* Samedi 20 Mai

    Départ à 4h30 le ventre creux.  Si,si,vous avez bien lu, je  n’ai pas fait erreur !!!  Il y a 2 jours, Saĩdé nous avait demandé si ça nous disait d’aller voir le désert, cette option payante non prévue au programme avait l’air de leur (à Hamid et Saĩdé)  tenir beaucoup à cœur « Oui bien sûr, pourquoi pas ! »  « Ca va être joli, vous ne regretterez pas d’être venus » nous dit-elle ! Et voilà pourquoi nous partons de si bonne heure pour une petite incursion dans ce désert qu’est le « Kavir-E Lut », nous y prendrons alors notre petit déjeuner. Point N° 7 carte intinéraire

 


 

    Ce vaste désert salé (480 kms x 320 kms) est inscrit depuis Juillet 2016 sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco, un désert qui l’eût cru !  Quoiqu’il soit à une altitude moyenne de 600m au-dessus du niveau de la mer, c’est tout de même la zone la plus chaude (des études sérieuses ont relevé des températures de 70°) et peut-être la moins  connue de la planète. 

    Au printemps l’eau qui s’écoule brièvement des montagnes de Kerman se dessèche rapidement, ne laissant que des roches calcaires, du sable et du sel. Roches qui en se mélangeant vont sculpter, du fait de l’action érosive du vent et de la pluie, de grands châteaux de sable  et des sillons pouvant aller jusqu’à 75 m de hauteur.  Les habitants de la région ont nommé « kalouts » ces couloirs profonds qui se sont creusés au fil du temps.

    Aucune forme de vie n’existe dans cette partie du désert

           Nous roulons, roulons… Je ne me lasse pas d’admirer ce paysage spectaculaire. Voilà le soleil qui se lève, c’est alors que les dunes et les crêtes s’embrasent, pour mon plus grand bonheur. Mais pourquoi n’ais-je pas sollicité un arrêt photo ! pas osé, et puis ça n’a eu l’air d’intéresser que moi ! mais je vous avoue que je le regrette. J’attraperais bien quelque clichés en roulant, mais vitesse conjugué avec vitres, ils seront loin d’être nets c’est certain !

      

 

           A environ 150 kms au Nord-Est de Kerman, Hamid s’arrête au beau milieu de nulle part, quoiqu’il est encore très tôt le soleil est déjà haut, mais le paysage n’en est pas moins fantastique, calme, serein.

           Ces « kalouts » et ces formations de sable, me donne une impression d’isolement, d’être au bout du monde. Après les trépidations et le chahut des villes gargantuesques, ça change, c’est incontestable.

           Après une courte promenade sur le sable, sans oublier l’incontournable photo du groupe dans cet étonnant paysage ! puis voilà Hamid qui nous fait une  pitrerie, Je disais donc après cette mini balade ! nous prenons, ces roches sculptées vont l’espace d’un instant nous servir de chaises, un copieux petit déjeuner (sandwich, jus d’orange, gâteaux) sans oublier Hamid et son incontournable café, A l’instant où nous partons, trois motards tchèques nous rejoignent, malgré la barrière du langage un court moment de communion s’installe entre nous.

 

      

   

        

    

            Il nous faut maintenant quitter ce site enchanteur et partir vers Rayen. Sur le bord de la route j’aperçois de nombreux gardiens de moutons.

            Cette ville située à 1720 m d’altitude (Point N° 8 carte itinéraire) se trouve un peu à l’écart de l’axe principal reliant Téhéran au Pakistan, et qu’à une bonne centaine de kilomètres de Bam, la plus grande place forte au monde, patrimoine de l’Humanité, qui fut réduite à un amas de briques et de terre, lors d’un important séisme en décembre 2003.

            Rayen est principalement une ville où l’on fabrique des couteaux, des armes.

            Nous y arrivons en milieu de matinée. 

     Saĩdé consulte son téléphone pour connaître le résultat des élections, il leur faut un peu plus de temps que chez nous pour en prendre connaissance !!!!! Hassan Rohani, le président sortant, réformateur modéré vient d’être réélu dès le 1er tour, pour 4 ans, avec 58,13% des voix, nous sommes sincèrement contents pour ce peuple qui va, sans nul doute, avec cette réélection pouvoir continuer à s’ouvrir sur le monde. Nous les félicitons.       Imaginons une seconde que ce soit le conservateur Ebrahim Raissi, soutenu par le clergé qui soit élu, qu’aurait-on fait de nous !!! Peut-être bien qu’il y aurait eu de grandes manifestations, des grèves générales….… les touristes européens que nous sommes auraient peut-être bien été pris en otages, va savoir !!!

 


 

                    u La citadelle de Rayen.

            La fondation de Rayen remonte à la dynastie sassanide (aux alentours du Vème siècle) Cette forteresse-sentinelle offrait en cas de guerre, d’attaque de bandits de grands chemin, et d’autres importants dangers... un endroit sécurisé pour la population.

            Elle faisait partie des forteresses habitées par le gouverneur Mirzâ Hossein Khân à l’époque de Nâder Shâh Afshâr.  Mais en 1794 l’enceinte tomba aux mains des armées qâdjâr et ne retrouva jamais sa splendeur d’antan. Il ne reste quasiment rien de cette époque. Les constructions que l’on visite aujourd’hui datent de l’époque safavide et ont subi depuis plusieurs restaurations, dont l’ultime au cours des années 2000.

            Avec une superficie de 2000 m², c’est le deuxième plus grand édifice en briques crues du monde. La brique crue est un mélange d’argile de paille et d’eau,  moulée et longuement séchée au soleil. Une fois celle-ci bien sèche, les maçons l’utilise comme de vulgaires parpaings. La construction achevée, les murs étaient recouverts d’une dernière couche de torchis afin d’améliorer la résistance et l’étanchéité de l’ensemble.

            La citadelle de forme carrée avec ses 16 tours aux bordures dentelées  est entourée par une muraille de plus de 10 m de haut.

            La visite commence par le vaste portail d’entrée qui se prolonge ensuite en une série de couloirs et de passages couverts.

            Celui-ci franchi, j’aperçois de suite des artisans qui tiennent boutique en vendant des couteaux fabriqués maison.

            L’escalier mène à la tour de guet. Du haut  de cette terrasse, mon regard embrasse non seulement une ville-forte protégée par ses remparts et ses tours crénelées, mais également les vestiges des bâtiments spécifiques d’une cité iranienne traditionnelle : mosquée, bazar, hammam, logements pour la garnison, palais destiné au gouverneur, écuries, caravansérail. De  là j’aperçois également les montagnes enneigées du Hezar qui culmine à 4465 m.

            L’épaisseur des murs protégeait les occupants de la chaleur en été, et des nuits froides de l’hiver.

    

          Qu’il fait bon à l’ombre de ces murs ! J’accompagne Saĩdé à travers ce labyrinthe, allant d’une pièce à l’autre, d’une cour à l’autre, longeant les couloirs, passant sous les voûtes.

          Ici c’était la mosquée, là le palais du gouverneur reconnaissable à ses tours d’angle et à sa cour plantées d’arbres.

      

          

 

           

            La visite  de cette forteresse terminée, nous nous rendons à Mahan pour déjeuner à l’hôtel traditionnel :  Eyvan.

 

            Là encore, dès le portail franchi, c’est un  régal pour les yeux, une longue allée joliment pavée mène à la salle du restaurant, puis je longe un bassin central aux eaux transparentes, bordé d'arbres et de jardins fleuris, le tout encadrés par toute une longueur de bâtiments avec arcades, sans doute les chambres ! et tout ceci conçu selon une architecture typiquement persane.

   

    Dans la salle, la télévision est allumée, Rohani apparaît occupant tout l’écran, il doit probablement faire son premier discours.

    Le plat proposé par Saĩdé est le « Gormeh Sabzi » (en persan : قورمه سبزی)  plat national de l’Iran datant de plusieurs centaines d’années. C’est une sorte de ragoût aux herbes (persil) légumes (poireau, épinards, feuilles de fenugrec) ce mélange d’abord cuit est ensuite mijoté avec des haricots, des oignons rouges, des civettes hachées, des citrons secs et de l’agneau ou du veau. Ce plat est servi avez du riz à l’iranienne (polow)

    La page suivante est consacrée à la découverte de Mahan. Le mausolée du Shah Nematollah Valli est tout à coté du restaurant, aucune marche pédestre, je n’aurais même pas le temps de digérer.

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