Nâin

         * Lundi 22 Mai 2017 (suite)

    Me voici arrivée à Mohammadieh, à la banlieue de Nâin. Ce village présente un aspect un peu particulier, car truffé de grottes, appelées « sardab » et « ana bafi » creusées vraisemblablement par les zoroastriens (600 avant J.C.) Après avoir été abandonnées par ces derniers, les habitants musulmans les ont aménagées en atelier de tissage. Point N° 13 carte itinéraire

    Ouf ! qu’il fait bon lorsque l’on passe de la chaleur iranienne à cet habitat troglodyte ! J’éprouve tout de même un peu de compassion devant ces hommes, tissant des étoffes à partir de laine de mouton et de chameau, ils sont assis dans des cavités, le métier étant au ras du sol. Surtout ce vieil homme, j’espère pour lui qu’il ne passe pas 8 voir 10 heures dans ces conditions. Ces métiers sont archaïques, près de 700 ans pour certains. Le tissage de manteaux à la main est cependant l’un des artisanats les plus précieux et historiques de Nain.

(Rappel de la vidéo sur l'artisanat local)

    N’est-il pas beau, Hamid revêtu de ce manteau en poil de chameau !

       La visite de ces grottes et de cet artisanat est gratuite, mais il n’est pas interdit de donner un petit pourboire, histoire de les encourager !  

  

 

             
             
Na’in   Ville située à 140 kms à l’Est d’Ispahan, à une altitude de 1545 m. Sa population est d’environ 30 000 habitants. Son climat est désertique avec des températures qui peuvent monter jusqu’à 41 ° au cœur de l’été.
           Elle possède plusieurs curiosités : la mosquée du vendredi, la forteresse pré-islamique de Narenj, le vieux bazar ainsi qu’ un moulin à eau et un Zurkhaneh (maison de force)



 

                        t  La mosquée du Vendredi (Masjed-e Djomeh)  l’une des quatre premières mosquées construites en Iran après l’invasion arabe. (Époque abbasside 1ère  moitié du Xème siècle). L’ensemble du complexe a été construit progressivement.

    De loin j’aperçois son minaret de plan octogonal, d’une hauteur de 28m,  ajouté à la mosquée il y a 700 ans. Je pénètre dans la cour entourée de colonnes, quatorze pour être précise ! ici il n’y a pas d’eivân. Les colonnes richement décorées de très anciens stucs sont relativement trapues, bien conservées elles présentent une grande variété de motifs géométriques et floraux ainsi que de très beaux exemples de calligraphies.

    Je remarque de suite le coté sobre et épuré de cette mosquée, aucune décoration en céramique, uniquement des briques et du plâtre, la raison en est simple, la céramique n’était pas encore inventée !

    Dans la cour, un escalier mène aux salles de prière souterraines qui servaient lors des étés chauds ou des hivers froids, la température y étant constante.


     

    Saĩdé pose alors un « thurba » au sol et nous fait une démonstration du déroulement de la prière musulmane.

    L’une des œuvres d’art de ce monument est sans conteste le mur (qibia) orienté vers la Mecque décoré de calligraphies et ce magnifique minbar qui date de 1312. Cette chaire de marqueterie en bois, décorée de motifs géométriques et floraux est un petit bijou.

     

            v Le thurba, est une tablette d’argile utilisée pendant la salat (prières quotidiennes islamiques) pour symboliser la terre, tel que Le Coran l’exige. Le musulman doit se prosterner en y posant son front.

           La visite continue par un passage par les sous-sols, puis voici le qânat qui court sous la mosquée, l’eau était utilisée autrefois pour les ablutions avant la prière.

     

           Cette très ancienne mosquée vaut vraiment la visite, ne serait-ce que pour la simplicité de son architecture et la beauté de ses sculptures.

    A 100 m environ au sud, voici un Ab Anbar, un réservoir et ses tours à vent.

     v Ab Anbar : réservoir de stockage d’eau potable construit le plus souvent sous le niveau du sol, prenant en considération sa résistance et sa stabilité face aux tremblements de terre, encore assez fréquents en Iran.

      Sa conception est la même que pour la glacière de Meybod, murs de 2m d’épaisseur, mixture spéciale (sarouj) pour la construction. Ils peuvent être immenses, celui de Na'in est particulier, car il présente des doubles dômes, et n’oublions pas les fabuleuses tours du vent pour rafraîchir l’air et l’eau !   

        De là, en arrière plan, un joli paysage s’offre à mes yeux : les restes de Narenj Ghaleh, citadelle en ruines de l’époque parthe, une centaine d’années avant notre ère.

             Photo personnelle indispensable, bien entendu !

       t Déjeuner dans un restaurant de Na’in. Saĩdé conseille la spécialité locale : le poulet au jus de grenade.

        Après  celui-ci, Hamid reprend la route en direction d’Ispahan, je devrais y être en milieu d’après-midi.
Bas du formulaire

Cette page en version imprimable

     Ispahan