* Lundi 15 Mai 2017. 

Avant de commencer les visites, je me dois de vous parler en très courtes lignes de Téhéran. (N° 1 carte itinéraire)

Ville datant du néolithique riche de 5000 ans d’histoire, mégalopole tentaculaire de 15 millions d’habitants, très polluée, ou la circulation y est trépidante, rythmée par les embouteillages. Sa population y est jeune, 60% ont moins de 25 ans. Téhéran connaît un climat continental, froid en hiver et extrêmement chaud en été.

Foyer de contestation étudiante, centre politique, économique, intellectuel et militaire, elle abrite une trentaine de musées.

Appelée littéralement « ville sur les pentes »  cette capitale de l’Iran depuis 1795 est située entre 1050m et 1950m d’altitude.

Saĩdé nous offre la carte du pays, mais aussi oh combien utile ! : un fin foulard blanc, beaucoup plus léger que ce que j’ai pu apporter, il sera plus agréable à endurer. Ce foulard sera mon nouvel ami, il ne me quittera jamais, ni dans le bus, ni dans les restaurants, ni à l’hôtel, ni par 35 °

Le « hijab » voulant dire « celui qui empêche » ou communément appelé « voile islamique » est un vêtement imposé par le Prophète, considérant ainsi que les femmes ne seraient pas exposées à des insultes. Trois siècles après Mahomet, un imam imposa le port à l’ensemble des musulmans. Aujourd’hui, en Iran, les femmes ont pris quelques libertés avec celui-ci, rivalisant d’élégance dans le port du foulard, à l’arrière de la tête, bien souvent en le fixant sur un chignon naturel ou postiche, mariant plusieurs couleurs, façon de le draper.

Nous occidentales nous devons bien évidemment nous soumettre à cette contrainte, la police religieuse veille !!!

A 9 heures du matin, il fait déjà : 25° ça va chauffer avec tout cet attirail ….

Saĩdé nous emmène dans un bureau de change, pas besoin de papiers d’identité. Pour 1 euro nous recevons 46000 rials, me voilà riche à millions. Pour faire simple, je diviserai le prix par 4, en supprimant bien des zéros. Exemple : un billet de 10000 rials = 0,25€, de quoi bien m' embrouiller au moment de payer quelque chose.

Inutile de vous encombrer de dollars, l’euro est accepté partout, il m'est même arrivé de voir un rendu de monnaie en pièces.

Ces billets ont tous sur une face, celle rédigée en langue persane, l’effigie de l’ayatollah Khomeiny.   

Ma première visite sera pour le :

                 *         Musée Archéologique.

Ce musée situé dans un bâtiment d’inspiration sassanide construit en 1937, abrite une très importante collection d’objets mis au jour notamment à Suze et à Persépolis. Certains datent des V et VIème millénaire avant J.C.

La visite commence par la période néolithique, on y admire une collection de vases décorés, un taureau en terre cuite qui était placé à l’entrée d’un temple, des tampons cylindriques retrouvés à Suzà …….

Puis vient la période achéménide (559 à 330 avant J.C.) Une statue de Darius le Grand, puis une fresque représentant une scène d’audience où l’empereur Darius siège sur son trône royal ….  La pièce clé de musée est un personnage de la dynastie parthe trouvé dans le Khouzestan.

On termine par l’époque sassanide avec des mosaïques découvertes à Bishapur.

      

 

Plongée dans cet univers archéologique, je perçois à peine le bruit de pas, de chuchotements, je vois alors accourir vers moi une ribambelle d’écolières. Toutes souriantes, elles s’infiltrent parmi les femmes !…… du groupe, veulent tout savoir de nous, notre prénom, d’où l’on vient. Elles conserveront ces précieux renseignements dans le petit carnet qui doit sans doute leur servir de bloc-notes.

Je vous présente Kimia, adorables ces gamines, si jeunes et déjà encapuchonnées !

Sortie de cet univers quelque peu ancestral, je fais quelques pas dans les rues de Téhéran, tout n’est pas que bâtiments délabrés car voici un joli petit jardin, puis une magnifique porte musulmane prolongée de part et d’autres de bâtiments officiels.

Quelques centaines de mètres plus loin, voici le :

                   *       Musée Abgineh du Verre et de la Céramique.

Malgré sa  taille modeste, c’est l’un des plus beaux musées de la capitale, c’est « le Petit Futé » qui le dit !. 

L’édifice, un palais de 1040 m2 fût bâti au début du 20ème siècle sur les ordres d’Hahmd Qavâm pour son usage privé, au cœur d’un charmant jardin de 7000m2. Ce pavillon est un étonnant mariage de style oriental et occidental, la porte d’entrée est flanquée de deux colonnes soutenant un balcon, la façade est ornée d’un décor de briques en relief.

 Dans les années 50 il abrita l’Ambassade d’Egypte, fut acquis ensuite par la Banque du Commerce et enfin transformé en musée en 1976 par l’impératrice Farah. Mais ce n’est qu’en 1980, un an après le renversement de la monarchie qu’il sera ouvert. Il est depuis 1998 inscrit sur la liste du patrimoine national.

A l’intérieur, un élégant escalier de bois en colimaçon conduit aux salles du 2nd étage, il sépare les deux ailes du bâtiment. Les boiseries délicatement sculptées et les moulures de stuc sur les murs et les plafonds sont ravissantes.

La présentation est moderne. On peut y admirer des pièces en cristal de roche, dont certaines remontent à l’époque achéménide. Dans les salles du rez-de-chaussée, les pièces sont individuellement présentées au sein de vitrines en forme de colonne. Quant aux tout petits objets, ils sont posés dans des niches insérées dans un cube.

On y admire aussi de belles céramiques de Kashan, issues de fouilles archéologiques s’échelonnant de l’époque achéménide au 19ème siècle.

     

 

Il est l’heure de déjeuner, le « Farhand Hal Restaurant » est un restaurant semi-enterré. C’est ma première confrontation au peuple iranien. La salle est investi d’hommes, de couples qui mangent ou boivent du thé assis en tailleur sur une banquette tout à coté de moi.

En entrée, les serveurs apportent une salade de crudités, celle-ci présentée dans un plat individuel sous cellophane ! je suis pour le moins un peu surprise !!  En plat principal, des brochettes de poulet, de kebabb… curieuse cette présentation ! petits morceaux présentés sur une ligne, avec accompagnement du choux rouge, un poivron, une tomate cuite, des frites. Les couverts sont emballés dans du plastique.
      Une des choses qui m'aura aussi décontenançée, ce sont les serviettes qui accompagnent normalement le couvert du client !... Je n'en aurai jamais, ou si peu ! c'est la boite de mouchoirs en papier posée sur le milieu de la table qui en fait office.

Les restaurants ne proposant très peu ou pas de dessert, Saĩdé avait auparavant acheté des kiwis qu’elle donnera en cuisine, ceux-ci nous seront servis individuellement dans une assiette couverte s’il vous plaît !, allez demander ça à un restaurateur français !! Par contre, pour ce qui est de débarrasser, c’est le sac poubelle à la main qu’ils évacuent les déchets, alors que vous êtes encore à table !...

Je débute l’après-midi par la visite du :

 * Musée des « Joyaux de la Couronne » Celui-ci se trouve dans une chambre forte du sous-sol de la Banque Melli. Inutile de s’encombrer de quoi que ce soit, il faudra alors tout mettre en consigne. Photos interdites bien évidemment ! (ce que vous pouvez voir sont des scans de photos de la brochure achetée sur place) Le nombre de visiteurs est réglementé, pour y accéder il faut  passer pas moins de 3 portiques de sécurité, plus une fouille corporelle si vous avez la malchance de faire sonner, c’est qu’ils ne rigolent pas.

Faut dire aussi que c’est quelque chose, il n’y a pas que les pierres qui brillent, les yeux aussi !

Ces trésors sont exposés à l’abri dans des vitrines protégées par un système d’alarme volumétrique, interdiction même de  s’appuyer sur les barres rondes les encadrant (sans doute l’alarme), un garde surveille pratiquement chaqu’une d’entres-elles.

Les « Joyaux de la couronne iranienne » appelés aussi « Joyaux de la couronne impériale de Perse » sont une des collections de joaillerie les plus importantes, les plus grandes et les plus diversifiées au monde. D’une valeur inestimable, la collection se compose d'un ensemble de couronnes et de trônes, d'une trentaine de tiares, d'épées et de boucliers recouverts de joyaux, de nombreuses pierres précieuses rassemblées par les chahs (rois et empereurs) d'Iran au cours de son histoire. (Butins de guerre, achats, cadeaux) La quasi-totalité des objets présents dans cette collection ont néanmoins été acquis par les rois de la dynastie safavide qui a régné en Perse entre 1502 et 1736.

Les joyaux de la couronne ont été en partie utilisés par le dernier shah d'Iran, Mohammad Reza Pahlavi au cours de cérémonies officielles et de visites d'État.

La valeur de ces joyaux est tellement importante que ceux-ci servent de réserve à la monnaie iranienne. Ils ont été enfermés pendant des siècles jusqu'à ce qu'ils soient exposés au public au cours du règne du dernier chah. C'est également lui qui a décrété que ces joyaux seraient la propriété de l'État iranien et non de la famille impériale.

Bien que l'Iran soit maintenant une République islamique, la monarchie ayant été renversée en 1979, les Joyaux de la couronne impériale sont toujours exposés au sous-sol de la Banque Centrale Iranienne à Téhéran.

Il est dit qu’ils servent à soutenir le cours de la devise iranienne.

Parmi les plus célèbres, ou les plus beaux ! :  ¤ « Darya-e Noor »  (diamant de la mer de lumière) le diamant le plus gros des joyaux de ce musée ainsi que du monde entier. (182 carats)  Il pourrait dater d’un millénaire. Il faisait partie du butin remporté par Nâder Shâh Afshâr à la suite de sa conquête des Indes (1739).

         ¤ le « Globe des Joyaux » Réalisé en 1869. 1,10 m de haut, 45 cms de Ø. Son piédestal en or pèse à lui seul plus de 5 kgs et 51 366 morceaux de pierres précieuses sont ciselés sur le globe. Les mers et les océans sont incrustés en émeraudes, les continents en rubis, l’Iran en diamants. La ville de Téhéran brille sous la forme d’un rubis très particulier.

              ¤ Le « trône de Naderi » qui transportait  le roi lorsque celui-ci déménageait dans ses résidences d'été. 2,25 ms de haut, en bois, recouvert d'or et incrusté de bijoux. Parmi ses 26 733 bijoux, il y a quatre très grandes émeraudes sur le dossier.

              ¤ La « Couronne Kiani » utilisée pendant la dynastie Qâjâr. 1800 perles de 7 à 9 mms de Ǿ. 300 émeraudes, 1800 rubis et spinelles. Hauteur totale : 32 cms.

              ¤ La « Couronne Pahlavi » utilisée par Reza Shah, fondateur de la dynastie Pahlavi, et par son fils Mohammad Reza Shah Pahlavi lors de leurs couronnements respectifs (1926 et 1967) La couronne est en velours rouge, recouverte d’or et d’argent. Haut : 29,8 cms, Poids : 2,080 ks. 3 380 diamants, 369 perles naturelles en trois rangées, 5 émeraudes, un grand saphir. Le design de la couronne intègre un motif de la dynastie des Sassanides, qui régnait sur l'empire perse du 3ème au 7ème siècle après J.-C.

                     

Plus près de notre époque, pour avoir entendu parler de ces deux fascinants personnages :

   La « Tiare de Farah Diba» Conçue pour son mariage avec Mohammad Reza Shah Pahlavi en 1958. La bande inférieure contenant des diamants est en platine. Dessus deux rangées de diamants et sept grandes émeraudes encadrées par des diamants au sommet de la tiare.

   * La « Couronne de l'impératrice » En 1967 lors de son couronnement, Mommahad Reza Shah posa sa couronne d’empereur sur la tête de sa femme lui conférant du même coup le titre d’impératrice. Jusqu’à cette date en Iran les femmes de monarques perses n’étaient pas couronnées. Il a fallu pour l’occasion concevoir une nouvelle couronne, en puisant dans les réserves du Trésor. De velours vert et or blanc, elle comporte 38 émeraudes, 105 perles, 34 rubis, 2 spinelles et 1469 diamants. Son poids est de 1481 grammes.   

        

Le musée présente aussi des kilomètres de rideaux faits en perles si fines qu’à l’œil nu j'ai un peu de mal à les distinguer, des centaines de broches, des chandeliers, des colliers, des bagues, des bracelets mais aussi des vêtements de couronnement, dont ceux du Shah et de la reine Farah Diba.

Wouah !! j’en ai eu plein les mirettes !!!!!

Le reste de l’après-midi sera consacrée à la promenade sur le « Pont Tabiat » (nature en perse) 

Je tire mon chapeau à Mojtaba, c’est du délire que de conduire à Téhéran !... Piétons, gare à vos fesses !.... les « passages pour piétons » n’ont aucune utilité, celui-ci passe où il peut mais surtout quand il peut selon le bon vouloir de l’automobiliste. Une nuée de taxis jaune ou vert circulent dans la ville.

L’Iran n’est pas seulement un pays de mosquées et de ruines, on peut y voir aussi des traces de modernité, tel ce pont à trois niveaux qui n’est pas qu’un passage, mais aussi un espace de vie.

Pont de 270 mètres, surplombant de 40 m l’autoroute principale, il est le plus long passage piétonnier en Iran. Sa structure est faite de 14000 pièces d’aluminium, et pèse plus de 2000 tonnes. Il relie deux parcs publics : le parc Taleghani et le parc Abo-Atash, ceux-ci séparés par une autoroute.

Depuis ce troisième étage, je flâne, loin de la pollution de la ville, admire la ville au pied du mont enneigé d’Albrouz. De nombreux bancs de conceptions différentes permettent une pause bienvenue.

Le dîner. L’intérieur du restaurant est superbe comme d’ailleurs pratiquement tous les restaurants iraniens que je fréquenterai. Au centre une fontaine, au plafond une voûte recouverte de peintures. La présentation des plats et leur quantité m' ont subjuguée, trois viandes différentes + de la truite + deux sortes de riz, font qu’une bonne vingtaine de plats (que pour 9 ! ) sont ainsi posés sur la table.

Le riz est l’aliment de base, le « chelo » est le riz qui accompagne les viandes ou les ragoûts. Les viandes (agneau et poulet principalement) sont souvent servies sous forme de brochettes (kebâb). Le pain (nân) De la taille et la forme d'une galette, c'est l’autre élément essentiel de la cuisine iranienne, pour le petit déjeuner il est très fin, un peu plus épais et chaud au déjeuner ou dîner. Un régal ! je lui ai trouvé un  goût ressemblant un peu à celui de l’hostie.

Ici le serveur sert, et ce qui me frappe d’emblée, c’est qu’il commence plutôt par les hommes. Il faudra s’habituer dans ce pays, à ne pas voir l’homme laisser passer une femme, j’assimilerais  même ça à un manque de politesse, de savoir-vivre, un peu déroutant tout de même ! En paradoxe, à l’hôtel un groom se tient en permanence derrière la porte, prêt à vous ouvrir, il va être temps qu’on leur fasse connaître les portes automatiques !

L’hôtel est très près du restaurant, sous cette température clémente la marche pédestre est agréable, c’est alors que venant de l'intérieur d’une salle, une voix nous hèle, c’est  un client d’un bar qui veut être pris en photo. Avec ses copains, ils sont en train de fumer le narguilé. Michel nous confiera plus tard y être retourné et avoir passé un très bon moment avec eux.



                     Mardi 16 Mai.

    Je commençe ma journée par la visite du :

    * Palais de Golestan. Joyau de la ville de Téhéran et siège du pouvoir des shâhs de Perse, de la fin du XVIIIe siècle à la fin de la dynastie des Qâdjârs, en 1935. Le Golestân, chef d’œuvre de l’ère Qâdjâr, est le palais le plus célèbre et l’un des plus visités d’Iran. Il servit sous les Pahlavi à l’occasion de certaines cérémonies particulières notamment les couronnements des Shâh en 1925 et 1967. Depuis 2013 il est classé au patrimoine de l’humanité par l’Unesco.

    Aghâ Mohammad Khân, le 1er  Qâdjâr, fit construire un premier bâtiment dans lequel se trouve ¤ le Trône de marbre (Takht-e marmar). Vers 1806 fut construit ¤ l’Emârat-e Bâdgir (bâtiment du soleil) spectaculaire édifice dominé par les deux tours du vent (badgir) qui par un ingénieux système apportaient l’air frais dans les pièces du palais.

    C’est à Nâssereddin Shâh (1848-1896) que l’on doit l’essentiel du palais actuel, remarquable exemple d’architecture européenne combinée à l’art persan.

    Depuis l’entrée, j'aperçois au bout d’une pièce d’eau, cet iwan (grand porche voûté ouvert sur l’extérieur) mais je remarque surtout les deux grandes bâches blanches qui l’obstruent en grande partie. Pour apercevoir ce fastueux trône de marbre  posé sur une somptueuse terrasse, aux murs décorés de miroirs et de fresques, il faut s’en approcher. La forme de ce trône est pour le moins curieuse, on dirait plutôt un divan qui, une fois recouvert de coussins aurait servi au roi à s’installer sans que ses pieds ne touchent le sol.

    Le Golestan est entouré d’un mur et les façades des bâtiments sont tournées vers un grand jardin intérieur, d’une manière géométrique.

    Dans la salle de réception, le sol en mosaïques de faïences formant des motifs géométriques est magnifique. Une moquette rouge y a été posée pour que les touristes n’abiment pas ces faïences. De grands lustres suspendus aux coupoles du plafond éclairent l’ensemble.

   

    A la droite du trône de marbre, le ¤ Khalvat-e Karim Khâni une des plus anciennes parties encore existantes, abrite le beau gisant de marbre du tombeau de Nâssereddin Shâh, tombeau qui échappa à la folie destructrice opérée lors de l’avènement de la Révolution Islamique.

    

 

    La promenade est agréable, tant l’ensemble des bâtiments est entouré d’espaces verts, je suis à peine sortie d’un palais que je me retrouve au milieu de jardins, de bassins ou de fontaines.

    La visite de ce splendide palais se termine par la ¤ « salle des miroirs » (tâlâr-e âyneh) (chaussons obligatoires) l’émotion est indéfinissable. Dommage que l’appareil photo est incapable de transcrire ce que mes yeux voient !... imaginez des miroirs partout, partout… sur tous les murs, devant, derrière, au plafond !...

    Juste à coté se trouve le  « bazar de Téhéran »

    L’avenue qui les sépare est maintenant piétonnière, quelques calèches font la navette entre la station de métro, toute proche et les entrées du bazar. Après le calme du palais, me voici brutalement confrontée à l’animation bruyante de cette rue, avec cet incessant va et vient d’une foule devenue compacte.

                        « Bazar » Je fais une courte incursion dans ce dédale de galeries construites au fil des années dans les styles les plus hétéroclites, un petit coup de tapis… un petit coup de bijoux… sans rien dans les poches, Saĩdé nous a prévenus, à Téhéran, de nombreux pickpockets profitent de l’affluence et du manque d’attention des touristes pour leur faire paisiblement les poches. Ca serait ballot de se faire piquer les papiers, le billet d’avion ou mes millions de rials dès le deuxième jour du voyage !

                      Contrairement à ce que j’ai pu voir à une certaine époque dans les pays du Maghreb, celui-ci est propre, les galeries sont larges, traversées par des rayons de lumière naturelle elles sont pavées, les voûtes recouvertes de briques.

    Traditionnellement le bazar joue un rôle important dans l’économie, la vie sociale et religieuse de l’Iran, ce n’est pas un hasard si les « Mosquées du Vendredi » sont si souvent situées à sa porte. Depuis la Révolution Islamique, le Bazar, traditionnellement fief des conservateurs, a fait bloc avec le régime, il lutte contre le relâchement des mœurs !...

    Il me serait malvenu de vous dire que c’est le bazar… mot généralement employé chez nous pour désigner un endroit où l’on y trouve tout et n’importe quoi !…  Dans le bazar iranien, les magasins sont généralement regroupés par métier,  ainsi une allée sera occupée par les marchands de tapis, une autre par les orfèvres. A Téhéran, il est particulièrement vivant avec les allées et venues constantes des manutentionnaires chargeant et déchargeant une multitude de marchandises. On y vend absolument de tout, allant du sachet de safran  au frigo, en passant par les fruits, les balais, les foulards, les tchadors…...

    Je suis entrée par une porte, je ressors par une autre, et pas n’importe laquelle, me retrouvant alors sur l’esplanade de la mosquée de l’Imam Khomeini.

        * La mosquée de l’Imam Khomeini. (Ancienne mosquée du Shah) Terminée  dans le style islamique-iranien dynastie Qâjâr en 1830, elle est l’’une des plus anciennes constructions de la ville.

    Grâce à sa proximité avec le bazar, cette mosquée demeure l’une des plus vivantes et des plus animées de la ville, même si elle est loin d’avoir la beauté de celles que je pourrais admirer d’ici quelques jours. Pourtant qu’elle est charmante avec sa cour carrée agrémentée de nombreuses potées ! Dans chaque coin un iwan, ici c’est le bassin réservé aux ablutions, mais quel contraste lorsque en  faisant le tour de l’esplanade on aperçoit cette multitude de climatiseurs installés sur les toits.


   

    Déjeuner au restaurant « Baharestan » A la fin du repas, il est proposé cette fois du café et du thé. Je suis surprise et heureuse de voir que des femmes servent à table.

    La toute dernière visite de la ville de Téhéran sera pour :

        * La tour Azâdi, 45 m. qui marie les styles architecturaux et islamiques. Entièrement recouverte de quelque 25000 plaques de marbre blanc, elle est composée d’un bloc central posé sur quatre pieds évasés. La tour fut achevée en 1971 pour les fêtes du 2500ème anniversaire de la fondation de l’Empire perse.

    Autrefois appelée Shâhyâde (souvenir du Shâh) elle a aujourd’hui été rebaptisée Azädi (Liberté).Ce monument constitue une sorte de grandiose porte d’entrée à la capitale.

    Je quitte Téhéran sur un sentiment mitigé, certes c’est la capitale, certes la ville comporte de nombreux musées et pas des moindres ! mais cette immense ville est trop polluée, trop bruyante, pendant ces deux jours, je n'aurais circulé que parmi les embouteillages, une galère !. Dans les environs de l’hôtel,  certaines façades d’immeubles sont décrépies, quelques bâtiments sont près de tomber en ruines, et tout est si gris ! Je garderais plutôt en mémoire le « Palais de Golestan » et surtout le « Musée des joyaux de la Couronne ».

    Et me voilà partie pour l’aéroport Mehrabad. Premier aéroport de Téhéran construit en 1955, il a été supplanté pour les vols internationaux en 2007 par celui de Imam Khomeini. Situé en ville, il sert principalement pour les vols intérieurs. Cependant il est de loin l’aéroport par où transitent le plus de passagers et de marchandises.

        Je fais alors mes adieux à Mojtabâ, non sans lui avoir donné son pourboire, montant suggéré et receuilli par Saĩdé !..

    Me voici arrivée dans les entrailles de celui-ci, et moi sottement qui pensais que d’aller d’une ville à l’autre se serait fait en douceur, hé bien là j’en suis restée scotchée !

    Ma carte d’embarquement en poche, je dépose ma valise (eh oui celle qui fait 16 kgs et +…) et tout ce que je peux posséder comme bagages, sur un tapis roulant qui les mènent au scanner. Saĩdé, prévoyante nous avait fait accrocher un ruban rose à chacun, je comprendrais mieux pourquoi par la suite.   Devant nous 2 portiques, un pour les hommes et 4 à 5 mètres plus sur ma droite un autre pour les femmes protégé des regards par un rideau, celui-ci passé une douanière fera ou pas, c’est selon ! une palpation, Saĩdé nous l’évitera. Mais ce n’est pas encore fini ! voici de nouveau un tapis-scanner pour les bagages à main.

    Je retrouve enfin les hommes restés près des valises qu’ils ont pris bien soin de récupérer en totalité, valises qui inlassablement éjectées du tapis, s’entassaient pêle-mêle sur le sol, d’où le ruban rose pour les repérer.

    Pour eux ce fût beaucoup plus simple, il s’est bien passé 5 à 6 minutes depuis le moment où j'ai déposé mon bagage sur le tapis

    J' embarque à bord d’un A321 en direction de Chiraz, presque au Sud du pays.  Les hôtesses portent par-dessus !.. leur foulard un petit chapeau.

    La page suivante sera consacrée à la découverte du site oh ! combieux prestigieux de l'antique "Persépolis".

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