  origines de Pasargades : Ce site fut choisi par Cyrus ll dit le Grand (559-530 av J.C.) comme emplacement pour sa capitale (1ère  capitale historique de l'Empire perse) à l’endroit même ou il avait battu l’armée mède commandée par Astyage en 550 av J.C. Cette bataille décisive marqua le début des années de conquête qui aboutirent à la formation de l’Empire achéménide.

    A la mort du fils de Cyrus, l’arrivée au pouvoir (522 av J.C.) de Darius 1er, Pasargades fut reléguée au second plan, Darius entreprenant rapidement la construction d’autres cités, telles que Suze puis Persépolis. A partir de ce moment-là, Pasargades servit essentiellement lors des cérémonies investiture des rois achéménides, tel qu’Artaxerxés ll (404-359) qui s’y fit couronner.

    Les vestiges de Pasargades sont moins bien préservés, et moins spectaculaires que ceux de Persépolis. Cependant, leur intérêt historique et architectural de tout premier plan leur ont valu d’être inscrits dès 2004 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

    Le site archéologique couvre 1,6 km² et les ruines très éparpillées donnent l’impression d’un paysage quasi désertique.



    Le monument le plus important de la cité est sans nul doute :

     ¤ le mausolée de Cyrus ll. Mausolée bâti en calcaire blanc, de près de 11 m de haut, sans aucune décoration. C’est un carré à six étages menant à une chambre funéraire d’environ 3m de coté et 2,11m de hauteur, qui a contenu autrefois le cercueil en or. Chambre coiffée d'un toit à double pente et possédant une étroite entrée. Ce tombeau était entouré d’un vaste jardin d’agrément boisé sacré et bien irrigué, appelé « paradis »

    Lorsqu’Alexandre le Gd arriva devant ce tombeau,  il constata que la sépulture avait été pillée. Les ossements étaient éparpillés sur le sol, et rien ne subsistait des riches draps et bijoux que normalement elle devait contenir. Se considérant comme son héritier, il en fut peiné, ordonna que l’on répare la tombe et qu’elle fut scellée. Le sarcophage, lui n’a jamais été retrouvé.

    Le mausolée est si loin des autres sites  (1km) que Saĩdé emmène le groupe au point le plus éloigné à bord d’une voiture de golf, empruntant une étroite route goudronnée.  Par cette température caniculaire, ce n’est pas de refus, sinon un bus fait aussi la navette. Je voie tout d’abord :

    ¤ Une tour du feu en pierre (en cours de restauration)

    

    Mais de là oh damnation ! on ne reprend pas la voiture mais on part à pied  traînant nos savates dans la pierraille,  découvrir ces vestiges qui, faut bien se l’avouer n’ont pas le prestige de Persépolis. Avec foulard, casquette, tunique à manches longues par dessus le jean, je souffre…… mais je marche….. je suis….. et découvre ainsi dispersés dans, que j’imagine bien sûr ! de vastes jardins royaux, qui devaient être selon le concept du « paradis perse » savamment organisés et irrigués :

    ¤ La « résidence royale » de Cyrus, elle possédait une salle centrale de cinq rangées de six colonnes. Salle de 2472 m² reconnaissable aux socles carrés des piliers et aux nombreuses sections de colonnes qui ont été remises en place.

    ¤ Le palais S ou « salle d’audience » comporte elle aussi une salle centrale, flanquée cette fois-ci de quatre portiques à colonnes, on peut encore voir des fragments de bas reliefs Poisson et Homme-taureau.

    ¤ Un autre édifice, la porte R probablement l’ancienne entrée au complexe palatin, est surtout remarquable pour son portail, aujourd’hui sous abri, dont le jambage est décoré d’un « génie » ailé. Cette sculpture, unique en son genre, et haute de 2,7m est le plus ancien relief achéménide intact trouvé à ce jour.

    Il semble que ces palais ont été construits avec du schiste ce qui pourrait expliquer la moindre résistance de la pierre par rapport à Persépolis.

    A mon avis, il vaudrait mieux découvrir Pasargades avant Persépolis, déjà on respecterait l’ordre chronologique, car là, malgré les explications orales de Saĩdé, bien difficile de s’y retrouver entre Cyrus… Darius… Artaxerxés… les périodes achéménides… pire encore après avoir visité le musée de Téhéran et la période sassanide,  d’autant que ma seule obsession, sous ce cuisant soleil est « Quand est-ce qu’on arrête de marcher ! »  Ensuite, entre la conservation des deux sites « Y a pas photo » Mais ici respect ! c’est la capitale du 1er empereur perse !!!!.

    Je pense, mais ça n’engage que moi ! qu’un(e) guide devrait déjà en quelques phrases tracer les grandes lignes de ce qu’on va visiter lorsqu’on est encore dans le bus, tranquillement à son écoute, le bouquin « Olizane » à nos cotés, la compréhension ensuite en serait nettement améliorée. J’arriverais, pour la rédaction de ce site, à mettre un nom sur ce que j’ai pu voir, une légende sous les photos à force de recherches, de lecture !...

   Le dîner sera au restaurant « Shater Abbas » de Chiraz. Quoiqu’il ne doit pas être très loin de l’hôtel, nous mettons un temps fou à y parvenir, Hamid devant composer avec les embouteillages, devenus quasiment infranchissables, les iraniens descendus dans les rues les encombrent, manifestent à coups de klaxons,  terriblement excités en prévision de l’élection présidentielle qui aura lieu après-demain.

 

     


Revenons donc à ce restaurant. Sympa l’entrée ! on y voit le boulanger qui prépare et cuit sa pâte. La décoration est superbe, banquettes de bois, murs recouverts de briquettes, fresques murales. Si pour les entrées, c’est bien souvent la même chose, pour le plat principal, Saĩdé, nous aura toujours donné plusieurs mets à choisir, nous permettant ainsi de goûter à des choses différentes. Aujourd’hui, le plat nous est servi dans un moule à tarte, du coté culinaire, c’est certain qu’on en aura eu des surprises !

Le retour à l’hôtel sera la encore laborieux, en Iran, l’élection présidentielle revêt une très grande importance, d’autant que face à  Rohani, le président sortant (religieux modérateur qui a assoupli la condition des Iraniens) se présente Raïssi, un conservateur.

La journée de demain sera consacrée à la découverte de Shiraz, ville de la poésie, des roses, des rossignols.



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