Samedi 15 Avril (suite) Après avoir passé une bonne partie de la matinée à la découverte de la co-cathédrale St Jean de La Valette, dans une ambiance oppressante, nous aspirons à un peu plus de calme. Désirant nous rendre à Mdnia, vers l’Est, nous pouvons prendre au choix les 51,52 ou 53, les trois nous y mènent en 35 minutes environ. Là encore il nous faut faire attention aux sous-arrêts. Point N° 10 carte itinraire.



Décidément, ne pouvant rien faire correctement, nous arrivons non pas par la porte principale, mais celle plus au Nord « la Porte des Grecs »

Cette ville est composée de nombreux bâtiments et monuments, d’élégants palais et l’impressionnante et austère cathédrale.

En suivant le lacis de ruelles, et laissant le passage aux calèches nombreuses à cette heure, nous atteignons  la place Tas-Sur. Grimpées sur les remparts, restaurés entre les XVème et XVlllème siècle par les chevaliers de l’Ordre de St Jean, nous découvrons un joli panorama sur les bourgades environnantes et sur le dôme de Mosta qui du haut de ses 66 m surplombe toutes ces maisons blanches.

Perchée sur son promontoire, à 200m d’altitude, au cœur de l’île, Mdina s’offre à tous les regards des lieues à la ronde. Cet endroit où vivent seulement 300 habitants descendants directs de nobles, est avec la Valette le lieu le plus visité de Malte et nous nous en apercevrons bien vite !..

Ces vieilles familles aristocratiques possèdent de grandes propriétés rurales et, depuis des lustres, les agriculteurs viennent à Mdina pour payer leurs cotisations annuelles à la date traditionnelle de la Mnarja (festival de la récolte ancienne, christianisé en fête des Saints Pierre et Paul) D’où la richesse de ses habitants et le maintien en très bon état de ses monuments.

Cette porte est à peine franchie que nous nous trouvons déjà confrontées à la populace. On tourne dans ce réseau de ruelles, bifurque à la recherche d’un joli balcon, d’une façade ornée de beaux heurtoirs de porte (souvent des dauphins censés porter bonheur) ou encore de magnifiques blasons taillés dans la pierre. Un peu désordonnée notre balade dans ce labyrinthe, ah si seulement nous avions un plan !! de toutes façons celui-ci serait bien inutile car, et ça ce sera notre plus gros souci !! dans aucune petite ville ou village les noms de rues ne sont indiquées, c’est au « bonheur la chance » qu’il faut se guider, ou alors demander…

Au coin d’une rue la statue d’une « madone à l’enfant » veille.

    

 

       

 

    

 

Maltese Falcon, vous l’aurez facilement deviné, le « faucon maltais » est une boutique de souvenirs, j’y trouverais un grand choix de heurtoirs, le mien se portera sur un lion tenant dans sa gueule un anneau. Incontournable souvenir à ramener de Malte,  mais oh combien lourd à traîner en supplément dans la valise.

Qu’est-ce ? un rideau de couleur foncée entrave l’entrée, apercevant des gens en sortir, curieuses nous allons voir et ne serons pas déçues, à l’intérieur de cette minuscule pièce, tout juste 20 m2, ont été reproduites toutes les stations du chemin de croix, à la taille de santons, dans leurs moindres détails, y compris ornements liturgiques, couronne d’épines… joliment encadrées de murs de pierre, de fenêtres ouvragées, de verdure,  à commencer par une représentation de la Cène. L’artiste présent veille sur ses trésors, quel talent et quel travail !

 

        

Quelques lignes d’histoire : Les sœurs jumelles que sont Rabat et Mdnia étaient à l’origine une seule et même cité déjà occupée avant notre ère par les Grecs, puis par les Romains. Vers 870, les Arabes, venus d’Afrique du Nord pour conquérir la Sicile et Malte décident de couper la ville en deux en creusant un fossé, pour se concentrer sur la fortification de Mdina, bientôt faite siège du gouverneur. Le terme de Rabat signifie faubourg en langue maltaise.

Mais le compte Normand Roger de Hauteville reconquiert le sud de l’Italie, La Sicile et Malte en 1090 et réintroduit le christianisme. En plein essor, la ville se dote de nombreux palais et d’édifices. Au cours du XVème siècle, Mdnia est la proie d’incessantes attaques des Barbaresques et perd ses habitants. Le grand tremblement de terre de 1693 cause de graves dégâts, ravageant notamment les palais et la cathédrale. Heureusement le grand maître de Vilhena a pris soin de reconstruire Mdina, et même de l’embellir.

En 1798, Napoléon prend le contrôle de la ville, mais le nouveau régime mis en place rencontra une vive opposition de la part de la population malaise qui se rebella. Cette rébellion mena au blocus des troupes françaises à l’intérieur des villes portuaires, jusqu’à la reddition des troupes françaises devant les anglais.

 

L’église et le prieuré des Carmélites. Eglise baroque qui fut le point de départ de l’insurrection contre les occupants français, ceux-ci commirent par la suite l’erreur de volets ses objets sacrés.

     

    

    

La faim commence à se faire sentir, mais les premiers restaurants trouvés nous font fuir, tant ils sont bondés et bruyants,  pourtant bien joli celui-ci avec ses potées fleuries, un oasis de fraîcheur ! Nous trouverons au fil de notre balade de quoi nous restaurer au « Palazzo de Piro » Rien qu’en voyant le serveur revêtu d’un uniforme posté à l’entrée jamais nous n’aurions osé y entrer,  mais les menus et leurs prix nous ont incité et nous ne le regretterons pas, étant bien accueillies malgré notre allure « touristes »

En fait « Xpresso Café » est le resto du musée, installé dans un cadre chic et élégant, il possède même deux belles terrasses en hauteur pour profiter de la vue plongeante sur la vallée. Anecdote cocasse, nous demandons « One bottle of water, and glass » on nous amène le contenu de la bouteille vidée dans un grand verre rempli de glace, mais qu’un seul !   « Please,one other glass ? » « Yès » et voilà le travail !

   

Voici  maintenant le cœur de Mdnia : la Place Saint-Paul dominée par la Cathédrale de Malte. Construite après le séisme de 1693, consacrée en Octobre 1702, la cathédrale et sa coupole figurent sur les cartes postales comme le symbole de Malte. Comme toujours : deux clochers, deux horloges, celle de gauche faisant office de calendrier. Tout en haut, une croix à double barre horizontale indique qu’il s’agit du plus important des édifices religieux de Malte (d’où le titre de co-cathédrale dont doit se contenter St Jean, à La Valette).Les grandes familles locales ont toujours le droit d’y être inhumées.

Tout autour sur cette place encore et toujours de superbes palais ou maisons. Nous nous contenterons d’admirer ces magnifiques monuments que de l’extérieur, n’ayant sincèrement pas le temps d’y consacrer plus de temps, de plus les horaires de fermetures des musées, églises ou cathédrale sont relativement tôt : 16h45 voir même 16 h.

       

 

   

 

La visite de Mdina est presque terminée, nous revenons par ce  qui aurait dû être notre entrée ! admirons au passage Vilhena Palace, construit en style baroque français en 1730. Destiné à loger les grands maîtres en visite à Mdinia, il abrite aujourd’hui le musée d’Histoire naturelle.

En sortant par la porte d’entrée ! … nous trouvons, une fois n’est pas coutume, un office de tourisme, installé dans une ancienne tour d’observation datant du XVIIème siècle, celui-ci fournit un plan de ville et circuit suggéré, vaut mieux tard que jamais !

La porte principale fut construite en 1724 sous le grand maître portugais Manoel de Vilhena, en remplacement d un pont-levis. On y accède par un étroit pont de pierre au dessus d’un fossé creusé par les Arabes, cette porte est décorée avec des trophées d’armes soutenus par des lions.

 

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Dans ce  qui était alors fossés, aujourd’hui on peut y admirer des pelouses vertes et bien entretenues ainsi qu’un parc pour enfants : le Howard Garden.

Maintenant destination Rabat, ça ne devrait pas être compliqué, les deux cités se touchent, mais là encore devant le manque d’informations, aucun nom sur les rues, nous allons au filling, mais là, ça ne l’a pas fait !  car la rue que l’on a choisi descend et on quitte la ville. Mais ne dit-on pas « Dans toute mauvaise chose y a du bon » et c’est en faisant un peu d’acrobatie que je réussirais à prendre en photo la citadelle à l’abri de ses remparts, ceinturée de figuiers de barbarie. 

C’est à ce moment que nous rencontrons un autre touriste, aussi paumé que nous, ça nous rassure ! et c’est en partageant nos informations dans un anglais approximatif, qu’ensemble nous reprendrons la bonne direction.

    

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