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Préambule : La Birmanie, dirigée par une dictature militaire depuis 1962, le « pays aux mille pagodes » ! fut rebaptisée en 1989 par la junte « Myanmar » nom qu’elle portait déjà au 13ème siècle avant l’occupation anglaise. Myanmar signifie « Pays merveilleux »  le pouvoir actuel renoue donc avec ce passé glorieux et désire ne plus utiliser le mot « Birmanie » d’origine anglaise.

 

Pourquoi venir en Birmanie ? et pourquoi pas ! les hôtels utilisés et les transports tels que la compagnie Air-Bagan qui appartient au gendre du chef d’état, le général et dictateur Than Shwe  alimentent les caisses de la Junte, mais d’une manière si infime, comparés aux revenus de Total ou de n’importe quelle autre multinationale chinoise, nous avons côtoyé suffisamment les habitants pour qu’ils puissent profiter directement de nos devises (achat d’artisanat local, petit transports locaux …)

 

Le Birman est isolé du reste du monde, alors il fait preuve de curiosité envers le touriste. Ne pas venir c’est contribuer à renforcer cet isolement, le faire sombrer dans une misère encore plus noire. Le développement du tourisme est un formidable courant d’air qui souffle sur le pays, permettant à la population un contact, le seul d’ailleurs avec l’extérieur. Certains birmans, grâce aux activités dérivées du tourisme ont appris un métier, une ou plusieurs langues étrangères et ont un revenu décent. (guides, chauffeurs, assistants, ou encore gamines qui vendent cartes postales et toutes sortes de breloques à l’approche des sites) Les hôtels utilisés par les agences touristiques emploient du personnel, le satellite à permis l’avènement de la télévision, de son hall de réception, le birman peut y jeter un œil. Celui-ci, malgré la propagande qui a pu lui être faite, se rend bien compte que le touriste n’est pas une menace, bien au contraire, avec les moyens modernes dont il dispose, le voyageur peut par son témoignage et ses photos, faire connaître leurs conditions de vie, et pourquoi pas ! contribuer à ce que celles-ci s’améliorent un jour !

 

L’histoire de la Birmanie et de sa population ne peuvent se raconter en quelques lignes, pas même en plusieurs pages, tant celle-ci est dense, j’en parlerais un peu.. au fur et à mesure des pages. Un pays surprenant où son seul accès est par voie aérienne, où téléphoner à l’étranger depuis nos portables est impossible,  où nous devons amener la totalité de nos devises en billets pratiquement flambant neufs, sans pliures (les cartes de crédits étant inopérationnelles) ! Certains diront que c’est encore le pays du dollar, mais l’euro est maintenant accepté dans les commerces, on vous rend même parfois la monnaie dans cette devise.

 

Chose surprenante, les « espions » hé non, ce n’est pas une blague ! ils sont partout, voisins, parents, amis, même moines, le touriste ne les voient pas mais ils sont la grande peur de la population locale. Nous ! voyageurs qui ne sommes là que pour une courte période, nous devons prendre conscience de cette invisible présence, ces agents de renseignements ont l’oreille qui traîne partout. L’étranger est en sécurité, mais malheur au Birman qui voudrait parler politique, alors mettons notre langue dans notre sac, et plions nous aux obligations comme par exemple se déchausser dans les pagodes et monastères, ce non-respect de cette obligation pourrait causer des ennuis à votre guide, tels qu’entre-autre la perte de sa licence.

 

Paradoxalement, alors que la majeure partie des habitants vit dans une pauvreté à la limite du supportable, cette population se dit « heureuse » la Birmanie se considère comme la « terre sainte » et ses habitants sont les élus sur la voie du nirvana, on attend d’ailleurs l’avènement du 5ème bouddha. Le birman consacrerait entre 10 à 20 % de ses revenus à l’entretien des pagodes. C’est encore lui qui « entretient et nourrit » le bonze. Ce dernier, entre deux méditations, se contentant de marcher dans les rues, son bol à aumône dans les mains, par cette quête, c’est le moine qui fait acte de charité et permet au donateur d’accumuler des mérites……...Le birman n’a de cesse d’accumuler ces mérites, tant il est persuadé que ceux-ci lui rachèteront ses fautes, lui apporteront une vie paisible et une belle réincarnation  !..

 



Je nous présente : Lui, ma moitié depuis plus de 40 ans : Pierre (Pierrot pour les intimes)
Moi, l'autre moitié, rédactrice en chef...  de ce site : Thérèse (pseudo Tynela sur les forums)
Vivants en Loire-Atlantique. Retraités depuis peu !... et inconditionnels de voyages, ça vous vous en seriez doutés !

Vos passeports sont prêts ? alors embarquons ensemble pour un merveilleux voyage, le dépaysement sera garanti.
Ca y est, vos ceintures sont attachées, les dossiers redressés ? alors c'est parti !


Décollage à RCG  à 13h30 le Dimanche 9 Janvier pour un vol de 11 heures vers Bangkok, avec la compagnie Thaï Airways International sur un Boeing 777-300.

L'avion de la ThaïLes hôtesses nous accueillent revêtues de leurs superbes habits traditionnels. Pour nous souhaiter la bienvenue sur leur territoire, elles offrent à chacun une orchidée à accrocher à nos vêtements. Il est 6h30 heure locale, l’aéroport de Bangkok est grand, mais il y a de nombreux bureaux d’informations, c’est sans encombre que nous arrivons à la bonne porte et  embarquons 90 mns plus tard pour Mingaladon, aéroport birman inauguré en 1947, notre destination finale.

Vol de 75 mns toujours avec la Thaï, cette fois sur un Airbus A300-600, arrivés au Myanmar nous devons retarder nos montres de 30 mns par rapport à Bangkok.

 

 Lundi 10 Janvier. 8h45, la température est agréable, dans les 25°. Le passage à la douane est interminable, non qu’il y ait des problèmes, mais les passeports et les visas de tous les passagers sont enregistrés, les noms européens leur sont plus difficiles à décrypter, et chacun doit passer devant une webcam….

C’est alors que nous faisons la connaissance de Mi-Mi, représentante de l’agence Exotissimo, jeune femme mariée et maman d’un        petit garçon de trois ans, elle sera notre guide pendant ces 14 jours, de notre chauffeur et son assistant, dommage qu’elle ne nous présentera jamais ceux-ci !. Mi-Mi a étudié plusieurs langues à l’Université des Lettres Etrangères pendant trois ans.


Nous nous dirigeons vers Yangon, distant d’environ 15 kms. La première image que nous retiendrons de cette ville ce sont ses immenses échafaudages en bambou le long des immeubles en rénovation.

Avant le déjeuner, Mi-Mi nous fait découvrir un marché de fruits et légumes, première immersion dans ce monde si particulier, avalanche de fruits exotiques (papaye, mangue, noix de coco, orange, goyave, litchi …) étals de poissons séchés, petites bûchettes de tanaka… également premier contact avec cette population qui sera tout sourire à notre approche, malgré la quinzaine d’appareils-photos braqués sur elle !...


   

    

 

         Nous regagnons l’hôtel, « le Yuzana » notre chambre au 7ème  est immense, paraît propre, cerise sur le gâteau, de la grande fenêtre coulissante, nous avons une vue superbe sur la pagode Shwedagon.

         Après s’être débarrassés de nos lourds vêtements d’hiver, confié nos euros pour le change, nous partons déjeuner dans un restaurant de la ville, et là c’est le chaos, l’immense déception, il se met à pleuvoir……..nous espérons que ce n’est qu’une averse, qu’il fera de nouveau soleil lors de la visite de l’après-midi, mais ce sont des cordes qui tombent, Bouddha n’a pas l’air d’apprécier notre arrivée, Janvier est pourtant le mois en théorie le plus sec… Le jeune assistant prêtera des parapluies, le temps de rejoindre le bus. (le bious, comme dira sans cesse Mi-Mi avec son petit accent)

 

En Birmanie, on conduit à droite, mais la plupart des voitures sont japonaises avec le volant positionné à droite, pas très pratique pour les dépassements, et dangereux pour sortir du bus, mais l’assistant veille sur ses protégés……  Le gouvernement rationne le pétrole, préférant le vendre à prix d’or à la Chine, les habitants doivent jongler entre le pétrole du gouvernement ou s’approvisionner aux pompes de marché noir sur le bord de la route. Nous verrons d’ailleurs tout au long du voyage des queues de motocyclettes, parfois de voitures, attendre à la station probablement pendant des heures ….. pour obtenir une essence moins pure, servie à coups de jerrycans.

 

 

(Point N° 1 carte itinéraire)  Son histoire en quelques lignes. Ville fondée sous le nom de Dagon par les Möns au VIème siècle (une des nombreuses ethnies du pays)  ce n’était alors qu’un petit village de pêcheurs centré autour de la pagode Shwedagon. En 1757, le roi Alaungpaya fortifie le site et le rebaptise Yan-gon, la « fin des combats ».  Renommé  Rangoon en 1852, lors de la colonisation du Sud du pays par les Anglais qui en font leur capitale administrative, elle attire de nombreux Chinois et Indiens pour y travailler.

Rangoon possède le plus grand nombre d’édifices coloniaux de toutes les villes d’Asie du Sud-Est. Mais bon nombre de catastrophes vont la détruire, incendie en 1841, invasion japonaise, guerre anglo-birmane et  seconde guerre mondiale, sans oublier un tremblement de terre et un tsunami.

En 1885 Yangon devient la capitale de toute la Birmanie, mais au 20ème siècle cette capitale n’a plus fière allure, ses façades décrépies sont tristes à voir, les trottoirs  sont peu entretenus avec dénivelés, ornières, plaques cassées. Aujourd’hui cette ville jumelée avec Katmandou (Népal) est une ville de 5 millions d’habitants, avec de nombreux étudiants, il y est interdit d’y circuler en  vélos, motos ou rickshaws.

Depuis le 26 Mars 2007, Yangon a perdu son titre de capitale, le gouvernement birman l’a déplacée à Naypyidaw,  (qui signifie Ville royale ou Demeure des Rois) ville créée dans la jungle au milieu de nulle part, 322 km plus au nord, dans la Région de Mandalay. Les raisons sont incertaines, certains suggèrent que ce déplacement vers l'intérieur du pays protège mieux le régime militaire d'une éventuelle invasion, ou lui permet de mieux contrôler les minorités ethniques des États Karen, Shan et Chin, ou encore d'avoir une capitale loin des télécommunications étrangères….

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Nous arrivons à la pagode Chauzkhtakyi, ça sera notre premier contact avec un bouddha, le tout premier d’une longue…. longue… très longue série………

 

ð Pagode  Chauzkhtakyi  Ce bouddha couché est l’un des plus grands et plus beaux du pays. Construit en 1907 et reconstruit au début des années 1980, il mesure 70 m de long, et est recouvert à la feuille d’or. Un toit a été aménagé pour le protéger des intempéries. La plante de ses pieds porte les 108 marques sacrées qui le distinguent du commun des mortels.

    

 


       Ouf il ne pleut plus ! nous nous dirigeons vers la
 Pagode Shwedagon, l’une des perles du Myanmar, située sur une colline à 1,5 km au Nord de Yangon, de ses 51 m au-dessus de la ville, elle domine l’horizon.

L’accès se fait par quatre escaliers qui s’élancent depuis les quatre points cardinaux, une salle de prière fait face à chaque entrée. De l’entrée Est, un ascendeur réservé aux étrangers nous mène à la plateforme supérieure, plate-forme de 5,6 hectares pavée de marbre. Entrée : 5 dollars.  




Zuuuuttt ! j’ai parlé trop vite, il se remet à tomber des trombes d’eau … Mi-Mi fournit à chaque couple un grand parapluie, nous donne une vague explication abrités à l’intérieur d’un pavillon  « Daw Ngwe Zin » et chacun s’aventure comme il le peut dans cet antre, devenu quasiment désertique.

C’est un fiasco ! les dalles de marbre sont de vraies patinoires, à chaque pas vous risquez la chute, d’autant que vous êtes, rappelons-le, pieds-nus. Prendre des photos relève de l’exploit, aussi bien que de préserver de l’humidité ses précieuses devises enfouies au fond du sac de toile…  Les nombreux temples qui entourent le stûpa offrent provisoirement un abri, accessibles cependant qu’après avoir grimpé difficilement trois ou quatre marches. Les employés de la pagode se décident à mettre tout autour des tapis qui se révèleront très vite gorgés d’eau, mais au moins nous assureront une prise au sol….


   

 

 pagode Shwedagon      ð Pagode Shwedagon.  Son histoire en quelques lignes :  Les archéologues en estiment la construction entre le VIe et le Xe siècle de notre ère, par les Môns (une des nombreuses ethnies du pays) Ce site est au cœur du bouddhisme birman, de la vie religieuse, sociale et politique du pays,  car selon la légende, il contient des reliques de quatre anciens Bouddhas, dont huit cheveux du Bouddha Gautama, le premier, celui qui a reçut l’illumination.

 Pagodons et temples de ShwedagonDélaissé par les souverains, c’est en 1362 que le roi Byinnya U porta un intérêt pour ce lieu sacré en faisant rehausser la pagode de quelques mètres. Par la suite de nombreux souverains eurent à cœur de faire un geste envers ce monument. La reine Shinsawbu (1453-1472) accorda son poids en or, ce qui permit, grâce à la finesse des feuilles d’or utilisées, de recouvrir intégralement son dôme. Dhammazedi, son fils, fit lui aussi un gros don et fit inscrire la légende de la pagode en birman, en mön et en päli, afin que la postérité n’oublie jamais comment cet édifice avait pu voir le jour.


Au cours des siècles suivants, la pagode fut tout à tour objet de convoitises, proie des tremblements de terre dévastateurs, incendies….. Aujourd’hui, ce lieu sacré est de nouveau envahi, mais cette fois-ci, c’est une foule fervente qui se presse en ses murs, chacun réalisant ainsi le voeu le plus cher dans une vie de bouddhiste : fouler le sol de Schwedagon. Ce lieu qui fait la fierté et l’adoration de la population est également un symbole de rassemblement, c’est d’ici qu’est partie en 1988, une marche appelant à la démocratie, mais durant les évènements politiques de 2007, ce site fut interdit d’accès par le régime.

Le grand stûpa principal mesure 98 mètres, sa base de 43 m de diamètre est faite de briques recouvertes de milliers de plaques d'or. Sa restauration a lieu tous les 10 ans grâce aux donations collectées quotidiennement, l’opération débute par la mise en place d’un échafaudage en bambou épousant les exacts contours du stupa, un savoir traditionnel qui reste bel et bien vivant. La pagode principale se trouve au milieu d'un vaste complexe de 72 autres pagodes, pagodons, offerts par de riches familles,  salles de prières, et autres édifices religieux à l'architecture typiquement birmane, ainsi que de très nombreuses statues de bouddhas et de nats. (esprits vénérés assurant la protection de la maison, de l’individu, grâce aux offrandes quotidiennes qui sont censées repousser le mauvais sort)

Sur la flèche se trouve une sorte d'ombrelle, appelée le hti en birman où sont accrochées 1065 clochettes d'or et 420 clochettes d'argent[], ainsi qu'une girouette ornée de pierres précieuses. Elle se termine par le seinbu, une petite sphère d'or sertie de 4351 diamants représentant un total de 1800 carats, dont une émeraud[]e de 76 carats

Alors que nous devions profiter de l’embrasement des feux du soleil se couchant sur le stüpa, nous devrons, après 40 mns à déambuler sous la pluie torrentielle, nous contenter de rejoindre l’hôtel assez rapidement. Très grosse déception, ça commence mal !  Mi-Mi promet d’y revenir la veille du départ, espérons que dans quinze jours, le soleil sera au rendez-vous, et que l’emploi du temps bien chargé le permettra.

Notre première soirée au Myanmar se terminera devant une table bien garnie au restaurant Padonmar. Inya Road Kamayut Township.  De retour à l’hôtel, j’ouvre la fenêtre, la pagode est éclairée, que c’est superbe depuis notre 7ème étage !.. Auparavant, Mi-Mi aura fait le change, dieu seul sait où ! (celui-ci se pratiquant couramment dans la rue) 1 Dollar : 800 Kyats, 1 Euro : 1000 Kyats.

Alors qu’initialement nous devions nous envoler pour Mandalay demain à 9 heures, Mi-Mi, tout sourire ! nous annonce que ce vol est annulé, qu’il faudra prendre celui d’avant, une plaisanterie ? mais non, c’est qu’ elle est sérieuse ! ce sont les aléas du Myanmar.  Notre première nuit après les 13 heures d’avion aura été de bien courte durée, réveil à …. 3h30 !

Demain, nous devrions visiter la ville de Sagaing, très haut lieu du bouddhisme.

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     Sasaing