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Mercredi 12
Janvier (suite) Après la visite de Mingun, ce matin, de l’autre coté du
fleuve Irrawady, nous voici arrivés à :
Mandalay
(point N° 6 carte
itinéraire) Cette cité se situe à 650 kms au nord de Yangon, au centre
géographique du pays.
Son
histoire en quelques lignes : Construite en 1857 par le roi Mindon pour
commémorer le 2400ème anniversaire de la mort de Bouddha, autour des
palais des derniers souverains birmans. Au
cours d’une visite, celui-ci selon une légende aurait demandé la construction
d’une ville.
Sous la
dynastie Konbaung entre 1860 et 1885, c’était la capitale du pays, avant que
les Britanniques ne choisissent Rangon. Avec 150 monastères et 70 000
moines, la « Cité d’Or » demeure la ville-symbole de la foi
bouddhique, la culture ancestrale est toujours enseignée dans les pagodes.
Après
déjeuner, petit arrêt au « centre d’artisanat » nous y voyons
tout un bric à brac : statues de boudhas, de masques, coupons de tissus en
vrac. Un sculpteur taille de la pierre, deux ouvrières brodent une « kalagar »
tapisserie fabriquée principalement à Mandalay.
Les kalagar sont des
morceaux de velours où sont dessinés des animaux mythiques comme l’éléphant
blanc ou des épisodes de la vie de Bouddha, le tout brodé de fil d’or et
d’argent, et orné de perles et paillettes enfilées une à une.
Celle que
ces jeunes femmes brodent aujourd’hui est « le pied de Bouddha » Mon
coup de cœur sera cette housse de coussin, payée 12 € + un échantillon de
parfums et quelques stylos.
Monastère du
Palais d’Or (Shwenandaw) autrefois la résidence du roi Mindon, nommé
ainsi car il est entièrement recouvert d’or. Après sa mort en 1878, son fils,
le roi Thibaw qui s’y rendait souvent pour méditer demanda qu’il soit démonté
et offert comme monastère dédié à la mémoire de son père.
C’est un
bâtiment exceptionnel construit sur pilotis, témoignage de la richesse du
palais royal disparu, tout en teck, bois très dur qui a su résister aux
outrages du temps, seuls les escaliers menant à la première terrasse sont en
marbre.
Le toit avec
ses quatre niveaux est particulièrement ouvragé, avec des motifs et des
statuettes finement ciselées. Le hall principal est soutenu par de massifs
piliers en teck, le plafond est richement sculpté également. Le long du chœur,
les 10 dernières vies du Bouddha sont racontées en 10 bas-reliefs sculptés et
dorés.
Le moine
vénérable refusait que l’on fasse payer les étrangers, mais dès sa mort, le
gouvernement imposa un droit d’entrée….
Occupé par
les japonais durant la seconde guerre mondiale, Shwenandaw est précieux
car il est l’un des derniers vestiges de l’architecture birmane en bois du 19ème
siècle. Son « déménagement » l’a probablement sauvé des bombardements
orchestrés par les Alliés pour déloger les Occupants.
Une
allée commerçante nous mène maintenant à :
La pagode Kuthodaw.
Construite en 1857 sur le modèle de la pagode Shwedigon de Bagan, au pied de
« Mandalay-Hill » elle est célèbre pour abriter les écritures
bouddhistes. La pagode est aujourd’hui en restauration, nous n’en verrons que
les extérieurs, mais dans l’enceinte, on peut voir 729 templions d’un blanc
immaculé qui abritent derrière des grilles des plaques de marbre.
Le roi
Mindon (avant-dernier roi de Birmanie) organisa le cinquième synode bouddhiste
de 1860 à 1868 pour clarifier et corriger les textes bouddhiques, ceux-ci
furent ensuite gravés sur ces plaques de marbre.
Aujourd’hui,
c’est le plus grand livre au monde, puisque sur chaque stèle de marbre, n’est
gravée qu’une seule page du Tipikata (bible bouddhiste écrite en langue Pâli,
langue uniquement connue des érudits)
On accède à
cette pagode aujourd’hui fermée en empruntant un long corridor qui se termine
par une porte décorée style bouddha, très colorée, dentelée, sculptée, du
clinquant... Ici, c’est un ouvrier qui fait briller un élément de cloche, le
pauvre ! on a dû le faire tourner en bourrique, à lui demander les uns après
les autres de faire tinter sa cloche, que ne ferait-on pas pour une
photo !
Cette visite
terminée, un nouvel achat auprès des gamines (petits tableaux faits de dessins
et de morceaux de bambou) et nous continuons la découverte de ce sympathique
pays.
Ce n’est pas
dans le bus que nous remontons mais une nouvelle fois à bord de petits camions
d’une dizaine de places, attention aux têtes lors des secousses, risque de
rencontre désagréable avec les montants en ferraille !.... Ces merveilleux
transports nous mènent en quelques minutes, à travers une route sinueuse à
l’entrée de :
La pagode
Sutaungpyei. Mi-mi nous recommande de
laisser nos chaussures (et nos chaussettes ! ..) dans les camions et non à
l’entrée de la pagode, tiens donc ! et pourquoi ?
De là, trois
grands escalators successifs (gare aux coupures de courant !) nous mènent
sur la terrasse de Mandalay-Hill, la « colline sacrée » Il y aurait
également pour la dernière partie de la montée un ascenceur.
Cette colline située à 240 mètres d’altitude est couverte de
stûpas et monastères et constitue un lieu de pèlerinage important pour les
bouddhistes birmans depuis presque deux siècles. Un ermite du nom de U Khan
Dee, mort en 1949, consacrera plus de 40 ans de sa vie à l’entretien de ce
site. Au sommet de la colline se trouve la pagode Suntangpyei (celle qui exauce
les vœux) Rénovée depuis 1995 la terrasse est une belle plate-forme carrelée de
faïence jaune, de fleurs et de miroirs, de là, vue panoramique sur toute la
plaine, le palais, les stupas, l’Irrawaddy, les collines, l’immense prison…..
Pour ceux
qui en sont capables, le sommet peut être atteint par une série d’escaliers à
chaque angle. Cette ascension pour le moins sportive !.... est considérée
comme une action méritoire. Le sommet de cette colline est aussi le rendez-vous
privilégié pour admirer le coucher de soleil sur le fleuve.
Ca sera
difficile ce soir de se faufiler parmi les meilleures places, l’emplacement est
réservé avec des chaises hautes, une table, des tasses de thé, probablement
pour des personnalités.
Une petite
parenthèse pour parler de l’électricité au Myanmar, à Mandalay, par exemple,
elle n’est disponible pour un foyer qu’environ 8 heures par jour au maximum,
certaines familles recourront aux générateurs si elles en ont les moyens. De
même pour l’eau, les rotations se font selon les quartiers et l’eau courante
est disponible environ 4 heures par jour. Evidemment les quartiers des agents
du Gouvernement et des riches chinois font exception, de même que les
hôtels !..
18 heures,
le soleil s’est couché, à mon avis c’était nettement moins spectaculaire
qu’hier soir au pont d’U-Bein.
Nous
redescendons une partie des escaliers, au total il y en a un peu plus de 1700
marches, heureusement qu’on n’a pas eu à les monter !.... ceux-ci sont
bordés d’une quantité d’étals où l’on vend des fleurs, de la nourriture, des
rafraîchissements pour les pèlerins et tous un tas de petits souvenirs.
Nous
retrouvons nos camions, les chauffeurs nous ont amené nos chaussures au pied de
l’escalier (voila la réponse au pourquoi ? on n’arrive pas par le
même chemin !) Il fait maintenant brun, le retour par cette route étroite,
sinueuse et cahoteuse, les chauffeurs étant tout… sauf prudents …. nous
apportera son lot d’émotions et de montée d’adrénaline.
De retour
dans le bus, Mi-Mi se lance dans une explication concernant la légende de
cette pagode et de la colline sacrée, faut bien avouer qu’avec son fort accent,
quelques mots déformés, peu d’entre-nous y ont compris grand-chose……..
heureusement le « Lonely Planète » est venu à notre secours.
Nous ne
l’avons pas vue, sans doute pas eu le temps, et déjà trop de monde sur la
terrasse, mais quelque part sur celle-ci se trouvait la statue de l’ogresse Sanda
Muhki, qui désireuse d’offrir quelque chose au Bouddha, lui fit cadeau de
ses seins ….. celui-ci prophétisa que grâce à cet
acte d’extrême mérite, l’ogresse renaîtrait sous la forme d’un grand roi qui
construirait une ville au pied de la colline, et…….ce fut Mindon Min, qui
posa en 1857 les fondations de sa nouvelle capitale…
Seconde nuit
au Mandalay City Hôtel en plein centre au fond d’un jardin. Depuis la
réception de l’hôtel, nous appelons la France vers 21 heures, l’employé propose
deux possibilités : durée à votre choix ou temps limité par avance, avec
cette dernière hypothèse il coupera de lui-même la communication. Dès que vous
dîtes « allo » il pose un compteur à coté de vous. La communication
nous a été facturée 5 dollars la minute.
Jeudi 13 Janvier
Dans la rue,
devant la poste de Mandalay, deux garçons tiennent un commerce pour le moins
original, des combinés téléphoniques modernes posés sur une table, ils
attendent le client. Il est possible d’appeler en France depuis ces
installations archaïques, ces téléphones publics sont reliés par câble aux
poteaux. Dans la rue, le tarif international tournerait autour de 3000 kyats la
minute (3 €) reste à savoir si ça marche à tous les coups ?.... liaison de
mauvaise qualité ou peut-être soumise à la censure !
Certains ont
exprimé le souhait d’acquérir des tongs, vous savez, ce genre de chaussures
avec seulement une lanière entre les deux plus gros orteils ! c’est ainsi
qu’on se retrouve dans un magasin luxueux, le propriétaire est ravi, prend en
photos ces touristes français, il y a fort à parier que quelques uns ce ces
clichés viendront compléter la collection de portraits couvrant déjà les murs
de sa boutique. Ses tongs sont superbes, bien présentées, certaines sont en
velours avec des petites pierres de fantaisie, dommage qu’il n’y ait pas de
choix dans les grandes pointures !
Nous faisons
maintenant une incursion dans un # marché d’une rue de Mandalay, marché de
plein air, coloré, photogénique, bazars bien ordonnés, paniers tressés remplis
de légumes ou de fruits, c’est un foisonnement d’épices, de viandes, poissons
frais et séchés, artisanat, produits frais, textiles… dommage que le sol soit
maculé de crachats rouges de betel !
Les femmes ont le visage recouvert de tanaka.
Quelques
explications sur cette coutume : Le Tanaka est un petit arbre
qui produit une écorce dure et mince. On obtient une pâte en frottant l’écorce
de la bûche sur une pierre plate en y ajoutant quelques gouttes d’eau. Cette
pâte est appliquée principalement sur le visage. Les femmes (parfois quelques
hommes !) s’en enduisent les joues, le front et le nez. Lorsqu’elles
veulent en faire un maquillage de fêtes, elles y font des volutes, l’aide d’une
brosse à dent ou d’un peigne, véritables dessins artistiques. Le tanaka les
protège aussi contre le soleil.
On trouve
aujourd’hui des formes de tanaka prêtes à l’emploi, comme par exemple à Yangon
où une jeune fille m’avait enduite de
cette préparation vendue dans les petites échoppes de produits de beauté.
# Les
frappeurs d’or. Visite de l’atelier « King Galon Gold-Leaf »
Dans cet atelier on peut assister au travail du frappage de l’or, opération qui
donnera les très fines feuilles d’or vendues pour recouvrir les pagodes et les
bouddhas. Cette activité, comme tout ce qui a trait à la religion est prospère
à Mandalay. Des pièces d’or sont placées entre de costaudes feuilles de bambou,
le tout solidement ficelé, avant de passer par une étape de martelage manuel.
Les batteurs debout, pieds et torse nus, martèlent en cadence cette liasse de
feuilles d’or avec un marteau de 3 kgs, le sourire en prime !
Dur labeur
digne des travaux forcés, et pourtant ! que ne ferait-on pas pour honorer
Bouddha… ils répètent et répètent inlassablement ce geste durant leur
journée de travail.
Au
bout d’une trentaine de minutes de martelage, des jeunes filles derrière
une vitre, à l’abri du moindre courant d’air, prennent le relais, elles
coupent délicatement chaque feuille d’or en petits carrés, avec de la corne de
buffle, les mains enduite de poudre de marbre pour que l’or ne leur reste pas
collé à la peau, les emballent de nouveau pour une nouvelle série de
coups de marteaux, et ainsi de suite jusqu’à obtention de l’épaisseur désirée,
qui ne serait que d’un millième de millimètre…
Dans la
boutique, on peut y acheter ces feuilles d’or vendues par cinq (5000 kiats le
lot) mais aussi figurines, petits bijoux recouverts d’or etc… N’est-elle pas
jolie ma feuille (sens propre) d’or ?
# La
confection des feuilles de bambou, dommage que nous n’avons pas
visité cet atelier !
Après avoir
fait tremper le bambou dans une mixture pendant trois ans, l’artisan obtient
une pate qui est versée sur un tissu en coton tendu sur un cadre de bois. Les
feuilles sont découpées en petits carrés, puis les femmes les transforment à
force de coups de bâton en de très fines feuilles très lisses, celles-ci
serviront d’intercalaires entre les feuilles d’or offertes aux bouddhas.
Conditions de travail particulièrement pénibles, c’est peut-être pour ça que
les touristes ne sont pas « autorisés » à en visiter les ateliers.
La pagode Mahamuni (le grand
sage) 82nd street. la plus prestigieuse et vénérée de la ville.
La légende
dit qu’il y a 2500 ans, le roi rencontra Bouddha dans l’état d’Arakan, un jour
de pleine lune. Le roi et sa famille se prosternèrent et le souverain supplia
de faire présent à la multitude des fidèles des traces de son être incarné,
afin qu’ils puissent le vénérer et l’adorer en son absence, c’est alors que
l’on fondit une immense statue en
bronze, c’est Bouddha lui-même qui infusa la chaleur et le souffle de sa
propre poitrine.
En 1785
le roi Badone Min revint avec celle-ci en guise de trésor de guerre. La statue
de 6,5 tonnes de bronze, haute de 3,80m fut installée à Mandalay, depuis on
considère l’image comme la réplique véritable de Gautama, ce qui justifie les
miracles qu’on lui attribue. On construisit autour de la statue une pagode de
53 m de haut, au plafond couvert de mosaïques, surmontée d’un toit à sept
degrés, débauche d’ors, de couleurs éclatantes, fleurs, parfums entêtants,
etc…. sans oublier les urnes transparentes destinées à recevoir les
dons.
Deuxième but
de pèlerinage bouddhiste au Myanmar, la pagode est animée d’une immense ferveur
populaire, la foule se presse tôt pour assister à la toilette du visage du
bouddha effectuée chaque matin par les moines. Les femmes ne doivent pas
s’approcher et encore moins aller coller des feuilles d’or. Etonnamment lisse
et brillant, le visage du bouddha contraste avec le reste du corps, tout
boursouflé, comme piqué par un essaim d’abeilles, par les milliers de feuilles
d’or collées quotidiennement par les fidèles. La couche d’or sur la poitrine atteint
même 20 cms.
Nous, femmes
impures ! reléguées de l’autre coté des pots
de fleurs, rongeons notre frein, impossible de s’approcher même pour une photo.
Il va falloir que les hommes du groupe fassent preuve de miséricorde….. je
confie mon arsenal à mon homme qui s’approche doucement de ce tas d’or. A sa
grande surprise, un des gardiens lui fait signe d’emprunter les escaliers et de
coller sa feuille, sauf qu’on ne l’avait pas prévue cette feuille ! qu’importe,
l’homme lui en confie une, il la colle, gagnant ainsi des
mérites, ira-t-il au paradis pour autant ?
A son
retour, tout fier, il me demande : Tu m’as vu ? tu m’as pris en photo
au moins ? Ben tiens donc ! mais bien sûr, et avec quel
appareil ? ah je vous jure ! j’ai bien tenté le caméscope, mais les
birmanes qui sont malgré tout chez elles et qui venaient vénérer leur bouddha
n’en avaient rien à fiche de passer et repasser sans cesse devant l’objectif.
A l’extérieur,
nous retrouvons les toits dorés, les fines décorations de stuc.
Dans
l’enceinte du temple, trois sculptures khmères en bronze, un guerrier, un lion
et un éléphant à plusieurs têtes, qui originellement, gardaient le temple
d’Angkor au Cambodge.
Elles
faisaient partie d’un lot de 30 statues récupérées à l’occasion d’une
expédition thaïe en 1431, un siècle plus tard, un roi môn les rapporta à Bago,
elles changèrent encore plusieurs fois de mains avant d’arriver finalement à
Mandalay.
La croyance
populaire attribue aux sculptures la propriété de guérir les maux
correspondants à la partie de leur corps que l’on touche, certaines sont ainsi
bien lustrées.
A coté un
gong énorme de plus de 5 tonnes, fondu en 1745.
Comme
partout dans les pagodes importantes, une longue galerie avec de nombreuses
échoppes qui contribuent à animer l’atmosphère. Artisanat de qualité, statues
dorées de Bouddha….
Mais que
fait cette femme avec ces cages remplies de petits oiseaux ? si vous en
achetez un et que vous lui redonnez la liberté, vous gagnerez des
mérites !......
Déjeuner au
calme au Royal Lake, au bord de l’eau, un peu plus loin une magistrale
réplique des barges royales doit servir d’hôtel-restaurant aux plus nantis.
SHAM GA LAY. Visite de
ce petit village, très reculé de la route, pour l’atteindre il nous faudra
marcher près d’un kilomètre à travers les champs, il faut regarder où l’on met
les pieds sur le petit pont de bois, les lattes ne sont pas en trop bon état
…. Des jeunes femmes travaillent aux champs, je suis impressionnée par l’aménagement
de
ce petit village, un superbe panneau carrelé l’annonce, une petite allée de
béton le traverse facilitant la circulation en trishaw ou en charrettes à
bœufs.
On voit à
l’œuvre les sculpteurs sur bois, une des activités des hommes étant la fabrication
de lits, canapés et décors religieux sculptés. Les maisons sont sur
pilotis, construites en bambou, elles paraissent solides et pourtant la mousson
ne les épargnent pas ! et c’est bien souvent que les villageois doivent
reconstruire leur habitat après son passage.
Nous passons
devant l’école du village, pas d’uniformes, les jeunes écoliers sont distraits
par notre arrivée, nous gratifient d’un sourire éclatant lorsque nous les
quittons. Certains d’entres nous donneront au maître, cahiers, stylos,
crayons, tee-shirts, etc… Ce village possédant école et électricité n’est
peut-être pas des plus pauvres, quelques maisons sont recouvertes de
tôles ! leurs champs cultivés avec passions, produisent riz, tomates,
fruits, légumes, même parfois … héroïne, mais le gouvernement leur prélève 1/3
de leur récolte…
Ici, pas
d’eau courante, c’est le puits du village qui servira à tous. Le bœuf, animal
indispensable pour leur survie vit tout à coté, quand ce n’est pas à
l’intérieur de la maison, ils ne mangeront pas sa viande.
Les plus
jeunes, ceux de quatre-cinq ans sont un peu effrayés par nos appareils-photos,
mais les mamans retournent les chercher et les font poser ! un véritable
honneur pour elles de voir qu’on s’intéresse à leurs enfants, et quelle joie
sur leurs visages à la vue de la photo sur l’écran du numérique. Distribution à
tout va de stylos, brosses à dents, savons, crayons, ballons de baudruche…. Au
bout du village, une jeune femme assise sur une natte met en sacs diverses
variétés de pommes
.
C’était
notre premier village, notre première immersion parmi ce peuple, j’en garde un
souvenir ému, tant ces gens sont attachants, simples, le sourire instantané dès
qu’ils croisent votre regard. Une jeune femme travaille dans un champ tout près
du chemin, un « Hello » et j’ai la photo du siècle, disons
certainement UNE de mes préférées.
Merci Mi-Mi
de nous avoir permis ces belles rencontres. Le prochain arrêt sera :
Une fonderie de cire perdue, bien
entendu de statues de Bouddha ! Le principe ancestral est toujours
d’actualité, une structure en ferraille sur laquelle on fabrique un moule en
glaise, on y applique la cire, un second moule en glaise, le bronze fondu est
alors coulé entre les deux moules de glaise sur la cire qui fondra, le moule de
glaise supérieur est alors cassé.
Ce petit
propriétaire a eu l’honneur d’être invité en France, c’est de son atelier que
vient le bouddha de 7 mètres de haut (en plusieurs morceaux qui furent
assemblés sur place) installé à l’occasion de l’inauguration d’un
nouveau temple bouddhiste en 2008, à Lodève dans l’Hérault, au pied du Larzac.
Il est fier de nous faire voir son album photo, dont une le montrant devant la
tour Eiffel.
Nouvel arrêt,
route d’Amarapura, le :
Quartier des sculpteurs de
marbre et d’albâtre, une rue entière y est consacrée, le bruit des
ponceuses, roues à polir, burins est assommant. Ces artisans cachés derrière
une bâche qui les protège du soleil ou de la pluie, poncent, polissent, donnent
vie à ce marbre, accroupis on les discerne à peine, tant il y a de poussière.
De l’autre
coté de la rue, voici les magasins de vente eux-aussi sous un nuage de
poussière, les jeunes femmes nettoient, frottent et polissent à la feuille de
verre les splendides bouddhas de marbre.
Le Myanmar a
un taux de chômage d’un peu plus de 5%, qu’en serait-il, si la foi qui les animent
ne créait tant d’emplois ? (frappeurs d’or, rénovation et construction des
pagodes, artisanat dans les galeries attenantes aux pagodes, sculpteurs de
marbre, sculpteurs de bois, fonderie de bronze… culture des fleurs pour les
offrandes, employés aux casiers des chaussures, et j’en oublie très
certainement…)
Arrêt pour
une vue panoramique du Palais Royal. Il comporte 12 portes et 48 bastions, ses
murailles sont restées intactes depuis leur construction. Les murs font environ
1,6 km de long et sont bordés de fossés profonds traversés par quatre ponts.
Aujourd’hui, siège du gouvernement, les visites n’y sont pas autorisées.
Cette
nouvelle journée, riche en découverte, émotions, touche à sa fin, nous retournons
dîner au « Golden Duck » mais cette fois à l’intérieur, mardi
à la terrasse nous avions eu froid …. et peur des moustiques …. mais en cette
saison, ils ne se sont pas montrés !
Dernier nuit
au Mandalay City Hotel Demain départ à 7h30, nous nous dirigerons vers
Monywa, à 140 kms au Nord-Ouest.
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