Meybod

* Lundi 22 mai 2017

 

     Après la visite de la  pittoresque ville de Yazd, cité cernée de déserts, Hamid prend la direction de Meybod, à 60 kms de là. Une légère brume enveloppe le paysage, ce centre du plateau iranien, une plaine durement sèche et aride.

                Meybod. La fondation de cette ville de 75 000 habitants remonte à l’époque pré-islamique (814 à 647 avant J.C.) L’endroit était déjà habité su temps des mèdes, car il y a été retrouvé des pièces de monnaie de l’époque. Autrefois, centre de céramiques, elle se consacre depuis la fin du XXème siècle à la porcelaine. Point N° 12 carte itinéraire

            Dans le programme était prévue la découverte de l’antique forteresse de Narin Qaleh, il semblerait que celle-ci ait été zappée, mais il doit y avoir une bonne raison à cela ! Cette forteresse construite il y a  2000 ans en briques et boue ne serait plus aujourd’hui qu’un site en décomposition, certaines rumeurs lui donnent même une longévité de 7000 ans ! Les habitants en sont pourtant fiers, la considérant comme le coffre des trésors de Salomon


    Mais je ne suis pas venue pour rien à Meybob ! une visite en remplaçant une autre, celle ville ancienne recèle d’autres trésors, certes moins anciens, mais néanmoins intéressants, tels que :

    t Un « yakhchal » En plus simple : une glacière, un réfrigérateur façon ancestrale où l’eau acheminée de la montagne par un qanât, transformée naturellement en glace en hiver est alors stockée. Déjà au IVème siècle avant J.C. les ingénieurs persans avaient maîtrisé la technique et l’utilisation du yakhchâl pour créer de la glace en hiver et la stocker en été, même par des fortes températures et en plein désert. Cette glace était utilisée pour conserver les aliments et fabriquer des rafraichissements pour la cour royale.

    Le yakhchal est un grand espace en forme de dôme semi-enterré composé de deux parties : le dôme et la glacière. Le bâtiment fait environ 300 m² à la base, sa hauteur totale est d’environ 30m, la partie enterrée  profonde de 15 m et son volume peut aller jusqu’à 8000 m3. Extérieurement un mur (mur de givrage de 42 m coté Sud et 20 mètres coté  Est-Ouest) a été construit de façon à ce que l’ombre de la paroi maintienne l’eau froide afin qu’elle puisse geler plus facilement. Le petit édifice au sommet de la forme conique du bâtiment entraîne la chaleur vers l’extérieur.

    Les murs épais de 2,40m à la base se terminent par l’épaisseur d’une seule brique de 2,5cms au sommet. Ils ont bâtis avec un mortier spécial (sarooj) fait de sable, d’argile, de blanc d’œuf, de chaux, de poils de chèvre et de cendre, mixture censée être imperméable et résistante à la chaleur.

 

    

 

Celle de Meybod, vieille de plusieurs centaines d’années est particulièrement bien restaurée. A l’intérieur un escalier de pierre permet d’accéder à tout niveau, et en levant le ciel, j’aperçois un filet de ciel bleu,  là par où la chaleur s’enfuit.

Face à la glacière, de l’autre coté de la route, mes pas, au cœur de ce paysage fait de pisé, me mènent devant un :

t Réservoir d’eau, encadré de quatre Bâd-gîr (tours à vent, dont j’ai relaté l’utilisation dans la page Yazd) rafraîchissant les températures pendant les jours d’été.

Puis, tout près de la citerne voici le :

t  Caravansérail Shâh-’Abbâsi. Quoique touristique et restauré il présente un cadre agréable.
         A l’entrée, je passe sous une coupole sculptée de magnifiques motifs géométriques. Au centre du caravansérail un bassin alimenté en eau par un qanât, au fond de celui-ci un motif de faïences bleues représente la dame-soleil, figure qui se réfère à la femme idéale sous l’époque qâdjâr, version très connue dans l’art de cette époque.

 


    

 

A l’intérieur des alcôves, accessibles par un escalier de bois de trois-quatre marches, quelques boutiques d’artisanat, Saĩdé nous arrête devant des fileuses, ici c’est une jeune femme qui minutieusement effectue des dessins ajourés dans sa poterie, son sourire est charmant, son travail artistique !

Nicole n’y résistera pas, son voyage se poursuivra le carton renfermant son précieux vase à la main. La fragile poterie aura-t-elle résisté aux assauts des diverses manipulations des aéroports : tapis, scanners ?

Les tisserands que vous pouvez voir assis, à la fin de la petite vidéo, ont été filmés à Nain, la prochaine étape, dans une habitation troglodyte, quant à l'imprimeur sur tissu, c'est à Ispahan



Hamid prend la direction de Nain, me rapprochant d’Ispahan.

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