9 au 18 avril 2017

La semaine sainte à Malte   image002

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19 petits diaporamas sont visibles, voir à la fin du récit...

 

        Précisions importantes : Ce récit condensé ne comportera ni liens, ni situation, ni plans de villes, l’historique sera réduit au minimum, ceci afin de ne pas encombrer inutilement ce récit de voyage. Les personnes intéressées par ces renseignements les trouveront dans les rubriques concernées, rubriques beaucoup plus détaillées, avec anecdotes et impressions personnelles,  rubriques également plus illustrées, repérables sur le site à partir du menu de gauche.

 Les préparatifs

        Malte, est un minuscule archipel situé au sud de la Sicile  qui  permet de marcher sur les traces des chevaliers de l’Ordre de Malte.


              Dans ce pays majoritairement catholique, lors de la Semaine Sainte, les célèbrations et rites liturgiques revêtent une importance particulièrement solennelle. La passion du Christ, avec ses processions particulières (penitents chaînes aux pieds, processionnaires costumés en personnages bibliques) est célébrée dans de nombreuses villes et villages.

   Nous nous apprêtons à arpenter ce petit bout de terre situé  à moins de 3 heures d’avion et à près de 2000 kms.

   Mais découvrir Malte se mérite !... conduite à gauche, signalisation quasi inexistente, conducteurs irresponsables, stationnement impossible en ville, aussi nous utiliserons les transport en commun, à condition que les horaires soient bien respectés, et ça, nous le constaterons, c’est une toute autre histoire !...d’autant que nous arrivons en période “sainte” avec encore plus de contraintes.


               Dimanche 9 Avril 2017. C’est, euphoriques à l’idée de se confronter avec l’inconnu, que ma soeur et moi prenons à Nantes à 14h08 un TGV Ouigo, suivi de la nuit à l’hôtel IBIS.


MALTE - La Semaine Sainte.


       Lundi 10 Avril. Vol à 10h15 de 2h45 avec « Air-Malta ». Dans le bureau des arrivées, achat de la carte « Explore »  (21 €) qui permet de voyager indéfiniment sur tous les bus pendant 7 jours.

           Le bus X1 va en 80 mns, directement au ferry pour Gozo.  Au terminus « Cirkewa » il faut prendre ce ferry ; 4,65€ payable au retour.

          Pour rejoindre Rabat, nous prenons le 301. Trouver la maison AIRBNB réservée, se révèle très difficile, car à Gozo, les rues n’ont pas de numéros, ce sont des plaques propres à chaque propriétaire, souvent à connotation religieuse. Nous y arrivons enfin et faisons la connaissance de Nigel. En fait, 8 à 10 mins seulement seront nécessaires pour rejoindre la gare routière.

    

Rabat -Victoria (Gozo)


                  Victoria, (8000 habitants) est la  capitale de Gozo. Rabat fut rebaptisée Victoria en 1897 en l’honneur de la reine pour fêter ses 60 ans de règne.

              La « pjazza Independenza » est entourée de cafés aux immenses terrasses. Les murs des ruelles étroites recouvertes de pavés, sont ornés de fenêtres ouvragées (moucharabiefs). Parfois on voit une plaque à l’effigie de Saint Georges en train d’occire le dragon, ou la statue d’un saint.

           Aujourd’hui, période de semaine sainte,  l’une des statues est recouverte d’un drap mauve.

       La Basilique Saint Georges fut reconstruite au cours du XXème siècle après le tremblement de terre de 1693. Sa monumentale porte en bronze sculptée de scènes bibliques est une pièce unique. Cet édifice fascinant est recouvert d’un immense dôme rouge.

       Victoria est dominée par une ville fortifiée appelée « Gran Castello » Perchée à 140m d’altitude, elle était destinée à protéger l’île contre les invasions barbares. Aujourd’hui le Gran Castello est touristique, mais en 1551 les habitants de Rabat, alors prise par les turcs, furent déportés en Lybie et réduits à l’esclavage.

       50 marches mènent à l’entrée monumentale, percée dans les remparts en 1956 afin de permettre à la statue de la Vierge d’être sortie solennellement, lors des fêtes de l’Assomption.

       La cathédrale de Notre-Dame de l’Assomption est un édifice baroque construit vers 1711, avec de part et d’autre les statues des papes Pie IX et Jean-Paul II. A droite  l’évêché et la maison du chapitre, à gauche la tour de l’horloge, la palais de justice et le palais du gouverneur.

       Depuis les remparts la vue est magnifique, de presque partout nous apercevons le dôme rouge de la Basilique. Une partie de cette citadelle est en ruines, dégradation causée en partie lors de l’occupation des troupes napoléoniennes. Aujourd’hui, six familles vivent encore dans ces lieux.       

 

     


Azure Window


                           Mardi 11 Avril. 8h20.Bus 311 à la gare routière  pour Dweijra, 20 minutes plus tard nous voici à proximité de  l’Azure Window,  réserve naturelle classée par l’Union Européenne

      Sur les rochers, cordages et pancartes nous incitent à ne pas aller plus loin. Le site est devenu dangereux depuis la chute de l’arche de calcaire, superbe monument naturel qui faisait la fierté des maltais, Victime de l’érosion lors d’une bourrasque le 8 Mars 2017, l’ arche s’est effondrée en quelques minutes, dans un grand fracas, sous l’effet de la rageuse tempête, il ne reste aujourd’hui que la falaise.

   Voici la « Dweijra Tower » imposante tour fortifiée du 17èmesiècle, destinée à  contrer l’invasion turque du 18ème  siècle. Occupée pendant la seconde guerre mondiale, puis louée à des particuliers en 1956, elle fut restaurée  en 1999.

 Depuis l’Azure Windows, il nous faut remonter sur 3 kms pour arriver au village de :

 Saint Laurent. Village bâti à 195 m au-dessus de la mer, les maisons construites avec la globigérine (pierre calcaire blond et doré, qui durcit au contact de l’air) présentent cette architecture spécifique maltaise.  Ces maisons sont pourvues pour la plupart de bow-windows.

A l’entrée du village le « Ta Dbiegi Crafts Centre » est un mélange de magasin souvenir et centre artisanal, boutiques de dentelles, de pulls fait main, de poterie, de bijoux, de fer forgé, de bougies, atelier des souffleurs de verre.


       

De Saint Laurent  la route nous offre une superbe vue panoramique sur la basilique « Ta Pinu » joyau posé sur un cadre de verdure avec la mer en toile de fond..


Basilique de Ta’Pinu 


 Cette basilique néo-romane  haut-lieu de pèlerinage maltais  fut construite dans cette pierre locale de teinte miel doré : la globigérine.

En 1883, une paysanne entendit la voix de la Vierge à l’intérieur d’une vieille chapelle. Lorsque l’année suivante, Gozo fut miraculeusement épargnée par la peste, les habitants y virent un signe.  La basilique fut consacrée en 1932 par le pape Pie Xl et agrandie plus tard. En 1990 et 2010 elle reçut les visites de Jean-Paul ll, et de Benoît XVl.

Aujourd’hui encore, tout Maltais se doit d’y venir en pèlerinage au moins une fois dans sa vie.

L’intérieur est lumineux, avec des frises tout en arabesques et entrelacs. La chaire de marbre est soutenue par quatre colonnes couvertes de marbre et d’or dont la base est un lion. Les bougies sont électriques, car la cire pourrait noircir la pierre.                 

En nous dirigeant plein Nord, nous longeons le Wied ghrasi, une petite rivière, au bord de celle-ci, il y a des jardins cultivés en terrasse, des figuiers de barbarie qui poussent ça et là. A droite nous apercevons le village haut perché de Zebugg.

Les kilomètres défilent avant d’enfin… apercevoir l’océan, encore un peu de marche le long de la mer et nous arrivons aux salines, à cet instant nous totalisons une douzaine de kms.

Salines de Qbajjar

     Etonnant paysage !.... Certaines  salines datant de l’époque romaine sont encore utilisées de nos jours. Il y a plusieurs siècles, le sel était utilisé comme monnaie d’échanges.  Aujourd’hui ce sel collecté  se trouve dans la plupart des supermarchés des îles maltaises.

     Elles s’étendent sur environ 3 kms. Transmis de génération en génération, le savoir-faire se déroule dans la pure tradition de Gozo. En début d’été, le sel, résultat de l’évaporation des bassins qui se sont remplis d’eau durant l’hiver, peut être récolté.

     On n’a pas vu passer ces trois kilomètres que déjà se profile le promontoire rocheux qui ferme la baie de Qbajjar, sur celui-ci : la batterie Qolla-I-Bajda, la seule partie survivante d’une série de fortifications côtières, construite en 1715 pour défendre la ville voisine Marsaforn des invasions turques et barbares. Ce bâtiment converti en discothèque en 1978 est aujourd’hui abandonné et dans un état délabré, parfois vandalisé.

      

  

 La seule route trouvée nous amène dans les quartiers banlieusards du sud de la ville de Marsalforn.  La cité est plus un port de pêche qu’un lieu de baignade, car  elle est dépourvue de sable et nantie d’une côte rocheuse. Lieu de plongée, elle possède beaucoup de résidences secondaires.

Dîner au restaurant « Unwined Pub » au menu des calamars grillés, un régal !

 

 

 




  

      Depuis l’arrêt  Galéo, nous reprenons le bus N° 310 à 19h48, après une journée de 15 kms de marche, et c’est sans problème que nous le faisons arrêter à Gir, à seulement une dizaine de mètres de chez notre logeur


  Temples de Ggandija


    Mercredi 12 Avril. Bus N° 307 à 9h05.

Malte est divisé en une sorte d’arrondissements, et chacun d’eux a ses propres arrêts, ici par exemple, nous avions Xaghra-Tafla, puis Xaghra-Ggantija, etc,etc.….. ces sous-arrêts sont uniquement indiqués sur le panneau lumineux, à l’intérieur du bus.

     Prix du billet combiné avec le moulin de Ta Kola : 9€ (tarif senior) Les temples datent d’environ 3600 avant JC, ceux-ci inscrits au Patrimoine Mondial de l’Unesco en 1980, au vu de leur excellent état de conservation, constituent un témoignage essentiel des croyances des premiers Maltais,

 Temples de Ggantija : (tour des géants)    A l’entrée du site, le « Visitor Centre »  présente sur deux salles une expo sur la période néolithique (architecture, choix du lieu des temples, éléments décoratifs trouvés sur le site, vie de la communauté locale et rituels funéraires,   nourriture, vêtements, outils, bijoux)


Les deux temples sont bordés de palmiers-dattiers et d’un champ planté d’oliviers, de vignes, de grenadiers et de caroubiers. 

A l’origine, ils dépassaient probablement 15m de hauteur.


Le plus grand comporte cinq absides connectées à un couloir central, dont trois forment un trèfle, la caractéristique des temples néolithiques. Les fouilles ont livré des figures féminines et des symboles phalliques, ainsi que des ossements d’animaux.   Quant à l’autre temple, il obéit aux mêmes critères, mais dans des proportions moindres.


L’allée mesure moins d’ 1 mètre de large et est profonde tout au plus de 5 à 6 m.

Quelle vue depuis l’esplanade ! ça doit être le village de Xaghra dominé par la basilique dédiée à la Nativité de la Sainte Vierge Marie.

Une borne linguistique explique en quelques minutes l’histoire de ces temples.


         

 




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Prochaine visite : le moulin « Ta kola ». comme partout à Malte…. aucune indication, mais il n’est  qu’à 500 mètres, alors il faut demander, demander…...

* Ta Kola Windwill. Ce moulin est l’un des derniers témoignages de la présence des Chevaliers. La construction comporte quelques pièces réparties sur deux étages entourant la tour de pierre cylindrique centralisée. Ce dernier abrite le mécanisme de fraisage : deux pierres durables circulaires placées l’une sur l’autre pour écraser le grain coincé entre les surfaces tournantes.


Les Chevaliers construisirent de nombreux moulins un peu partout à Malte pour répondre aux besoins d’une population grandissante. Dans les années 1880 on en comptait jusqu’à 15 à Gozo, aujourd’hui ils sont abandonnés.

Celui_ci date de 1725 et comportait six pales. Restauré, il abrite aujourd’hui un musée,    

A l’étage les quartiers privés du meunier (salle à manger, cuisine, chambres).

 

    


     Au sommet,  après avoir emprunté un escalier en colimaçon très étroit, on voit le mécanisme.    

Du moulin, 200m  nous mène à la place de Xaghra. Majestueuse et occupant tout l’espace, voici l’église Nôtre-Dame-des-Victoires, pur style baroque, avec  ses statues et son majestueux dôme rouge. Elle commémore la victoire contre les ottomans lors du Grand Siège de 1565.

A l’extrémité de la place, une colonne montée sur piédestal, ainsi qu’une maison avec un bien joli balcon fait de barreaux de pierre sculptée.


 

 

    

Le 307 nous mène à Victoria, et de victoria bay 5 le 305 va jusqu’à Cenc, où nous avons  l’intention de découvrir ces fabuleuses falaises, là encore ce fut loin d’être évident malgré les indications du « guide du routard » C’est ainsi que nous marchons en direction de la baie de « Mgarr ix Xini » non en longeant les falaises, comme prévu, mais en marchant sur le bitume.


Les falaises de Cenc


Puis voici qu’apparaît sur notre gauche l’église gothique Notre-Dame-de-Lorette coiffant le village blanc de Ghajnsielem.

Maintenant ça descend … beaucoup… quand enfin nous apercevons la tour fortifiée qui garde l’entrée de ce fjord gozitain.

Sur notre droite, de la lande, des cactus, des figuiers de barbarie, de la broussaille.

Presque arrivées, nous nous heurtons à un sens interdit (réservé aux utilisateurs du restaurant), lassées on franchit malgré tout ce  portail, d’où part un escalier à même la roche, puis on descend une flopée de marches de pierre pour finalement arriver au ras de l’eau.

La baie de Mgarr ix Xini’ est considérée comme l’un des paysages naturels les plus enchanteurs de Gozo, elle a connu la célébrité en 2015 grâce au film d’Angelina Jolie «  Vue sur mer »

Un restaurant « Al Kantra » y  est installé, agrippé sur le calcaire de la baie.


         


Maintenant il faut tout remonter….. on le fait tranquillement, prenant notre temps. Quand enfin l’église de Chajnsielem apparaît,  c’est le signe que nous arrivons sur le plat.

A proximité de l’hôtel, un couple de français véhiculé nous demande si on a trouvé les falaises ! L’homme arrête une voiture et dans un anglais impeccable se renseigne. Il s’avère qu’il faut prendre un sentier, on va plutôt dire une brèche dans la broussaille, à seulement une cinquantaine de mètres plus loin.

      Malgré notre fatigue, nous  leur emboîtons le pas. On va ainsi marcher dans la rocaille, pendant environ 300 mètres quand enfin elles apparaissent !... Sur ce coup là, on a eu vraiment « un coup de bol »

C’est ce sentier, indiqué comme côtier par le GDR !!.. que je désirais longer jusqu’à la baie,  mais c’est mission impossible, terrain trop inégalé, trop de rochers, de broussailles. Nous  longeons ainsi ces falaises pendant environ 400 mètres.

 

         

Les falaises de Cenc découvertes, nous repartons en direction de l’arrêt du bus, quand à environ 30 mètres de nous, nous le voyons passer, il a 20 minutes d’avance !!... n’ayant personne il file sans même s’arrêter, voir même regarder autour de l’arrêt …. impuissantes nous le voyons passer, il nous a manqué tout juste 60 secondes…..leur réputation est bien à la hauteur, en avance, en retard ou ne s’arrêtant pas !

Nous attendrons debout.. le suivant, 45 minutes plus tard.

Au milieu de ce rond-point, se dresse une sculpture en fer forgé, réalisé par le sculpteur Antoine Camilleri en  2016, cet artiste rend hommage aux métiers de la terre en représentant trois fermiers d’âge différents, le plus âgé offrant son savoir et son expérience au plus jeune.

Ce soir, il nous faut refaire les valises, car demain nous allons prendre possession d’une autre maison AIRBNB, cette fois à Sliema.


        Ce sont sur ces mots que se termine la 1ère partie de ce voyage à Malte, plus précisément à Gozo, j’espère que mon périple vous aura plu et c'est tout naturellement que je vous invite à m’ accompagner dans ce 2ème volet à la découverte, entres autres …… de La Valette, de Mdnia, des Temples Haga Qim, de la fabuleuse procession du Vendredi Saint à Mostar, de celle joyeuse de la fête de Pâques…

 

Suite, deuxième partie du reportage