* Jeudi 13 avril.  Comme hier, Nigel est parti vers 7h30 pour son travail. Notre petit déjeuner terminé, les valises fermées, nous quittons cette sympathique maison, sans avoir omis de remettre les clefs dans la boîte à lettres. Finalement quoiqu’on ne pigeait rien de ce qu’il disait,  on a réussi à se comprendre pour le principal.

Pour au moins la 5ème fois, mais la dernière ! nous remontons cette côte très raide qu’est la rue Kapuccini pour rejoindre la gare routière. Bus 301 à 9h13 pour Mgarr. Cette fois l’on ne nous y reprendra pas ! de l’arrêt du bus nous remarquons de suite le bâtiment d’embarquement pour les piétons. Nous réglons la somme de 4,65€ à un guichet (carte de crédit possible) et pénétrons dans la salle en passant par un tourniquet, genre  métro parisien.

Au signal, emportées par la foule, nous nous engouffrons dans les corridors, empruntons un escalator et nous voici propulsées mini-militari dans les entrailles du ferry.   Adieu Gozo.  

Moins stressées qu’à l’aller, du pont du bateau  nous pouvons admirer la jolie ville de Mgarr, son port, son église haut perchée, les bus rouge découverts « CitySightSeeingGozo » qui n’en finissent pas de balader les touristes, puis  l’île de Comino, et enfin le débarcadère « Cirkewwa »

    

 Je crois que Lundi nous avons vraiment eu un coup de malchance, parce que aujourd’hui à cette heure, c’est une véritable foire d’empoigne, c’était impossible de ne pas voir cette foule !...A la réflexion je pense que lorsque le bus venant de l’aéroport nous a déposées, l’embarquement des piétons devait être  terminé d’où cette  impression de désert. Faut dire aussi que le bus s’arrête à l’opposé extrême de l’entrée des bâtiments, pourquoi pas juste devant, là même où ils prennent leurs passagers ? Nous avons un mal fou à descendre du ferry avec nos valises, tant il y a du monde à vouloir y rentrer.

 Il nous faut maintenant repérer les arrêts de bus, ils sont directement à gauche en sortant du ferry, si tant est que vous ne sortez pas comme nous au bout de 3 mètres d’une haie d’honneur !! Les taxis garés là nous interpellent sans cesse, même les « non taxis » ! Il faut s’y habituer à ces bus !! ils se baladent avec l’indication « Sorry…… » et positionnés à leur arrêt, ils mettent leur destination. On en a vu des gens courir après alors qu’ils étaient là depuis plusieurs minutes ! d’autant que l’emplacement de stationnement est le même pour tous les bus partant du ferry et ce sur plusieurs dizaines de mètres.

Du coup, méfiantes, on surveille tout ce qui est marqué « Sorry… » et bingo ! en voici un qui se transforme en 222, il va nous emmener directement à Sliema sans stress,  allant au terminus Ferries 5. (60 mns de trajet)

Arrivées à Sliema à 11h30 sous une chaleur qui nous oppresse, tout autant que la forte animation de ce port en contraste saisissant avec le calme de Gozo. Les trottoirs sont en travaux rendant difficile l’approche avec des valises.

Voilà, on y est ! maintenant il nous faut trouver le 100 Triq San Gwann Battista, finalement assez facile en pensant que les numéros ne sont pas comme en France, pair d’un coté, impair de l’autre, mais le 1 est à coté du 2 etc… logique, non ! Aujourd’hui 13 Avril ce n’est décidément pas mon jour de chance, non qu’on soit allées un poil trop loin (merci Google Maps d’avoir donné une indication très approximative !)  ce n’est pas ça le plus embêtant, c’est qu’une nouvelle fois !..... je m’affale de tout mon long sur le trottoir usé d’une épicerie, espérant que je n’aurais aucune nouvelle séquelle ! L’épicier affolé vient à mon secours, ça va ! je ne me suis rien cassé, on a frôlé l’incident diplomatique, là !...

Devant le numéro 100 au coup de sonnette j’avoue être un peu angoissée, et si, et si !... mais non ! on entend les chiens aboyer, quelqu’un marcher, une charmante jeune femme enceinte de plus de 7 mois vient nous ouvrir et nous fait découvrir la chambre. Celle-ci est sitôt l’entrée, et baigne dans une pénombre rafraîchissante.

Après un brin de toilette et délestées de nos valises nous entreprenons de  trouver à manger, notre choix se fera sur un restaurant turc, le « Bayrak kebab » situé à l’entrée de la Triq Manwel Dimech, trois petites tables et des chaises hautes, on nous fait rapidement de la place, vraiment sympathiques ces maltais ….

Pour rejoindre n’importe quelle destination de Malte, il faut pratiquement toujours repasser par La Valette, heureusement  de nombreux bus font le tronçon commun Sliema-La Valette, nous avons ainsi le choix entre les 13, 14, 15 ou 16, et vu qu’ils passent environ à 20mns d’écart, il n’y aura jamais longtemps à attendre. De Sliema, nous ne relèverons aucun incident, tant qu’on le prend à  Sliema-Ferries, importante station, car les autres personnes qui attendent avec nous n’oublient pas, elles ! de faire le geste au chauffeur, sinon woualou…. ils filent !

Les alentours de la « City Gate » de la Valette sont en travaux, et l’arrivée des bus se fait toujours à proximité de cette porte et non à la gare routière. Celle-ci est très importante avec trois quais différents de stationnements, Valetta A, Valetta B et Valetta C, ces deux derniers se trouvant de l’autre coté du bastion.

 Nous prenons le 81 (en A) en direction de Marsaxlokk (un toutes les 30 minutes, 40 mns de trajet).

Point N° 7 carte itinéraire

* C’est dans cette ville que les phéniciens avaient débarqué au IXème siècle avant J.C. En 1565 l’armée ottomane arrive, venue tenir le Grand Siège de Malte, c’est également ici que les navires de Bush et de Gorbatchev mouillèrent lors du sommet américan-russe de 1989.

Marsaxlokk (signifiant baie du sirocco) se trouve au fond d’une baie abritée propice à la protection des bateaux. Les quais sont envahis de boutiques de souvenirs, d’artisanat, notamment de jolies dentelles qui orneront les services de tables, les corsages, de napperons, du miel, des camions entiers proposant toutes sortes de nougats, de quoi nous faire saliver..… mais nous avons à peine le temps de faire du shopping qu’ils remballent tous les uns après les autres, il n’est pourtant que 17 heures.


La pêche est la vieille activité commerciale de Marsalokk, village authentique, nous rencontrons d’ailleurs des pêcheurs en train de raccommoder leurs filets. Une promenade tout le long de la baie nous fait entrevoir, ce qui fait la curiosité, la réputation et la fierté de Marsaxlokk : une ribambelle de « luzzis » embarcations traditionnelles peintes de couleurs vives. Certaines ont de petits yeux peints (yeux phéniciens) sur leur proue, censés les protéger et porter chance aux pêcheurs.

    

      

Le long du quai, une succession de restaurants propose, il va de soi, du poisson et des fruits de mer. A cette heure, leurs terrasses posées à seulement quelques mètres du bord du quai, à défaut de faire le plein, ont tout de même quelques clients. Nous lorgnons les menus et tentons de comprendre ce qu’ils offrent, menus  affichés en maltais et en anglais, faisons connaissance avec quelques spécimens de la gente féline, pas effrayés pour un sou.

Nous n’allions tout de même pas oublier de prendre cette photo : la cabine téléphonique rouge anglaise, copie conforme, mais quand je vois la population leurs portables à la main, je me demande si ces cabines ne seraient pas là que pour le cliché ! en tout cas originales et funs !

A 18 h. nous pénétrons dans l’église, surtout avec l’idée d’y trouver une représentation de la Cène, étant un Jeudi saint, mais je crois que même à Malte, certaines traditions se perdent, car du « Dernier repas du Christ » point ne verront ! Toutefois nous avons aperçu de temps à autre des draperies noires ou mauves posées sur les façades de quelques maisons.

Surprise ! ce n’est donc pas la Cène que nous voyons mais une préparation à la messe, déjà une trentaine de personnes présentes, curieuses nous guettons l’arrivée du prêtre. Et nous attendons…. la messe sonne à 18h30, pour ceux arrivés avant 18h quelle patience !... entre-temps l’église s’est remplie. Il semblerait que certains paroissiens aient leur place attitrée d’une messe à l’autre, dommage pour moi j’en avais squatté une, pourtant tout au fond de l’église. La surprise arrive par la grande porte : en petite procession : les enfants de chœur, des prêtres habillés d’orange et d’or suivis par une bonne vingtaine d’hommes vêtus d’un costume de couleur foncée, qui étaient-ils ? que représentaient-ils ? nous n’aurons pas la réponse, surprise je n’ai pas osé les prendre en photos !

De retour sur le port, j’attends que les rayons du soleil m’offrent de magnifiques images, mais là encore, des nuages me contrarieront.

Voici arrivée l’heure du dîner, nous jetons notre dévolu sur le « Café de Paris » ça ne s’invente pas ! Le menu complet à 10€ comprend un verre de vin, une soupe de poisson et parmi deux ou trois, un poisson ou crustacé, au choix.

      

 Les rues de Marsaxlokk étant à sens unique, il nous faudra pour revenir aller chercher notre bus dans une rue parallèle, à une centaine de mètres des quais. Chemin faisant nous passons devant les restaurants, sous nos yeux les poissons sont présentés dans une vitrine réfrigérée.

Retour par le 81 en direction de La Valette, celui-ci passe toutes les vingt minutes. Quarante minutes plus tard nous sommes aux arrêts B pour prendre le premier qui se pointera vers Sliema. Petit jeu du chat et de la souris, car les emplacements ne sont pas au même endroit pour tous les bus, une quinzaine de mètres les séparant les uns des autres.

De Sliema-Ferries 5 nous longeons un moment les quais, trouvons une supérette pour nous approvisionner en fruits et boissons, que nous pouvons mettre au frais, et traversons ce qui pourrait s’apparenter pour nous à  un petit moment de folie… Sliema est de réputation une ville de la nuit, et dès le début de la soirée, les restaurants se remplissent, que dis-je, sont bondés ! les sonos sont mises à fond, et il nous faut absolument, sous peine de marcher sur la route, passer au milieu de leurs allées, se frayer un passage, même jouer des coudes entre clients et serveurs.

Au 100 san Gwann Battista, tout est calme, nos logeurs ont réintégré leur quartier à l’étage, il en sera ainsi tous les soirs, ce qui nous laisse champ libre pour le frigo et la salle de bains.

Demain, après une visite des quartiers Ouest de La Valette nous nous rendrons à Mostar pour y voir la procession du Jeudi Saint. Espérons que mes recherches seront couronnées de succès !

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